Paris, une saison s'éteint

Michaël Blauwart

Paris, une saison s’éteint

Une saison s’éteint au son pesant d’un violon

Qu’un musicien fou fait vibrer par son archet ;

La place de l’Opéra n’est plus qu’un hiver trop long

Où les badauds meurtris s’en vont au vent mauvais.

A Montmartre, le Sacré Cœur a déjà trop froid

Et sa place semble attendre le retour du printemps

Où les arbres, gelés, n’abritent plus les hommes sans toit

Qui venaient s’endormir, recroquevillés, sur les bancs.

Les camelots de le rue Mouffetard interpellent

Les passants emmitouflés qui se trainent lourdement

Sur les trottoirs où la pluie et le vent se mêlent ;

Certains s’arrêtent et d’autres s’en vont indolents.

 Sur les bords de la Seine, les péniches se balancent

Sans force, ancrés solidement sur les quais frileux

Pendant que des fol quidams à leur indécence,

S’abandonnent librement, indifférents et heureux.

Une saison s’éteint et l’hiver n’est plus pareil ;

Le Louvre a déjà oublié que le peintre est mort

Après qu’il eut coupé violemment son oreille ;

Une saison s’éteint et Paris, au loin, s’endort.

Une saison s’éteint au son pesant d’un violon

Qu’un musicien fou fait vibrer par son archet ;

La place de l’Opéra n’est plus qu’un hiver trop long

Où les badauds meurtris s’en vont au vent mauvais.

Michaël BLAUWART

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