Partie N°1 : L'Hydre ou des meurtres peuvent en cacher d'autres.

florentin

Chronique du 18e siècle : meurtres et érotisme. Ecrit entre avril et mai 2020

Chapitre : le prologue

 

L'année 1816, l'année sans été.

Mon périple touche à sa fin. Je commence à reconnaitre ce paysage vallonné de mon enfance, entrecoupé de champs, de prés, de taillis, de bois et de petites rivières poissonneuses.

La misère règne, les paysans, dont je croise le chemin, sont pauvres. Le climat de cette année n'arrange pas les affaires, les récoltes seront maigres. 

J'ai pris mes précautions, habillement anodin, veste et pantalon sombre avec un tricorne assorti, ma chemise est blanche, elle contraste avec le reste, mes bottes font un peu trop cossues. Même si mes vêtements me semblent un peu trop neuf pour passer complètement inaperçu. Je ne pouvais pas porter mon uniforme de la grande armée.

Mon cheval est boiteux, ses blessures ne sont pas complètement guéries. Son allure n'a plus rien à voir avec ce fier étalon qu'il était sur les champs de bataille dans le passé.

Il tire une petite cariole à 2 roues avec tout mon barda. Je sais qu'il n'aime pas être attelé, mais je n'avais pas le choix. Avec un deuxième animal, je faisais trop riche.

 

 

Chapitre : l'arrivée au Mesnil

 

En ce début de printemps de l'année 1816, j'arrive au Mesnil petit village dans le centre de la campagne française.

Je reconnais au loin le pont qui enjambe la petite rivière, il mène au château du Mesnil.

Le Mesnil est constitué d'un petit bourg d'une quarante maisons et de plusieurs hameaux dispersés sur sa commune : le port du Mesnil le long d'une rivière bien plus large que celle à côté du château du Mesnil, le Bois Dieu, le petit Mesnil et maisons brûlées.

Il doit être 10H00 du matin, ce début d'année est particulièrement froid, la neige n'a pas fondu entièrement. La végétation est en retard cette année.

J'arrive par le nord du Mesnil, un petit bois sur ma droite, des pâturages sur le côté gauche avec des vaches, des moutons et des chèvres. elles n'ont pas grand-chose à brouter ces pauvres bêtes.

Le chemin se dirige vers le bourg en décrivant une grande courbe sur la gauche avec une légère pente descendante. L'église est la première bâtisse que j'aperçois à travers les arbres. Je me rapproche doucement.

Je reconnais la première petite maison sur la droite. Elle me semble bien plus petite aujourd'hui, dans mes souvenirs je l'imaginais bien plus grande. Elle n'est pas habitée ce qui est un soulagement pour moi.

Elle n'a surement pas été entretenue depuis qu'elle fut abandonnée, il y a 15 ans.

A une cinquantaine de mètre, face à moi, la route se sépare en deux, le carrefour de la fourche comme l'appel les habitants du Mesnil, il fait office de place du village. Au centre, l'église sert de repère, le clocher est visible de loin, elle n'a pas changé, identique à mes souvenirs.

De chaque côté des deux routes, les maisons sont alignées à la queue-le-leu.

Je vois de nouvelles maisons, elles ne sont pas très grandes. Mais une grande maison bourgeoise derrière l'église se distingue des autres bâtisses. Je n'ai plus le souvenir de cette bâtisse qui a fière allure parmi les chaumières et autres bâtiments à peine entretenus.

Je m'arrête devant cette première maison. Je la regarde.

Que vais-je faire maintenant, je suis arrivé à la fin de mon voyage, je viens de finir la première étape de mon plan.

Je reste immobile sur mon cheval quelques instants.

« Hé, monsieur, vous cherchez quelque chose ? »

Je me retourne, un curé. Un bel homme mince d'âge mur, les cheveux poivre et sel, bien rasé.

« Rien de précis. De quoi faire une halte. »

« Ici, il n'y a pas d'auberge, il faut aller à la Villeneuve, c'est à 5 kilomètres. »

« J'aimerai me reposer, je viens de loin. »

« Qui êtes-vous ? »

« Florentin, je suis un ancien caporal de la grande armée. »

« Je suis le père Lucien, le curé du Mesnil. Vous avez mis du temps pour arriver de Waterloo. »

« Nous étions blessés moi et mon cheval, nous avons dû nous faire soigner avant de commencer un long chemin. J'avoue avoir fait quelques haltes pour gagner de quoi nous nourrir. »

« Où allez-vous ? »

« Je pense dans le Béarn. »

« Ce n'est pas la porte à coté ! Venez au presbytère, j'ai de quoi vous restaurer. »

Nous entrons dans le presbytère. L'intérieur est bien entretenu.

Il appelle sa bonne : « Suzanne, tu peux voir s'il reste quelques bricoles à manger, autrement regarde dans le placard, il y a de la charcuterie. »

Suzanne revient avec de quoi manger, soupe et charcuterie.

Nous discutons de choses et d'autres : la politique, l'armée Napoléonienne, nous refaisons le monde. La discussion s'éternise un peu, je coupe poliment notre discussion.

« Vous savez à qui appartient la petite maison à l'entrée du village ? »

« A personne, le couple a été assassiné, il y a bien longtemps, l'enfant a été envoyé dans une famille d'agriculteur ou de pêcheur en Vendée. Personne n'a de nouvelles de lui. »

« Je pourrais habiter dedans contre un loyer ou je pourrais restaurer la maison en échange. »

Le curé me semble surpris. Silence.

« Je ne suis pas le bienvenu dans ce village ? »

« Pas du tout, au contraire, dans nos contrées nous sommes toujours à la recherche de nouveaux habitants. Les guerres ont tué beaucoup d'hommes, les femmes recherchent des hommes pour les aider dans les travaux des champs. Mais si l'enfant revient ? »

 « Je lui rends la maison. Vous me dites que vous n'avez pas de nouvelles de lui. »

« Oui, c'est vrai. Il ne serait plus dans sa famille d'accueil depuis bien longtemps. »

« Lorsqu'il reviendra, il aura une maison habitable et non une ruine. »

« Ce serait une bonne idée. J'ai les clefs. »

Il va chercher les clefs dans un tiroir de son bureau. Au même moment un vieux chien arrive. Il se met à battre de la queue.

« Etrange, d'habitude il n'aime pas les étrangers. »

« Comment il s'appelle. »

« Comme c'est un teckel, tout le monde l'appelle Teck. »

Nous sortons du presbytère pour nous diriger vers la petite maison. Le curé arrive devant la porte d'entrée, il ouvre la porte, entre à l'intérieur, je le suis.

L'intérieur n'est pas mieux que l'extérieur. Le toit n'est plus très étanche, les fuites d'eau n'ont pas encore abimé le gros œuvre et les grosses poutres de la charpente, une chance.

L'intérieur est identique à mes souvenirs en plus poussiéreux, une porte en face, le curé l'ouvre, elle donne sur le jardin et un grand champ appartenant à la maison, Sur la gauche une porte à double ventaux superposés qui permet l'aller directement dans l'étable. La cheminée au milieu du mur de séparation. Une grande table rectangulaire à côté de la cheminée. Le lit de mes parents et mon lit le long du mur opposé, un grand coffre pour les vêtements, une armoire, de la vaisselle accrochée au mur de chaque côté de la cheminée ou posée sur des étagères.

« Voilà, ce n'est pas extraordinaire comme vous pouvez le constater, de l'autre côté du mur, il y a une belle pièce qui peut servir d'écurie pour votre cheval. »

« J'ai connu pire. »

« Regardez Teck nous a suivi, il s'est allongé le long de la cheminée. »

« Hé le chien, elle est éteinte, tu ne vas pas réchauffer ta vieille carcasse. »

« Je vous laisse, je dois vaquer à mes occupations. »

« Bonne journée monsieur le curé et merci. »

« Bon courage à vous. »

Je m'assoie sur une chaise et je regarde autour de moi. Les souvenirs me redeviennent, ma mère, mon père, je meremémore quelques jours avant le drame mon père m'avait ramené un tout petit chien. Teck doit être ce chien. Je le regarde vers la cheminée, il est là allongé.

Toctoc. J'ouvre la porte.

« Vous avez oublié de me dire quelque chose. »

« Non, j'ai oublié Teck. »

« Il ne me dérange pas, il rentrera quand il voudra. »

« Je vous le laisse, n'hésitez pas à me le ramener s'il vous gêne. »

« Pas de problème. »

Le soir, après avoir vérifié que la cheminée n'est pas bouchée, j'allume mon premier feu. L'intérieur de la maison est plutôt lugubre. Une maison sans vie durant une longue période donne toujours cette impression. Je regarde autour de moi. Je dois remettre en état cette maison le plus rapidement possible.

Dans mes bagages, j'ai de quoi mangé et cuisiner.

Le lit n'est pas en bon état, je vais m'en occuper demain, ce soir je dormirai par terre. Je nettoie la table et une chaise pour manger. Le vieux Teck apprécie ce que je lui donne.

La nuit est plutôt agitée, entre les souvenirs de mes parents et ceux des guerres passées. Certaines scènes me reviennent presque toutes les nuits entre les batailles, les exécutions sommaires pas toujours justifiées. Certains de mes actes, m'ont marqué bien plus que d'autres. Ces cauchemars font partis de mon histoire, ce passé est en moi, je dois vivre avec.  

 

 

Chapitre : l'installation

 

Les premiers jours.

Après avoir réalisé un inventaire de tous les outils disponibles en bon état. Je commence par étancher la maison, d'abord la toiture puis les portes et fenêtres. Les matériaux, je les trouve dans les alentours sur des vieilles bâtisses abandonnées et en ruines, un emprunt longue durée qui ne gênera personne. Les autres, je les achète sur le port du Mesnil qui se trouve à 2 kilomètres.

Le port n'est pas très grand, la rivière permet de transporter de lourdes marchandises. Il y a toujours au moins 3 ou 4 gabarres arrimées au quai. Le hameau n'a qu'une large rue qui longe la rivière et une dizaine de bâtisses à la queue leu leu alternant entrepôts et maisons d'habitation, une auberge au milieu de cette rue, le chemin finit en impasse par une grande maison bourgeoise, ses tourelles lui donnent un aspect médiéval.

Il faut se nourrir, les habitudes de braconnage, que mon père m'a appris, reviennent rapidement. Ne jamais braconnier aux mêmes endroits, changer de parcours, d'horaires matin, le soir ou la nuit en permanence, pas à des jours réguliers, se faire le plus discret possible, observer ce qui change, les empreintes, je n'ai rien oublié.

Pour finir avec la maison, un bon nettoyage de l'intérieur et l'étable transformée écurie, voilà la maison habitable. Sans oublier, une bonne restauration du lit et du mobilier, surtout les chaises et le banc. L'intérieur de la maison commence à ressembler à une maison vivante. Ce n'est pas le grand luxe mais suffisant pour mener une vie agréable.

….

Pendant que je repars le portail sur le bord de la route, le curé passe.

« Bonjour mon fils, comment allez-vous ? »

« Bien, monsieur le curé. »

« Entrez. »

« Une autre fois, je n'ai pas le temps. Un dimanche, vous pourriez passer à la messe. »

« Ces choses-là ne sont pas pour moi. »

« Vous avez tort. On n'est pas obligé de croire en Dieu pour venir à la messe. Vous n'êtes pas croyant de ce que je comprends. La religion est là pour nous indiquer le chemin à suivre. »

« Disons que si un Dieu existe, il n'est pas comme nous l'imaginons. »

« Surement, certes ma proposition n'est pas entièrement désintéressée. Mais si vous voulez rester ici quelques temps, ça va vous aider. Vous avez besoin de vous créer des contacts pour trouver du travail. » 

« Bon, je passerai. »

« Après la messe, je vous inviterai à manger. »

« Bon argument, alors d'accord et merci. »

Le curé sort un pot de sa besace : « Prenez ça ? »

« C'est quoi ? »

« Une huile pour vos blessures et celles de votre cheval. »

« C'est vous qui avez fait ? »

« Non, c'est la Bruxa, la sorcière des bois, que des plantes sauvages. »

 « Sous l'inquisition, on a brulé des gens pour des faits bien plus anodins que ça. »

Rire du curé : « Au revoir, je dois aller à Villeneuve, j'ai des choses importantes à faire. »

Je me souviens de la Bruxa, c'est la sorcière qui m'avait guéri quand j'étais enfant. Les adultes s'en servent pour faire peur aux enfants, la Bruxa va te jeter un sort si tu n'es pas sage, si tu vas dans les bois, elle va te donner à manger au malin.

Les jours suivants.

Je restaure le mur en pierres sèches autour de la maison

Un matin, la température est bien plus favorable que les autres jours, je décide d'aller pêcher à la petite rivière « la Petite Rhue » qui va jusqu'à la Villeneuve pour se jeter dans la grande rivière « La Grande Rhue ».

Je m'installe en aval du pont qui mène au château. Le château est en forme de U. La bâtisse est un ancien château du moyen âge détruit et reconstruit plusieurs fois au cours des guerres. Les derniers travaux l'on transformé en belle demeure style renaissance. La propriété me semble beaucoup moins entretenue qu'avant. Dans ma jeunesse le parc et la bâtisse avaient un aspect luxueux digne de Versailles, maintenant le parc est entre ce que je pourrais appeler un jardin anglais et une nature qui reprend ses droits. 

Je pêche rapidement deux truites et un seau d'écrevisses. La rivière est toujours aussi poissonneuse.

Un reflet passe sur le pont. Je regarde, rien. Surement une fenêtre du château qui a renvoyé les rayons du soleil.

Je profite de cette douceur relative pour me raser et me baigner. Demain, il faut être présentable pour aller à la messe.

Je fais faire quelques exercices à mon cheval. Sa blessure semble se cicatriser. Nous pourrons bientôt commencer à faire des petits trots avec Bandit.

La pommade de la sorcière des bois me semble efficace.

D'ailleurs j'en mets sur mes blessures, elles cicatrisent bien plus vites et les douleurs commencent à s'estomper.

La maison est maintenant réhabilitée, tout est redevenu fonctionnel y compris le puits, le potager ne ressemble plus à une friche, dans quelques semaines je pourrai manger les premiers légumes que j'ai planter avec un peu de chance.

Teck reste la plupart du temps près de la cheminée.

Il est comme moi et mon cheval, il reprend des forces, dans la journée il me suit. Les premiers pas sont difficiles, quand ses muscles sont chauds il tient la cadence.

 

 

Chapitre : la messe

 

Dimanche matin.

Les cloches sonnent, le curé appelle ses ouilles.

J'arrive à l'église après tout le monde. Je n'aime pas être observé.

Malgré ma discrétion, ma présence ne passe pas inaperçue. Un coup de coude, une tête qui tourne, puis deux, des chuchotements, la campagne reste la campagne, la méfiance des étrangers est toujours bien vivante. Les femmes en noires doivent être des veuves, elles n'en sont pas moins curieuses. Elles s'efforcent d'être plus discrètes.

Le curé a raison, je suis un peu surpris par la proportion de femmes, même si certains hommes sont restés aux champs travailler, le nombre de femmes est important par rapport aux hommes. Je ne retrouve pas cet écart chez les enfants et les adolescents. 

Le curé récite sa messe, il porte la bonne parole pour guider des ouilles, Il me regarde régulièrement. En fin de sermon, il parle de moi.

« Aujourd'hui, la maison de Dieu accueille un nouveau fidèle. Faite lui le meilleur accueil, il cherche du travail… »

A la fin de son sermon, la populace sort, je les laisse passer. En passant devant moi, tout le monde me jette un regard plus ou moins discret. Une femme habillée en bourgeoise de la ville est mélangée à tous ces paysans. Elle me regarde et me sourit en passant. En fin de fil, je reconnais le chatelain avec ses enfants je suppose, il a vieilli mais reste un bel homme, il boite. Tout ce beau monde se retrouve devant l'église à discuter, la plupart des ragots partent d'ici, qu'ils soient vrais ou faux.

« Bonjour mon fils, je pensais que vous ne viendriez pas. »

Je me retourne : « Bonjour mon père, pourquoi, je suis d'accord avec vous, si je veux rester ici quelques mois je dois me créer des contacts. »

« Allez, venez ma bonne nous préparer un bon repas. Je vous remercie pour les poissons et gibiers que vous me déposez régulièrement. »

« Il n'y a pas de quoi. »

Suzanne est un fin cordon bleu, beaucoup de charme avec ses grands yeux et un physique avec de bien jolies formes. Le comportement de la bonne cache quelque chose, le curé est bien plus discret. Les relations entre le curé et sa servante ne s'arrête pas aux relations classiques bonne-curé. Elle porte beaucoup trop d'attention à lui, elle rougit aux moindre de ses compliments. Je la sens gênée par moment.

Nous discutons de la région, de ses problèmes, Napoléon revient sur le tapis. Les sujets de conversation changent du tout au tout en fonction des remarques.

