Petite flaque d'eau trouble

Tu te trompes de chemin en cherchant à protéger les autres, tu es le propre assassin de ton bonheur. Tu as préféré la tranquillité à la souffrance.

Le fade à l'intense.

La société te félicite. Et Rimbaud se fout de ta gueule.

Ne viens pas pleurer, en disant que tes amoures sont sans saveur et que ton quotidien est un fardeau. Ta raison a choisi en étouffant ton coeur, en baillonant ton âme. Tu as brisé les instruments de l'orchestre, fais taire les bavardages des enfants. Tu as gommé tes cinq sens.

Souffre petite flaque d'eau. La pire des souffrances est la plus douce de toute. Les caresses empoisonnées annonciatrices de ta fin.

Souffre sans t'en rendre compte petite flaque d'eau.

Suce ta bulle écœurante et sucrée jusqu'à ce que tu sentes son goût amer.

Le jour ou ton illusion perdra ses couleurs, tu n'auras plus qu'à te jeter dans la mer et à rejoindre les cadavres de tes rêves.

De tes espérances.

Sacrifiés.

Oubliés.

Dans la bouche des poissons.