pour l'amour d'une danseuse

lilie43

Pour l’amour d’une danseuse


Pourquoi était-il parti plus tard que prévu ? Il n’aurait jamais du céder à sa mère car maintenant, il était bloqué par cette camionnette. Il soupira quand il la vit zigzaguer devant lui.

Ce n'était pas son jour mais alors vraiment pas. En fait, ça ne l’était jamais quand il rendait visite à ses parents. Sa mère lui faisait à chaque fois un sermon sur les bienfaits du mariage et tout ce qui allait avec et cela pouvait durer des heures.

Sauf que cette fois-ci, il avait réussi à placer un mot et le bon. Il lui avait promis de venir très bientôt avec sa compagne et elle l'avait cru. Elle lui avait souri puis avait changé de sujet comme si elle avait gagné la partie. Il n'était pas très fier de lui avoir menti mais il n'avait pas eu le choix.

Il voulait mener sa vie comme il le voulait et même si c'était sa mère et qu'il l'aimait, elle dépassait les bornes. C’est vrai que ses liaisons ne duraient jamais très longtemps mais cela lui convenait très bien.

Toutes ces femmes étaient prévenues dès le départ et il n'y avait jamais de pleurs quand il les quittait à moins qu’elle ne lui montre pas. Bref ! Tout était parfait. Alors pourquoi sa mère réagissait comme s'il faisait une erreur de parcours ?

En fait, toutes les mères devaient pourrir la vie de leurs enfants tant qu'elles n'avaient pas de petits-enfants. 

Il se décala un peu vers la gauche afin d'avoir de la visibilité pour doubler car la camionnette zigzaguait de plus en plus. Soit, le chauffeur était au téléphone soit, il était soûl. Il ne put malheureusement pas doubler car une série de virage apparut donc mieux valait s'éloigner un peu avant d'avoir un accident.

Il prit ses distances en pestant puis jura quand elle se mit à ralentir et à rouler à trente à l'heure au lieu de quatre vingt dix. C'était le comble. Il tapa contre le volant et pesta à nouveau.

Il était d'un naturel plutôt patient mais là, ses limites étaient dépassées depuis longtemps. Quand la camionnette fit un écart et se mit à rouler à contre sens, il chercha à l'aveuglette son portable dans sa mallette juste au cas où et ralentit encore à peu.

Il aurait vraiment du partir plus tôt. Il fut soulagé quand il vit la pancarte annonçant Troyes. Il allait bientôt être chez lui et sain et sauf car la camionnette se remit sur la bonne voix, reprit une vitesse normale et le reste du trajet se passa normalement.

Il avait vraiment échappé à une catastrophe. En fait, il aurait du rester au bureau pour travailler au lieu de se rendre chez ses parents comme ça, il n’aurait pas perdu de temps sur la route.

Quand il fut arrivé en ville, il se gara devant un petit restaurant, descendit puis verrouilla ses portières. Il allait dîner tranquillement puis il retournerait au bureau et se remettrait dans ses dossiers.

Il ne travaillait généralement pas le week-end mais après avoir rendu visite à sa famille afin de discuter de l'anniversaire de ses frères, il devait absolument décompresser.

Julien et Justin allaient avoir vingt deux ans et ils voulaient que leur grand frère aille avec eux en boite de nuit. Il avait passé l'âge de s'enfermer dans un lieu remplie de fumée et d'écouter la musique à tue-tête.

Pourquoi ne voulaient-ils pas des jeux vidéo à la place ? Ils en étaient pourtant accros et aux dernières nouvelles, il attendait que le dernier jeu de foot sorte dans les magasins.

Il ne comprendrait jamais rien à ces mentalités changeantes et ne voulait surtout pas les déchiffrer. Il pénétra dans le restaurant, prit place à une table et attendit qu'on vienne prendre sa commande.

En attendant, il jeta des coups d'œil autour de lui et vit qu'il n'y avait pas foule. Un couple de retraités en train de manger en silence, un autre avec des enfants qui mettaient plus de nourriture à terre que dans la bouche.

Il sourit devant ce spectacle car cela ne devait être facile de jongler entre sa propre assiette et celle de ses enfants. Il continua son inspection et vit deux hommes au bar qui bavardaient tranquillement tout en avalant leur bière.

Le carillon se fit entendre puis une femme entra et il en eut le souffle coupé. Elle était magnifique, grande élancée avec ses cheveux blonds aux reflets roux flottant autour d'elle à chaque pas.

Elle regarda autour d'elle puis s'avança vers le comptoir et attendit pour passer sa commande.

-   Salut ma belle, ça va ?

Elle embrassa sur la joue ces deux hommes puis leur sourit et cela la rendit encore plus belle. Qui était-elle ? Il aimerait bien se lever et l’inviter à sa table mais il n’avait pas le temps, il devait travailler pour rattraper son retard.

-   Très bien et vous ?

-   Bien.

-   Monsieur ?

Il revint à la réalité en sursautant quand il entendit la voix de la serveuse et la regarda.

-   Voici votre menu.

-   Merci.

La serveuse repartit vers la cuisine et il la regarda à nouveau discrètement. Elle déposa de la monnaie puis prit le gobelet que venait de déposer le barman. Elle était une habituée donc il allait peut-être s’arrêter ici plus souvent et la prochaine fois, il irait la saluer et l’inviter.

Il secoua la tête. Qu’est ce qui lui prenait à la fin ? Etre dans la lune à cause d’une femme ne lui était plus arrivé depuis longtemps et cela n’allait pas changer de sitôt. Il se concentra sur son menu et cligna des yeux car il ne voyait que son visage et son sourire.

Il se sermonna, releva la tête vers le comptoir et constata qu'elle n'était plus là. Tant mieux. Il pourrait manger sans être perturbé. Il se détendit sur sa banquette en se demandant ce qu'il allait prendre.

-   Monsieur. Vous avez choisi ?

Il sursauta à nouveau puis respira profondément et passa sa commande. Un steak avec des patates douces, de l’eau minérale et un café noir.

-   C’est noté.

Elle se dirigea vers la cuisine puis revint très peu de temps après avec un plateau. Elle déposa la carafe d’eau puis l’assiette et lui souhaita un bon appétit.

-   Merci.

Il chassa de sa tête sa mère, cette femme puis les difficultés qu’il a dans son travail pour pouvoir manger en paix.

En cette belle soirée d'avril, elle marcha tout en buvant son cappuccino. Elle avait fait la grasse matinée, l'entretien de son petit chez soi puis avait fait ses courses et maintenant, elle avait tout le reste de son week-end pour flâner.

Ces deux jours entiers étaient ses jours de congé et elle en profitait toujours au maximum. Elle aurait pu en prendre deux dans la semaine et avoir comme ça plus de pourboires mais elle avait refusé.

Pour elle, le week-end était sacré et elle ne voulait pas changer. Elle regarda le ciel et sourit. Il faisait beau pour la saison mais cela n'allait pas durer car selon les prévisions météorologiques, la pluie arrivait.

Elle s'arrêta devant une librairie, pénétra à l'intérieur et se dirigea vers les cartes postales. Elle allait envoyer une lettre à son frère comme tous les mois depuis qu’elle avait quitté la demeure familiale pour lui donner de ses nouvelles et elle mettrait avec de l'argent même si cela ne lui plaisait pas.

Elle sourit en pensant à sa première réaction. Cela s’était passé dans la demeure familiale, il y a des années. Il n'avait pas voulu y toucher car leurs parents avaient ouvert un compte à son nom mais elle avait insisté en prétextant qu'il pourrait en avoir besoin s'il s'opposait à leur décision.

Son sourire s’évanouit car c’était cela qui s'était passé avec elle. Elle leur avait dit qu’elle ne voulait pas entreprendre des études de médecine mais donner des cours de danse et cela les avait contrariés.

Ils ne voulaient pas que leur fille se trémousse devant des inconnus comme une vulgaire strip-teaseuse pour gagner un salaire de misère. Un membre de la famille ne devait sous aucun prétexte se rabaisser.

Elle ne leur avait pas parlé de son vrai rêve car ils avaient quitté la pièce sans un regard et cela lui avait fait de la peine. Certes, il était moins choquant que danseuse mais pas très valorisant pour eux.

Pour ouvrir un restaurant, il fallait énormément de capitaux et le seul moyen qu’elle avait trouvé pour gagner de l'argent rapidement, c'était la danse. Elle apprenait le tango, la salsa, le charleston et bien d’autre encore. Evidemment son salaire n’était pas aussi élevé que le leur mais cela lui convenait.

Les gens pouvaient débourser des fortunes afin de ne pas paraître ridicule devant leurs amis ou leur patron. Elle fit tourner le présentoir et son cœur se serra en voyant une piscine entourer de fleurs.

Chez ses parents, il y en avait une et avec son frère, ils passaient beaucoup de temps à s’amuser mais cela était le bon vieux temps. La dernière fois ou elle avait tenu son frère entre ses bras, était le jour ou elle était partie et depuis, elle ne l’avait plus vu et cela lui manquait énormément.

Elle l'avait embrassé sur le front, lui avait promit qu'elle lui écrirait souvent et elle tenait sa promesse. Elle prit une carte avec la piscine puis se promena dans les rayons pour voir s’il y avait des nouveautés.

Elle avait promit que tout irait bien, qu’elle s’en sortirait car elle avait de l’argent de coté. Il avait acquiescé en reniflant puis avait disparu dans sa chambre. Cela lui avait fendu le cœur car elle avait bien vu qu'il souffrait mais elle n’avait pas eu le choix.

Elle avait quitté la maison familiale avec très peu d’affaires puis sa ville natale. Elle avait fait du stop pour aller retrouver des amis à Orléans et ils l’avaient accepté à partagé leur appartement pendant six mois. Heureusement que ce n’était que temporaire car dormir sur un canapé n’était pas l’idéal mais elle avait fait avec.

Elle avait trouvé un emploi à mi-temps comme professeur de danse pour les enfants mais cela s’était vite tari et quand une connaissance lui avait parlé de Troyes et de ses environs, elle s’était dit pourquoi pas.