… 

« Vous savez, vous avez redonné de l'espoir à beaucoup de femmes. »

« Comment ça ? »

« Beaucoup d'hommes sont partis à la guerre et ne sont pas revenus. Votre présence ici montre que tous les hommes qui ne sont pas rentrés, ne sont pas forcements morts. »

« J'espère ne pas leur donner de faux espoirs. »

« Vous savez, il y a les veuves éplorées et celles qui espèrent rester veuves ! »

« Oui comme partout. Les gens me semblent très méfiants. »

« C'est la campagne en plus le malin frappe régulièrement. »

« Le malin, vous croyez au diable. »

« Peu importe comment vous appelez les événements qui se passent dans la région. Régulièrement nous retrouvons des personnes égorgées. »

« La gendarmerie ou la police n'enquêtent pas. »

« Oh si, il y a eu pas mal d'enquêtes, mais aucune piste. »

« Etrange votre histoire, un sadique on finit toujours par l'attraper. »

« C'est pour ça que tout le monde relie les événements au malin. En plus cette année la météo s'y met, pour beaucoup Dieu nous donne une pénitence supplémentaire pour nous absoudre de nos péchés. »

« Et vous, vous êtes bien placer pour enquêter, vous entendez beaucoup de chose au confessionnal ? »

« Je suis qu'un curé de campagne. J'entends ce que les gens me disent. J'essaie de les rassurer, je leur dis de faire attention. Je peux faire difficilement plus. »

« Espérons qu'un jour ce prédateur soit capturé. »

 

 

Chapitre : Marianne

 

La semaine suivante.

J'alterne entre la pêche et le braconnage du gibier. Régulièrement, je retourne à côté du petit pont pour attraper 2 ou 3 poissons après avoir pris de quoi manger pour la journée, je fais quelques exercices à Bandit. Teck nous suit. Je ne sais pas s'il comprend ce que je fais avec mon cheval mais les exercices lui font du bien aussi.  

En milieu de semaine.

« Bonjour monsieur. »

Je lève la tête. J'aperçois une très belle jeune femme brune aux longs cheveux tirés en arrière. Elle est assise comme un homme sur son cheval blanc. Elle porte un chapeau. Elle porte une tenue de chasse, des bijoux : un collier des bagues aux doigts. Le corps d'une femme qui fait beaucoup d'exercices.

Elle descend de son cheval, me tend sa main, je m'incline, j'effleure des lèvres ledos de sa main sans la toucher. Je souris, elle me rend mon sourire, je me redresse.

« Bonjour madame. »

« Mademoiselle, vous êtes le nouveau qui habite dans la maison du malheur. »

« La maison du malheur ? »

« Oui, le malin a égorgé le couple qui y habitait. Faites attention, il pourrait revenir. »

« Vous croyez au malin ? »

« Je ne sais pas. Le mode est parfois constitué de choses que nous ne comprenons pas. »

« Les hommes n'ont pas besoin du malin pour perpétrer des horreurs »

« Vous faites quoi ? »

« Je pêche du poisson pour manger. »

« Vous avez un très beau cheval. »

« Oui, mais il est cassé comme moi. »

« Cassé ? »

« Nous sommes tous les deux des blessés de guerre. Je l'entraine tous les jours pour qu'il retrouve la forme. »

« Oui, je vous ai regardé tous les matins faire des exercices à votre cheval, on m'a dit que vous étiez un ancien caporal. Nom cousin a été officier dans l'armée, il a perdu une jambe et il a quelques soucis avec un bras. J'ai vu que vous saviez nager. »

« Oui, l'armée m'a appris. »

« Vous avez de la chance. »

« Si on peut appeler ça de la chance. Demander à votre cousin ce qu'il pense de l'armée. »

« A part sa blessure, il en garde un bon souvenir… J'aurais un travail pour vous. »

« Oui, c'est quoi ? »

« Vous pouvez restaurer la bergerie et la grange qui est là-bas ? »

« Bien sûr. »

« Je peux commencer cette semaine, si vous voulez. »

« Tenez. ». Elle me jette une bourse. Je la rattrape, l'ouvre, il y a beaucoup trop.

« Non, considérez que c'est une avance pour d'autres services que je vous demanderai plus tard et si vous acceptez de m'apprendre à pêcher et nager, ce n'est pas trop. »

« Pêcher oui. Nager à voir. »

« Qu'est-ce qui vous gêne ? »

« On apprend à nager en petite tenue ou en tenue d'Adam et Eve. »

« Et alors. »

« je pensais… »

« Ce n'est pas parce que je suis jeune et vis à la campagne que je suis une none. Je suis plus vierge. Je pense que vous serez vous tenir, enfin j'espère. »

« Pas de problème mademoiselle. »

« C'est quoi votre prénom ? »

« Florentin, et vous ? »

« Marianne, Venez quand vous pouvez. Je vais avertir notre intendant Charles de votre arrivée. Il mettra à votre disposition tous ce dont vous avez besoin. » 

« J'ai une petite question. »

« Oui. »

« C'est vous qui gérez ce domaine ? »

« Mon père est accaparé avec ses affaires de Paris qui ne sont pas très fleurissantes. Mon frère Simon passe son temps dans des beuveries libertines et à chasser. Mon père m'a laissé les mains libres pour rendre le domaine rentable, il dit que les temps vont devenir de plus en plus durs pour des gens comme nous et que nous allons devoir nous retrousser les manches. »

« Il y a des chances. »

Une fois rentré à la maison.

« Hé, camarade chien demain on va en ville ça te dit. »

Teck relève la tête. J'ai l'impression qu'il me répond qu'il est d'accord.

Dans cette bourse, il y a beaucoup d'argent bien trop pour les travaux qu'elle m'a demandé.

Je décide de cacher une partie de la somme dans l'une des caches de mon père.

Le jour de mon arrivée, j'y ai déjà placé de l'argent et quelques papiers qui prouvent mon identité et mon grade dans l'armée.

Dans la deuxième cache, mon père y mettait des armes interdites. J'y ai placé 2 pistolets, mon sabre et mon fusil. J'y ai trouvé du matériel de braconnage, deux petites dagues aux lames triangulaires très effilées. Une petite arbalète dont je n'avais pas le souvenir, je me demande comment il avait pu récupérer cette arme.   

Décidément, ce village est bien étrange, des habitants farouches qui ont peur du diable. Une fille de chatelain qui me donne une somme d'argent importante alors que le curé me dit que la famille manque d'argent.

J'ouvre la porte. La femme habillée en bourgeoise de la messe se trouve sur le palier.

« Je peux entrer. »

« Oui, bien sûr. »

« J'aurai quelques travaux à faire dans m'a propriété. »

« Pas de problème madame. »

« Appelez-moi Julie et vous c'est quoi votre petit nom. »

« Florentin. »

« Vous pouvez me suivre, je vous emmène voir les travaux à faire. »

« Je suis à votre disposition. »

Nous allons à sa maison. Je découvre qu'elle habite dans cette grande maison bourgeoise dont je n'avais plus le souvenir. Elle me décrit les travaux à réaliser.

« Bien Florentin. Comme je vous le disais………………………………………. »

Elle termine sa présentation des travaux souhaités.

« Vous arriverez à faire tous ces travaux. »

 « Oui bien sûr. ». 

« Vous êtes marié ? »

« Non pourquoi ? »

« Vous n'êtes pas sans ignorer que nous sommes en manque d'hommes dans la région. »

« Oui, le curé m'a dit. »

« Ne vous laissez pas avoir pas la première venue. »

« Vous êtes intéressez ? »

« Monsieur le curé ne vous a rien dit à mon sujet. »

« Non. »

« Disons que je suis très douée pour donner du plaisir aux hommes et aux femmes contre rémunération et avec l'héritage de mon défunt mari, je peux vivre très confortablement. J'aime rendre des services un peu particuliers à mes semblables, je n'ai pas besoin de ça pour vivre mais j'aime baiser. »

« Vu ce que j'ai observé dans l'église, vous devez avoir une certaine concurrence. »

« Vous parlez de ces petites paysannes. Vous rigolez ou quoi. Moi je me sers de tous mes origines, elles ne font qu'écarter les cuisses et cherchent un pigeon à marier. Les hommes aiment les femmes comme moi. Ils me baisent quand ils le souhaitent, me paient, je ne leur demande rien d'autre. »

No comment, comme disent les anglais.

« Bon. Vu que vous savez ce que vous voulez exactement, vous commandez les matériaux et je fais les réparations dès que vous avez le matériel. Ça vous va ? »

« Oui, je sais exactement ce que je veux. Je m'occupe de l'achat des matériaux, je les aurai à un prix bien inférieur à ce que vous pourriez négocier. »

De retour à la maison.

« Mon Teck j'ai rencontré un sacré numéro, cette Julie devrait vivre à Paris. Une bourgeoise libertine en rase compagne, on ne s'attend pas à en trouver une au Mesnil. »

Le lendemain avant de partir à la Villeneuve. Je passe à la bergerie du château pour faire l'inventaire des matériaux nécessaire à la restauration.

Ensuite, je vais à la Villeneuve. J'achète les matériaux et les fait livrer au château. Je profite de ce petit tour à la Villeneuve pour m'arrêter dans une auberge pour manger et discuter avec les gens de la région. Ce genre de lieu permet de récolter des rumeurs ou des informations le plus souvent anodines mais mises bout à bout, elles peuvent avoir une logique intéressante. A chaque fois que j'irai en ville, je changerais d'auberge pour essayer de récupérer des informations différentes. Aujourd'hui, pas beaucoup d'informations exploitables que des divagations de soulards.

Le lendemain, je commence le chantier à la bergerie du château, en fin de journée je m'arrête à la rivière pour pêcher 3 ou 4 poissons et quelques écrevisses.

Sur la route je croise un mendiant avec son chien : « Vous n'auriez pas un petit quelque chose à me donner pour manger. »

« Venez chez moi, je viens de pêcher des poissons. »

Il se lève, son chien qui est allongé à côté de lui se lève aussi.

« Allez, on y va mon cabot. » 

 …

Arrivé dans la maison, je lui dis de s'installer à côté de la cheminée.

Il sort de son cabas Une petite et adorable boule de poile.

Moi : « Il n'est pas vieux ce petit canaillou. »

« Elle ! Elle est à peine sevrée. »

Les deux chiens se sont allongés les uns à côté des autres avec la petite boule de poile, les yeux grands ouverts, Ils attendent avec impatience de quoi manger.

…..

Le lendemain matin, Le vieux mendiant.

« Au revoir et merci pour votre hospitalité. »

« Vous partez. »

« Oui. »

« Je descends dans le sud de la France, le climat est bien plus chaud. »      

« Je peux vous donner ce pain pour le voyage. »

« Merci. »

« Vous voulez la petite. Une vie d'errance n'est pas bonne pour une très jeune chienne. »

« Je veux bien, ici c'est la maison des chiens Teck est venu s'installer sans demander l'avis de personne. »

« Comment, voulez-vous que je l'appelle. »

« Tess, oui j'ai eu une amie autrefois qui s'appelait Tess, elle était très gentille. »

« Je ne sais pas comment je prendrais votre ancienne amie si elle l'apprenait donner son prénom à une chienne. »

« D'où elle est, elle ne l'apprendra pas. Malheureusement pour elle. »

« Bon pour Tess. »

« Aller au revoir. »

« N'hésitez pas à vous arrêter si vous repassez ici. »

« Oui bien sûr, j'espère revoir la petite Tess en jolie chienne heureuse et bien portante. »

….

Je commence mes deux chantiers en même temps.

Le matin, je vais travailler à la bergerie du château. L'après-midi, je travaille chez Julie.

Tous les midis, je m'arrête à la petite rivière pour manger du poisson et relever ma balance à écrevisses, placée le matin en passant, je les fais cuire avec le feu que j'allume.   

Lorsque je travaille chez Julie je me sens observé, des regards fuguasses à travers les fenêtres des maisons voisines.

Julie : « Alors ça avance. »

« Oui, je pense que j'aurais fini en fin de semaine prochaine. »

« Je ne suis pas pressée, vous pouvez passer plus de temps à la bergerie. »

« Vous êtes au courant. »

« Ici tout se sait ? Charmante la fille du chatelain. »

« Oui. »

« Faite attention son père la surveille. Il n'apprécie pas les hommes tournants autour de sa fille. »

« Vous savez, il ne faut jamais mélanger les affaires et le plaisir. »

« Vous avez raison. »

Mon regard se porte sur une petite demoiselle rousse qui sort d'une maison voisine.

Julie : « Jolie, c'est Céline la petite bergère fromagère, elle a un troupeau chèvres et de brebis, elle fait d'excellent fromages. »

« Vous rigolez c'est une adolescente. »

« Pas du tout, une charmante demoiselle pas très grande mais intelligente, mais bien trop discrète. »

« De loin on dirait une adolescente. »

« C'est bien son problème, elle fait jeune adolescence pubère. Mais c'est une petite jeune femme qui mériterait qu'un homme s'occupe d'elle. »

« Elle n'est pas beaucoup rembourrée. »

« Peut-être, mais elle a un très joli visage, une peau douce comme un bébé et un petit minou soyeux. »

Je la regarde, elle me sourit.

« Oui nous avons baisé ensemble, ça vous choc. »

« Pas particulièrement. »

« Elle m'a rendu des services, je lui ai rendu des services. Ici, sans homme, les hivers sont longs et froids, dormir seule dans un lit n'est pas forcement agréable. »

« Déjà, qu'il y a plus de femmes que d'hommes, si certaines sont des gougnottes. »

« Oh ce n'est pas une gougnotte pure, les circonstances ne lui ont pas permis de trouver l'homme qui lui fera des enfants. »

Le soir arrive, j'arrête mes travaux. Je passe voir Julie pour lui dire au revoir.

« A demain Julie. »

« A demain Florentin. Il faudrait que tu passes voir la petite Céline, elle a des petits travaux à faire dans sa bergerie. »

« D'accord je passe demain. »  

 

 

Chapitre : le premier tocsin

 

Le lendemain matin.

Je termine le toit de la bergerie du château. Je mets en place le dernier bardeau. Je descends du toit. Je commence à faire le tour de la bergerie pour voir si toutes les tuiles sont en place et qu'il y a aucun problème.

Au loin le tocson se met à sonner, puis un silence de quelques secondes, maintenant c'est au tour du glas.

Je regarde vers le château, l'intendant Charles arrive, je lui demande :

« Que ce passe-t-il, le curé est en colère ? »

« Le malin a encore frapper. »

« Le malin ? »

« Oui, on a dû trouver une personne égorgée. »

« Merde. »

« Il y avait un moment que ce n'était pas arrivé, il recommence un nouveau cycle, il va y en avoir d'autres. »

Je fais feindre une certaine indifférence à l'événement.

« Bon, j'ai fini le toit. Il me manque des clous pour finir le reste. Je pars et je reviens demain pour commencer la grange. Allez les chiens on y va. »

J'arrive au Mesnil. La moitié de la populace est dans la rue à discuter.

Je pose la question au premier groupe que je vois.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« On a trouvé une jeune femme égorgée à 1 km d'ici. »

« Elle est du village ? »

« Non, il parait qu'elle est de la Villeneuve. »

Le curé est devant son église.

« Le malin, je suppose. »

« Vous arrivez à faire de l'humour dans ces circonstances ou c'est la mort qui réveille vos instincts de soldat tueur. »

« L'homme n'a pas besoin du malin pour perpétrer des horreurs. »

« Vous n'avez pas vu, c'est horrible. »

« j'ai vu des choses très horribles des hommes sans membres ou avec leur tronc traversé par un boulet de canon encore vivants. »

« Le petit peuple n'a pas côtoyé les champs de batailles, il n'est pas habitué à ses horreurs. »

…..

L'après-midi.

Je frappe à la porte de la maison de Céline.

La porte s'ouvre.

« Bonjour, vous êtes Florentin je suppose. » 

« Oui. Julie m'a dit que vous aviez besoin de mes services. »

« Entrez. »

Elle m'explique ce qu'elle voulait, de nouveaux casiers pour ranger ses fromages en affinage, elle n'a plus assez de place.

Julie avait parfaitement raison, elle a un très beau visage, son timbre voix me rappelle des souvenirs.

Elle m'explique avec passion comment elle fabrique ses fromages, le passage magique du lait à une patte consistante avec un goût bien différent du lait, elle parle de ses fromages comme une femme qui élève ses enfants.

Je pense qu'elle se rend compte que je la regarde pour la femme qu'elle est.

Céline : « Vous semblez pensif, un souci. »

« Excusez-moi, vous avez la même voix que ma mère. »

« Ah, je pensais que vous étiez tombé sous mon charme, dommage. »

« Je pensais que vous étiez plus attirée par les femmes. »

« Décidemment, Julie ne sait pas tenir sa langue. »

« Elle est très bavarde. »

« Oui un peu trop, je trouve. »

 Nous reprenons notre conversion sur ses nouvelles étagères.

« ça va me couter combien ? »

« Rien, Julie a tout payé. »

« Bavarde mais généreuse. »

« Bon, je rendre chez moi. Je repasse dans 2 ou 3 jours. »

…..

Je prends le chemin du retour, je croise à nouveau le curé.

