Pen - Chapitre Dix-Huit

Julie Vautier

Arthur décide de faire appel à un tueur à gages pour éliminer l'assassin de sa femme. Arthur n'avait pas prévu que son tueur à gages serait une gamine de dix-huit ans.

Il est beau, avec son bonnet rouge.

Parfois, il sourit.

C'est rare mais ça arrive.

Il joue avec sa nouvelle voiture.

Une Porsche.

Rouge, bien sûr.

 

C'est moi qui la lui ai offerte.

Mary lui a offert le bonnet.

Alors, il est là.

Avec son bonnet et sa voiture.

Il a l'air heureux.

Ça fait chaud au cœur.

Je devrais essayer d'être heureuse aussi.

Ça a l'air sympa.

 

J'entends des pas courir vers moi.

Il y a beaucoup de bruit.

Mais je n'entends que ces pas qui courent.

Mary est là.

Dans mon dos.

Je me lève.

« Qu'y a-t-il ? »

Elle regarde derrière elle.

Je regarde.

 

« Tu dois partir, Pénélope. »

Je ne comprends pas.

Je le lui dis.

« La police… »

Ils sont là.

Les flics.

Ils viennent pour moi.

Je dois partir.

 

Je tourne la tête.

Son bonnet et sa voiture.

Tous les deux rouges.

« Cinq minutes, Mary. »

Je la supplie.

Cinq minutes pour dire au revoir.

Pour dire tout ce que j'aurais dû dire plus tôt.

Cinq minutes.

Pas plus.

 

« Je les retarde. »

Elle part.

Je m'assois auprès de Jim.

Il joue encore.

Il est beau quand il joue.

« Jim, je vais devoir partir pendant quelques temps. »

Je ne peux pas dire la vérité.

Alors je mens.

 

Je dis que je vais à Monaco.

Voir les belles voitures.

Que je l'y emmènerai bientôt.

Je cache mes larmes.

Il ne doit pas me voir pleurer.

Je pleurerai plus tard.

 

Mary revient.

Paniquée.

« Tu dois partir, maintenant ! »

Elle me prend le bras.

« Pénélope… »

Jim.

Sa voix pleure.

Je le regarde.

Je n'ai plus le temps.

 

Mary m'emmène.

Il y a un passage souterrain qui mène au centre-ville.

Elle me laisse devant la porte.

Elle est émue aussi.

Je la remercie.

Pour tout.

Pour Jim.

« Je m'occuperai de lui. »

Je la crois.

Je la serre dans mes bras. 

Signaler ce texte