Elle avait remercié tout le monde puis était repartie vers cette ville avec peut-être un travail à plein temps et un logement pour elle toute seule. Malheureusement elle avait vite déchanté car sans diplôme et sans expérience professionnelle, personne ne voulait la prendre à l’essai.

Elle avait pioché dans ses économies pour pouvoir vivre à l’hôtel au départ mais avec sa persévérance, elle avait fini par trouver un studio dans un petit quartier tranquille, ou elle vivait toujours et elle s’y plaisait très bien.

Ses voisins étaient tous très aimable avec elle et elle avait sympathisé avec un couple avec un enfant. Lors d’une conversation, le mari Gérard lui avait donné l’adresse d’une boite de nuit, "Le Caraïbe" car le patron cherchait quelqu’un. C’était un endroit très à la mode et assez sélect.

Elle s’était présentée afin d’en savoir plus sur le travail, avait écouté le patron Diego Maltez décrire le travail. Celui-ci constituait a danser sur une scène devant des spectateurs en tenue assez suggestive mais à visage couvert en portant une perruque et un masque afin que personne dans la rue ne la reconnaisse. Il avait eu raison car personne ne savait ce qui se passait dans la tête des hommes quand une femme se dandinait devant lui.

Elle avait accepté car elle aimait danser et avec les pourboires, elle pourrait renflouer l’argent qu’elle avait prit au début de sa galère. Elle y travaillait toujours, s’entendait avec tout le monde et même si la perruque tenait chaud surtout en été, elle prenait cela pour le seul inconvénient.

Elle ne remercierait jamais assez Gérard pour ce qu’il avait fait pour elle alors qu’elle lui était inconnue. Evidemment sa vie d’avant ainsi que son frère lui manquait mais elle essayait d’avoir toujours le sourire afin que personne ne sache quand elle était triste.

Elle avait demandé à son frère de ne pas révéler à leurs parents ou elle se trouvait et il avait du accepter car ils ne s’étaient jamais manifestés. Elle se doutait aussi qu’ils n’allaient pas essayer de la retrouver mais cela faisait mal tout de même.

Elle secoua la tête pour chasser ces pensées moroses et se concentra sur son entourage pour constater qu’il n’y avait presque plus personne en caisse donc elle se dirigea vers celle-ci, patienta un peu puis paya ses achats et quitta la librairie.

Elle se posa sur un banc, commença sa lettre en ne mettant que du positif dedans. La missive n'était jamais longue mais cela lui faisait du bien de lui raconté ce qu'elle faisait.

Evidemment, son courrier était qu’à sens unique car son frère n’avait pas son adresse. Il connaissait juste le nom de la ville grâce au cachet de la poste. Elle ne voulait pas qu'il ait des complications avec leurs parents par sa faute. Ils étaient si obstinés.

Pourquoi n'avaient-ils pas écouté ses explications jusqu’au bout ? Tout simplement parce qu'elle avait refusé de faire de grandes études comme ils l'avaient souhaité ou plutôt ordonné.

De grands médecins travaillant dans un des grands hôpitaux de Paris devaient forcement avoir des enfants médecins sauf qu'elle ne se voyait pas être confrontés à tant de malheur tous les jours.

Elle avait quand même passé son brevet de secourisme car cela pouvait être utile à tout moment mais s'ils l'apprenaient, ils rigoleraient car ce n'était rien comparer à leurs niveaux.

Elle se sermonna, pesta contre tous ceux qui étaient contre elle. Elle allait mettre un moment avant d'avoir un apport conséquent mais elle y arriverait et c'est avec un grand sourire qu'elle se présenterait à une banque avec son pécule.

Elle avait avancé toute seule pendant toutes ces années et ce n'était pas maintenant qu'elle allait baisser les bras. Elle pourrait enfin se lancer dans la réalisation de son rêve.

Celui de passer derrière les cuisines et faire goûter ses plats à la population. Toute la population sans exception. Elle soupira, plia sa lettre, la mit dans l'enveloppe puis mit quelques billets avec.

Elle la referma, la colla et alla la mettre dans une boite à lettre. Pour finir cette journée ensoleillée, elle allait faire un tour vers le centre commercial pour trouver la perle rare. Qui sait ?

Il était tellement concentré devant son ordinateur qu'il mit un moment avant de se rendre compte que son téléphone sonnait. Il décrocha en soupirant car il savait très bien qui c'était. Un membre de sa famille.

-   Allô !

-   Enfin je te trouve.

Il avait vu juste puisque c'était son frère.

-   Que veux-tu ?

-   Alors c'est oui ?

-   De quoi ?

-   Pour aller en boite de nuit évidemment. T'as pas déjà oublié ?

-   Non.

Malheureusement pour lui. Il aurait bien aimé perdre la mémoire afin d’avoir la paix un moment.

-   A quoi ?

Il respira à fond pour ne pas raccrocher car son frère recommençait à lui taper sur les nerfs puis reprit.

-   Non, je n'ai pas oublié et c'est non à ta proposition.

-   Pourquoi ?

-   J'ai passé l'âge.

-   N'importe quoi. En plus, les filles sont géniales.

-   Et alors ?

-   Tu pourrais peut-être rencontrer la femme de ta vie.

Il écarta le combiné de son oreille en fronçant les sourcils puis soupira encore une fois. Que venait faire sa mère dans la conversation ? Ne lui avait-il pas dit lors du déjeuner qu'il avait une compagne ?

-   Maman, tu veux que je sorte avec une strip-teaseuse, c'est ça ?

Il entendit un soupir puis un rire. Zut, elle n'était pas choquée. Tant pis, il trouverait autre chose. 

-   Ce n'est pas parce qu'elle fait ce travail qu'elle aime le faire.

Un point pour elle. Si le travail se faisait rare, on prenait ce qu’on trouvait car il fallait vivre avant tout. Pourquoi au juste parlait-il de ça avec sa mère ? Il devait vraiment être fatigué.

-   Je suis sure qu'une femme saura faire battre ton cœur plus vite et tu ne pourras rien faire pour lui échapper.

Encore un point pour elle. Une femme lui avait bien fait battre son cœur plus vite mais il ne la connaissait même pas. Il se reprit à temps car personne ne devait savoir qu'il fantasmait sur une inconnue.

-   Merci pour ton conseil.

-   De rien mon chéri. Il suffit d'un regard pour que tu sois perdu, ne l'oublie pas.

-   Pour la proposition, je vais réfléchir.

-   Pas trop longtemps car notre anniversaire c'est très bientôt.

-   Je sais. A plus.

-   Salut.

Il raccrocha et secoua la tête. Il venait de donner son accord pour l'anniversaire car pour ses frères et le reste de la famille, réfléchir voulait dire oui et ce n'était pas maintenant que cela allait changer.

Quant à sa mère, elle lui tapait vraiment sur les nerfs car après leur dernière conversation, il avait pensé qu’il serait enfin libre mais il s'était trompé. En fait, elle avait changé de conversation juste pour l'endormir et lui, il était tombé dedans comme un débutant. Que c'était frustrant !

Il respira à fond puis fit le vide et se replongea dans ses dossiers. Il voulait avancer car il ne savait jamais ce que le lendemain lui réservait. Dommage que sa secrétaire ne soit pas présente !

Ils auraient avancé beaucoup plus vite mais elle avait une vie. Ses enfants et son mari avait besoin d’elle. Elle était jeune certes mais déjà très compétente et il n'était pas prêt de s'en séparer. Il avait bien fait de se fier à son instinct et non à ses qualifications.

Il envoya quelques mails à ses clients afin de savoir s’ils étaient d'accord pour une entrevue à son bureau le plus vite possible. Il ne s’attendait pas à une réponse ce soir car il était assez tard et on était samedi.

Il savait que ses clients consacraient tous leurs week-ends à leur famille et il respectait cette règle.

Elle était heureuse car elle avait trouvé une petite robe et une nouvelle paire de chaussures sans dépenser beaucoup dans ce dépôt vente. Elle n’allait que dans ces endroits pour faire ses emplettes car elle avait ses dépenses obligatoires comme tout le monde mais aussi, elle voulait mettre le plus d’argent possible de côté malheureusement ce n'était pas possible tous les mois car il y avait les imprévus.

Ce qu’elle donnait à son frère tous les mois n’entrait pas en compte et elle n’arrêterait jamais de faire ce geste. Ce qu’elle aimerait, c’est que son projet avance un peu plus rapidement. 

Elle se dirigea vers l'arrêt de bus et pesta car le dernier était déjà passé. Elle allait devoir rentrer chez elle à pied. Ce n'était pas grave car il faisait beau. Alors en route ! Elle se mit en route mais dut accélérer car le soleil se couchait de plus en plus et dans très peu de temps, la lune la remplacerait.

Elle n’aimait pas trop se balader de nuit car il pouvait lui arriver n’importe quoi. Quand elle arriva à un carrefour et vit le parc, elle décida de le traverser afin de raccourcir son chemin.

Ce n'était pas conseillé et elle le savait mais elle voulait vite rentrer chez elle car il commençait à faire froid et elle était fatiguée. Elle s’avança jusqu’au passage piéton, attendit que le feu passe au rouge et regarda autour d'elle.

Un courant d'air frais la fit frissonner et elle resserra sa veste. Vivement qu'elle soit chez elle ! Le feu passa enfin au rouge et elle s'engagea sur le passage. Une voiture s'arrêta mais elle n’y prêta pas attention.

Elle pressa le pas, entra dans le parc mais dut vite s'arrêter car même avec les lampes allumées, il y avait encore beaucoup trop de zones d'ombres et n’importe qui pouvait être caché et l’attaquer le moment venu.

Elle fit donc demi-tour et étouffa un cri. Un homme se tenait devant elle avec un couteau. Même s’il était en partie dans la lumière, elle ne voyait pas son visage car il portait une capuche.

Elle resserra ses deux sacs puis se mit à courir sans regarder derrière elle mais elle l'entendait très bien puisqu'ils étaient seuls. Il fallait qu'elle réfléchisse pour trouver un moyen de le distancer et de le perdre.

Elle jeta des regards sur les côtés et ne vit que trop tard que son agresseur l’avait rattrapé quand il lui fit perdre l'équilibre et elle se retrouva à terre. Elle lâcha ses sacs en criant puis sentit deux mains la retourner et un poids se fit sentir sur elle.