« Les affaires semble bien marcher. »

« Si ça continue je vais avoir trop de travail. »

« Tant mieux, vous allez pouvoir rester quelques temps ici. »

« Il me semblait que je n'étais pas forcement le bienvenu. »

« C'est la campagne, personne ne vous connait, vous habitez dans la maison du malheur, la présence du malin fait que les gens sont très méfiants. Ils vont vous adopter, vous verrez. Les gens ont l'impression que vous les jugés quand vous les regardez. »

« Déformation de militaire je suppose. Je me suis occupé de la sécurité de l'empereur quelque temps. »

« Que pensez-vous du malin. »

« Un fou ou un sadique. »

« Parlez plus bas. »

« Pourquoi ? »

« Le malin a beaucoup de paires d'yeux et d'oreilles. »

Dans mon esprit les choses deviennent un peu confuses.

« Vous voulez dire qu'il y a plusieurs personnes d'impliquées ? »

« Peut-être. »

« De la haute. »

« Peut-être. »

« Si la haute est impliquée, elle a des complicités, la discrétion est nécessaire. »

« Oui. »

« Vous me semblez bien au courant. »

« Je ne peux rien vous dire de plus, si l'affaire vous intéresse voyez discret et ne faites confiance à personne et rester un simple soldat de la grande armée. »

Etrange réflexion. Ce curé m'intrigue. Cache-t-il des informations ? Pas si candide qu'il le prétend. Pour un curé de campagne, il me semble très occupé, toujours à aller à Villeneuve et ses alentours.

….

Le soir devant la cheminée, je réfléchis à l'affaire.

Le curé semble au courant de certaines des choses, ses réflexions sur moi, ses voyages répétés dans les villes alentours, pourtant dans ces villes il y a des curés. Un peu distant les premiers temps, maintenant, il me parle un peu plus ouvertement. Que veut dire ce changement de comportement.

Mes yeux commencent à se fermer. Je me mets à penser à Céline, son regard sa peau blanche avec ses taches de rousseur lui donnent un charme fou.

Les chiens se mettent à grogner.

J'écoute. Il y a quelqu'un dehors. J'attends, plus rien. J'attends avant de me coucher. Le silence est revenu. Seul les bruit de la nature se font entendre.

Je vais me coucher.

Le matin, je décide d'ouvrir la cachette de mon père pour vérifier l'état de toutes mes armes.

L'endroit n'est pas très bien éclairé, comme à chaque fois je cherche un peu, je trouve la pierre, il y a un petit repaire discret, je la déplace.

Je sors mon fusil, j'étale du suif pour protéger le métal des deux dagues et l'arbalète.

J'aperçois au fond de la cavité une petite bourse remplie de pièces. Décidemment, je deviens de plus en plus riche chaque jour qui passe.

Je range mes armes dans leur cachette, les deux pistolets, le fusil et le sabre que j'ai ramené de l'armée. J'ai suffisamment de munitions pour tenir un siège. J'inspecte les deux dagues, elles sont en bonne état aussi que l'arbalète, mon père avait fait le nécessaire pour bien les conserver.  

Je fais sortir les chiens, je les regarde faire, il y a bien eu un rodeur cette nuit, leur comportement n'est pas habituel, ils reniflent partout.

« Bonjour. »

Je me retourne.

« Céline, comment allez-vous. »

« On peut se tutoyer. »

« D'accord. »

« Je t'amène quelques fromages. »

« Merci, ce n'était pas la peine, je te dois combien ? »

Elle rigole.

« C'est pour te montrer à quoi vont servir mes nouvelles étagères, tes chiens ont un comportement étrange. »

« Il y a eu un rodeur cette nuit. »

« Fais attention, c'est le malin. »

« Le malin n'existe pas. »

« Certaines filles qui ont été assassinées, avaient l'impression d'être observées les jours précédents de leurs assassinats, donc fait attention à toi. »

« Je vais prendre des précautions. Tu as connu l'ancien curé ? »

« Oui. »

« Il est devenu quoi. »

« Il est mort. »

« Mort ! Il était jeune. »

« Un accident. »

« Un accident de quoi ? »

« Un chariot l'a renversé, il était saoul. »

« Je n'ai pas le souvenir d'avoir croiser un curé alcoolique. »

« Oui, tout le monde a été surpris. »

« Je me dépêche, je vais au marché de Villeneuve. »

« Au revoir. »

…..

Je retourne à la bergerie poursuivre les travaux.

« Bonjour Florentin. »

« Bonjour Marianne. »

« Belle journée. »

« Oui, il y a bien longtemps que nous n'avons pas eu ce temps. »

« Vous me donnez quand cette première leçon de natation. »

« Maintenant, allonge-toi sur le ventre, en travers du ballot de paille à côté de toi. »

« Je descends du toit de la grange. »

Je la prends par les mains et lui explique les mouvements des bras.

« C'est à toi, fais les mouvements seule. »

Quelques instants plus tard.

 « Les jambes maintenant. Vous êtes habillée comment sous votre jupe ? »

 « Pourquoi, cette question ? »

 « Je vais devoir voir vos jambes pour vérifier, que vous faites les bons mouvements. »

 « J'espère, que tu resteras un gentleman. »  

Elle lève sa jupe, Marianne porte un pantalon blanc qui descend jusqu'aux genoux, un joli sous-vêtement à la mode auprès des jeunes femmes sportives anglaises.

D'une main, je prends un pied de l'autre le genou. Je lui montre le mouvement.

« Fais le même mouvement avec l'autre jambe. »

« Toute seule maintenant. »

Elle s'exécute.

« C'est bien. Les bras et les jambes en même temps. Les mouvements doivent être plus amples. Nous allons répéter ces mouvements 2 ou 3 jours ici, après nous irons à la rivière. »

« Je m'habillerai comment aller dans la rivière ? »

« Il faut mettre des vêtements légers et serrés ou en tenue d'Eve. N'oublie pas un drap, il fait froid en sortant de l'eau. »

« Des vêtements pour aguicher les hommes en somme. »

« Exact. »

…..

 

 

Chapitre : les séances de natation.

 

Trois jours plus tard. Midi sonne.

Marianne arrive.

« Je suis prête, nous allons à la rivière ? »

« Oui. »

Arrivé au petit pont, nous descendons dans la rive.

Marianne enlève sa jupe. Elle est vêtue tout de blanc avec les vêtements amples et légers.

Elle entre doucement dans l'eau.

« Elle n'est pas très chaude. »

Elle s'approche de moi.

« Je fais quoi maintenant. »

« Ce que je t'ai expliqué quand tu étais allongée sur le ballot. Mais je vais te tenir par le ventre. »

Je tends mes bras sous l'eau.

« Fais comme si mes bras sont le ballot. Fais des mouvements amples et lents.

« J'y arrive. » Elle est heureuse.

« Oui c'est bien. Les mouvements doivent être amples et plus lents. »  

Elle se relève, ses vêtements sont devenus transparents. Elle se regarde.

« Tu me trouves comment ? »

« Douée comme élève. »

Elle sourit. « Je veux dire physiquement. »

« Très jolie. »

« Tu as dû voir de jolies femmes durant les campagnes napoléoniennes ? »

« Oui, quel que soit le pays, l'uniforme exerce une attractivité sur toutes les femmes. »

Elle rigole : « Et Julie, tu en penses quoi ?  C'est une femme qui a de l'expérience avec les hommes. »

« Julie comme avec toi Marianne, je suis en affaire avec elle. Et on ne mélange pas les affaires et le plaisir. »

« A moins que la petite Céline ait tes préférences ! »

« Les ragots vont très vite. Pour les villageois, je baise avec toutes les femmes pour lesquelles je travaille ? »

« La jalousie de certaines, et il n'y a pas grand-chose à faire ici. Les ragots sont une occupation comme une autre. »

« Nous continuerons la leçon demain. »

……

Comme tous les soirs, je m'assois à côté de la cheminée avec les 2 sacs à puces.

Et j'entame mes réflexions habituelles, le malin, les habitants et les habitantes, le curé. Il faut tout mettre dans l'ordre les différents événements et éléments.

…..

Les deux ou trois jours suivants passent sans événements majeurs.

Je croise monsieur le curé.

« Bonjour, monsieur le curé, Il y a un moment que vous n'avons pas croisé nos chemins. Comment allez-vous ? »

« Bien mon fils. »

« Des nouvelles sur l'enquête ? »

« Non, la police reste discrète comme d'habitude. »

« Normale, je suppose. »

« Apparemment vous avez pas mal de travail. »

« Oui, je commence à avoir pas mal de chantiers en cours. »

« J'entends parler souvent de vous. »

« Qui ? »

« Marianne. »

« Je fais des travaux chez elle. »

« Elle est dangereuse ? »

« Non, je ne pense pas difficile à dire, son entourage peut-être, il faut faire attention à son père. »

« Normale, son père la protège. C'est sa fille. »

« Je pense que c'est plus compliqué. »

« La campagne et ses mystères… »

« Il y a aussi Julie et Céline, qui me parlent régulièrement de vous. »

« Je travaille chez elles. »

« Julie est très curieuse à votre sujet, Céline étrange elle semble s'intéressé à vous. Je pensais qu'elle préférait les femmes. Il y a aussi les familles Dubois et Chardon. »

« J'ai commencé des chantiers chez eux, c'est Julie qui me les a présentés. »

« Même au confessionnal on me pose des questions sur vous. »

« Hier, pendant la nuit, deux personnes ont rodé autour de ma maison, les chiens ont grognés une partie de la nuit. Le matin, j'ai repéré des fausses empruntes d'animaux. »

« Faites très attention, ne posez pas de question sur le malin et autres questions indiscrètes sur les meurtres. »

 « Je vous laisse, je dois remonter à la bergerie, j'ai une clôture à remettre en état et une leçon de natation à donner. »

« Vous allez faire des jalouses. Les rumeurs vont pouvoir aller bon train. »

Je souris et pars.

Le soir.

Avec les deux sacs à puces, nous avons pris nos petites habitudes. Nous commençons par manger, puis nous restons un bon moment devant la cheminée avant de nous coucher, les chiens m'observent en faisant semblant de dormir, moi je réfléchis, mon cheval passe la tête par la porte de l'écurie pour nous regarder.

Cette nuit est comme les autres, mes cauchemars me hantent.

Le matin.

« Oui. »

« C'est Julie. »

« Bonjour Julie. Tu es matinale »

« Dimanche, après la messe je t'invite à manger. »

« Dois-je accepter ? »

« Nous ne serons pas seul, j'ai invité Céline et j'attends la réponse d'une autre personne. »

« Alors, c'est d'accord, difficile de résister, un repas avec 2 charmantes femmes. »

« Au revoir. Je me dépêche, j'ai pas mal de chose à faire, et je veux rentrer de bonne heure avant que le malin rode. »

« Au revoir. »

Etrange cette invitation, bon on verra bien.

Mes nouveaux chantiers commencent à se concrétiser. La semaine prochaine, je commencerais mon premier contrat à la Villeneuve.

Le vendredi de cette semaine est un grand jour.

Marianne doit nager seule.

Après avoir travaillé toute la matinée sur la clôture de la bergerie.

Nous partons à la rivière avec Marianne.

« Bon, c'est le grand jour. Tu prends ta respiration et tu te lances comme je t'ai appris, et surtout tu n'oublies pas de fermer la bouche, tu risques de boire la tasse. »

Marianne me regarde.

« Si je me noie, tu sais me réanimer. »

« Il y a plusieurs techniques. »

« Comment on fait ? »

« Les sels ou unebonne sodomie ! »

Elle rigole.

« Une sodomie bien faite, ce n'est pas désagréable. »

Elle s'élance, se relève.

« Les vêtements me gênent. »

« Je t'avais dit : la tenue d'Eve est la plus pratique pour nager. »

Elle sort de l'eau. Elle enlève sa chemise puis sont caleçon anglais.  Elle entre en tenue d'Eve dans l'eau et s'élance.

Elle réussit à nager quelques brasses sans couler.

Exclamation de joie. « J'ai réussi. »

« Il faut refaire tout de suite ».

Elle recommence plusieurs fois.

« Les mouvements doivent être plus lents. »

Elle nage à chaque fois un peu plus loin.

« Je commence à être fatiguée. »

« Bon, arrêtons, demain nous ferons la dernière leçon. »

Nous sortons de l'eau.

Marianne se retourne vers moi.

« Merci. »

Elle s'avance vers moi, me passe les bras autour du cou. Elle veut m'embrasser. Je lui fais comprendre que je ne suis pas d'accord.

« Je pense, qu'il est préférable de s'arrêter là. »

« Je te ne plais pas. »

« Si, tu es très jolie. »

« Alors, une partie de jambes en l'air n'a jamais fait de mal à personne. »

« Une relation entre un petit paysan et une aristocrate, je pense que ton père n'apprécierait pas. »

« Tu me parles de relation amoureuse, moi je veux juste du sexe. »

« Mademoiselle, nous sommes en affaire, il faut séparer les affaires et le plaisir. »    

« Je me doutais qu'un ancien soldat préférait les putes. »

« Il y a de la jalousie. Je pense qu'il doit être facile de tomber amoureux de toi. Les choses pourraient devenir rapidement compliquées. »

Petit silence même si je perçois un léger sourire après ma réflexion. Je la sens agacée. 

« La Julie, tu l'as baisée. »

« Non mademoiselle, la question ne se pose même pas, je n'ai pas les moyens de me payer ses services. »

Elle se rhabille énervée.

« Je te plais et tu ne veux pas me baiser. Je ne comprends pas. »

 Elle monte sur son cheval.

« J'ai une question avant de partir. »

« va y. »

« Bien que nous soyons en affaire, tu accepterais de faire une course avec ton cheval, j'ai vu qu'il galopait de mieux en mieux. »

« Bien sûr. »

Elle esquive un nouveau petit sourire.

« J'ai une autre question, »

« Laquelle. »

« Comment un ancien petit soldat peut posséder un tel cheval ? »

« Un officier en train de mourir qui me l'a confié pour prendre soin de lui. »

« Et ton niveau de savoir vivre et ta culture n'ont rien à voir avec celui d'un simple paysan. »

« L'armée. »

« Pour cette fois, je me contenterais de cette réponse. »

« N'oublie pas demain ta dernière leçon de natation. »

« Je n'oublie pas. Peut-être qu'un jour notre relation ira plus lion. »

« Qui vivra verra. Il n'y a pas de raison. je dois t'apprendre à pêcher. Après nous verrons bien ce que l'avenir nous réservera. »

Un large sourire éclair son visage.

« Alors, à demain. »

 

 

 Chapitre : le samedi du 2em glas

 

Samedi matin.

il est très tôt. L'église se met à sonner.

Je sors. La rue se remplie rapidement, les gens regardent autour d'eux, discutent.

Le curé sort de son église avec un gendarme.

Je vais le voir.

« Bonjour monsieur le curé. Une nouvelle victime. »

« Malheureusement, oui, une petite jeune fille de maisons brûlées, elle a été massacrée à 5 kilomètres d'ici. »

« Que dit la gendarmerie. »

« Comme d'habitude, rien pas de piste, on se demande ce qu'ils font. »

 Le gendarme part un peu énervé par les propos du curé.

« Monsieur le curé, je peux vous faire confiance ? »

« oui. »

« Comment je peux avoir accès aux archives qui relatent tous les meurtres ? »

« Il y a bien une solution. Mais je dois discuter avec certaines personnes. Et je dois convaincre ces personnes de votre discrétion et de votre loyauté. » 

« Bien, tenez-moi au courant. »

...

 

 

Chapitre : le repas chez Julie

 

Le dimanche, le jour de à la messe, Il faut être solidaire de la population. Je dois attirer leur sympathie si je veux récupérer des confidences qui peuvent servir à mon enquête.

Dans l'église, j'aperçois Julie et Céline elles sont très bien habillée. Pour Julie c'est une habitude, pour la petite Céline, c'est la première fois que je la vois habillée en petite bourgeoise. Elle me semble un peu plus grande que d'habitude avec ses chaussures à talon. Elle a dû aussi mettre quelque chose pour faire gonfler sa poitrine à moins que sa robe la mette en valeur de façon avantageuse.

Le curé fait son serment, un serment très étrange venant de l'église. Il explique qu'il faut avoir l'esprit ouvert dans les circonstances actuelles, toutes ces années de guerres et de misères ont fait beaucoup de morts qu'il faut absolument des enfants pour restaurer rapidement l'équilibre hommes femmes dans le futur. Il demande aux épouses d'être tolérantes sur les égarements de leurs époux. L'église aidera les filles mères dans le besoin. Tout en sermonnant les hommes de ne pas abuser de la situation, la tolérance de l'église s'arrête à une maitresse, drôle d'époque.

Un certain brouhaha règne dans l'église. Je suis obligé de sourire. Mais le curé réexplique ses paroles et les conséquences sur le long terme d'une baisse de la population pour la région.

Les avis sont très partagés entre les gens d'accord pas d'accord ou ceux qui comprennent les dires du curé.

Toujours est-il qu'il me fait bien rire ce curé. Je ne sais pas si le Vatican approuve ses paroles, bien que l'église à quelques fois des positions officieuses surprenantes.

J'ai le souvenir d'avoir rencontré ce genre de position dans un autre pays. Les choses n'étaient pas dites clairement mais tolérées.

A la fin de la messe, comme d'habitude, je laisse sortir la populace. Le curé me fait un signe de la main pour me dire bonjour et un autre signe approbateur qui approuve ma présence à cette messe.

Je sors, Julie et Céline m'attendent.

