Pole position
jbatistuta
J’ai envie de tout oublier ce soir,
De passer de l’autre côté du miroir
Et de m’introduire dans ce boudoir
Pour qu’une jolie dame m’entraine dans son isoloir
Où elle m’y dévoilera ses secrets que d’autres ne sauraient voir.
J’ai décidé donc d’arpenter les grands boulevards
Jusqu’à ce que je trouve ce fameux bar
Où je pourrai enfin m’accoter dans un fauteuil à accoudoirs
Et ainsi la regarder danser nue autour de la barre.
C’est son seule accessoire,
Qu’elle maitrise comme un art
Pour m’emmener dans de belles histoires,
Durant des heures entières dans le noir.
Là je la fixerai du regard pour la voir se mouvoir
Sur son petit promontoire,
Avec juste sur le cul un petit mouchoir
Pour y glisser mon pourboire.
Habillé d’un sombre costard,
Je longe un à un les trottoirs
Guidé par les caniveaux
Qui me conduisent vers ce monde souterrain
Où je file comme un clandestin.
A la station Richelieu Drouot
Je vois cette fille qui s’engouffre dans le métro
Sa grande bouche m’aspire comme un halo
Puis elle disparait aussitôt,
Me laissant seul sur le carreau.
Je continue mon chemin
Avec cette étrange sensation
Que ce croisement soudain
Est le fruit de mon imagination.
Arrivé sur la place de la Concorde
Je la reconnais de loin avec son court manteau
Mais avant que je ne l’aborde
Elle s’évapore de nouveau
Comme la robe de lumière de la tour Eiffel à l’horizon
Qui s’éclipse sans un mot
Dévoilant ses armatures et ses grands balcons
Pour la joie des badauds.
Cette femme ne quitte plus mes pensées
Tandis que je laisse défiler les champs Élysées
Et tous les endroits branchés
Pour chercher l’intimité
D’un lieu plus privé où m’évader.
Je crie enfin victoire
Quand sortie au milieu de nulle part
Là voilà qui repart
Pour me montrer la bonne trajectoire.
Les jambes cambrées
On dirait l’arc de triomphe
Qui ouvre le chemin de ma nocturne destinée.
Cette fois, pas question que je l’égare
Et la suis, sans crier gare
Jusqu’à ce qu’elle pénètre au Secret Square.
C’est le dernier rempart qui nous sépare
Avant que la porte s’ouvre pour que la nuit démarre ….
En pénétrant dans ce lieu privilégié
Je fus émerveillé par la beauté
De de monde de douces voluptés
Qui s’ouvre à mes yeux,
Comme ces grands escaliers
Qui me font un appel du pied
Pour que je descende me rassasier,
Me rincer l’œil et le gosier.
Le rideau s’ouvre en grand
Comme un éventail qui se détend
Sur un paradis feutré
A la lumière tamisée
Où des filles à demi dénudés
Circulent entre les allées.
Dans un canapé, allongé
Attendant de retrouver ce fantôme pourchassé,
Je me sens comme dans un cocon
En proie à de nouvelles hallucinations.
Encore un mirage, la voilà qui surgit ;
Cette fois ci, un déshabillé de soie l’habit
Me Laissant percevoir, au travers, ses formes sexy
Et ses seins affermis
Par mon regard plein d’envie.
Je l’appelle à la barre
Pour être le témoin privilégié
De ses lascives confidanses
Attendant sagement que ma sentence
Sans appel soit prononcée
Pour qu’elle puisse enfin lever
Le dernier voile de son intimité
Et ainsi me dévoiler son cul plein d’habileté.
Lentement elle s’effeuille
Comme un trompe l’œil
Jouant à cache-cache
Avec mon regard
Pour qu’il ne se détache
Avant que d’elle je ne m’empare.
Je lui glisse quelques dollars
Pour avoir le droit au grand écart
Aux sentiers de l’inconduite
Dans sa petite suite interdite.
Je suis sur ses talons
Quand elle s’éclipse vers ce salon privé
Sa main, sans sommation
M’y emmenant d’un pas léger.
Là, au son d’une douce mélodie
Elle se métamorphose en un papillon de nuit
Qui déploie ses ailes en l’air
Pour dissimuler les plis de sa chair
Dans une parfaite symétrie.
Mes yeux la caresse
Tandis qu’elle voltige
Plein de souplesse
Au-dessus de mon sexe.
Puis c’est le trou noir,
Un long couloir
Qui me fait perdre la mémoire.
Je reprends mes esprits
Quand les portes se referment
Réveillé par la sonnerie
Du métro qui arrive à son terme.
J’ai un moment de panique
Découvrant devant moi une contrôleuse
Qui se tient contre la barre métallique,
Comme une stripteaseuse
Lors de son show érotique.
Et si je lui donne mon ticket
Ais je le droit à une nouvelle dance ?