Parfois c’était effectivement mieux avant
Adrien Rivierre
- « Je te le dis, c'était mieux avant…
- Tu ne devrais pas répéter cette rengaine passéiste. C'est vraiment une maladie du temps présent mais vivre dans la nostalgie ne pousse qu'aux lamentations et à l'inaction.
- Mais pas du tout ! As-tu pensé à l'album Elvis, du King ?
- Elvis, d'Elvis Presley ?
- Absolument. 1956, le premier album du prodige. Plus d'un million d'exemplaires vendus, disque d'or et tous les titres sortis en single. C'est le genre d'opus qui devrait rentrer au patrimoine mondial de l'UNESCO. Quand j'écoute Elvis j'ai l'impression que le rêve américain résonne en moi en poussant mes hanches à réaliser des prouesses insoupçonnées. Entre la reprise survitaminée de Blue Suede Shoes où sa voix est infusée par un Rock'n'roll encore juvénile et l'arme de séduction massive I got a woman, ce gamin de 20 ans écrivait déjà l'histoire. Elvis Presley défiait les lois de la physique avec ses notes chargées d'énergie positive et cette attitude toujours séductrice, parfois délicieusement provocatrice. Avec une voix plus posée et suave, les ballades I love you because et I'll never let you go dessinent les premiers traits de son personnage de Dom Juan. Cet album marque le début d'une des plus folles épopées musicales de tous les temps, ce qui me fait effectivement dire que c'était mieux avant. Mais j'ai l'espoir fou de voir un jour naître un nouvel Elvis, l'espoir fait vivre après tout !
- Certains disent qu'il serait toujours vivant, il t'entend peut-être…
- Evidemment, il est immortel »
Elvis Presley
Elvis, 23 mars 1956
RCA Victor