« Je pensais que vous alliez discuter avec monsieur le curé, comme à votre habitude. »

« Je n'ai plus de travaux en cours avec lui. »

« Bon, allons manger. »

« De mémoire, nous devions être quatre ? »

 « La personne n'a pas pu venir, une prochaine fois peut-être. »

Nous nous dirigeons vers la maison de Julie en discutant.

Céline est radeuse avec cette robe, elle a fait des nattes avec ses cheveux. Ses taches de rousseur lui donnent du charme, ses yeux clairs donnent un regard lumineux à son visage.

Julie est entre nous deux, elle nous tient par le bras : « Les ragots vont aller bon train, en nous voyant tous les trois. »

Moi : « La campagne reste la campagne. »

« Oh, moi cela ne me dérange pas. Pour beaucoup je suis une pute. »

Céline : « Moi certaines personnes me prennent pour une gougnotte. »

Rire…

Nous nous installons à table. La question du malin arrive vite sur le tapis.

Je reste très discret faisant comprendre que je n'ai pas d'opinion arrêté sur le sujet, un animal sauvage ou exotique échappé d'un cirque, un sadique rien de bien tranché.    

Nous commençons le repas, liqueurs, vins, cidres, volailles, légumes, Julie a fait les choses en grands.

Je lui pose la question : « Pourquoi ces honneurs ? »

« Pour tous les travaux que tu as fait chez moi, chez Céline et dans les autres familles du bourg. »     

A la fin du repas, Julie nous propose :« J'ai une liqueur que vous devez goutter absolument tous les deux, elle est extraordinaire. Allez-vous assoir dans le canapé. »

Elle nous tend un vers à chacun. Peu de temps après Céline ne se sent pas très bien.

« Ma chérie va t'allonger un peu sur mon lit. »

Elle l'aide à se lever. Elle l'emmène dans sa chambre.

Quelques minutes après, elle revient.

« Elle ne tient pas l'alcool. Je suis habituée. Il nous reste plus qu'à discuter et à boire entre nous le temps qu'elle récupère. Tu veux un nouveau verre. »

« Oui, je veux bien, délicieuse cette liqueur, mais elle tape un peu. »

Je bois le deuxième verre tout en discutant. A mon tour, je ne me sens pas très bien.

J'entends Julie dire : « Décidemment je vais devoir te coucher aussi. »

J'ai la tête qui tourne, elle m'aide à me lever.

Elle m'emmène en me soutenant dans sa chambre.

Je lui dis que j'ai très chaud.

« C'est normal, il faut enlever ces vêtements. »

Je me souviens plus très bien ce qui s'est passé après.

Je me rappelle d'avoir aperçu Céline nue dormant.

Julie me chevauchant se faisant jouir. Puis plus tard, en ouvrant les yeux Julie et Céline faisant l'amour.

Julie me regarde, elle montre à Céline que je commence à me réveiller.

Je referme les yeux.

Julie me chevauche à nouveau. Ses lèves effleurement ma joue puis mes lèves, elles sont très douces. Je l'entends jouir, je me rendors.      

….

Bien plus tard dans l'après-midi, je me réveille. Je suis seul dans le lit, je me lève, ma tête tourne encore un peu. Je m'habille.

Je quitte la chambre pour arriver dans le séjour.

Julie est là, assise tranquillement, souriante dans le canapé.

« Mon ami, tu supportes mal l'alcool. »

Je la regarde.

« Tu nous a drogué. »

« Un peu trop. Je me suis trompée dans la dose. Dommage. »

Je secoue la tête en signe de désapprobation.

Elle rajoute.

« La petite a mieux supporté que toi. Elle est déjà repartie s'occuper de ses bêtes et de ses fromages. »

« Tu es folle et dangereuse. »

« C'est ce que tu penses là. Mais un jour, tu me diras merci. »

Je pars en claquant la porte.

Je passe devant la maison de Céline. Je ne vois personne.

Le soir.

Je suis barbouillé. Je mange très peu. Les chiens se sont installés de chaque côté du rocking-chair, fabriqué avec une chaise que j'ai modifiée, bonne invention comme les anglais savent faire. Le feu éclaire la pièce. Je m'endors.

Le rocking-chair est finalement confortable avec ce petit rembourrage fait avec des coussins achetés sur le marché de Villeneuve.

Le crépitement du feu et sa lumière douce me font somnoler. Le feu me fait remémorer des bons et mauvais souvenirs.

Finalement, je préfère aller me coucher dans mon lit.

Le jour se lève. Je me prépare rapidement, je dois aller à Villeneuve voir de nouveaux clients.

Des amis de Julie. Je dois avouer qu'elle fait tout son possible pour me trouver du travail. Mais son comportement d'hier est vraiment inadmissible, quel but elle poursuit ?

Il est tôt, dans les rues du Mesnil, je vois très peu de monde.

Villeneuve est une ville assez grande qui s'est construite à la fin du moyen âge. Elle s'est développée rapidement très bien située au carrefour de plusieurs routes de passages qui même à la capitale régionale et à Paris. Son port est plus actif que celui du Mesnil, le fleuve est bien plus large et profond.

Entre le Mesnil est Villeneuve deux rivières se jettent dedans.

En fin d'après-midi, je rentre à la maison.

Je ramène de la viande, les chiens me font la fête. J'emmène le cheval dans l'écurie.

« Alors vous avez fait quoi ? »

Tess a bien grandi. Maintenant, je dois faire attention à ne pas tomber à la renverse quand elle pose ses pattes sur ma poitrine.

Ses coups de langues me font comprendre l'affection qu'elle me porte.

Je m'agenouille pour caresser Teck, Tess en profite pour lui porter des coups de langue sur son museau.

Après avoir pris soin de Bandit : « Aller nous rendrons, j'ai ramené de la viande pour nous trois on va se régaler. »

Je commence à préparer le repas. Les deux brigands sont là assis sur leur derrière à remuer la queue, la langue pendante.

Je peux dire brigands, car ces petits malins me volent régulièrement de la nourriture si je ne la range pas correctement.

 

 

Chapitre : Céline.

 

« Oh, c'est qui a cette heure ? »

J'ouvre la porte. C'est Céline.

« Bonsoir, entre. »

« Non, tu peux venir chez moi. Pour renforcer la porte et les fenêtres. La nuit dernière, il y a eu le malin qui a tourné autour de la maison. »

« On y va. Hé, les brigands venez avec moi. Pas question que vous restiez ici avec la viande sur la table. »

Tout le monde sort, les chiens ont quelques remords de laisser la viande seule dans la maison. Nous nous dirigeons à la maison de Céline. Teck le museau au ras du sol à l'approche de la maison de Céline, il se met à grogner.

« Tu as raison, le malin est bien passé. »

« Comment tu le sais ? »

 « Moi, je ne le sais pas. Mais Teck le sait. »

Tess se met à grogner aussi.

Je regarde le verrouillage des portes et fenêtres.

« Bon, je peux les renforcer. Mais il y a trop de travail pour finir avant la nuit. En plus je n'ai pas les matériaux. »

« Je fais quoi ? »

« Tu as de la famille qui habite près d'ici ? »

 « A cinq kilomètres. »

« Il est trop tard pour y allez, la nuit va tomber rapidement. »

« Je peux passer la nuit chez toi. Si cela ne te dérange pas. »

« Oui. C'est la meilleure solution, je m'en voudrais s'il t'arrive un problème. »

De retour à la maison.

Céline donne des morceaux de fromage aux chiens.

« Si tu les prends par les sentiments, tu vas devenir leur meilleure amie. »

Ils ne la quittent plus.

Le repas est fin prêt. Nous mangeons. Elle ne dit rien. Je l'observe, elle est stressée. Je dois trouver quelque chose pour casser cette ambiance de mort.

« Demain j'irai au port du Mesnil chercher des matériaux pour renforcer tes ouvertures. »

Elle sourit.

Moi : « Tu as un problème ? Tu ne parles pas. »

« J'ai peur, quand le malin se met sur une proie, il la tue dans les jours suivent. »

« Cette nuit tu restes ici, tu ne risques rien. »

« Les autres jours. »

« On va prendre les problèmes au fur et à mesure. Demain, nous verrons ce que nous allons faire, je ne te laisserais pas tomber. »

Elle semble être soulagée. Je lui demande comment, elle est arrivée à faire du fromage. Elle m'explique qu'elle a hérité de la maison de ses parents tous les deux morts de maladie. Sa tante l'a recueilli quatre ou cinq ans, puis elle s'est lancée dans le fromage. Sa tante et son oncle sont des paysans pauvres, elle ne voulait pas rester à leur charge.

Céline finit par se dérider : « Pour hier, Julie nous a piégé. »

« J'ai échangé avec elle, c'est une femme très dangereuse, mais nous est utile. »  

« Oui, ses plans ont été contrariés, elle s'est trompée dans le dosage de sa drogue. »

« C'est ce qu'elle m'a dit, mais pas sûr. Je me souviens de pas grand-chose. »

« Tu te souviens de quoi, tu n'étais vraiment pas bien. »

« Elle m'a chevauchée. Je me suis assoupi, Je me suis réveillé, je vous ai vu faire l'amour ensemble, assoupi à nouveau, elle m'a chevauchée à nouveau. Et plus de souvenir. »

« Tu te souviens vraiment de pas grand-chose. »

« Si la deuxième fois la douceur de ses lèves qui m'embrassaient. »

Céline rougit.

« J'ai dit une bêtise »

« Oui. »

« Ah. »

« C'est moi qui t'ai chevauché la deuxième fois. »

« Oh. »

« C'est la deuxième fois, que je fais l'amour avec un homme, et il me dit qu'il se rappelle plus. »

« Désolé, juste la douceur de tes lèves. »

« Ce n'est pas beaucoup mais c'est mieux que rien. »

Nous rigolons.

Moi : « Vu les circonstances, je dormirai dans le petit lit et toi dans le grand lit. »

Elle me regarde.

« Tu ne penses pas que nous pouvons dormir dans le même lit. »

« Si nous dormons dans le même lit, je ne pourrais pas garantir que je ne te toucherai pas. »

Elle me regarde esquive un sourire.

« Même si tu te rappelles que de la douceur de mes lèves nous avons fait l'amour ensemble et cela m'a plus. »

« Tu ne préfères pas les femmes ? »

« Je ne suis pas une pure gougnotte comme tu peux le penser. Je suis comme Julie je suis attirée par les hommes et les femmes. »

Elle se lève, s'approche de moi, s'assoit sur mes cuisses en vis-à-vis, me passe ses bras autour de mon cou, m'embrasse, elle s'arrête se lève.

« Que se passe-t-il ? »

« Je dois te dire quelque chose. La première fois que j'ai fait l'amour avec un homme j'ai vendu ma virginité. Un riche bourgeois qui aimait les jeunes filles adolescentes, il pensait que j'avais 13 ou 14 ans. Il m'a payé pour me baiser, je n'ai pas trouvé ça désagréable. Julie m'a encouragé à le faire et pour que je recommence, j'ai refusé de le refaire pourtant c'était de l'argent facile, elle m'a expliqué comment tromper les hommes pour qu'ils croient avoir à faire à une vierge. Cette expérience m'a permis d'être autonome financièrement et de me rendre compte que j'aimais les hommes contrairement à ce que je pensais. Tu vois je suis la pas petite paysanne que tu penses, je suis à moitié pute. »

Elle prend son manteau se dirige vers la porte.

« Que fais-tu ? »

« Je rentre chez moi. »

« Reste. »

« S'il n'y avait pas le malin, tu me demanderais de rester ? Coucher avec une pute ce n'est pas forcement ce que tu pensais faire. »  

Je me lève me dirige vers Céline, je l'attrape par le bras.

« Je te demande de rester. Si tu savais ce que j'ai fait quand j'étais militaire, c'est toi, qui ne voudrait pas rester. »

Elle me regarde, m'enlace, se sert contre moi. Elle tremble et pleure.

« tu pleures ? »

« J'ai peur. »

« Tu n'étais pas obligé de me raconter cette histoire. »

« Si, tu connais Julie, elle t'aurait tout dit au moment le moins opportun, pour tout détruire entre nous. »

« Vient au coin du feu. »

Tess la regarde se lève et lui lèche les mains.

On s'installe tous les deux sur le rocking-chair. Elle m'embrasse.

« Si je dois passer régulièrement te voir. Tu me feras le même siège ? »

« Oui il est en cours de fabrication, j'ai presque fini, peut-être demain. »

« Tu as vu ça où, j'aime. »

« Dans une résidence d'un Lord anglais en Italie. »

« On peut dire ce que l'on veut des anglais, ils ont de bonnes idées. »

Nous sommes restés un bon moment, enlacés sur ce fauteuil.

Céline : « tu as un vêtement à me donner pour la nuit. »

« Oui regarde dans la grande malle. »

Elle se lève, se met à genoux devant la malle, ouvre le couvercle, elle fouille, se relève, enlève sa robe pour mettre une de mes chemises. Elle lui descend à peine à mi-cuisses, je la regarde. Elle boutonne qu'un bouton. Elle fait une natte avec ses cheveux tout en me regardant.

Dans cette pénombre éclairée par les flammes de la cheminée, Céline est des plus sensuelle.

Avec ce seul bouton agrafé la hauteur de son nombril. De face, ma chemise ne cache pas grand-chose de son anatomie. Elle s'approche de moi. Passe derrière le fauteuil, m'enlace.

Elle me chuchote à l'oreille.

« Il est temps d'aller se coucher. »

Elle repasse devant le fauteuil. Me tire par les mains tout en reculant vers le lit.

Au pied du lit, elle me déshabille. Dégrafe sa chemise et la laisse tomber à terre.

Elle s'allonge sur le lit.

Je l'embrasse sur les cuisses, remonte lentement vers sa chatte.

Elle n'est pas très drue, la même couleur que ses cheveux, mais suffisamment poilue pour attirer le regard d'un homme.

Elle sent cette agréable odeur de sexe féminin. Ma langue s'attarde sur sa vulve au goût acidulée. Elle me tient la tête pour me guider dans son plaisir.

Elle me tire par les bras, pour que je me remonte plus haut, Je m'arrête sur ses délicats petits seins, Ils sont adorables avec leur coupelle rose surmontée par une petite bille gonflée comme posée en leur centre. Délicieuse !   

Je sens sa main passé entre nos deux corps, elle saisit ma verge pour la guider dans son orifice du plaisir.

Nous nous embrassons, mes va et vient se fond de plus fort au fur et à mesure que le temps s'écoule, elle me refuse sa bouche, je l'écoute, j'ai l'impression qu'elle émet des sons d'une petite fille qui retient ses larmes.    

« Je te fais mal ? »

« Non, c'est plutôt le contraire… fait moi l'amour plus fort. »

Mais coup de riens sont plus rapides et insistants.

Je lui dis quelques mots d'amour à l'oreille, je la vois sourire, elle a les yeux fermés.

Elle commence à jouir. J'accélère.

Nous jouissons ensemble.

Nous restons immobiles l'un sur l'autre.

Je me mets sur le côté, Elle vient vers moi me chevauche. Ses lèves parcourent mon visage avec une douceur incroyable. Elles s'arrêtent sur ma bouche, m'embrasse.

« Pas trop déçu de faire l'amour avec une gougnotte ? »

« On peut se tromper. »

« Oui, mais tu pourrais t'excuser. »

« Je m'excuse. »

« j'espérai plus. »

« Tu veux quoi ? »

« Me refaire l'amour avant de dormir ! »

….

Dans la nuit, Céline se lève. Elle cherche sa chemise. Elle met du temps à se recoucher. Aux pas, je reconnais Tess qui vient chercher des caresses.

Céline se recouche et se blottit contre moi. Elle s'endort.

Je perçois les premières lueurs du jour à travers les volets.

Je me lève doucement, il fait frais, cette année est vraiment froide, je mets du bois dans la cheminée, le feu redémarre doucement, il commence à éclairer la pièce.

Céline dort, elle a enlevé ses nattes, ses cheveux sont libres en bataille sur le lit.

Les flammes accentuent le roux de ses cheveux.

Elle est très belle, Julie me l'avait dit que c'était une beauté cachée.

Les chiens dorment toujours. Personne n'est matinale dans cette maison.

Céline se tourne. Son bras droit commence à me chercher, ses mouvements d'abord lents sont de plus en plus rapides. Elle se relève d'un seul coup, regarde à droite et à gauche, m'aperçoit. Elle me sourit.

« J'ai cru que tu étais déjà parti. »

« Je ne serais pas parti sans te le dire. »

« Vient. »

Je me dirige vers le lit. Je la regarde. Elle enlève sa chemise. Je me couche le long d'elle. Elle me chevauche, ses lèves effleurent à nouveau mon visage, pour se diriger vers ma bouche, on s'embrasse. Elle s'empale sur mon sexe, se fait jouir et se laisse retomber sur le côté.

« Tu as fini ? »

« Oui, j'ai eu mon plaisir. »

« Et moi ? »

Elle regarde mon sexe en érection.

« Il y a un petit problème que je vais résoudre. »

Sa bouche commence à embrasser ma poitrine, puis elle descend doucement en déposant de tendres baisers sur mon corps.

Une de ses mains saisit ma verge, ses lèves l'embrasse, elle l'avale, joue plusieurs minutes avec jusqu'au moment où je lui fais signe que je vais jouir, elle se relève me chevauche comme une furie, me fait jouir, se laisse retomber, m'embrasse à nouveau.

