Pour Charlie

Julien Andrieux

8 janvier 2015. Réaction à chaud.

Nous avons trois filles, de 6 à 10 ans. Aujourd'hui, nous leur avons expliqué ce qui s'était passé : un acte de guerre contre la liberté, des armes à feu contre des rires. 

L'une de nos filles, d'à peine huit ans, a été surprise: elle ne savait même pas que les armes existaient encore... 

Je lui enviai sa naïveté. 

Mais à présent, cette si jolie naïveté a du s'effacer devant la terrible réalité: nos filles ont découvert que des hommes en tuaient d'autres pour leurs idées, pour nous avoir fait rire. 

Personne ne devrait jamais tuer pour des rires. 

Nous leur avons expliqué que ces hommes ont voulu s'en prendre à ce que nous avions de plus précieux en nous: la liberté, mais que la liberté, nous n'allions pas l'abandonner, que nous allions la défendre avec nos armes à nous. 

Nos armes à nous, ce sont nos idées, nos dessins, nos mots. Et nous ne cesserons jamais de nous en servir, nous ne les baisserons pas devant leur terreur et leur lâcheté. 

Elles nous ont cru, et elles nous font confiance. 

Nous leur avons montré ce qui, aujourd'hui, était beau: cette mobilisation historique de nombreux peuples sur notre planète, cette solidarité qui ne connaît aucune frontière, donne chaud au cœur et nous permet de garder espoir dans l'humanité. 

Trois mots pour finir: Liberté, Égalité, Fraternité. 

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