Pensées

Lili Ridenow

Court extrait d'un projet sur lequel je travaille, recueil de pensées personnelles et philosophiques, entre le journal intime et l'essai.

Je marche dans le noir, j'ai perdu mon chemin. A l'aube de ce matin gris je regarde vers le ciel et je ne vois que l'ennui. Je n'ai plus peur d'écrire mais j'ai si peur de vivre. Alors je me terre au fond d'une cage sans voir le monde, sans voir du monde seule, petite créature enfermée dans sa prison de pierres. Je n'ai plus peur de rire mais le rire ne vient plus à moi. Je suis le merle rieur qui a perdu sa voix. Ma voie quant à elle je la croyais toute tracée mais aujourd'hui je me rends compte que je ne fais que la gâcher. Je suis dans l'année difficile et je veux m'échapper vers les prochaines, sans me rendre compte que si je ne vis pas cette année, il n'y aura plus de prochaines, il n'y aura plus rien… une vie horrible sans solution, sans joie, un abysse béant où se perdrait ma voie. Je regarde mon futur et je pleure tant il me parait sombre. Je me surprends encore à regarder dans l'ombre… mais que dis-je, tout cela ne changera rien au froid éclat de mon visage. Je suis la version terne d'un moi-même déjà peu jouasse. J'erre dans cette vie sans la comprendre et sans l'aimer, alors que je suis si prompte à tout chérir et tant aimer. Mais cela n'est pas réciproque. C'est cet amour pur, inconsidéré qui me guide mais jamais je ne le croise en l'autre. Ne suis-je donc pas matière à aimer ? Parfois je veux juste tout abandonner.

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