Déception matinale

Son oeil est encore un peu collé. L'instinct matinal le fait frétiller mais sa paupière pèse une tonne et refuse de se relever. Un peu comme si les songes de la nuit lui dictaient de rester close. Histoire de vagabonder encore un peu dans l'esprit de la jolie dormeuse.

Engourdie, elle renifle son oreiller. Il sent le matin et le parfum usé de la veille. Une petite odeur encore chaude qui prendrait bien un bol d'air pur. Ses cheveux sont sauvagemment éparpillés sur ses joues. Elle déroule son bras, sa jambe, et constate qu'aucun obstacle ne la freine. Elle lève la tête et, blasée, s'aperçoit qu'elle a à nouveau joué la diagonale du vide cette nuit. En long, en large, mais surtout en travers, elle a sillonné le moindre centimètre carré de ses draps Ikéa. Encore un de ces matins où personne n'est dans son lit pour lui rappeler qu'elle n'est pas seule.