-   Lâchez-moi.

Elle se débattit de toutes ses forces mais se fut peine perdue. Il était beaucoup trop fort pour elle. Elle voulut le mordre mais il la gifla et elle cria à nouveau. Les larmes montèrent mais elle ne les laissa pas couler.

Elle s’était mise dans le pétrin mais elle allait s’en sortir. Il le fallait. Elle en était là, à ses réflexions quand elle sentit que le poids qui la retenait prisonnière avait disparu. Elle cligna des yeux, se releva un peu et regarda autour d'elle. Deux hommes étaient en train de se battre puis celui qui l'avait attaqué, tomba comme une souche.

Son sauveur frotta son pantalon puis sa veste, la réajusta puis vint vers elle et lui sourit.

-   Ça va ?

Nom de Dieu ! Il était magnifique. Etait-ce possible qu'elle fut en train de rêver ? Un homme pareil ne pouvait pas être vraiment réel, non ? Il la regarda en fronçant les sourcils et elle se força à revenir au présent.

-   Merci d'être venu à mon secours.

-   Pas de quoi.

Il lui tendit sa main pour l'aider à se relever et elle l'accepta. Elle récupéra ses sacs puis lui sourit.

-   Vous étiez dans le coin ?

-   J'attendais au feu rouge.

-   Merci.

-   Vous me l'avez déjà dit.

Elle le savait bien mais rien d’autre ne voulait sortir tellement qu’elle était troublée.

-   Dylan Darmon. Et vous ?

Il allait enfin savoir comment s'appelait cette créature. Il était encore bouleversé par son agression et avait eut très peur mais elle allait bien. Heureusement qu’il était arrivé à temps. Il jeta un coup d'œil à l'agresseur et vit qu'il était toujours inconscient.

Tant mieux car il aurait bien aimé lui mettre à nouveau une bonne correction. Il n’avait pas le droit de s’en prendre à une femme ou plutôt à cette femme. Il ne savait pas très bien pourquoi mais il recommencerait à voler à son secours chaque fois que cela serait nécessaire.

Il reporta son attention sur celle-ci et attendit qu'elle lui dise son nom mais elle lui sourit puis baissa la tête et se frotta un peu partout afin d’enlever toute la terre.

Elle respira à fond plusieurs fois pendant qu’elle se nettoyait afin que son cœur reprenne un rythme normal puis elle plia et déplia sa main car elle sentait encore la chaleur de sa main.

Cet homme était terriblement sexy et elle en était très sensible. Cela ne lui était plus arrivé depuis des années. Pourquoi lui et pourquoi maintenant ? Elle releva la tête et manqua de défaillir car il la fixait.

Ses jambes n'allaient bientôt plus pouvoir la porter s'il continuait de cette façon et son cœur s’emballa à nouveau. Elle lui sourit puis sursauta en entendant la sirène.

-   Je les ai prévenus quand j’ai vu dans la main de cet homme l’éclat métallique.

Il se tourna vers le bruit et elle soupira. Sauver. Le magnétisme était rompu et elle put reprendre un peu ses esprits.

-   Myosotis. Je vous rendrais service à mon tour quand vous en aurez besoin.

Il se retourna en entendant sa voix et vit qu'elle s'enfuyait dans les profondeurs du parc.

-   Attendez.

Trop tard, elle avait disparu. Mince. Que devait-il faire maintenant ? Des voix se mirent à résonner et il se prépara à l'interrogatoire.

-   Monsieur ?

-   Bonsoir. C'est moi qui vous ai contacté.

-   Que s’est-il passé ?

Il avait sauvé la vie à l’inconnue et ne savait toujours pas son nom. Il ne pouvait pas leur donner ce nom bizarre sinon il allait passer pour un fou. La seule solution possible était de mentir à ces policiers même s’il n’aimait pas ça mais il n’avait pas le choix.

-   Cet homme a agressé une femme mais pendant que je m'occupais de lui, elle s'est enfuie.

-   Avez-vous vu son visage ?

-   Non. Désolé.

-   Bien. Merci.

L’agent nota tout ce qu'il entendait sur son calepin puis le rangea et regarda Dylan qui reprit la parole.

-   Puis-je rentrer chez moi ?

-   Oui car sans la victime, nous ne pouvons rien faire de plus. Cet homme passera la nuit en cellule et payera une amende mais dès demain, il sera relâché.

-   Merci et bonsoir.

Dylan retourna vers sa voiture qu'il avait garée sur le trottoir puis reprit le chemin de sa maison. Il se demandait encore pourquoi cette femme lui avait donné un surnom au lieu de son vrai prénom.

Avait-elle des ennuis avec les forces de l’ordre ? Cela expliquerait pourquoi elle avait fui à l’arrivée de la police. Pourquoi avait-elle surgi dans sa vie ? Tout était en ordre alors que maintenant, il ne pensait plus qu’à elle.

Si sa mère le voyait en ce moment, elle serait contente car comme elle l’avait prédit, son cœur s’était emballé dès leur première rencontre et il ne pouvait rien faire pour l’en empêcher.

Il soupira à nouveau car il ne se voyait pas du tout demander autour de lui si quelqu'un connaissait une femme se prénommant Myosotis. Cela ne tenait pas debout. Ce n'était vraiment mais vraiment pas son jour.

Elle déverrouilla sa porte, entra chez elle puis la referma complètement essoufflée mais très heureuse car elle venait de rencontrer un homme incroyable. Dylan Darmon. Cela lui allait bien et elle voudrait bien le revoir mais vu son costume, il habitait dans les beaux quartiers.

Il n'était donc pas pour elle car elle vivait de l'autre coté. Il allait donc falloir le faire sortir de sa tête et de son cœur car elle avait eu le coup de foudre. Elle se mit à rire car si elle racontait sa mésaventure de ce soir, personne n'allait la croire. Pourtant c'était vrai.

Elle soupira puis ferma à clef sa porte et partit prendre une douche pour enlever l'odeur de cette brute qui l'avait attaqué mais elle l'en remerciait d'un autre côté car elle avait rencontré l'homme de sa vie.

Elle avait pourtant passé l'âge de croire aux contes de fées mais là, elle avait plongé la tête en premier et ne voulait plus en sortir. Elle secoua la tête puis se déshabilla et se mit sous le jet d'eau chaude.

Cela lui fit du bien et quand tous ses muscles furent dénoués, elle sortit et se sécha. Elle passa sa serviette sur le miroir et grimaça en voyant une marque sur sa joue. Aïe.

Elle allait devoir mettre un peu plus de maquillage pour cacher ça si elle ne voulait pas que tous les regards dans la rue se tournent vers elle.

Elle ne voulait surtout pas raconter à toutes les personnes qu'elle rencontrerait qu'elle avait été agressée car les sermons sur son imprudence seraient au rendez-vous et elle le savait déjà. Cela aurait pu très mal finir.

Grâce à son sauveur, il n’en était rien mais elle n’allait pas recommencer une telle bêtise de sitôt. Elle enfila sa chemise de nuit, se coucha sans lire et sombra peu après avec un sourire aux lèvres car son prince charmant tenait le premier rôle dans ce merveilleux rêve.

&

Quand le réveil se fit entendre le lendemain matin, il le coupa en soupirant. Il l’avait mit pour ne pas être en retard au travail mais cela faisait un moment qu’il était réveillé.

Il en savait la cause exacte et cela le perturbait. Il était fatigué car dès qu'il fermait les yeux, il voyait son visage et son sourire. Cela ne faisait pas tout à fait quarante huit heures qu'il la connaissait et il ne reverrait sans doute jamais mais s’était plus fort que lui.

Elle était présente partout et quand il se réveillait, il était de plus en plus frustré. C'était démoralisant car elle était la première femme à le faire réagir de cette façon depuis son adolescence.

Il se releva d’un bond, quitta son lit pour aller prendre une douche froide. Cela allait peut-être l’aider à se calmer car s’il descendait dans cet état, Thérèse, son employée allait tout de suite le remarquer et serait gênée. Lui aussi.

Il se pourrait aussi que ses frères et sœur soient présents et là, les questions passeraient comme un interrogatoire. Hors de question ! Il imaginait aussi sa mère faire tous les magasins avec sa future belle-fille pour préparer le mariage. Il stoppa net de se laver quand il réalisa qu’il se créait un scénario qui n’allait jamais se produire.

Il secoua la tête, termina de se laver puis éteignit le jet et quitta la cabine. Il se sécha puis fila dans la chambre pour s’habiller. Quand il eut fini, il quitta la pièce et descendit prendre son café puis il irait travailler. Cela allait le remettre sur le bon chemin.

En entrant dans sa cuisine, il trouva ses frères discutant avec Thérèse. Il ne manquait plus que ça mais il s’en doutait quand même un peu car c’était assez fréquent comme situation.

-   Thérèse, s'ils vous embêtent, donner leur un coup sur la tête.

-   Bonjour monsieur. Je ne ferais jamais ça, ils sont adorables.

-   Il n'y a que vous pour penser cela.

Il se posa sur une chaise et son employée lui déposa une tasse fumante avec un croissant en riant devant lui. Il se posa sur la chaise en la remerciant puis reprit.

-   Que faites-vous là ?

-   C'est pour cette semaine.

-   Quoi ?

-   Notre sortie en boite de nuit bien sur.

Il s’étrangla avec son café et secoua la tête. Il avait complètement oublié cette sortie car une femme blonde aux reflets roux hantait ses pensées jour et nuit.

-   Nous avons choisi et c'est vendredi soir que nous t'emmenons là-bas.

Dylan soupira puis but une autre gorgée de son breuvage doucement car il ne voulait pas à nouveau s’étouffer. Son cerveau tournait toujours au ralenti et il aurait bien aimé retourner se coucher.

-   Tu es avec nous ?

Il sursauta quand son frère lui tapa sur le bras. Il devait rester attentif à ce qu’ils disaient sinon il allait se faire avoir et ne pourrait plus faire machine arrière.

-    Je suis là.

-   On ne dirait pas. Bref, tout est déjà réglé.

-   Comment ça ?