Sa tête est posée sur ma poitrine.

« Quand tu me dis des mots d'amour, tu les penses ou c'est un réflexe ? »

« Les deux. » Elle fait la moue.

« Donc, tu dirais les mêmes mots à une autre femme ? »

« Non, pas tous et pas à n'importe quelle femme. »

« Julie ? »

« Surtout pas. »

« Tu m'aimes ? »

« Je pense. »

« Depuis quand ? »

« La première fois que je suis allé chez toi. »

« Oui, j'ai vu au départ ton regard m'a donné froid dans le dos. Quand je t'expliquais ce que je voulais, et après tu m'as regardé comme une femme que tu désirais. »

« Excuse-moi pour le regard qui t'a fait peur. Le curé me l'a déjà dit. »

« Alors, tu m'aimes vraiment ? »

« Peut-être, peut-être pas. »

Elle me donne un coup de poing.

« Je pense qu'hier tu m'as mis enceinte ! »

« Si rapidement que ça. »

« Oui, tu m'as fait jouir, les femmes qui jouissent, ont plus de chance de tomber enceintes. »

« Tu en parleras aux femmes qui se font violer et se retrouvent avec un bâtard. »

Elle me regarde, silence.

« On le garde ? »   

« Pourquoi on ne le garderait pas. »

Elle me fait un grand sourire.

« Nous allons avoir un enfant, c'est bien. »

« J'espère plusieurs. »

 Elle s'arrête de bouger à nouveau, me regarde, fronce les sourcils.

« Tu veux vraiment un enfant de moi. ? »

« Je ne vois pas où est le problème. »

« Alors, il faudra recommencer nos parties de jambes en l'air dans 4 ou 5 jours les anglais vont tenir le siège, ta semence tu me l'as donné pour rien. »

« Dommage. »

Elle m'embrasse, s'allonge sur moi avec un grand sourire.

« Un homme qui veut un enfant avec une femme, c'est qu'il l'aime. »

Elle parle à haute voix, imagine sa vie avec 2 ou 3 enfants. Je l'écoute.

Comme toutes les histoires qui commencent avec une femme. Ce sont toujours des questions tests et pièges à répondre, des doutes, des joies. Tout ce qui fait le charme d'une vraie femme.

Je me lève et ouvre la porte qui donne sur le champ. Les chiens vont faire leur petit tour, il ne dure pas longtemps, l'appel du ventre est prioritaire.

Je suis prêt à partir.

« Tu emmènes les deux sacs à puces avec toi. Si Teck grogne un danger approche et maintenant Tess est assez grande pour te protéger. Tu ne leur donnes pas à manger autrement ils vont t'emmerder toute la journée. »

« D'accord. »

Le tocsin se met à sommer puis le glas. Je regarde Céline. Son regarde est terrifié.

Je sors dans la rue. Je vois le curé devant son église. Il se dirige vers moi.

« Bonjour monsieur le curé. »

« Bonjour mon fils. Vous êtes toujours intéressé par le malin. »

Silence, je ne savais pas quoi réponde.

« Mes mouches m'ont dit que vous ne faisiez pas que braconner et chercher des chantiers. »

 « Vous avez des espions ? »

« Si je puis dire. »

« Je me documente. »

« J'ai une proposition à vous faire. »

« Laquelle. »

« Je peux vous donner l'accès aux archives de l'église. Elles sont classées au cloitre de la Sainte Lucie à coté de Villeneuve. L'évêque est d'accord, je lui ai parlé plusieurs fois. »

« D'accord. »

Soyez prudent.

« Il faudrait accéder aux scènes des crimes. »

« Pour la prochaine fois, je ferai le nécessaire. Je vous laisse soyez très discret. Le malin a des yeux partout. Vous êtes un danger pour lui. Ne dites rien à personne pour notre sécurité. »

Je m'en vais au port du Mesnil. J'achète de quoi renforcer les ouvertures de la maison de Céline.

De retour, je les répare. Elle me regarde avec les deux chiens à ses pieds.

Céline : « Ce soir, je peux dormir ici ? »

« Si tu en as envie. »

Elle me regarde, regarde les chiens.

Moi : « Mais tu peux dormir à la maison, Les chiens t'ont adopté. »

« A une condition. »

« Laquelle ? »

« Ton deuxième rock machin, il est fini ? »

« Il reste un petit troc à faire dessus, quelques minutes de travail et c'est bon. »

« S'il est fini ce soir, c'est d'accord. » 

« Moi, je pensais que tu venais chez moi pour me voir et passer un moment agréable. »

Elle s'approche de moi, pose ses deux mains sur mes joues.

« Peut-être, peut-être pas comme tu m'as déjà dit. »

Je l'attrape par la taille, elle se laisse faire, je l'embrasse.

« Bon, si tu as envie de moi, je ne peux pas refuser de passer la nuit avec toi. Ce n'est pas bon de laisser un homme seul en manque, c'est comme un enfant, à la première occasion qui se présente, il fera une bêtise, il peut baiser n'importe quelle poufiasse qui présentera à sa porte. »

Circuler, il n'y a plus rien à dire après ces dires.

Je finis les réparations.

« Bon tout est fini. Au moins personne ne volera tes fromages. Rentrons vite à la maison finir le rocking-chair.

….

De retour à la maison, la seconde nuit c'est passer aussi torride que la première même un peu plus. Nos corps commencent à se connaitre et s'apprivoiser, les caresses se font plus sensuelles et intimes.

 

 

Chapitre : Gabrielle la cousine.

 

Le matin.

Céline se dépêche.

Moi : « Tu es toujours pressée. »

« Ce matin, ma cousine Gabrielle vient. »

« Tu as une cousine ? »

« Trois, Gabrielle est la deuxième fille de la sœur de ma mère. »

« Tu me la présentera. »

« Je ne sais pas. Elle est vraiment belle, elle a l'allure d'une déesse. De visage, elle me ressemble beaucoup, tout le monde au marché de Villeneuve pense que c'est ma grande sœur. Elle est belle comme un nu de femme sur un tableau de Boucher. »

 « Elle te ressemble tant que ça ? »

« De visage, oui. Après, tu me grandis d'une demi-tête et tu me mets des seins un peu plus gros, des cheveux un peu moins roux et c'est moi. »

« Dépêche-toi tu vas la faire attendre. »

« Toi, tu vas où ? »

« Pas loin, je dois travailler pour le curé, il a un mur qui commence à pencher, il pense qu'il risque de s'écrouler.

« Alors, tu seras tôt à la maison. »

« Surement. »

« Les anglais ne sont pas arrivés, on pourra faire quelques câlins, certainement le dernier pour quelques jours, sauf si tu veux me baiser avec les anglais. »

« Je la regarde étonner. »

« Je te choc ? »

« Quand j'ai mes ragnagnas, j'ai toujours envie de sexe ça va être dur à résister, mais c'est dégueulasse, tu mets du sang partout. Tu as déjà baiser une fille qui avait ses ragnagnas ?»

« Oui dans une rivière. »

« Dans une rivière, je voudrai bien essayer. »

« Pas besoin d'attendre d'avoir les anglais qui tiennent le siège. » 

Je vais voir le curé. Il me montre son mur. Il commence à pencher légèrement. Ce mur est le prétexte à une rencontre.

Il m'explique, l'évêque va me met à disposition une partie des archives de l'église, il voudrait en finir avec ce prédateur.

Il s'est arrangé avec le maire pour me nommer garde champêtre chef principal. Le maire a été difficile à convaincre. Le garde champêtre actuel suffit pour le maire.

Quelques affaires sordides ont convaincu le maire de céder.

Maintenant, je pourrai voir les scènes de crimes.

Le midi, je mange avec le curé et sa bonne qui me remercie comme à chaque fois pour le gibier et le poisson que je ramène.

Nous discutons de l'affaire.

Le bonne ne cache plus trop les sentiments qu'elle a pour le curé. Ses mains ne laissent pas beaucoup de doutes.

….

Le soir.

Je rentre de bonne heure.

Céline porte une de mes chemises.

Elle s'approche de moi. Mes mains se glissent entre sa chemise et son corps, je la caresse. Elle m'embrasse.

« J'ai préparé le repas. Ça s'est bien passé avec le curé. »

« Très bien. »

Nous discutons de notre journée, je lui mens, je ne peux pas tout lui dire.

Elle me parle de sa cousine. Elle me dit que dans quelques temps elle devra travailler tout le temps avec elle.

« C'est bien, Si ça continue tu vas devenir une petite bourgeoise. »

Elle rigole.

« Je veux me lancer dans les fromages qui se conservent et supportent le transport.  Le marché sera bien plus grand, je pourrai acheter de nouvelles bêtes et utiliser ton champ derrière la maison. »

« Tu as de grande ambition petit cœur, c'est bien. »

« C'est pour nos enfants. »

« Qui c'est à cette heure. »

J'ouvre la porte.

« Bonjour Marianne. »

« Bonjour Florentin. »

« Je peux entrer. »

Je suis gêné.

Céline « laisse-la entrer. »

« Bonjour Céline. »

« Je dérange ? »

« Non. »

« Vous êtes ensemble ? »

Celine : « Oui, depuis quelques jours. »

« C'est bien. Florentin, je voudrais que tu viennes j'ai de gros projets pour le domaine. Je voudrais me lancer dans l'élevage de poissons et dans d'autres projets. Je voudrais ton avis. »

« Je passerai demain. »

« Céline, tu peux venir si tu veux. »

« Je ne peux pas ma cousine vient m'aider, je dois continuer à lui apprendre à faire du fromage. »

 « Tu es toujours la bienvenue. Il y a longtemps, que tu ne nous as pas vendu des fromages, nous avons été un de tes premiers clients. »

« Je t'amènerai des fromages, après demain. »

« Je vous laisse, bonne nuit. »

La porte se ferme. Céline me regarde.

« J'ai couché avec elle, il y a longtemps. »

« Et alors. »

« Elle va-t'en parler. »

« Pas forcement. »

« Elle est amoureuse de toi. »

« C'est toi qu'il le dit. »

« Si, je l'ai entendu parler à Julie, et j'ai vu comment elle te regarde. »

« Je suis un amusement pour elle. Elle m'a déjà fait des propositions que j'ai refusé. »

Céline me regarde : « Tu étais déjà amoureux de moi. »

Petit sourire.

 « Peut-être. »

« Vient on va faire un câlin avant de manger. »

 …

 

Chapitre : les projets de Marianne.

 

 Le lendemain, je vais au château.

La bergerie est occupée par les premières bêtes. Marianne ne perd pas de temps.

….

Marianne me parle de ses projets je parcours avec elle le domaine.

Elle me montre les différents endroits où elle envisage de faire ses projets.

Je lui en sélectionne deux, un ou elle peut envisager un élevage de poissons blanc. L'autre de truites avec une source qui a suffisamment de débit pour garder l'eau fraiche pendant les étés chauds.

Puis, nous revenons vers le château, au loin j'aperçois un homme devant le château.

Il marche avec une canne.

« Papa est rentré ce matin. Je vais te le présenter. »

Nous nous dirigeons vers son père.

« Bonjour, papa. Je ne t'ai pas vu ce matin. »

« Je suis parti très tôt à Villeneuve. »

« Je te présente Florentin. »

« Bonjour Monsieur. »

« Bonjour Florentin. Appelez-moi Louis. Hier soir, j'ai beaucoup entendu parler de vous. Marianne vous a en haute estime. J'ai même pensé un moment qu'elle s'était amouraché de vous. Je dois vous laisser, je dois préparer l'arrivée de Henri. »

« Oui papa, nous devons bien l'accueillir. »

Son père part.

« Ton père a eu un accident ? »

« Oui, lors d'une battue organiser pour chasser le malin. »

Nous nous dirigeons vers le pont.

Juste avant de faire demi-tour pour retourner au château, Marianne me demande.

« Quand je t'ai proposé de baiser ensemble, tu étais déjà avec Céline. »

« oui et non, je la connaissais déjà. »

« Je comprends. »

« Elle t'a raconté son passé. »

« Oui, et cela ne m'intéresse pas. »

« Tout ? »

« Oui, que tu as baisé avec elle et bien d'autres choses. »

Marianne est un peu gênée.

« Elle s'est sentie obligé, ici rien ne reste très longtemps secret. »

« Je connais, je suis originaire d'ici contrairement à toi. C'est dommage entre nous cela aurait surement marcher. »

« Désolé. »

« Si je baise encore avec elle tu diras quoi ? »

« Tu fais ce que tu veux, elle fait ce qu'elle veut, nous ne sommes pas mariés. »

« J'ai beaucoup d'affection pour elle, elle a un touché très délicat. »

« Elle est très sensuelle. »

« Prend soin d'elle, je l'aime beaucoup. »

….

Le soir.

Céline me demande comment s'est passé ma journée.

J'explique les différents projets de Marianne pour rentabiliser le domaine du château.

Le premier est le plus rapide à mettre en œuvre, organiser des chasses pour les anciens nobles et bourgeois fortunés avec accueil au château repas et chambres à disposition.

Pour cela, il faut construire des volières pour élever des faisans et autres volailles pour garantir du gibier au clients.

Et un élevage de poissons, ce projet nécessite du terrassement et la construction de plusieurs vannes de régulation. Il sera plus long à rentabiliser.

« Elle t'a parlé de moi. »

« Oui. »

« Je te l'avais dit, elle pense quoi de moi et de nous deux ? »

« Elle t'apprécie beaucoup et le terme est faible pour nous deux, elle dit qu'elle est contente. »

Céline rougit.

« Bon elle m'a dit qu'elle garde un très bon souvenir de tes lèves. »

« On a fait l'amour ensemble 2 ou 3 fois. Pour une femme s'est plus simple de baiser avec une autre femme. Il y a moins de risque et on est sûr qu'elle ne se vantera pas de ses exploits. Ce n'est pas très apprécié dont le coin les gouines. »

« Tu n'as pas de compte à me rendre. »

« Les femmes qui veulent baiser avec un homme, peuvent le faire avec le cercle de la vierge. Et ça leur rapport de l'argent. »

 

 

Chapitre : Le cercle de la vierge

 

Pendant le repas, je rebranche Céline sur le cercle de la vierge.

« C'est quoi ce cercle dont tu m'as parlé tout à l'heure ? »

« Une confrérie qui vénère les puissances astrales et la vierge. Ils organisent des cérémonies pour vénérer la vierge en fonction de la position des astres. Ma cousine a déjà été abordée par un apôtre de cette confrérie.

« Ils recrutent ouvertement ? »

« Sur le marché, un homme lui a proposé de ventre sa virginité contre de l'argent. Il lui a proposé une grosse somme. Elle lui a dit qu'elle n'était plus vierge. Il lui a dit que si elle était tout de même intéressée qu'elle accroche à son étale un fanion qui lui a donné mais que la somme d'argent sera moins importante. »

« Elle a vu l'homme ? »

« Non, il était derrière elle. Il lui a interdit de se retourner. »

« ça doit être les parties fines que Marianne m'a parlé, apparemment son frère y participe. Elle m'a dit qu'il passait son temps entre sorties libertines et chasses. »

« Pourquoi tu t'intéresses aux parties fines, tu veux y participer ? »

« Non par curiosité, j'aime bien connaître l'environnement où je vis. »

« Tu es sûr ? »

« Oui, je connais une petite rouquine, qui a elle seule vaut toutes les petites fines qui peuvent exister dans ce bas monde. »

« Je préfère. »

 …

Après le repas nous nous installons au coin du feu. Les chiens sont à nos pieds.

Elle me tient la main.

« Tu penses que je dois aller voir Marianne pour lui vendre quelques fromages ? »

« Tu fais comme tu veux. Si elle a été une de tes premières clientes, tu devrais continuer à lui en vendre et avec les chasses qu'elle va organiser tu vas pouvoir vendre plus de fromages. »

« Tu sais si elle me propose de faire l'amour, je ne suis pas sûr de résister, l'affection qu'elle a pour moi est réciproque. »

« Tu es libre. Tu fais ce que tu veux avec les femmes que tu aimes. »

« Et si c'est un homme ? »

« Ce serait différent. »

« Tu n'es pas jaloux d'une femme par compte tu es jaloux si c'est un autre homme qui me touche. »

« Exact. »

« Moi, si tu baisais avec un homme je serais jalouse. »

« Rassure-toi ça n'arrivera pas. »

« Et une femme ? »

« Non plus. Si cela arrive c'est que cela sera fini entre nous. »

Elle se lève : « Vient on va se coucher. »

 Nous allons nous coucher. Céline commence à m'embrasse.

« Tu as tes ragnagnas ? »

« Oui, tu ne peux pas me faire l'amour, moi si. Ferme les yeux et ne bouge pas. »

Ses lèves et mains me caressent le visage, petit à petit elles descendent sur ma poitrine, puis mon ventre pour arriver sur mon sexe.

Elles jouent avec lui avec une douceur délicate pour m'emmener jusqu'à la jouissance.

Ses lèves se posent à nouveau sur les miennes.

« Tu m'aimes ? »

« oui, petit cœur. »

Elle pose sa tête sur ma poitrine.

