Paysage tu
Marc Chataigner
Panorama de passé moisson des jours ensemble
Nos histoires ont laissé des griffures dans le ciel
La terre est montée si haut crètes épiques
Le parfum des connivences émane des persistants
Entre les années batifolent les nuées émaillées
Plus loin de modestes autels célèbrent les ravines traversées
Sentiers balisés du petit déjeuner voisinages sucrés
Des tâches d'ombre innavouables font parties du décors
Quelque part au-delà de notre enclôt confortable
Les nouvelles de la civilisation tectonique inopérante
Les climats changeants renouvellent la surprise
Seul un millénaire de deuil saurait éroder cette mémoire vive
Et puis un matin
tu as érigé ce mur
notre paysage interdit
horizon kidnappé
un mur devant les yeux
et le paysage n'est plus
Je cherche un check-point
je longe ton silence
sur des kilomètre de nuit
tapant hurlant quémandant
j'attends que le temps
me donne raison
et mette ton mur à terre
Passent les jours
sonnent les heures
il est toujours là
le paysage se meurent
Avant qu'il ne s'épuise
de mémoire je le dessine
Craies de couleur sur ton dédain
les souvenirs affluent
j'ai la moëlle au bout des doigts
les vallons
les creux
les cols
les plateaux
les morènes
les dépressions
les névés
les confluents
les sentiers
les refuges
les crépuscules
Ceci n'est pas notre paysage
ceci est l'image de notre histoire
le paysage n'est plus
Une simple averse
et mes souvenirs perlent
Les contours s'érodent
le mur reste là
Au dessus un ciel blanc
à sec les couleurs
ne l'atteignent pas
La mort
ça doit ressembler à ce ciel
Tout continue de bouger
sans faire un bruit
ni toucher à rien
Le paysage tu