Piraterie

Anne Bonny ou Mary Read ? Elle marche sur les remparts en fière pirate. Le regard acéré porté vers l'horizon, elle guette les navires marchands trop imprudents. Sa veste noire aux boutons d'or et son tricorne rouge orné de perles et de plumes sont sa marque. Le foulard pourpre qu'elle porte aux cheveux répond à celui qui entoure sa taille, mélange de fushia et de blanc. Une étreinte bien douce en comparaison de celle que lui impose son serre-taille aux motifs personnalisés et aux couleurs accordées. Force et droiture, voilà ce qu'il symbolise. Ainsi est sa personnalité, ainsi est son code. Délicieux écrin, douloureux carcan. Ses cuisses fermes épousées par un pantalon noir se prolongent en une paire de bottes à son image : brillantes et montantes jusqu'aux genoux. Leurs bouts harmonieusement arrondis donnent à la porteuse autant d'allure que de féminité. Une boucle pour entourer ses talons par l'arrière. La même, plus large, pour embrasser parfaitement ses mollets. Le laçage et le nœud à l'avant des bottes me donnent envie d'y toucher, de les desserrer, genou au sol et nuque ployée. Autant de détails sensuels qui ajoutent au charme, à la prestance et à l'aura de la redoutée pirate. 

Perchée sur ses talons biseautés, elle bat le pavé des remparts, belle et fière. Le bruit sec et régulier qu'elle produit sur la pierre est porté par le vent et m'emporte avec lui.