« Tu m'apprendras à lire ? »

« Bien sûr. »

« Et à nager ? »

« Aussi. »

« A faire l'amour dans l'eau. »

« Aussi. »

« Tu m'apprendra tout ce que tu sais. »

« Tout sauf à tuer de sang-froid. »

« Tu as tué de sang-froid. »

« Oui, une espionne qui a fait tomber plusieurs soldats dans une embuscade. On l'a capturé. Le colonel nous a dit de l'exécuter en silence mais que l'on pouvait s'amuser avant avec. Je me suis approché d'elle, elle m'a dit :' qu'ils lui avaient dit qu'ils ne tueraient pas les soldats, ils leur serviraient de monnaie d'échange.' Je voyais la peur dans ses yeux. Elle me suppliait qu'elle ferait tout ce que je voudrais, qu'elle serait mon esclave si je la laissais en vie. Ma main s'est posée sur sa joue, je lui ai dit qu'elle était très belle que sa proposition m'intéressait. Je lui ai demandé si elle embrassait bien. Elle m'a passé ses bras autour de mon cou au moment où ses lèves se sont posées sur les miennes je lui ai enfoncé une baïonnette dans le cœur. Elle a juste eu le temps de me dire : ‘je vous jure que je n'étais pas au courant, elle me connaissait et qu'elle m'aurait aimé toute sa vie.'

« C'est horrible. »

« Je vois encore son visage presque toutes les nuits. Elle devait dire la vérité. »

« Comment elle te connaissait. »

« Elle travaillait comme cuisinière et blanchisseuse dans notre camps. Elle avait tout le temps de nous observer. »

« Si tu ne l'avais pas tué, elle serait peut-être à ma place en ce moment. »

« Peut-être. Tu es jalouse d'une morte. »

« Oui, pauvre fille. » 

 

 

Chapitre : l'imposteur.

 

Le matin.

Je sors de la maison un jeune inconnu se présente.

« Bonjour monsieur. »

« Bonjour jeune homme. »

« Je me présente, je suis Benjamin le fils des anciens propriétaires de cette maison. »

« Oui et alors. »

« J'aimerai récupérer mon bien. »

« Ah. »

Le curé arrive d'un pas rapide : « Que ce passe-t-il ? »

« Ce jeune homme est le fils de l'ancien propriétaire, il veut récupérer son bien. Ce qui est normale. »

« Jeune homme venez avec moi. Ce monsieur à restaurer votre maison. Il faudra le payer ou trouver une autre solution en attendant de la récupérer. »

« Moi, je n'ai rien demandé. »

« Aller venez. Je vais vous expliquer. »

« Et vous attendez moi ici. »

Dans l'après-midi le curé revient me voir.

« C'est arrangé. Mais vous devez aller demain matin à Sainte Lucie sans faute. Vous avez compris. »

« D'accord monsieur le curé. »

« C'est le fils des anciens propriétaires ? »

« Vous connaissez la réponse. »

Surprise. Le curé sait pour moi ?

Le curé part en se dépêchant.

 

 

Chapitre : Le monastère de Sainte Lucie.

 

Le lendemain matin.

« Je vais au cloitre de Sainte Lucie, à ce soir. »

« Tu vas faire quoi ? »

« Le curé m'a dit qu'ils cherchaient de la main d'œuvre pour des travaux. Je vais voir. »

« Moi je m'occupe des fromages que je dois livrer à un gros marchand, il a acheté presque tout ce que j'avais et j'irai voir Marianne pour lui donner des fromages. »

« A ce soir mon petit cœur. »

….

J'arrive devant le monastère. Une grande bâtisse à moitié fortifiée.

Beaucoup de rumeurs et légendes circulent à son sujet. Devant l'entrée de l'église une grande place pavée ou les personnes accusées de sorcellerie sous l'inquisition ont été brulées. Dans le milieu il y a un creux de plusieurs mètres de diamètre. La légende dit que ce sont les feux répétitifs des buchés qui ont créé le creux.

La porte du cloitre est monumentale. Je tape à la porte. Une trappe s'ouvre.

« Bonjour, je suis Florentin et je suis attendu. »

« Oui, je suis au courant, entrez. Je suis novice et je m'appelle Jean, le curé Thomas vous attend. Je vous emmène à son bureau. Je pense que nous sommes appelés à nous revoir régulièrement. »

Le novice me guide, nous traversons plusieurs portes et couloirs. Pour arriver devant le bureau du père Thomas.

« Attendez. »

L'homme entre, je l'entends parler au curé Thomas sans vraiment comprendre ce qu'il dit. Il y a une résonnance qui déforme les sons. J''entend juste.

« Faites-le entrer Jean. »

« Bien mon père. »

Jean ressort.

« Vous pouvez entrer. »

J'entre dans son bureau.

« Bonjour père Thomas. »

« Bonjour caporal Florentin comme vous aimer vous faire appeler ou dois-je vous appeler Capitaine Sébastien ou chef de bataillon, nous avons vu la lettre qui officialise votre dernière promotion la veille de Waterloo. »

Silence…

« Oui nous sommes au courant de votre véritable identité. Votre arrivée au Mesnil a intrigué le père Lucien. Nous avons mené notre petite enquête, Sébastien est votre premier prénom et Florentin le deuxième. Votre arrivée semble inquiéter le malin, il faut agir vite. »

Le père Thomas me fait visiter les sous-sols du cloitre, il m'explique que ce sont les anciennes geôles de l'inquisition.

Il me montre une cellule avec la porte fermée.

« C'est l'homme qui se fait passer pour vous. »

« Il a dit quelque chose. »

« Il finira par parler, nous avons le temps. »

Je regarde autour.

« Les autres cellules servent à quoi ? »

« Aux pèlerins, Ils peuvent déjeuner dans la salle commune ouverte à tout le monde, les pèlerins peuvent venir se recueillir ou se reposer ici, en hivers nous accueillons les mendiants le temps que les grands froids passent. Bien sûr les portes des cellules restent ouvertes pour ces personnes. »

Dans une autre cellule, j'aperçois un homme allongé sur une paillasse en bois, il est en train de dormir. Il est habillé d'une soutane marron. Un large chapeau noir posé sur son visage pour se cacher de la lumière. Un sac à dos noir, une gourde et un bourdon posés au sol.

« L'autre homme qui dort dans la cellule ouverte est un pèlerin ? »

« Oui, il va à Saint Jacques de Compostelle. Il s'est blessé à la cheville, il va rester deux ou trois jours avec nous. »

« Vous souvenez vous de l'ancien curé du Mesnil ? ».

« Oui, très bien. »

« Que pouvez-vous me dire sur son accident ? »

« L'accident est la version officielle de la gendarmerie. »

« Ce n'est pas un accident ? »

« Bien sûr que non, le cocher a été retrouvé mort quelques jours plus tard. C'était le seul témoin. »

« ça peut arriver ! »

« Mort d'un coup de poignard. Vous croyez au hasard ? »

« Non. »

« Ce coup de poignard avait pour but de la réduire au silence. »

« Des présomptions. »

« Un cochet avec une grosse somme d'argent, qu'il dépense à tout va, vous en pensez quoi ? »

« Qu'il a touché le pactole. »

« Comment ? »

« Héritage, le jeu, fait ou vu quelque chose de pas catholique, sans mauvais jeu de mot. »

« Les deux premières solutions sont à éliminer. »

« D'accord, j'ai compris. »

De retour à son bureau, il me montre toutes les archives.

Il m'explique que les meurtres ont commencé, il y a plusieurs dizaines d'années. Des séries de 5 à 7 personnes assassinées par an avec des poses plus ou moins longues entre les séries.

Les crimes ont tous la même apparence ; mais qu'il existe des petites différences dans les séries. Les femmes sont couvertes de semence humaine à part quelques exceptions. Les griffures ne sont pas toujours identiques.

Les proies sont souvent des jeunes femmes et considérées comme prudes mais qu'il y a aussi des jeunes filles enceintes d'assassinés.

Et aussi quelques hommes d'affaires importants, et mon père qui avait dû voir ou entendre des choses qui ne fallait pas. Mon père en plus de braconner enquêtait pour l'église.

L'église a identifié deux loges :

-        La première est une sorte de secte libertine, qui sous des prétextes religieux organise des cérémonies ou plutôt des orgies libertines. Pas très morale mais pas très dangereuse.

-        La deuxième, le cercle de l'Hydre une sorte d'association d'intérêts communs qui est difficile à cerner. Les assassinats sont perpétrés par ce cercle. Les motifs pas toujours bien identifiés, des assassinats politiques ou d'affaires cachés entre des meurtres de jeunes filles.      

Il pense que les membres du cercle sont principalement des notables le nombre est estimé 7 d'où le nom de l'hydre du malin qui circule dans la population.

Je lui demande si l'enquête officielles donne des résultats. Il me répond que non.

« Vous connaissez la loi du silence, la peur. Le malin fait peur. Il menace quiconque amènerait un témoignage sur l'affaire. La gendarmerie n'a pas les moyens d'enquêter. En plus, elle est d'une lenteur incroyable dans ses investigations. »

Je lui parle de cercle de la vierge : « Il y a une relation entre le cercle de la vierge et le malin. »

« Le cercle de la vierge est plus une confrérie de libertins. Je ne vois pas l'intérêt de trucider des femmes, qu'ils peuvent baiser comme ils veulent. Il peut y avoir un membre qui fait partie de l'hydre, et qui permettrait de faire taire les femmes qui seraient trop gourmandes. »

« On doit pouvoir y entrer dans ce cercle ? » 

« C'est très difficile, ils connaissent tout le monde. Le fonctionnement du cercle est cloisonné et très bien organiser pour garder la discrétion. »

« Par qui avez-vous eu ces informations ? »

« Là, je ne peux pas vous dire qui. Mais je peux vous dire que c'est un ancien membre du cercle, il était aussi très proche de l'Hydre un peu un membre familial, si je puis dire. »

« Information contre silence, je suppose ? »

« Oui. l'église tient ses engagements. Vous ne pourriez rien contre lui de toute façon à part salir le nom de sa famille. »

« Bon. »

« Je suis certain, qu'il n'hésitera pas à vous parler si c'est nécessaire. »

« Vous pensez. »

« Oui, je le connais. Il vous observe. Il est déjà venu me parler de vous. »

« Je suis identifié comme un danger ? »

« Pour lui non, il ne fait pas parti de l'Hydre. »

« Pour l'hydre. »

« Sans aucun doute, votre pseudo doublure en est la preuve. »

« Je peux consulter toutes vos archives ? »

« Nous avons ressorti les archives de moins de vingt ans, Jean est à votre disposition. Il va toutes les lire toutes. Si vous lui posez une question, il vous répondra ou ressortira le document voulu. Nous faisons aussi rapatrier d'autres archives qui sont à l'archevêché. Nous les aurons dans quelques jours. Ce sont des documents plus confidentiels, il y a des noms de nos petites mouches et autres personnes qui ont travaillé pour nous. »

« Petites mouches ? »

« Des observateurs plus ou moins passif pour nous renseigner. La discrétion est nécessaire pour ne pas les mettre en danger. »

….

 Le soir de retour à la maison.

Céline

« Alors, tu as trouvé du travail à Sainte Lucie. »

« Oui, pour plusieurs jours. »

« Et toi ? Ta journée. »

« Bien. Je vais pouvoir acheter une nouvelle bête. »

« Tu as vu Marianne ? »

« Oui et cela s'est bien passé. Elle m'a parlé des parties de chasses qu'elle voulait organiser et de son élevage de poissons. »

 

 

Chapitre : la Bruxa.

 

Le matin.

 

J'ouvre la porte.

Moi : « Bonjour Marianne. »

« Bonjour vous deux. »

« Tu peux m'accompagner voir la Bruxa ? Après nous irons voir exactement ce que nous allons faire pour les volières. »

« Bien sûr. »

Céline : « Faite attention, il parait qu'elle côtoie le malin. »

Nous partons à cheval à travers les bois pour arriver au bout d'une heure au pied du rocher, nom donné à ce monticule d'une dizaine de mètres de hauteur, constitué essentiellement de gros blocs de rocher posé là, sans raison apparente, pourquoi il y a ces rochers posés ici et rien aux alentours. A sa base un genre de cabane blottie entre dehors et dans les entrailles de ce monticule, elle est entourée de différents objets qui sont surement des talismans et autres objets pour avertir des intrus d'un danger.

« Bonjour la Bruxa, c'est Marianne. »

Une voix se fait entendre.

« tu peux entrer, tu es toujours la bienvenue. »

Je ne vois personne autour. Nous descendons de cheval, mon cheval est nerveux. Nous entrons dans la cabane.

La cabane n'est qu'une façade, son habitation est une maison troglodyte qui s'enfonce profondément dans le rocher avec une ouverture à l'autre bout.

Il y a une grande cheminée une grande table au milieu de la pièce. D'innombrable étagères remplies de récipients en terre, métal, verre de différentes tailles et couleurs.

La Bruxa est là, face à nous, tout le monde dit qu'elle a au moins 150 ans, à la regarder c'est fort probable. Elle marche avec un bâton qui lui sert de canne, elle porte un foulard sur les cheveux qui les cache partiellement une longue chevelure gris blanc, il lui manque deux doigts à la main droite. Ses vêtements dépareillés sont plus proches des lambeaux que d'habits portables. Elle a une ceinture avec d'un côté une bourse pleine de l'autre ce qui doit être un grigri. Un collier constitué d'objets hétéroclites qui doit la protéger contre le diable et autres sorts magiques.

« Comment va tu m'as belle ? »

« Bien, je t'ai ramené comme d'habitude. Marianne dépose un gros sac sur la table. Si tu veux autres choses pour la prochaine fois, tu me dis. »  

« Si tu peux me ramener des récipients je commence à en manquer. »

« Asseyez-vous, je t'amène ce que tu es venue chercher. C'est ton fiancé ou amant ?»

« Non, un ami. »

« Pourtant, il se dégage des ondes très fortes entre vous deux. »

Elle dépose un pot en terre cuite fermé sur la table.

« Tu me diras ce qu'en pense ton cousin, j'ai rajouté une nouvelle plante très rare. »

Elle repart et ramène une bouteille avec trois verres.

Elle verse un liquide rouge foncé dans les verres, elle en prend un.   

« Tu vas gouter à ça. »

« Elle est encore meilleure que d'habitude. »

« Et toi mon gars, tu en penses quoi ? »

« Pas mauvais. »

« C'est un mélange de baie et de plantes de la forêt. »

« J'aurai besoin aussi d'un élixir pour rendre plus vigoureux un homme. »

« C'est pour lui ? »

« Non. »

Elle prend un jeu de cartes qui ressemble à des tarots.

« Donne-moi ta main jeune fille. »

Elle tire 3 cartes.

« Hum, je vois un mariage avec un vieil homme, de l'argent, étrange il y a un secret d'enterré. »

Marianne ne dit rien. La Bruxa tire trois nouvelles cartes.

« Un homme, un amour contrarié, tu l'aimes toujours, …, ce n'est pas l'homme du mariage. »

Elle soulève la troisième carte : « Il vaut mieux s'arrêter là. »

« C'est mauvais ? »

« Il faudra que tu fasses des choix. Ne te trompes surtout pas. Certains chemins sont bien plus dangereux que tu le penses. Le diable est rusé, il a appris à se cacher dans les âmes des gens…

Et toi mon gars. Donne-moi ta main… Nos chemins se sont déjà croisés dans une autre vie. »

Elle tire trois cartes : « Les chemins de la vengeance son longs, la peur, tu fais peur à certaines personnes. »

Elle tire trois nouvelles cartes.

« Des femmes autour de toi, aucune n'a ton cœur, ton âme est trop occupée à se venger. Avant de trouver l'amour ton esprit doit se venger et trouver la paix. »

Trois nouvelles cartes.

« La mort, Satan, ... fait attention à toi jeune homme, soit toujours sur tes gardes, la mort est autour de toi, tu l'as donné et tu la donneras à nouveau, elle va frapper à côté de toi. Le diable peut avoir peur de toi, tu es la main de Némésis. »

 Il y eu un silence…

Marianne : « Quoi ? »

« Faites attention tous les deux, dans la vie il y a des choix,le Diable et Dieu suivent rarement le même chemin, on ne peut pas tout avoir, les forces de l'au-delà prenne et redonne. Il faut réfléchir avant d'agir chaque geste à son importance et ses conséquences. »

Marianne : « C'est un avertissement. »

« Oui, prend garde à toi, tu as ton destin en main. »

« Tu pourrais être plus précise ? »

« Non, les cartes ne me disent pas tout malheureusement. »

Nous sommes repartis après cette séance de tarots.

« Tu es qui ? »

« Florentin. »

« Tu comprends bien ce que je veux dire. La Bruxa te connait. Elle n'a pas dit que tu étais le diable mais presque. »

« Ne cherche pas qui je suis. »

Marianne me regarde.

« Pourquoi ? »

« Tu n'as pas compris la Bruxa, la mort est autour de moi, je l'attire. Sur ce sujet elle a été clair. »

« Elle a dit que tu n'aimais aucune des femmes autour de toi. Céline portant m'a dit que tu lui faisais l'amour comme un amant qui aime une déesse. »

« Je suis bien avec elle, elle me libère de mes cauchemars. »

« J'espère que tu ne la feras pas souffrir. »

« Et toi tu l'as fera souffrir ? »

Elle me regarde.