Voilà, il avait loupé un morceau de la conversation. Maudite bonne femme.

-   Je serais là, je vous le promets.

Ses frères étaient bien capables de l'enfermer pour qu'il soit présent vendredi soir. Pourquoi étaient-ils autant entêtés ? Il soupira à nouveau. Malheureusement, c’était de famille.

-   Ta secrétaire est au courant comme ça, si tu fais exprès de l'oublier, elle sera là pour te le rappeler.

-   Merci beaucoup de votre confiance.

Thérèse se mit à rire mais il ne dit rien. Elle défendait toujours les jumeaux car ils étaient ses préférés mais ni Dorothée, leur sœur, ni lui n'étaient jaloux.

-   Doty sera là aussi.

Doty. Si elle les entendait. Elle détestait ce surnom mais ils la narguaient tout le temps avec. Quand elle voulait quelque chose, elle pouvait être pire que les jumeaux. Il préférait avoir à faire à eux qu'à elle, même, s’ils étaient deux. Il se leva dès qu’il eut fini son café et son croissant.

-   Vous avez fini, je dois aller travailler maintenant.

-   Ok !

-   Salut. Merci pour le croissant Thérèse.

-   De rien monsieur.

Dylan quitta la cuisine, prit sa mallette puis quitta sa maison en soupirant de nouveau. Ce qu’il aurait aimé resté au lit en prétextant être malade. Seul problème, il n'était jamais malade et toute sa famille aurait eu la puce à l'oreille.

Comment faire pour que cette Myosotis sorte de sa tête et qu'il retrouve sa vie d'avant ? Il ne connaissait malheureusement pas la réponse. Il aurait peut-être du appeler les secours et attendre au lieu de l'aider.

Tu aurais préféré qu'elle se fasse violer ? Lui souffla une petite voix.

-   Non et je ne regrette rien.

Il se tapa le front quand il comprit qu'il venait de se parler à lui-même. Il ne manquait plus que ça. Il déverrouilla sa voiture, monta dedans, mit le moteur en route et prit la direction de son bureau.

Cela allait beaucoup mieux se passer pour lui car ses dossiers allaient l’occuper toute la journée.

Justin resta à la fenêtre jusqu’à ce que son frère ait disparu puis il s’écarta en riant.

-   Qu'est-ce qu'il y a ?

-   Dylan parlait tout seul.

-   Il a l'air ailleurs.

Il se posa sur une chaise, prit un croissant et reprit.

-   Tu crois que c'est une fille qui le rend comme ça ?

-   Je ne sais pas.

Thérèse qui leur resservait un café s’interposa dans la conversation.

-   Les garçons, arrêtez de parler de votre frère quand il n'est pas là.

-   Thérèse, tu sais quelque chose ?

-   Non.

Elle se détourna afin d’éviter de répondre à la question. Elle ne voulait pas faire comme les jumeaux, parler de son patron quand il n'était pas là mais elle était d'accord avec eux. Il était vraiment bizarre ce matin.

-   Allez. Raconte.

-   On t’écoute.

Elle soupira puis les regarda tour à tour et reprit.

-   Je suis d’accord avec vous, il avait la tête ailleurs.

-   Et ?

-   Il ne mange jamais de mes croissants d'habitude.

-   Je le savais, il y a une femme derrière tout ça. Je dois le dire à maman.

-   Stop mon garçon !

-   Quoi ?

Elle soupira.

-   Ce n'est pas parce qu'il a mangé une pâtisserie et la tête dans les nuages qu'il cache quelque chose. Il peut avoir un problème au bureau.

-   C'est vrai.

-   Bien.

-   Ce n'est pas le tout mais t’as-vu l’heure, faut qu'on aille en cours.

-   C’est vrai. Salut.

-   Salut Thérèse.

-   Au revoir et à bientôt.

Elle les regarda partir en riant puis nettoya la cuisine. La famille Darmon était très gentille avec elle et elle les aimait tous mais elle allait les quitter pour se rapprocher de ses enfants et de ses petits enfants.

Le problème, c’était qu’elle ne savait pas comment l’annoncer à Dylan car il ne s'attardait jamais le matin et le soir, elle n'était plus là. Le mot coller sur le frigo était hors de question et il serait bien capable de passer à côté sans s'en apercevoir.

Elle allait devoir aller à son bureau pour lui annoncer en espérant qu’il ne lui faille pas un rendez-vous. Cet homme n'avait jamais une minute pour lui. Elle le plaignait car ce n’était pas une vie.

Elle pénétra dans le restaurant puis se posa dans un coin. Elle avait découvert cet endroit par hasard et ne le regrettait pas. Tout le personnel était aimable avec les clients et il y avait toujours une bonne ambiance.

Il y avait une bonne qualité prix et grâce à cela, elle pouvait se permettre de temps en temps ces petits extras. Elle préférait de loin cuisiner et inventer de nouveaux plats.

L’autre excuse était qu’elle voulait économiser le plus mais elle chassa cette pensée de son esprit. Ce n’était pas le moment pour ressasser cela car il faisait trop beau dehors pour gâcher ce plaisir.

Elle s’appuya sur sa joue meurtrie et grimaça. Le calmant qu'elle avait prit avant de quitter son studio n'agissait toujours pas mais si elle ne la touchait pas, cela était supportable.

-   Salut.

-   Carla. Salut. Ça va ?

-   Bien et toi ?

-   Super.

-   Qu'est ce que tu prends ?

-   Tu n'as qu'à me mettre du poisson à l'oseille avec du riz et un morceau de tarte.

-   N'importe quel fruit ?

-   Oui.

-   C'est noté. A tout de suite.

Carla partit vers la cuisine en saluant les clients sur son passage. Elle était devenue sa meilleure amie mais elles ne se voyaient pas assez souvent qu’elle le voudrait car entre son boulot de nuit et elle la journée, ce n’était pas facile.

Elle retoucha sa joue doucement et s’aperçut que la douleur avait diminué. Tant mieux car elle voulait être en forme pour danser ce soir. Elle regarda dehors et laissa ses pensées dérivées vers son beau sauveur.

Que faisait-il dans la vie ? Vu la coupe de son costume, cela devait être un métier important et ça la rendit triste. C’est vrai, comment un homme comme lui pouvait s'intéresser à une femme comme elle ?

Il n'appartenait pas au même milieu qu’elle et ne le sera jamais. Elle soupira et repoussa ses pensées moroses. Elle reporta son regard dans le restaurant et vit que des habitués.

Elle salua les deux hommes au bar et leur sourit. A chaque fois qu'elle venait pour prendre un cappuccino, ils la draguaient mais cela n’était pas méchant car ils étaient très épris de leur femme. Elle le voyait bien juste quand ils parlaient d’elles.

C'était des hommes bien et son sauveur, comment était-il ?

-   Tiens.

Elle revint au présent et la remercia.

-   Tu es sur que ça va ?

-   Oui pourquoi ?

-   Je ne sais pas mais tu as l'air bizarre.

-   Je vais bien.

Carla lui sourit mais n’insista pas et heureusement car elle ne voulait pas en parler. Son amie lui souhaita un bon appétit et Stella la remercia. Elle mangea tranquillement et but son eau pétillante.

Quant elle eut finie, elle regarda sa montre et vit qu'elle avait encore du temps devant elle. Elle se leva et alla payer.

-   Tu t'en va déjà ?

-   Oui. Je commence à vingt heures.

-   Voici ta monnaie et bosse bien.

-   Merci et toi aussi.

-   Moi, j'ai bientôt fini.

Stella lui fit un dernier signe puis quitta le restaurant. La soirée s’était rafraîchit par rapport à tout à l’heure et elle resserra sa veste contre elle. Elle aurait du prendre son manteau. Elle se dépêcha et fut heureuse d’être arrivée car elle était gelée. Elle tapa le code puis poussa la porte et sourit quand elle vit Gérard.

-   Salut.

-   Salut à toi.

Elle referma la porte puis voulut aller se changer mais il lui barra le chemin et la regarda en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’il avait ?

-   Viens voir ici.

-   Pourquoi ?

Il lui prit le poignet pour l’attirer sous la lumière puis prit son visage et le tourna.

-   Qui t'a fait ça ?

Comment avait-il deviné alors qu’elle avait mit du maquillage dessus ? Même Carla n’avait rien vu.

-   Ce n'est rien.

-   Qui est-ce ?

-   Je t'assure, je vais bien et ceci grâce à mon sauveur.

-   Bien.

Elle voyait bien qu’il n’était pas convaincu mais il n’insista pas.

-   Ne le dis à personne d'accord. C'est passé et dans quelques jours, je n'aurais plus rien.

-   Ok ! File te changer car les premiers clients vont arriver.

Elle le remercia puis fila dans la loge et salua toutes les filles. Elles étaient déjà toutes prêtes alors elle se dépêcha d'enfiler sa tenue complète. Celle-ci comportait une perruque rousse avec un masque qui cachait tout le visage. Un micro short en jean bleu avec un top bustier violet et blanc et des bottes noires.

C'était une tenue pour aguicher les hommes, elle le savait depuis le départ mais elle avait quand même accepté de la porter. Après tout, personne ne savait qui était sous la tenue donc les danseuses n'avaient aucun risque d'être agressées à l'extérieur.

-   Les filles, c'est bientôt à vous.

Stella respira à fond, réajusta son masque et sa perruque puis quitta la pièce, se mit derrière le rideau, le tira un peu et regarda la salle. Il y avait déjà pas mal de monde.

-   Ça va être encore bondé.

-   Tu m'étonnes. Nous mettons le feu à chaque fois.

-   C'est vrai.

Elles se mirent à rire puis un toussotement retentit derrière les danseuses et elles sursautèrent. Diego était en train de les regarder en souriant.

-   On reste concentrer.

-   Oui chef.

La musique débuta puis une par une, elles pénétrèrent sur la scène et le spectacle commença.

Ils étaient dehors par cette nuit fraîche et attendaient en se frottant les bras que le vigile fasse un tampon à chaque personne voulant pénétrer dans la boite de nuit. Leur tour arriva enfin et ils soupirèrent. Ce n’était pas trop tôt.

-   Vos mains.

