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Petit appât de Noël
katondutick
Où il est question de joujoux pour les grands parfois oubliés
Falaise au pied de ce marais géant.Qui rappelle ou défie Flaubert et Maupassant.Yport n’est pas trop loin et les barques s’assagissent entre les rochers;elles font des taches de couleur et je redouble d’effort pour me remplir les yeux de magie marine .Des mugissantes vagues surgissent des pans de roche comme arrachées à la face d’un dieu de poulpes et de varechs.Des montagnes de craie aveuglent le paysage jusqu’au ciel et tout autour je vois trembler des taureaux de Neptune effrayés sous les ténèbres.On avance les cheveux dans le vent et le sommeil s’est envolé. Abruti de férocité soudain ,je ne faiblis pas et garde les épaules courbées sous la gifle .La blancheur des murailles écrase les précipices en bas et leurs gouffres de mélasse.Fleur des marées incongrues elle passe lentement en sautillant avec les cuisses nues et tièdes .J’interpelle un refrain qui me trotte dans la tête pour lui faire un bout de courtoise bienvenue, mais elle a disparu la promeneuse en maillot .Ses charmes rebondis alimenteront tous mes délicats moments de farniente et je respire dejà l’odeur de son musc enfiévré.Sable futur, la paroi insensée reste stoique dans l’azur qui s’essoufle déja .Tout seul dans ma déroute; enfuie la baigneuse ,mon sang se fait transparent.Face à moi monte le règne des éclatants sommeils où puiser des anémones et des crabes.Voilà de quoi décorer le tipi de mon bout de prairie en guettant les vaisseaux revenu de la côte argentine.Ample le corps des mouettes étale sur mon ombre trop courte un puissant message de fraîcheur.Elles s’ébrouent au-dessus du rivage et m’aspergent de cette eau qui a goût de poisson.Ah, quelle agilité, quelle fougue! Et moi qui m’épuise à bouger tel un fardeau incapable de deviner la trajectoire du vent, incapable d’ apercevoir la lumière des écailles.Me voilà quitte pour murmurer quelque regret sur ma destinée d’homme en cherchant des débris d’os sur la plage.N’en pouvant plus de fouiller en vain, je jette à pleines poignées des galets contre les flots en sautant comme les gnomes à la parade de Disneyland un soir d’incendie factice.