Poèmes

Jean Maxime Locard

Cette fois-ci, le but était d'écrira à partir d'images. J'ai donc écrit 4 poèmes basés librement sur 4 peintures accessibles ici : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/25/1434404121-images.jpg

Terrasse de café le soir

Sous la voûte étoilée, quelques vagabonds errent.
Autour d'une tablée, des amis s'amoncellent.
L'un d'entre eux reste froid, dans la chaude lumière.
Dans ses yeux dans sa voix, nul mot nulle étincelle.

Sous la voûte céleste, les contours se déforment.
Il ne fait aucun geste, glas d'un corps qui s'étiole,
La peine au fond du verre, ses sens cèdent et s'endorment.
Loin son esprit se perd, sous le joug de l'alcool.

Il regarde les gens, ils regarde les choses,
De son regard fuyant, tout lui semble morose,
Ne voit rien de plus triste, de plus triste que lui.

Et ses amis insistent, pour rester dans la nuit.
Mais l'homme taciturne, et sa mine funèbre,
Sous la voûte nocturne, roulent vers les ténèbres.


The Loneliness Of Autumn

L'homme et l'enfant avançant doucement,
Arpentent sans son ce sillon sinistre.
L'instant suivant ; se tenant face au banc,
Ils s'assoient sans songer aux cieux cuistres.

Il dissimule, las, ses larmes sourdes.
Elle luit tend, atone, le chaste écrit.
La lettre légère semble trop lourde
Entre ses pattes tremblantes et sans vie.

Il maudit la mort, blâme son malheur.
Elle reste amorphe, le regard stérile.
L'un a perdu son corps, l'autre son cœur.

Sanglots indigos, magentas fébriles,
Nuée de peine, nouvelles couleurs,
Des ténèbres naissent un éclat fragile.


Raskolnikov

Deux Hommes ; un infirme, un critique.
Deux poids ; le regret, le remord.
Deux fous ; l'abattu, l'alcoolique.
Une cause, une issue ; la mort.

L'un palpite et l'autre frémit.
L'un crie sanction et l'autre pardon.
L'un désespère et l'autre aussi.
L'un deux s'énerve et l'autre non.

Un coup de feu ; un bruit, un flash.
Un coup de grâce ; un corps, un lâche.
Un coup du sort mais deux victimes.

Et les ombres virent au vermeil.
Et la douleur vire au sommeil.
Mais rien ne comblera l'abîme.


Incendio città

Les rues sont désertes tous ont déjà fui,
Les fards de l'incendie.

Une porte est ouverte au cœur d'or de l'enfer,
Le démon fut un père.
Consumé il goûte à la folie de Néron,
À l'autodestruction.

La voûte d'ébène se pare d'écarlate,
Et se bâfre sans hâte.

Sur les chemins cuivrés s'échappe un phénix,
Des rivages du Styx.
Elle avance malgré le brasier de grenat,
Qui lui lèche le bras.
L'enfant quitte à jamais cet ardent cauchemar,
Pour un nouveau départ ?

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