Ils s’exécutèrent puis pénétrèrent enfin dans l'enceinte. Ils s’arrêtèrent au bar pour commander leurs boisons, un Coco Beer qui était de la bière avec de la noix de coco et le Yorsh était de la vodka et de la bière puis ils allèrent s'asseoir à une petite table.

La lumière sur scène s'éteignit petit à petit ce qui marqua la fin de la première partie mais presque aussitôt elle se ralluma et les danseuses apparurent puis commencèrent à danser au son d’une musique sensuelle.

-   Tiens Myosotis est là.

-   Je la vois.

Cet établissement était leur préféré et ils venaient ici dès qu'ils le pouvaient. Ce soir, ils pouvaient veiller un peu plus tard car ils n'avaient cours que l'après-midi mais sans abuser sur l’alcool sinon  ils allaient entendre du pays avec leur mère s'ils rentraient soûls.

Leur danseuse préférée était Myosotis mais malheureusement pour eux, ils ne connaissaient ni son visage, ni son nom mais rien qu’à sa façon de danser, ils savaient tout de suite ou elle était sur la scène et si un jour, elle faisait la même chose à visage découvert, ils sauraient qui elle est.

-   Ce que j'aimerais être avec elle.

-   Elle doit être trop vieille pour nous.

-   Cela n'empêche pas de fantasmer.

-   Non c'est vrai.

Ils éclatèrent de rire puis se concentrèrent sur la scène car les solos allaient débuter et c’était ce qu'ils préféraient de tout le spectacle. Le jeu de lumière était fantastique car cela faisait ressortir toutes les formes des danseuses. Un vrai fantasme en chair et en os.

Comment ne pas être fou de désir ensuite ? Ils n'étaient évidemment pas les seuls à réagir de cette façon et les sifflements allaient bon train pendant le show. Quand ils eurent fini leur première boisson, Justin se leva et alla commander deux Desperado. C'était de la Tequila avec de la bière et du jus de citron. Un vrai régal.

Il revint rapidement avec les consommations, posa un verre devant son frère et se rassit à sa place.

-   Merci.

Myosotis allait commencer d'une seconde à l'autre son solo et il était déjà tout excité.

Enfin ! Sa nuit de travail était terminée. Elle était fatiguée et sa joue recommençait à lui faire mal mais elle ne pouvait pas soulager la douleur car elle n’avait pas prit de  cachet.

Vivement qu'elle soit chez elle pour en prendre un puis elle plongerait sous sa couette et pourrait dormir. Elle enleva sa perruque, secoua ses cheveux et prit une serviette éponge pour s’essuyer sa nuque car elle était trempée. Ce n'était pas le moment de tomber malade. 

Un coup à la porte la sortit de sa rêverie.

-   Les filles. Puis-je entrer ?

-   Bien sur.

Diego pénétra dans la pièce en souriant et referma derrière lui. La soirée avait dut être bonne vu son sourire.

-   C'est pour le nouveau show.

Stella secoua la tête en souriant. Il était têtu car il revenait à la charge avec ça mais elle n'allait pas changer d'avis. Diego la regarda et lui posa une main sur l’épaule.

-   Stella, tu ne veux pas et je ne te force pas.

-   Je sais. Merci.

Le sujet était le même depuis quelques semaines. Diego voulait mettre une nouveauté dans le spectacle mais pour elle, c'était vraiment trop obscène. Il fallait choisir un homme dans le public, l’inviter à s’asseoir sur une chaise au milieu de la scène et la danseuse se trémoussait atour de lui le temps d’une danse.

Diego reprit et cela la sortit de ses pensées.

-   Evidemment, vous ne toucherez et vous ne parlerez pas aux hommes. Si la personne que vous avez choisie commence à être entreprenante, Gérard s'en occupera aussitôt puisqu’il restera à côté de la scène.

-   Nous savons cela.

Stella savait pourquoi ses amies ne voulaient pas le faire. La différence de salaire entre elles mais elle s’en moquait.

-   Vous pouvez accepter vous savez.

Diego la regarda en fronçant les sourcils.

-   Le salaire ne sera plus pareil entre nous.

-   Et alors ? Les filles, je suis au courant et cela ne me dérange pas.

-   Sure ?

-   Tout à fait alors si vous voulez tenter l’expérience, faites-le.

-   Tu as raison.

Diego se frotta le menton puis reprit.

-   Si c’est à cause de l’argent, je propose à celles qui ne veulent pas faire ce nouveau show de danser seule deux fois au lieu d’une. Cela rééquilibra un peu.

-   Pourquoi pas ?

-   Ça marche alors. Je vous laisse encore un peu de temps pour réfléchir.

-   Merci.

Diego les salua puis quitta la pièce et les filles terminèrent de se changer. Elles discutèrent de ce nouveau spectacle en énumérant les points positifs et les points négatifs.

Cela prit très peu de temps car elles acceptèrent et Stella ne leur voulait pas du tout. Quand elles eurent fini, elles quittèrent à leur tour la pièce et Stella les suivit. Elle trouva Gérard devant la porte.

Il salua les autres filles puis se tourna vers elle.

-   Déjà prêt ?

-   Je n'ai pas une moumoute à enlever.

Stella éclata de rire puis ils quittèrent la boite de nuit pour se diriger vers la voiture du vigile. Elle monta dans la voiture dès qu’il déverrouilla les portières. Elle était contente qu'il soit son voisin car elle n'aimait pas rentrer chez elle seule la nuit car à cette heure, il n’y avait plus de bus.

Elle pouvait s’acheter une voiture d’occasion mais les transports en commun étaient plus rentables pour elle pour l’instant.

-   Fatiguée ?

-   Oui.

-   Comment va ta joue ?

-   Un peu mal.

Pourquoi lui mentir ? Il l’aurait tout de suite deviné et elle n’aimait pas tromper le monde. Cela ne servait à rien car ça se retournait toujours contre la personne. Il soupira et cela la ramena au présent. Elle le vit changer de file et tourner au coin de la rue.

-   Que fais-tu ?

Il ne répondit rien, se gara puis coupa le moteur et quitta la voiture.

-   Ne bouge pas, je reviens.

-   Ou vas-tu ?

Evidemment il ne lui répondit pas et elle soupira. A certain moment, il se comportait comme son père et cela l'énervait. Juste de penser à lui, cela la rendit triste car pour être têtu, il l’était.

Elle ne put aller plus loin dans ses réflexions car Gérard revenait déjà et elle ne voulait pas qu'il la voit dans cet état alors elle mit un sourire sur son visage et espéra qu’il ne remarque pas son changement d’humeur.

-   Tiens.

-   C'est quoi ?

-   Une crème. Tu en mets trois fois par jour et dans deux jours grand maximum, tu n'auras plus rien.

-   Merci.

Il redémarra puis prit le chemin de leur domicile. 

-   Au fait, comment savais-tu que c'était la pharmacie de garde ?

Il se mit à rire puis reprit.

-   Je venais de débuter dans le métier et un soir, un homme a fait une allergie à cause du citron.

-   Mon Dieu !

-   J'ai tout de suite appelé les urgences en leur expliquant ce qui se passait et il a été sauvé.

-   Maintenant, tu es prêt au cas où.

-   Exactement. Les pharmaciens nous contactent toutes les semaines afin de nous dire qui est de garde. Je précise tout de fois que cet homme ne nous avez pas prévenu pour son allergie.

-   Complètement stupide comme comportement.

-   Tout à fait d’accord.

Le reste du trajet se passa dans le silence puis quand ils arrivèrent, il était cinq heures du matin et elle était complètement épuisée. Vivement qu'elle se couche ! Elle dormait mal depuis qu’elle avait la connaissance de son sauveur, Dylan Darmon. Quand Gérard se gara, elle prit son sac, ouvrit sa portière et quitta l'habitacle.

-   Merci et à ce soir.

-   Dort bien.

-   Toi aussi.

Elle le salua puis partit vers son studio. Lui vivait avec sa femme Eva et leur enfant Manuel. Elle les enviait un peu car il formait une famille à eux trois alors qu’elle était seule.

Elle soupira puis déverrouilla sa porte, entra et referma derrière elle. Elle alluma la lumière, alla prendre une douche rapide puis partit se coucher. Le sommeil ne fut pas long à arriver.

&

C'est d'un poing rageur qu'il éteignit son radio réveil. Il était fatigué de rêver et de penser tout le temps à elle. Elle était devenue une obsession et il n’aimait pas ça. Il voulait sa vie d’avant.

Travailler et occasionnellement avoir une aventure mais maintenant, cela n’était plus possible du tout. Pour se changer les idées, il allait proposer à une ancienne maîtresse de renouer pour quelques temps comme ça, ses pensées seraient dirigées vers une autre personne.

Ce n’était pas une méthode très loyale envers cette femme mais il n’en pouvait plus. Il voulait que cela cesse. Pourquoi lui avoir donné ce surnom aussi ? Ou avait-on un nom pareil ? Ce n'était tout de même pas une prostituée ? Non, elle était trop délicate pour faire un métier pareil.

Quel métier faisait-elle alors ? Il n’avait toujours pas trouvé et cela était énervant. Il balança son oreiller à travers la pièce, se leva et fila sous la douche. Cela allait un peu l’apaiser.

Il devait la retrouver pour avoir enfin l'esprit en paix et voir si elle l’attirait comme ce soir-là. Il se pouvait que cette attraction soit du à l’agression et dès qu’il l’aurait revu, tout s’évapore.

Il retrouverait alors sa vie d’avant et pourrait passer à autre chose. Ce serait une bonne chose. Il éteignit le jet, se sécha puis s'habilla et descendit vers la cuisine. Il afficha un sourire sur ses lèvres et entra dans la pièce ou il découvrit Thérèse avec sa sœur.

Ce n’était pas possible. Pourquoi le sort s'acharnait-il contre lui ? Ses frères la veille et maintenant Dorothée.

-   Bonjour Thérèse. Salut sœurette.

-   Bonjour monsieur.

-   Salut.

-   Que me vaut l'honneur de ta visite ?

-   C'est pour vendredi.

-   Je suis au courant. Merci.

Il se posa sur une chaise et but son café sans regarder sa sœur. Il ne voulait pas y aller mais n’avait pas le choix car il avait donné son accord.

