Paris est à moi
Salim Shelow
Deux Signes Flirtent en surface
Un doux vent repeint les voiles flottants
La voix un peu enrouée
Je chuchote chaque mot venu se poser
Je te rencontre enfin
Paris matin
Le fleuve passant
Le pont de Bercy
C'est encore moi qui te regarde
Le réveil plein d'idées
Je n'ai pas su me recoucher
Les villes bruits
Scooter hurlant au feu tout juste vert
Les railles et leurs trains glissants
Concert sourd
Chants de cliquetis
Chœur de grondements
Je n'entends plus la nuit
Je retrouve la vue
Mon ombre sous la voûte
Le rayon dans le dos
J'ai d'abord traversé d'un quai à l'autre
Intrigué par ce défilement de sombres et lumières
J'ai préféré fermer les yeux
Inondé par un million d'impressions
Entre la chaleur lumineuse d'un Soleil radiant
Miraculeuse force, indispensable présent
Et la fraîcheur imposante de cette sculpture vivante
Jouant pleinement son rôle, harmonieuse convenance
Revenu au milieu
Finalement assis
Je suis la pièce principale
Paris magique?
"Salim est un roi"
Le silence entre toi et moi est un secret
Je le crierais sur tous les toits
Que personne ne le saurait
Je n'ai plus grande crainte,
Je rêve même pour trois
Chacun de mes souffles est un signe de foi
Le regard sur la Seine
Je n'écoute plus les sons
Je suis seul avec toi
"Paris est à moi"
Retrouver la paix
Oublier rancœurs
L'aube et la fin de la nuit
Le souvenir frais
Mon petit parti
Il m'a laissé son sourire
Octobre et lumineux
Tu charmes comme tu changes
Je ne t'ai jamais cherché
Et te retrouve encore une fois
Automne et désireux
Mon impossible miroir
Tu me reflètes tout l'espoir
Je suis bien comme je suis
Agréable instant
Nous sommes comme nous sommes
Créature et création
Un passant venu m'interrompre,
A dos de vélib,
Me parle sans dessein
Demandant d'où je viens
"T'es du Congo?
- Non de Mayotte"
On rigole un peu
"Et t'écris quoi?
- C'est juste un texte.
- Mais tu veux percer comme Rohff?"
On rigole encore
Je lui réponds que je ne fais qu'écrire
Je passais là et il fallait que j'écrive
Il repart amusé
Exclamant approximativement des mots de chez moi
"COUEZI! MADABA! NDJEMA..."
Retombé d'où j'étais
Je suis comme réveillé
D'histoire inachevée
Mais rien de grave
C'était toi Paris
Tu m'as salué
Puis tu es partie
A notre prochaine histoire...