Portrait 2. Louise.

Luce

Dans l'odeur du tabac froid, un frisson se fait sentir. Chargé de souvenirs, le corps de Louise s'alourdit.

Les démangeaisons laissent place à la douleur - là, en bas, dans ce ventre gonflé de culpabilité. Elle met des heures à contempler ce nombril dilaté par toute cette chair abimée, cette vie oubliée, ce trouble existentiel nié. Que faudrait-il couper, retirer, arracher ?

Il est nuit déjà, lorsqu'elle déplie enfin cette anatomie déstructurée. Personne ne la regarde plus depuis longtemps, et elle, elle ne voudrait plus voir, plus sentir, plus aimer, s'écorcher les yeux et le cœur.

Mais y a-t-il encore quelque chose à arracher, retirer, couper ?



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