« J'espère que non. »

« Pareil. »

« Et pour toi c'est quoi ce vieil homme. »

« Je ne t'ai rien dit. Je vais faire un mariage arrangé avec Henri un très vieil ami de mon père au sens propre et figuré. C'est un homme d'affaire de Paris, il n'a pas de femme ni d'héritier. Les hommes d'affaires ont besoin d'avoir une jolie femme avec eux c'est très bon pour leur image. Nous avons conclu un accord entre lui et moi, je me marie avec lui, il me donne l'argent nécessaire pour faire tous les projets que je veux sur le domaine. »

« Cher payé, vendre sa liberté pour de l'argent. Surtout pour des projets pour lesquels tu aurais eu des prêts par une banque de la région sans aucun problème. »

« Je comprends ta réaction, je ne suis pas obligé de coucher avec lui. A Paris je ne dois pas avoir d'amant. Je dois me montrer fidèle. »

 « Alors, pourquoi cet élixir. »

« Je ne sais pas. Au cas où j'ai un amant qui me mette enceinte, il faut qu'il ait l'impression que c'est son enfant. »

« Je croyais que tu devais lui être fidèle. »

« A Paris oui. Ici non et je serais souvent ici pour gérer le domaine. »

Nous arrivons au château. Avec l'intendant, nous regardons où installer et la grandeur nécessaire des futures volières.

Le père de Marianne et Henri arrivent.

« Bonjour messieurs. »

« Florentin, vous pensez quoi des projets de Marianne. Ils vont être rentables. »

« Je pense, la chasse sans aucun doute. Les poissons pas tout de suite, c'est un investissement sur le plus long terme. »

Henri :« Je le pense aussi, cette jeune femme a les affaires dans la peau. »

Le soir

J'arrive, j'entre dans la maison après m'être occuper de mon cheval.

Célie me demande : « Comment s'est passé la visite chez la Bruxa et le reste de ta journée. »

Je lui raconte le futur mariage de Marianne. Elle est très étonnée.

 

 

Chapitre : Gabrielle la ressemblance d'une sœur.

 

Un soir.

Je rentre. J'aperçois Céline éplucher des légumes dans la pénombre.  

« Bonjour petit cœur, ta journée s'est bien passé. »

Pas de réponse.

« Tu as un problème, … tu as fait quoi à tes cheveux ? »

Je sens un doigt me taper dans le dos. Je me retourne Céline est juste devant moi. Je suis étonné.

« Je te laisse quelques instants avec Gabrielle et tu l'appelles déjà petit cœur ! »

Gabrielle se retourne, elle rigole.

« La ressemblance est frappante. Vous avez le même visage, il n'y a que la couleur des cheveux, Gabrielle est plus blonde. »

Céline se dirige vers sa cousine. Elle plaque sa joue contre celle de Gabrielle.

« Tu en dis quoi ? »

« Deux jumelles. »

« Nos mères étaient jumelles. »

« Je vais devoir m'habituer, à côtoyer deux cousines jumelles. »

Gabrielle mange avec nous ce soir. Je lui ai proposer de manger avec nous quand elle restera le lendemain à la bergerie ça ne te dérange pas. »

« Pas du tout. »

Gabrielle reste maintenant 2 à 3 jours par semaine à la bergerie. Les jours où elle reste pour s'occuper des bêtes et du fromage, elle mange avec nous et va dormir à la bergerie.

La place n'est pas très grande dans la fromagerie, les fromages prennent de plus en plus de place. La pièce à vivre commence à être envahie par les fromages en affinage.

Gabrielle a une personnalité bien plus affirmée que Céline même si avec nous elle est discrète quand elle mange à la maison. Mais lorsque je passe à Villeneuve le jour du marché, je vois Gabrielle appeler le chaland, répondre aux hommes qui lui fond des réflexions.

Céline est bien plus discrète. Les badauds la prennent le plus souvent pour une jeune fille en fin d'adolescence, son mètre cinquante et des poussières, ses petits 50 kilogrammes à tout cassé n'y sont pas étrangers.

Gabrielle est bien plus grande, d'une bonne demi-tête, la taille fine, ses vêtements bien ajustés épousent les formes de son corps sans être provoquants mais suffisamment pour faire détourner le regard des hommes et de quelques femmes jalouses.

Leur vraie ressemblance est bien leur visage, quand elles sont ensembles, tout le monde les prend pour des sœurs voire des jumelles, tellement la forme de leurs visages est identique. Il faut vraiment bien les observer pour voir les petits détails qui font la différence. Gabrielle à une bouche légèrement plus grande, leurs nez ont la même forme, seule la largeur des narines diffère. La couleur des yeux, Gabrielle a les yeux légèrement plus bleus.

Gabrielle a les cheveux plus blonds même s'ils tirent un peu sur le roux, ils descendent jusqu‘au milieu du dos. Ses nattes impressionnent. Les regards sont tout de suite attirés par cette jeune femme qui a des allures de princesse sortie d''un conte de fées.

Céline a les cheveux bien plus roux, ils sont aussi longs. Sur le marché elle préfère la queue de cheval.  

Comme dit Gabrielle : « Un homme, tu lui fais voir un petit bout de peau, tu le baratines pour lui faire croire qu'il te plait, un sourire et ton fromage est vendu. » 

Un soir que je rentre, Gabrielle fait sa toilette, elle est nue.

« Excuse-moi, je ressorts. »

« Tu peux rentrer, à la maison on se lave tous devant les uns les autres, on n'a pas le choix, la maison n'a qu'une pièce. »

Je ne sais pas si Gabrielle se rend compte du désir qu'elle provoque, elle joue à l'ingénue, mais son sourire montre qu'elle cache bien son jeu. Comme sa cousine elle a la peau blanche couverte de taches de rousseur, une jolie poitrine de taille moyenne, sa taille fine lui donne des courbes charmantes, elles ont un cul identique, sa toison intime est plus fournie.

Elle met une grande chemise qui était posée à côté

« Voilà, tu seras moins gêné. »

Je prends un saucisson et un morceau de pain pour faire une petite collation.

Gabrielle s'assoit face au feu, elle allume un bâton d'encens qu'elle a allumé, elle écarte les cuisses et dirige le bâton d'encens vers sa toison intime.

Elle me regarde.

« Rassure-toi je ne vais pas me l'introduire, je brule un peu ma toison, ça la rend plus soyeuse. Si je trouve l'homme qui me fera un enfant, il faut être toujours prête. C'est mon premier amant qui m'a montré ce truc. »

« Jamais entendu parler. »

« Il était un riche négociant de Villeneuve, une de ses maitresses d'un pays lointain lui avait expliqué comment prendre soin de son petit trésor. »

« Était ? »

« Oui, il est mort, son bateau à couler dans une tempête. J'ai été sa maitresse un an. Surtout tu ne dis rien à Céline, elle n'est pas au courant. »

« Bien sûr, triste, tu as un nouveau prétendent. »

« Peut-être. Un prétendant est un grand mot, moi je cherche juste un géniteur pour mon enfant, je ne veux pas vivre avec un homme. Quand je vois ma mère et mon père, très peu pour moi. »

« Tu nous le présenteras. »

« Peut-être. Il faut déjà que je lui parle. »

« Il n'est pas au courant. »

« Je ne sais pas comment lui présenter la question. Comment lui dire que je veux baiser avec lui juste le temps qu'il me mette enceinte…Toi, tu réagirais comment, si une fille de demandait ça ? »

« Le problème ne se pose pas, je suis avec Céline. Si j'étais seul, j'avoue que je ne sais pas comment je réagirais. »

« Pourquoi ? »

« Je ne me suis jamais poser cette question. Si elle est jolie, je ne vois pas pourquoi, je refusais. » 

« Normalement, quelques moments de plaisirs, un homme ne refuse jamais. »

« ça dépend des circonstances. »

Le lendemain matin.

Hugues vient me chercher pour aller à Sainte Lucie.

Nous arrivons au monastère. Le père Thomas et Jean nous emmène à la cellule de l'imposteur. Là, surprise il s'est pendu.

Le père Thomas : « Vous pensez que c'est un suicide ?  La cellule est toujours fermée. »

Moi : « La corde il l'a trouvé où ? »

Le père Thomas : « Mystère. »

Moi : « Détachons-le. »

Nous examinons le corps.

Jean : « Regardez, il a des marques de coups sur le ventre et les bras. »

Hugues : « Il s'est battu, Eliminé par le malin. »

Moi : « Qui est venu ici à par nous ? »

Jean : « Que le pèlerin qui était dans la cellule le jour où vous êtes venu la première fois. »

« Des témoins peuvent le décrire ? »

« Nous n'avons pas beaucoup de détails, il est barbu, taille moyenne, vu sa corpulence, surement très fort. »

« Pas grand-chose, mais c'est mieux que rien. »

Le père Thomas : « Vous êtes identifié comme un danger pour l'Hydre, faites très attention à vous. »

Quelques jours plus tard.

Céline : « Gabrielle est rentrée chez ses parents. Elle revient dans 2 jours. »

Cela fait plusieurs jours ou nous ne nous sommes pas retrouvés tous les deux seuls à manger. Céline est heureuse de retrouver un peu d'intimité. Gabrielle, Hugues, le curé et sa bonne sont venus régulièrement manger le soir avec nous.

Après avoir fait l'amour.

Céline me dit : « Le mariage de Marianne, je ne comprends toujours pas. »

« Les nobles et bourgeois font souvent des mariages arrangés pour éviter de disperser leurs biens. »

« Peut-être mais de la part de Marianne je ne m'y attendais pas, elle ne m'a rien dit. »

« Chacun à ses petits secrets. »

« En parlant de secret, je pense que Gabrielle commence à avoir le béguin pour toi. »

« Ta cousine ! »

« Oui, tu n'as pas remarqué, quand tu lui parles elle rougit, quand je suis avec elle, elle fait que me demander ce que tu vas penser si elle fait ceci cela. »

« Elle m'aime comme son cousin. »

« Je ne crois pas. »

« Jalouse. »

« Un peu. »

« Tu as confiance en elle. »

« Peut-être que oui peut être que non. »

« La confiance règne entre cousines. »

« Elle serait ma sœur ce serait pareil, les hommes et les femmes amoureux, c'est comme les mômes, il ne faut pas les laisser seuls, il faut toujours s'occuper d'eux, autrement à la première occasion ils font une connerie. Mais j'ai un avantage sur elle. »

« Tu m'as déjà dit à peu près la même chose, il y a quelques temps… et c'est quoi ton avantage ? »

« C'est moi qui suis dans ton lit et pour garder un homme il y a deux choses à faire. Lui faire l'amour tous les jours pour lui vider les couilles et lui préparer des bons petits plats…et il suffit de lui trouver un amant. »

« Bonne idée petit cœur. Je pense qu'il y a une personne sur l'affaire. »

« Qui ? »

« Je ne sais pas, mais elle me l'a laisser entendre. »

 

 

Chapitre : la nuit du malin.

 

La nuit est claire, sa lumière passe à travers une fente d'un volet.

Au loin, j'entends une chouette.

Céline dort recroquevillée comme souvent. Pour une fois, elle n'a pas remis sa chemise de nuit.

Je me lève pour remettre une buche dans la cheminée.

Tess ouvre les yeux sa queue remue. Je suis fait : chute.

Teck est de moins en moins en forme, mais il a bougé les oreilles.

Il a entendu quelque chose. Tess aussi. J'écoute, on bouge dehors.

Ils se mettent à grogner.

« Taisez-vous, shut, écoutez. »

J'entends des crissements sur les portes. Je me dirige vers la cache des armes. Déplace la pierre. Je les sors une à une. Les 2 pistolets, le fusil avec sa baïonnette, l'arbalète, je la charge.

Un cri retentit dehors.

Céline se réveille : « Qu'est ce qui se passe ? »

je lui fais signe du doigt de se taire.

« Ils sont deux. »

 Les chiens ont le poil redressé. Céline se lève, met sa chemise de nuit.

« Ils sont là pour moi. »

« Ne t'inquiète pas. J'attends ce moment depuis longtemps. »

De nouveaux cris retentissent de chaque côté de la maison.

Nous entendons des claquements de chaque côté de la maison, des coups de bâtons sur des récipients. Maintenant, les coups sont sur les portes et volets, des cris retentissent à nouveau.

Je prends l'arbalète et un pistolet, je les pose sur la table.

Plus de bruit, les bruits se sont arrêtés. Les pas s'éloignent.

Je déverrouille doucement la porte opposer à la lune. Si le malin entre, l'intérieur de la maison ne sera pas éclairé, il ne verra rien. Maintenant, un seul loquet condamne la porte.

« Tu fais quoi ? »

« Prend ce pistolet, va dans l'écurie et tire s'il vient vers toi. »

Les chiens sont debout très énervés.

« Vous allez avec Céline. »

Je mets une chaise à trois mètres de la porte, je pose toutes les armes dessus de manière à les prendre le plus rapidement possible.

Je prends l'arbalète et me dirige vers la porte. Déverrouille doucement le dernier loquet, la graisse que j'ai mis sur toutes les fermetures m'aide à ne pas faire de bruit.

Je recule jusqu'à la chaise en regardant la porte. Il suffit d'attendre.

Les pas reviennent, de nouveaux cris. Les coups sur les volets.

Aller tape fort sur la porte mon coquin. Ce que je pense très fort arrive enfin.

Au premier coup sur la porte celle-ci s'ouvre en grand. Le malin est surpris, il reste immobile de stupéfaction.

Il n'a pas le temps de se ressaisir que la flèche de l'arbalète l'atteint en pleine poitrine. il lâche un cri roque, il s'avance.

Je prends le pistolet vise et tire. Il recule sous l'impact de la balle et s'écroule à la renverse. Je prends le fusil.

Je sors. Un homme court sur le chemin, il monte sur un cheval et part au galop.

Moi, je cours me placer au milieu du chemin, m'arrête épaule mon fusil, vise tire. Il est touché mais il reste sur son cheval. Je me retourne un cavalier qui se situe au niveau de l'église s'éloigne au galop.

Je me retourne à nouveau, un cavalier attend le malin blessé, ils partent tous les deux sur le chemin de traverse qui part sur la gauche qui mène à la gorge du diable.

Dommage, je n'ai pas je temps de recharger le fusil.

Le curé arrive en courant, derrière j'aperçois Hugues : « Que s'est-il passé ? »

« Le malin a voulu frapper, il s'est cassé les dents. »

Le curé tourne la tête, voit le cadavre allongé sur le perron de la porte : « Hugues va chercher le médecin. Avant de prévenir le capitaine de gendarmerie, tu attends une demi-heure pour laisser de l'avance au docteur. »

« Oui monsieur. »

Il part en courant.

« Avant que les badauds arrivent, racontez. »

Je raconte l'histoire.

« Ils était quatre, il en reste au moins trois. »

« Bientôt deux. »

« Il est que blessé le deuxième. »

« Je suis comme la Bruxa, je connais les pouvoir de la nature. »

« Vous avez fait quoi. »

« Vous connaissez le phosphore et souffre. »

« Oui. »

« La balle en a. Maintenant, il suffit d'attendre, la nature va faire son œuvre, une semaine ou deux pas plus. »

« Cachez vos armes avant que la gendarmerie arrive. »

« J'y vais. »

Je cache les armes, Céline est blottie avec les chiens dans un coin de la pièce.

Je ressors, le médecin est déjà là : « Donnez-moi une fourche. »

Il enlève la flèche et plante plusieurs fois la fourche dans le cadavre en la remuant.

Je le regarde étonner.

Le médecin : « Il est préférable que la gendarmerie ne comprenne pas ce qui s'est vraiment passé. »

Le curé : « Vous ne dites rien, vous nous laisser parler. Vous répondez aux questions sans vous étendre. Faites semblant d'être sous l'émotion, La petite n'a pas besoin de jouer un rôle, elle est terrifiée. »

La gendarmerie arrive :

« Bon regardons. Vous l'avez bien arrangé. »

Moi : « Il faisait noir ça s'est passé très vite. »

Le capitaine semble énervé.

« Il vous a dit quelque chose. »

Moi : « Non rien à part des cris. Il y avait trois autres personnes ; un cavalier à côté de l'église, l'autre au croisement du chemin qui va à la gorge du diable. Je pense avoir blessé le deuxième homme qui rodait autour de la maison. Il a rejoint l'homme qui l'attendais au croisement du chemin de la gorge du diable. »

Le curé : « Il faudrait organiser une battue. »

« Nous allons organiser ça cette après-midi. »

Le curé : « Il faut le faire tout de suite. »

 « S'il est blessé gravement, il n'ira pas loin, si sa blessure est légère, il est déjà loin. Je vais faire surveiller les carrefours des alentours de Villeneuve, s'il cherche un médecin on pourra l'arrêter. »

Le curé : « nous pouvons réunir les villageois et commencer la battue. »

Le capitaine : « Surtout pas ce sont des hommes dangereux, il faut des armes pour les affronter. Mes hommes seront là en début d'après-midi. »

Hugues : « Qui est-ce ? »

Le capitaine : « Nous allons nous renseigner. »

 

 

Chapitre : la Battue

 

La battue commence en début d'après-midi, vingt gendarmes sont là. Et au moins quarante paysans.