-   Il faudra que tu viennes nous chercher.

-   Tu ne pouvais pas appeler ?

-   Merci. Cache ta joie de me voir.

Il soupira puis finit son café d’une traite et se leva de table. Il était content de la voir et elle le savait mais là, elle dépassait les bornes.

-   Je viendrais vous chercher. Au revoir.

-   Attend.

-   Quoi ?

Il se retourna et croisa le regard de sa sœur. Nom de Dieu ! Elle n'avait pas fini donc il se reposa sur sa chaise et demanda une autre tasse avec une pâtisserie. Thérèse lui mit devant lui en souriant.

-   Merci. Je t'écoute.

-   Je veux savoir comment elle s'appelle.

Savait-elle lire dans ses pensées ? Non, impossible. Elle jouait les curieuses car il avait une mine de déterré. Tout simplement. Il devait arrêter d’être aussi paranoïaque. Il fit l’innocent en répondant.

-   Qui ?

Dorothée s'énerva et tapa sur la table ce qui le fit sursauter et réveilla son mal de tête. C'est bien ce qu'il disait, elle était pire que les jumeaux quand elle s’y mettait.

-   Ne joue pas les innocents. C'est une femme qui te rend comme ça alors son nom. J’attends.

Elle devrait aller travailler dans l’armée, elle ferait fureur. Il soupira puis termina son café et son croissant, se leva, remercia Thérèse et quitta sa maison. Il en avait plus qu’assez de devoir rendre des comptes. Il était majeur depuis longtemps et le fils aîné donc il méritait son intimité.

-   Attend-moi. Dylan.

-   Je suis en retard donc à plus tard.

Il ne se retourna pas quand il lui parla sinon il serait encore là ce soir. En plus, elle était bien capable de décrypter son visage et de tout répéter à sa mère car elle avait raison, c'était à cause d'une femme qu'il était dans cet état mais c'était son secret.

Il monta dans sa voiture, mit le moteur en route et se dirigea vers son bureau en laissant sa sœur seule dans la cour.

Elle s'éveilla doucement puis regarda son réveil. Treize heures. Elle avait bien dormi pour une fois et sa joue ne lui faisait pratiquement plus mal. La crème avait fait des miracles. Elle s'étira puis se leva et fila vers la salle de bain ou elle se débarbouilla, se peigna et regarda dehors.

Il y avait du vent, du soleil mais les nuages étaient gris. Il allait pleuvoir. Elle retourna dans sa chambre pour s’habiller. Elle enfila ses sous-vêtements, son tee-shirt puis un pantalon avec un pull.

Elle alla dans sa cuisine pour manger un morceau, fit sa vaisselle puis mit ses bottes ainsi que son manteau. Elle quitta ensuite son studio en refermant derrière elle puis le bâtiment et un coup de vent la fit frissonner. Elle resserra son manteau et partit se balader.

Il ne faisait vraiment pas beau aujourd'hui mais elle ne voulait pas rester chez elle toute seule. Elle décida d’aller vers la zone commerciale et industrielle. Si elle trouvait le courage de demander à des personnes là-bas, elle reverrait peut-être son sauveur.

Elle voulait le revoir dans un autre conteste pour savoir si la magie était toujours présente. C’était complètement stupide comme comportement car elle ne savait rien de lui.

Peut-être était-il marié ? Père et fier de l’être. Elle stoppa net et mit sa main devant sa bouche. S'il l'était vraiment, elle allait devoir le rayer définitivement de sa vie car elle n'était pas de ces femmes qui détruisent un couple juste pour le plaisir.

Tout compte fait, elle fit demi-tour et alla dans le parc municipal. Il n'y avait pas grand monde quand elle arriva et elle se posa sur un banc. Malheureusement, ses pensées ne quittaient pas Dylan et sa curiosité s'éveilla de plus en plus.

Elle se releva et prit la direction de son premier choix. Quitte à souffrir autant que se soit le plus rapidement possible !

Il reposa son stylo, se passa les mains sur le visage en soupirant et se demanda s'il n'allait pas devenir fou. Pourquoi n'arrivait-il pas à la faire sortir de sa tête ? Elle était pourtant une parfaite étrangère et jamais il ne la reverrait donc il pouvait l'oublier et passer à autre chose. Définitivement.

Il allait devoir faire vite sinon sa famille et sa secrétaire n'allait pas tarder à tout découvrir. Il enregistra son travail puis se leva et se mit à la fenêtre. Il devait faire le vide et ne penser qu'à son travail.

Certains de ses ouvriers le préoccupaient assez pour qu’en plus, il soit perturbé par cette femme. Il fallait juste qu’il reste concentré car ce n’était pas une femme qui allait tout chambouler. Tout de même.

Il regarda les quelques passants qui se promenaient en bas de l'immeuble puis voulut se retourner mais il aperçut une chevelure. Il colla son nez contre la fenêtre et scruta la personne.

Même allure, même couleur de cheveux qui flottaient autour d’elle. C'était elle. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Il s’écarta de la fenêtre et courut vers la porte qu'il ouvrit brusquement puis partit vers l'escalier.

L'ascenseur allait mettre trop de temps et il allait la rater. Il dévala les marches avec une telle rapidité qu'il aurait pu se rompre le cou mais il s'en moquait. Il voulait la revoir. Il la reconnaitrait entre mille et savait que c’était elle. Son cœur venait de s’emballer pour le prouver.

Malheureusement quand il arriva dans la rue, il n'y avait plus personne. Il fit un tour de 360° mais ne rencontra plus cette chevelure unique. Il était essoufflé et eut subitement des doutes.

Etait-il vraiment certain que c'était elle qu'il avait vu de sa fenêtre ? Son cœur s’était emballé certes mais parce qu’il voulait la revoir et n’importe quelle chevelure l’avait fait accéléré.

Il réalisa son erreur et se sermonna. Toutes les personnes qui avaient assisté à cette course folle allaient en parler pendant des jours et des jours et il serait la risée de tous.

Lui qui détestait être au centre des commérages allait être servi et la première personne qui allait en profiter serait Sabine, sa secrétaire. Il retourna dans le hall en ignorant les regards puis demanda l'ascenseur et attendit comme si rien ne s’était passé.

Avec le temps, il allait oublier son sourire, son corps et ces cheveux. Sa vie serait de nouveau comme auparavant et il pourrait uniquement se concentrer sur le travail avec une conquête par-ci, par-là.

Dans cette ville, il n'y avait qu'une Zone commerciale et industrielle mais elle n'avait pas trouvé son nom. Elle n’avait pas fait les immeubles donc il était possible que son bureau soit dedans mais là, elle n’avait plus le temps.

Tant pis, elle reviendrait une autre fois car là, elle devait dîner puis partir travailler. Elle se dirigea vers le restaurant car elle n’avait plus le temps de rentrer chez elle et avec ces deux excès, elle ne pourrait pas mettre de côté ce mois-ci.

Si Carla travaillait, elles pourraient discuter un peu pendant qu’elle mangerait sauf si elle y avait trop de monde. Elle poussa la porte, vit son amie et lui fit signe. Elle était occupée et cela allait durer vu toutes les tables occupées.

Tant pis pour la conversation, ce sera pour une prochaine fois. Elle se posa sur une banquette et attendit qu’on vienne prendre sa commande. Elle repensa de nouveau à son après-midi.

Elle ne l’avait pas trouvé mais ses prochaines recherches seraient réduites puisqu’il ne lui restait plus que les deux immeubles. L’autre hypothèse, c’était qu’il ne travaillait pas dans le coin et par conséquent, elle ne le retrouverait jamais.

Comment avait-elle pu croire un instant qu'elle allait le revoir ? Cet homme devait sûrement avoir des choses plus importantes à faire que de repenser à elle. Elle soupira car elle n’aurait jamais du lui dire que Myosotis allait lui rendre un service quand il le voudrait.

Il avait du la prendre pour une folle pour donner un nom pareil mais elle n’avait pas eu le courage de lui donner son prénom.

-   Tu reviens vers moi.

Elle sursauta en entendant Carla et la regarda comme une idiote. Depuis combien de temps était-elle assise devant elle sans qu’elle s’en aperçoive ? 

-   Quoi ?

Carla se mit à rire puis reprit en pouffant un peu.

-   J'aimerais bien savoir comment il s'appelle ?

-   Qui ?

-   L'homme a qui tu penses car il ne peut s'agir que d'un homme.

Elle se sentit rougir comme une collégienne et Carla éclata de nouveau de rire. C'est vrai qu'elle pensait à Dylan mais elle ne se souhaitait pas en parler. C'est vrai, c'était embarrassant de dire devant les autres qu'elle ne savait rien de lui mais qu'elle voulait être auprès de lui. 

-   Je suis toujours là.

-   Je sais. Excuse-moi.

-   Tu ne veux pas m'en parler.

-   Non enfin si. Oh ! C'est compliqué.

Elle se prit la tête entre les mains et soupira. Elle releva la tête et vit que Carla la regardait en souriant.

-   Il est beau ?

-   Oui.

Elle craqua et lui expliqua sa rencontre avec Dylan puis de la recherche qu’elle avait entreprit l’après-midi même. Tant pis si son amie se moquait d'elle. Cela la soulageait d'en parler enfin à quelqu'un. 

-   Comme c'est romantique !

Stella regarda son amie et vit qu'elle était au ange d'avoir entendu cette histoire.

-   Tu ne te moques pas de moi ?

-   Non. Pourquoi ?

-   Parce que je me fais des films sur lui.

-   Tu vas le retrouver et tu pourras alors lui poser toutes les questions que tu veux. Il voudra peut-être avoir une relation s’il est célibataire.

C’est vrai, son amie avait raison mais il fallait juste qu'elle se jette à l'eau si elle le retrouve. Elle ne risquait rien sauf de souffrir. Elle lui sourit puis regarda sa montre et sursauta. L'heure était passée sans qu'elle la voie et si elle ne mangeait pas tout de suite, elle allait être en retard.

-   Je vais prendre un morceau de pizza avec une salade et une pomme.

-   Ça marche.

