Les aventures d'un petit Poulpe
[Nero] Black Word
Il était une fois, nageant dans l'eau bleutée d'un petit récipient carré, un petit poulpe à la peau mesurant un centimètre. Tournant paisiblement sur lui-même, il écoutait la musique Loser du groupe Beck diffusée par une petite radio qui semblait sortir d'une décharge comparé au matériel et à l'installation scientifique qui l'entourait.
Un homme vêtu d'une blouse blanche finissait de ranger un carton avant de regarder sa montre et de jeter une pochette plastique sur la table centrale. Il plongea la pièce dans une semi obscurité d'une rapide pression sur l'interrupteur et disparu derrière la porte à présent fermée. La pochette avait laissé échapper les fiches qu'elle était censée conserver, les négligeant ainsi à la vue du petit poulpe.
Il vit sa photo suivi de longs textes expliquant que des produits devant booster la compréhension et la mémoire étaient testés sur lui depuis sa naissance. Cela lui rappela les contes, les histoires qui lui étaient racontés, ainsi que les films et les musiques. Il y repensa en s'endormant paisiblement.
Le lendemain son bocal fut mi dans une caisse avant d'être emporté dans un camion. Dans l'obscurité il entendait des voix humaines, des bruits de moteurs et de circulation. Jusqu'à sentir sa caisse percuter une surface dur, s'ouvrir et que son bocal se brise sur un trottoir. C'était le petit matin, un magasin de jeu vidéo s'ouvrit devant le petit poulpe. Il s'y introduit aussi vite que ses quatre petites tentacules lui permirent par la porte de derrière.
Caché près du comptoir, il regarda les vendeurs et les clients parler de jeu, enregistrant avec attention toutes ces informations. La nuit, le petit poulpe lisait leurs descriptions sur les pochettes de jeux, se nourrissant dans un petit frigidaire installé à l'arrière, et le jour il écoutait parler les vendeurs.
Un matin, alors qu'il dormait dans un carton remplit de jeux, le petit poulpe fut brusquement tiré de son sommeil par la fermeture brutal de la boite. Revivant un voyage forcé, bien plus long que le précédant, n'entendant que bruit de moteur et de discussions tout en sentant par moment que son moyen de transport était déplacé avec plus ou moins d'attention. Jusqu'au jour où sa prison fut ouverte.
Trois enfants avaient déchirés le scotch et renversé le contenu du carton sur le bitume en rigolant et se félicitant de ne pas s'être fait attraper en emportant leur butin. Ramassant avec avidité les jeux vidéos, ils repartirent rapidement. Laissant le petit poulpe dans le fond du récipient cartonné.
Déambulant en pleine nuit dans les rues de la ville, il fut rapidement intrigué par un dessin représentant un grand monstre tentaculaire sur un livre présenté dans une librairie. Le petit poulpe s'y engouffra et commença à le lire, rapidement charmé par cette créature qui se nommait Cthulhu. Le petit poulpe dévora les histoires de l'écrivain Lovecraft comme un affamé, fasciné par l'univers que l'auteur avait créé dans ses pages.
Après de longues lectures, le petit poulpe décida de reprendre son périple. Traversant les rues de New-York plongé dans la nuit, se faufilant entre les gens qui ne le remarquaient pas, sa route le conduisit finalement sur une plage où il plongea dans l'océan.
Nageant gaiement dans les fonds marins, évitant les prédateurs et se nourrissant de fruits de mer, le petit poulpe fit son arriver sur le continent européen en se faisant emporter par une usine de purification des eaux usées.
Parvenant tant bien que mal à sortir de cette grande machinerie en évitant la mort, passant par d'interminables conduits, le petit poulpe remonta une canalisation où il termina son périple dans un lavabo. Il avait du redoublé d'efforts pour s'en extirper, échappant ainsi à un tas de vaisselles sales.
Commençant sa visite de la maison, seulement éclairée par la lumière de la Lune aux travers des fenêtres, gravissant un long escalier, il entra dans une chambre où reposait un petit garçon aux cheveux blonds.
Le petit poulpe vint se blottir dans ses cheveux, dissimulé juste derrière son oreille, et s'endormit paisiblement.
Réveillé par la voix d'une femme avertissant que le robinet de la cuisine était cassé, le petit poulpe vit le petit garçon assit sur un tapis en train de jouer à un jeu vidéo devant un écran télé. Se posant délicatement sur son épaule, regardant successivement l'écran et le visage passionné du garçon.
Toujours en prenant soin de ne pas le déranger, le petit poulpe entrant dans son oreille et vint se collet à son cerveau. Ainsi le petit poulpe et le petit garçon purent partager leurs connaissances.
Perdu dans cet océan d'informations soudaines, le petit garçon développa une forte curiosité pour les jeux en tout genre, pour l'univers Lovecraft, et dans son esprit germa l'idée que ça mère lui chantait une chanson sur les poneys.
"Maxime, il faut aller à l'école." Lui cria sa mère du rez-de-chaussée.
Le petit garçon éteignit sa console et prit ses affaires sans trop broncher. Mais toujours absorbé par ce que lui apprit le petit poulpe, il ne pouvait se concentrer sur les cours qui lui étaient donnés.
Le soir même, seul dans sa chambre avec un verre rempli d'eau, il demanda au petit poulpe de sortir de sa tête. Acceptant, le petit garçon le prit dans sa main et le laissa plonger dans l'eau. Le regardant en souriant, il décida de l'appeler Globtopus.