Nous traversons les champs qui nous mènent à l'entrée de la gorge du diable.

Sur le côté droit un grand bois qui marque la limite de la propriété du château côté gauche une petite bordure d'arbres très dense marque la limite champs gorge.

Le capitane propose de mettre 50 personnes coté bois et 10 coté champs, pour lui les bois sont une bien meilleure cachette pour les fuyards.

Il n'y a pas de volontaire pour descendre dans la gorge. Je me propose, Le capitaine demande à 3 gendarmes de venir avec moi, le garde champêtre se propose à son tour.

Un paysan : « Je suis volontaire. »

Le garde champêtre me dit : « Sa fille a été massacrée par le malin. »

La battue commence doucement.

Cette gorge est étrange en forme de V qui s'approfondie au futur et à mesure que nous avançons, très boisée et humide, plein de silex glissants sur le sol, c'est une saignée qui traverse un terrain légèrement vallonné pour disparaitre au bout de 3 ou 4 km.

Deux gendarmes marchent en retrait de chaque côté de moi, le troisième est au point le plus bas du V, je le suis avec le paysan à côté de moi, le garde champêtre accompagne le gendarme sur notre gauche.

Nous avançons doucement, rien aucune trace dans la végétation qui pousse sur le sol.

Moi : « Il n'y a personne qui passe ici. »

Le garde champêtre : « Soyez patient, s'il est gravement blessé, il ne peut qu'être là, sinon il est loin. »

Un gendarme nous montre ses traces au sol, je regarde avec le garde.

« Un chevreuil. »

Nous continuons. Nous entendons des cris. On nous demande si nous voyons quelque chose. Nous répondons.

« Rien. »

En haut, des deux côtés on nous répond la même chose.

Le garde tend son bras : « Regarde le trou, c'est une grotte. »

« Prudence. »

Nous atteignons l'entrée de la grotte.

Un gendarme : « Je ne vois pas le fond. On entre ? »

Le garde champêtre : « Regarde il y a eu un feu. »

Moi : « Bon on rentre, mais il faut une torche. »

Le garde sort de son sac une torche, il l'allume avec une chènevotte. Nous entrons.

« ça bouge là-bas. »

Un gendarme épaule son fusil. Je lui fais signe de ne pas tirer.

« Le capitaine a dit… »

« Rien à foutre du capitaine. »

L'ombre s'enfuit, nous la poursuivons. L'homme boite. Un point de lumière apparait.

« Une sortie, il va s'enfuir. »

Les gendarmes crient pour essayer d'avertir leurs collègues. Trois détonations retentissent l'homme s'effondre. Nous arrivons à la sortie de la grotte. Les gendarmes sont là ainsi que le capitaine.

Je le regarde, je vois un sourire de satisfaction sur son visage.

« Pourquoi vous l'avez tué ? »

« Il nous a surpris. »

Le garde me prend par le bras. Il me chuchote : « Calmez-vous. »

On oscule le cadavre. Plusieurs balles l'ont atteint. Il avait aucune chance de s'en sortir.

Moi : « Vous le connaissez ? »

Le capitaine : « Un négociant de Villeneuve, l'employeur de l'homme que vous avez tué ce matin. Il était son contremaitre. »

Moi : « Vous savez où ils habitent ? »

Le capitaine : « Ils habitent dans la rue du port de Villeneuve. »

Le curé : « Bon, nous avons encore deux fous qui circulent dans la nature. »

Un gendarme : « Oui. »

Le paysan : « C'est à qui le cheval là-bas ? »

Un gendarme : « A personne, il était là avant que nous arrivions, je l'ai vu de loin. »

Moi : « Avec de la chance il appartient à un homme des qui s'est enfui. »

Le capitaine : « Comment ça ? »

Moi : « Un cheval retourne toujours à son écurie. Dans la rue du port, il n'y a pas d'écurie. »

Le curé : « Et alors ? »

Moi : « Si on le lâche, il peut nous mener à un endroit intéressant. » 

Le Curé : « Lâchons-le. »

Moi : « Deux personnes doivent le suivre, il va retourner à son écurie. »

Le capitaine est un peu agacé.

Le curé : « C'est une bonne idée. »

« Bon un de mes hommes va le suivre. »

Le curé : « Hugues, tu accompagnes le gendarme. »

« Oui, monsieur le curé. »

Le paysan qui nous accompagnait au fond de la gorge : « Je veux le suivre aussi. »

Le capitaine s'énerve un peu, mais il finit par accepter.

« D'accord, faites attention on ne sait jamais, rappelez-vous, il y deux dangereux prédateurs dans la nature. »

De retour à la maison.

Céline : « Alors. »

« Le deuxième homme blessé a rendu l'âme. Il a été abattu par les gendarmes. »

« C'est bien. »

« Je ne dirais pas ça, il aurait pu nous dire les noms de ses complices. »

« Moi je le préfère mort. »

Toctoc. 

Moi : « Entrez »

Le capitaine de gendarmerie.

« J'ai des questions à vous poser. »

« Allez-y. »

« Vous avez entendu des coups de feu cette nuit. »

« Oui, les hommes qui attendaient nos agresseurs avaient des armes. »

« Etrange. Des témoins affirment le contraire. »

« Je n'ai pas bien vu celui à côté de l'église, mais l'homme attendait à la croisée des chemins était armé. »

Le curé arrive : « vous ne pouvez pas les laisser tranquille, venez à l'église j'ai réuni quelques témoins. »

« Bon, si j'ai d'autres questions je reviendrai. »

« Aucun problème capitaine. »

Ils partent tous les deux.

Céline est rassurée d'avoir appris la mort du deuxième homme.

Dans la nuit, Céline vient se blottir contre moi.

Céline : « Tu dors. »

« Non. »

« Tu penses qu'ils vont revenir. »

« Surement pas cette nuit. »

« Alors, pourquoi tu ne dors pas ? »

« Je réfléchis. »

« Moi aussi. »

« Tu réfléchis à quoi ? »

« Si je meurs, tu prendras soin de Gabrielle. »

« Pourquoi tu veux mourir ? »

« Ils sont revenus pour moi. »

« Je ne pense pas. »

« Si quand ils choisissent une femme ils vont jusqu'au bout. »

« Là, c'est différent. »

« Différent de quoi ? »

« Maintenant, ils savent qu'ils sont attendus. »

« Et où as-tu trouver toutes ces armes. »

« L'armée, j'ai gardé quelques armes. »

« Si tu n'avais pas été armé, que ce serait-il passé. Je ne suppose rien, s'il y avait une autre fois surement plus de chose. La nuit dernière, ils étaient là juste pour nous faire peur et nous donner un avertissement. »

« Si je meurs. »

« Tu remets ça. »

« Oui, tu pourras prendre soin de Gabrielle ? »

« Tu en n'as pas marre de raconter des conneries. »

« La Bruxa m'a dit… »

« T'occupes pas de la Bruxa, elle lit dans l'avenir dans le comportement de ses interlocuteurs, elle joue avec la peur des gens, elle n'a aucun pouvoir. »

« Elle ne se trompe pas beaucoup, tu me promets de t'occuper de Gabrielle. »

« Oui, comme ma cousine. »

« Plus que ça. »

« Comme ma sœur. »

« C'est mieux moi je préfèrerai comme ta maîtresse. »

« Pourquoi comme ma maîtresse. »

« Parce qu'après leurs enfants, la personne que les hommes prennent le plus soins, c'est leur maitresse. »

« Tu es sûre. »

« Oui, je vois bien au marché de Villeneuve… Maintenant, fait moi l'amour, j'ai besoin te ton énergie. »

 

 

Chapitre : le port du Mesnil.

 

Le matin, le soleil est présent mais toujours aussi peu de chaleur.

« Bonjour Hugues. »

Le garde champêtre : « Bonjour Florentin. Le cheval nous a conduit au port du Mesnil, il a pris son temps, il faisait presque nuit quand il est entré dans la grande maison du fond de la rue. »

 « Elle appartient à qui ? »

« A un riche armateur. Il a des gabarres et des bateaux de commence de haute mer. »

« Nous allons rendre une petite visite à cet homme. »

« Le gendarme m'a dit que nous devions attendre le capitaine. »

« Tu as parlé au maire et au curé. »

« Ils ne sont pas du même avis, mais finalement, ils ont dit d'attendre le capitaine. »

« Bon on attend, je pense que le pigeon s'est déjà envolé, s'il est impliqué dans l'affaire. »

« vous pensez ? »

« Oui. il est déjà au courant, peut-être qu'il n'a même pas attendu le deuxième cadavre. »

….

Nous arrivons devant le manoir. La façade mesure au moins trente mètres de large sur dix mètres de hauteur.  La porte d'entrée est grande avec deux vantaux en bois plein. Il est grand ouvert.

La demeure est très bien entretenue. Nous entrons dans la cour. Elle grande, une partie est consacré à la circulation des charrettes, certaines sont stockées dans la partie gauche du bâtiment qui nous fait face. La partie droite est consacrée aux chevaux.

Je vois une quinzaine de box avec des chevaux de trait et 5 chevaux de selle.       

Sur notre côté gauche le jardin d'agrément, il est splendide. Il cache la partie habitation de la zone où circulent les charrettes.

Nous frappons à la porte.

Un employé en costume de pingouin nous ouvre la porte : « Bonjour messieurs, je pense que vous n'étiez pas attendus, madame ne m'a rien dit. »

« Bonjour monsieur, nous avons besoin de parler à monsieur Foucart. »

« Monsieur est parti hier midi. »

« Où. »

« Il faut demander à Madame Foucart, la mère de monsieur. Je vais vous annoncer. »

Nous entrons dans grand halle. il y a des objets d'origines lointaines, Afrique, Indes, Asie.

L'homme revient : « Suivez-moi, madame va vous recevoir. »

Nous le suivons, nous arrivons dans une pièce qui doit être un grand salon pour prendre de encas et lire, une grande bibliothèque occupe tout un mur.

Une femme d'un certain âge est assise dans un fauteuil, elle nous fait face.

« Que voulez-vous messieurs ? »

Le curé : « Bonjour madame. Pouvons-nous parler à votre fils ? »

« Pourquoi faire ? »

Le maire : « Nous avons des questions à lui poser. »

La femme : « Sur ses affaires ? »

Moi : « Non, c'est personnel. » 

« Je ne sais pas où il est. Il est parti hier midi. »

Le capitaine : « Vous savez où et où était-il la nuit d'avant-hier ? »

« Surement avec ses putes. Depuis que Camille est morte, il passe ses nuits à picoler et son temps avec des filles de joie. »

Moi : « Camille est qui ? »

« Une petite pute qui lui avait fait croire qu'elle l'aimait. Heureusement que le malin lui a régler son compte. »

Moi : « Le malin lui a régler son compte ?»

« Oui monsieur, et c'est tant mieux, Il lui avait offert un appartement, un poste ou elle pouvait montrer son cul et ses nichons avec un salaire bien supérieure aux prestations qu'elle rendait à l'entreprise familiale. En plus cette salope s'était fait engrosser. »

Le garde champêtre : « Elle avait surement des qualités que vous ignoriez. »

« Ecarter les cuisses et sucer vous ne croyez pas qu'une prostituée rend les mêmes prestations pour beaucoup moins cher. »

 Le garde champêtre : « Oui… »

Moi : « Le jour de la mort de Camille, où état-il ? »

« Avec moi, je me souviens lui avoir demander si sa salope l'avait largué et je peux vous dire qu'il m'avait envoyé balader comme jamais il l'avait fait. »

« Où est votre fils ? »

« Il est parti hier midi, je vous dis, Il partit en mer. A cette heure son bateau doit surement se préparer à lever l'ancre pour la haute mer. »

Le capitaine : « Bon, il a filé. »

« Que ce passe-t-il messieurs ? »

« Votre fils est accusé de complicité pour tentative de meurtre. »

« C'était à prévoir. Je lui avais dit que ça finirait comme ça. Cette confrérie de la vierge que des vicieux et des salopes. Elles écartent les cuisses pour du fric. Les hommes pleins de fric pensent qu'ils ont tous les droits. La Camille, il l'avait trouvé dans une de ces cérémonies. A celle-là elle l'a bien embobiné. Elle lui a fait cracher du fric et un sacré paquet et pour finir elle se fait engrosser pour avoir la bague au doigt et acheter son silence. »

La vieille nous raconte tout sur son fils, ses affaires commerciales et privées. Pendant son récit le capitaine envoie deux gendarmes pour essayer d'arrêter Monsieur Foucart. Un geste inutile avec 20 heures d'avance difficile de rattraper ce monsieur.

 …

Le soir de retour à la maison.

Céline : « Alors, ça s'est passé comment, »

Moi : « L'oiseau s'est envolé pour de lointaines contrées. »   

« Comment ça ? »

« Il a pris un bateau de commerce. Les gendarmes sont partis vérifier l'information, nous serons sûr demain. »

« Un de moins, reste plus qu'un. »

« Seul, il va devoir faire très attention. Nous serons tranquilles pas mal de temps. »

Céline m'embrasse à pleine bouche.

Gabrielle entre et tousse un peu pour signaler sa présence : « Bonjour, Florentin. »

« Bonjour Gabrielle, comment s'est passé ce retour à la maison. »

« A la maison, c'est bien plus calme qu'ici, Céline m'a raconté. »

Céline : « Tu as fini avec les animaux ? »

« Oui cousine, je pense que nous allons avoir une petite nouvelle d'ici peu de temps. Rïka devrait bientôt vêler. »

« Tu es sûre ! »

« Oui cousine. Elle commence à chercher un coin pour vêler. Je vais passer la nuit là-bas. »

Moi : « Tu peux prendre Tess avec toi. Elle est toujours partante pour faire un tour. »

« Oui je veux bien. Je serai plus rassurée. »

Nous mangeons, les filles racontent leur journée, je raconte les histoires que la vieille nous a narré sur son fils.

Gabrielle part à la bergerie.

Céline s'assoit sur mes genoux en passant son bras autour du cou.

« Tu ne trouves pas Gabrielle très en beauté ? »

« Pas plus que d'habitude. »

« Je me fais des idées alors. Mais tu la trouves de plus en plus jolie, elle prend soin de son apparence. »

« Elle est forcément bien, elle te ressemble, et ce que tu penses d'elle ça s'appelle de la jalousie. »

« Non de l'observation féminine. »

« Aller, on va se coucher. J'ai une petite rouquine à câliner. »

« Bonne idée, la rouquine est prête à faire ce que tu veux. »

 

 

Chapitre : le calme avant la tempête.

 

Plusieurs jours passent.

Je passe régulièrement à Sainte Lucie lire les documents sur les meurtres. J'y trouve peu d'informations utiles pour l'enquêtes. Les récits sont des descriptifs des meurtres mais impossible de faire des liens entre eux. Il est clair qu'il y a des faits étranges beaucoup de jeunes femmes et toujours un ou deux hommes d'affaires dans une série de meurtres.

Certaines descriptions sont atroces, le dépeçage de certaines victimes laisse penser à un fou. Les inscriptions renforcent ce sentiment pour une personne rationnelle, mais fait croire à l'œuvre du diable pour les croyants.

La quantité de semence laissée sur certaines victimes laisse penser ce que le curé m'a laissé sous-entendre depuis le début, les meurtres sont perpétrés par plusieurs personnes.

… 

Gabrielle travaille à plein temps à la bergerie.

Nous avons dû faire de nouvelles transformations dans la bergerie. Maintenant la bergerie est entièrement consacrée aux fromages. Il n'y a plus de pièce d'habitation.

J'ai transformé l'écurie en pièce d'habitation pour Gabrielle. Maintenant, elle peut y dormir.

Gabrielle mange régulièrement avec nous. Je pense que les cousines ont établi un code secret qui donne le signal lorsque Gabrielle doit aller se coucher, un geste ou un objet que Céline déplace.

Dés, le départ de Gabrielle, Céline devient plus câline. 

Le seul évènement important est la mort de Teck. Un matin, il a oublié de se réveiller, une belle mort sans souffrance comme tout le monde rêve.

Marianne nous invite à son mariage. Mais avant, nous avons une course de cheval à faire. Les spectateurs ne sont pas nombreux, Céline, Gabrielle, Hugues, Simon, Charles et Joseph le garde jardinier du château. Il y a quelques enfants, les deux cousines ont parlé de la course aux mioches du Mesnil.

Nous discutons du point d'arrivé de la course notre choix sur un vieux poirier que nous voyons au loin. Le terrain est plat sur l'ensemble du parcours sauf sur la fin nous pouvons observer une légère montée.

Hugues donne le départ.

Le cheval de Marianne est plus rapide que mon Bandit de cheval. Il prend facilement une longueur d'avance.

Bandit sur la fin de la distance refait une partie de son handicap. Mais Marianne remporte la course, au loin nous entendons les cris des enfants.

Marianne : « Gagner. »

« Oui, sans problème. »

« Tu as fait du bon travail avec ce cheval, je me souviens des premiers jours quand tu es arrivé, il boitait et courait pas si vitre. »

De retour, au point de départ, les enfants donnent à manger aux deux chevaux.

Suite dans la partie N°2

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