Stella se retrouva à nouveau seule et se demanda si elle allait vraiment essayer de le retrouver car s’il était marié, sa femme n'allait pas du tout apprécier. Evidemment, elle ne savait rien de lui et ne pouvait pas savoir son statut familial. Un vrai dilemme.

Elle sursauta à nouveau quand une serveuse lui apporta son repas et elle prit assez rapidement. Quand elle eut fini, elle prit sa pomme et se leva. Elle attendit son tour puis paya et quitta le restaurant en saluant Carla qui sortait de la cuisine. Elle mangea son fruit sur le chemin puis elle monta l'escalier, tapa le code et pénétra dans la boite.

L'entrée du personnel se trouvait derrière la boite de nuit donc elle ne risquait pas d’être vu par des clients et il y avait des caméras afin de les dissuader de faire le tour.

-   Bonsoir. Comment vas-tu ?

-   Bonsoir Gérard. Je vais très bien.

-   Sur ?

-   Oui. Ta crème m'a fait un bien fou.

-   Tant mieux.

Elle lui sourit puis entra dans la loge. Elle salua les autres danseuses puis se prépara. Elle n'avait pas menti à Gérard, sa joue ne lui faisait plus mal et elle n'avait plus aucune marque non plus.

-   Les filles en place.

-   On arrive.

Elle se regarda une dernière fois dans la glace, sa perruque était bien en place et mit son masque puis quitta la pièce et se plaça derrière le rideau. Quand la musique débuta, elles pénétrèrent sur scène et le show débuta.

&

Stella fut réveillée par la sonnette d'entrée. Elle regarda son réveil et grommela. Qui se permettait de lui faire un coup pareil ? Elle se leva, enfila son peignoir puis se dirigea vers la porte quand un deuxième coup retentit.

-   J'arrive.

Elle déverrouilla sa porte puis l'ouvrit et tomba sur Gérard.

-   Salut.

-   Salut. Qu'est-ce qui se passe ?

-   Désolé de te réveiller.

-   Oublie. Entre.

Elle le laissa passer puis referma derrière lui et se posa dans son canapé.

-   Un problème ?

Il se mit à tourner en rond comme un lion en cage et Stella comprit tout de suite qu’il voulait lui demander un service mais ne savait pas comment le dire.

-   Gérard ?

Il stoppa puis la regarda et vit qu’elle lui souriait.

-   Nous avons un rendez-vous Eva et moi mais Manuel est malade.

-   Emmène-le-moi et filez à votre rendez-vous.

-   Tu es vraiment sure ?

-   Bien sur.

Elle se leva et le regarda dans les yeux.

-   Tu as cru que j'allais refuser.

-   Je t'ai réveillé et tu as peut-être des choses à faire aujourd'hui.

-   Non, je n'ai rien de prévu.

Il l'embrassa sur la joue puis quitta la pièce.

-   Merci. A tout de suite.

Il quitta le studio et elle partit s'habiller. Cela devait être un rendez-vous très important sinon, il ne serait jamais venu la déranger. Elle aurait pu trouver à s'occuper, c'est sur mais le courage lui manquait.

Il y avait deux jours et la veille, elle aurait pu continuer à chercher Dylan comme elle l'avait dit à Carla mais elle avait eu peur, très peur de découvrir qu’il avait une femme dans sa vie.

Elle ne l'aurait pas supporté car elle était complètement folle de cet homme mais s'imaginait les pires scénarios le concernant sauf qu'il put être libre et vouloir avoir une relation avec elle comme l'avait dit son amie.

Elle secoua la tête puis retourna dans le salon et attendit que Gérard revienne. Ce qu'il fit cinq minutes plus tard.

-   Merci encore.

Il embrassa son fils puis encore elle et partit. Stella regarda Manuel et lui sourit. Il avait cinq ans et il était très sage pour son âge même quand il était malade. Un vrai petit ange.

-   Ça va mon grand ?

Il acquiesça.

-   Tu veux un chocolat chaud ?

Il fit à nouveau un signe de la tête et elle partit en préparer deux. Cela allait l’aider à se réveiller complètement. Elle prit des gâteaux puis repartit vers le malade quand tout fut prêt.

-   Tiens.

-   Merci. 

Ils se turent pendant leur goûter puis il bailla et elle le porta dans son lit.

-   Voilà. Dors bien bonhomme.

Elle l'embrassa sur le front puis quitta la pièce et se posa dans le canapé. Elle espérait que le rendez-vous de ses parents se passait bien. Elle ferma les yeux et Dylan apparut devant elle.

Elle sentait encore la douceur de sa main contre la sienne et entendait très bien le timbre de sa voix. Elle était très sexy et quand il devait murmurer des mots doux dans l'oreille, sa partenaire devait perdre tous ses moyens.

Elle ouvrit brusquement les yeux et posa ses mains sur ses joues. Elles étaient brûlantes. Que se passait-il dans sa tête ? Fantasmer dès le réveil. Cela devait être du à son manque de sommeil.

Un coup à la porte la fit sursauter et elle leva. Son cœur battait très vite dans sa poitrine et elle dut respirer plusieurs fois avant d'ouvrir.

-   Déjà là ?

-   Oui. Il dort ?

-   Oui.

-   Je vais faire attention alors.

Stella lui montra la porte de sa chambre et Gérard partit donc chercher son fils pendant qu'Eva se posa dans le canapé.

-   Nous allons avoir un bébé.

Stella sursauta quand elle comprit qu'Eva lui parlait.

-   Pardon, tu disais ?

-   Toi, tu es dans la lune.

-   Excuse-moi.

Eva lui répéta la nouvelle avec joie et Stella la prit dans ses bras puis l'embrassa sur les deux joues.

-   Je suis trop contente pour vous. C'est pour quand ?

-   Dans sept mois.

-   Tout simplement merveilleux.

-   Et toi ? Comment s'appelle-t-il ?

-   Dylan.

Stella se mit la main sur la bouche et secoua la tête. Cela lui avait échappé mais ce n’était pas grave. Elle pouvait bien parler de lui à Eva puisqu’elle l’avait fait avec Carla.

Elle lui expliqua donc toute l'histoire puis attendit mais elle ne répondit rien. Juste un sourire apparut. 

-   C'est comme ça qu'il s'appelle ton sauveur.

Stella sursauta en entendant la voix de Gérard. Elle devait se calmer et se contrôler car sursauter à chaque bruit allait la faire passer pour une folle.

-   Tu écoutes aux portes maintenant.

Il éclata de rire puis lui sourit.

-   Ton studio est minuscule alors même avec la porte fermée, j'ai tout entendu.

Eva se leva puis l'embrassa sur la joue et quitta le logement. Gérard reprenait déjà.

-   Ne t'en fais pas. Tu le reverras bien un jour.

-   Si seulement.

Elle l'embrassa sur la joue puis sur celle du garçonnet et sourit.

-   Prend soin de ta femme

-   T'inquiète. Je vais la chouchouter.

-   Je te crois volontiers.

Elle referma derrière eux puis partit dans la salle de bain pour se passer de l’eau fraiche sur le visage.

Dylan raccrocha, nota le résumé de cette conversation téléphonique en souriant. Il était content de lui car cela faisait maintenant deux jours entiers qu'il arrivait à travailler et à dormir sans penser à elle.

Enfin il devait travailler sans arrêt pour qu'elle ne se faufile pas dans sa tête et la nuit, il était tellement épuisé que si son visage apparaissait, il ne s’en souvenait pas. Cela n'allait pas fonctionner indéfiniment mais pour l’instant cela marchait.

Il lui restait son problème avec ses ouvriers. Cela persistait et il ne savait toujours pas quoi faire. Peut-être organiser une entrevue dès que possible ? Oui, il allait le faire pour la semaine suivante. Il le nota sur la page du lundi puis referma son carnet de rendez-vous.

Un coup à la porte retentit puis Sabine, sa secrétaire entra en souriant.

-   Voici vos messages.

-   Merci.

Quand il était au téléphone, il ne voulait jamais être déranger et elle respectait très bien ses directives. Il les lut puis enregistra les annotations dans son ordinateur et mit les bouts de papier dans la corbeille.

Il releva la tête et vit que Sabine était toujours là.

-   Un problème ?

-   Il faudrait vous préparer.

-   Pour aller ou ?

Elle fit le tour de son bureau en soupirant puis tapa sur l’agenda.

-   C'est ce soir, vous savez. Regardez.

Il soupira puis se pinça l’arrête du nez car il avait complètement oublié cette soirée même si la page entière était écrite en rouge et surligner. Sabine avait exagéré mais il ne l'avait pas réprimandé. Les fautifs étaient les jumeaux et sa sœur. Sans parler de sa mère qui le forçait à trouver une femme.

Quant à son père, il souriait devant ce spectacle et faisait comme si cela ne le concernait pas. Là-dessus, c'était juste. Cela ne le concernait pas mais il pouvait quand même prendre sa défense de temps en temps.

-   Vous allez y aller ? N'est-ce pas ?

-   Obligé serait le bon mot sinon, ils vont tous les trois me mettre dans le coffre et m'y laisser jusqu'à la fin de ma vie.

-   Tant mieux.

-   Vous trouvez ?

Elle soupira puis lui expliqua qu'elle trouvait très bien qu'il se détende de temps en temps et non qu'il soit enfermé dans un coffre. En plus, les jumeaux ne feraient jamais ça.

Il se mit à rire. Encore une qui était mordu. Qui serait la prochaine ?

-   Je vais encore un peu travailler puis j'irais les chercher et nous irons nous éclater.

Elle soupira à nouveau et se posa sur le bord du bureau.

-   Vous ne pouvez pas aller en boite dans cette tenue.

-   Pourquoi ? Il me va bien mon costume.

-   Ça n'a rien à voir. Il vous faut un jean, un tee-shirt et des baskets.

-   C'est une plaisanterie ?

Elle quitta sa place puis le bureau et revint avec un magasine.

-   Si c'est pour me montrer un gigolo, vous pouvez repartir.

-   N'importe quoi. Regardez ces photos. Ils sont très bien dans la tenue que je vous ai décrite.

Il regarda à contrecœur la photo et vit des hommes sur les pages glacées. Cela leur allait bien mais pas à lui. En fait, il ne s'habillait plus comme ça depuis qu'il avait commencé à travailler des années plus tôt.

-   Ce n'est pas pour moi. Je vais juste enlever ma veste, ma cravate et je vais remonter mes manches.

-   Montrez-moi.

-   Quoi ? Tout de suite ?

-   Evidemment.

-   Vous êtes aussi têtue que ma famille.

Elle lui sourit et n'était même pas choquée par ce qu'il venait de lui dire. Il avait vraiment besoin de retravailler ses échanges avec son entourage car il ne les comprenait plus du tout.

Il se leva puis enleva le haut de son costume et termina par les manches.

-   Voilà.

-   Pas mal mais il manque encore un truc.

-   Quoi encore ?

Elle s'avança, mit ses mains dans les cheveux de son patron pour les ébouriffer puis elle se recula et sourit.

-   Voilà, vous êtes présentable. Allez-vous regarder.

C'est ce qu'il fit à contrecœur car il avait autre chose à faire mais il grimaça devant son image. Celle-ci lui renvoyait un homme qui venait de sortir du lit. Il voulut remettre ses cheveux normalement mais elle l'en empêcha.

-   C'est plus naturel.

En plus, s’il les remettait comme avant, sa sœur ferait la même chose mais devant tout le monde donc il n’y toucha pas.

-   Vous êtes très sexy comme ça mais en jean, se serait beaucoup mieux.

-   Ah oui ?

Cela la fit sourire et il attendit la suite car il y en avait forcement une.

-   Cela ferait ressortir vos jambes et vos fesses et avec un tee-shirt, on verrait mieux vos pectoraux.

Ben voyons. Il avait passé l’âge de se mettre des vêtements moulants.

-   Rentrez chez vous et occupez-vous de vos enfants et de votre mari.

-   Bien patron.

Elle se mit à rire puis reprit.

-   Merci Dylan et bonne soirée.

-   A vous aussi.

Sabine le salua une dernière fois puis quitta le bureau, prit ses affaires et quitta l'entreprise. Dommage qu'elle doive s'occuper de ses enfants sinon elle aurait bien aimé aller avec eux en boite de nuit avec son mari.

Elle avait fait un choix et elle ne le regrettait absolument pas. Son rôle de mère lui convenait très bien ainsi que son rôle d'épouse et elle ne changerait sa place pour rien au monde.

Dylan la regarda partir puis se passa sa main sur son visage. Cette soirée allait être la plus longue de toute sa vie. En plus, il n'y avait aucun moyen d'annuler. C'était vraiment catastrophique.

Il retourna dans son bureau, sauvegarda son travail puis éteignit son ordinateur. Il mit quelques dossiers dans sa mallette et éteignit sa lumière puis quitta son bureau et ferma sa porte. Il prit l'ascenseur et quitta son entreprise plus tôt que prévue.

Toutes les personnes restantes qu’il croisa devaient se demander ce qui se passait pour qu'il s'en aille tôt et dans cette tenue mais il n'avait pas le choix s'il voulait être encore vivant demain matin. Il déverrouilla sa voiture puis prit la direction de la maison de ses parents.

Quand il arriva, il vit que sa sœur était déjà présente car sa voiture était garée devant la maison. Il coupa le moteur, descendit et se dirigea vers la porte d'entrée. Celle-ci s'ouvrit brusquement et Dorothée apparut.

-   Tu es en retard.

-   Nous n'avions pas choisi d'heure précise.

-   La boite ouvre à vingt heures et nous aimons bien arriver dans les premiers.

-   Il fallait me le dire. Je peux entrer ?

-   Bien sur.

Il n'en était pas sur mais il se rapprocha quand même de sa sœur. Celle-ci poussa un cri et lui barra le chemin.

-   Tu m'en veux d'être en retard ?

Elle ne répondit pas mais lui posa une question à son tour.

-   Qu'est ce que tu as fais ?

-   Quoi ?

-   Tes fringues.

Il baissa la tête et soupira. Il aurait du rester en costume mais Sabine pouvait être très têtue, comme ce soir.

-   Tu n'aimes pas ?

-   Si. Tu es drôlement sexy comme ça.

Il la poussa et alla dans le salon. Ses parents et les jumeaux les attendaient.

-   Je comprends pourquoi Doty a crié.

-   Arrête de m'appeler comme ça.

Justin pouffa en entendant sa sœur répliquer. Il savait très bien qu'elle n'aimait pas ce surnom mais il adorait la taquiner.

-   Tu es passé dans un ouragan ?

-   L'ouragan Sabine.

-   Ta secrétaire ?

-   Oui.

Il se posa dans un fauteuil et se passa la main dans les cheveux. Il avait l'impression d'être nu devant sa famille donc il se releva et demanda à partir.

-   Tu verras Dylan. Tu vas apprécier ta soirée.

-   Si seulement tu pouvais avoir raison maman. Bonne soirée à vous.

Il embrassa sa mère et salua son père puis il quitta la demeure familiale et se mit au volant. Sa sœur monta à ses côtés et les jumeaux derrière.

-   On va s'éclater.

-   Tu m'étonnes.

-   Qui me guide ?

-   Doty.

Celle-ci soupira mais indiqua quand même le chemin. Au bout de trois quarts d'heures, ils arrivèrent.

-   J'espère qu'il va nous rester des places assises près de la scène.

Les jumeaux se dépêchèrent vers l'entrée tandis que Dorothée attendait son frère.

-   Il ne faut pas faire la tête.

Il ne répondit rien car cela ne servait à rien. Ils arrivèrent enfin devait l'entrée puis le vigile leur tamponna la main et ils purent entrer dans l'établissement. Les jumeaux les attendaient à côté du bar en grommelant.

-   Ou sommes-nous ?

-   Le Caraïbe. C'est super branché comme boite de nuit.

-   Je veux bien te croire.

Il y avait un monde fou mais ils purent dénicher une table en face de la scène.

-   Elle vient seulement d'être libérer, tu sais.

-   Ah ! Bon.

-   Dylan, regarde autour de toi et tu verras. Il y a encore plein de monde debout et ils ne l'ont pas désiré.

Il ne répondit pas et leur demanda ce qu’ils voulaient boire.

-   Pina Colada.

-   Et vous ?

-   Deux Mojito.

-   Je reviens.

-   Ce n’est pas la peine. Une serveuse va venir.

-   Bonsoir.

Dylan sourit quand il la vit se matérialiser devant eux avec son calepin. Ses frères connaissaient vraiment cet endroit. Il lui transmit leur commande avec pour lui un verre de jus d'orange et un bol de cacahuètes. 

-   Tu plaisantes ?

-   Je conduis.

-   Mais un verre, ce n'est rien.

-   Je ne préfère pas.

La serveuse repartit en souriant et Dylan se replongea dans ses pensées. Il n'aurait jamais du venir. Des dossiers l'attendaient et il avait des chantiers importants la semaine prochaine. Il devait aussi rattraper le sommeil qu’il avait en retard depuis une certaine personne était entré dans sa vie.

-   Reviens vers nous. Ça commence.

-   Hein ?

-   Regarde.

Il fixa la scène et en resta bouche bée. Est-ce que c'était légal leur danse ? Il secoua la tête et regarda ses frères. Ils souriaient comme des bêtas et sa sœur n'était pas mieux.

-   C'est la scène qu'il faut regarder.

-   Comment pouvez-vous regarder ça ?

-   C'est génial.

Il secoua la tête car il ne comprenait rien. Sa sœur était une femme pourtant mais cela ne l'empêchait pas d'y regarder attentivement. Elle devait surement mémoriser les mouvements pour après les reproduire dans l’intimité.

Quant à ses frères, ils étaient complètement méconnaissables. Des verres apparurent devant eux avec le bol et il paya aussitôt avec un pourboire. La serveuse le remercia puis s'éclipsa. Il reporta son attention sur Justin qui bavait presque devant ces obscénités. Julien était moins expansif mais il n'en demeurait pas moins subjugué.

-   Vous allez bien ?

-   Elle est tellement merveilleuse.

-   Qui ?

Il montra une femme qui s'approcha puis se dandina avec l'aide d'un poteau argenté. Tout son corps réagit aussitôt et il se sermonna. Il avait passé l'âge de se comporter comme un ado en rut.

-   Vous venez souvent ici ?

-   Dès qu'on peut !

-   C'est notre préférée. Elle danse super bien.

-   Vous devriez penser plus à vos études.

-   Elles n'en pâtissent pas.

-   Vous savez que vous êtes en train de fantasmer sur une femme que vous ne connaissez pas.

Ses frères ne lui répondirent pas et quant à lui, il se sermonna aussitôt car il était mal placé pour leur faire la morale là-dessus. Il revint à la réalité quand il comprit que Justin lui parlait.

-   Tu disais ?

-   Myosotis est magnifique et personne n'a le droit de la critiquer.

Myosotis. Non, ce n’était pas possible. La déesse qu'il avait sauvée était une de ces femmes qui excitait la libido des hommes. Il regarda la scène mais toutes les danseuses étaient rousses. Comment faire pour la reconnaitre ? Il devait en avoir le cœur net et tout de suite.

-   Je reviens.

Il ne prit même le temps de voir si ses frères et sœur l’avait entendu. Il se dirigea vers le côté de la scène afin d’accéder aux coulisses mais une voix retentit et cela le fit stopper net.

-   Que faites-vous là ?

Il tomba nez à nez avec l'homme de l'entrée.

-   Je veux voir Myosotis.

-   Tout le monde veut la voir. Retournez en salle.

Dylan soupira, se mit à réfléchir car il voulait voir si c'était la même femme.

-   C'est important. Je dois la voir tout de suite.

Gérard soupira mais ne craqua pas. Des hommes qui voulaient voir Stella étaient nombreux mais il ne cédait jamais. Toute personne inconnue à l’établissement était interdite dans les coulisses. Sans exception.

-   Pouvez-vous lui donner un mot de ma part ?

Gérard tendit sa main et attendit que cet homme lui donne son message.

-   Maintenant à votre place et tout de suite.

Dylan préféra écouter et retourna vers sa table.

-   Ou étais-tu ?

-   Au toilette.

Justin lui sourit et Dylan soupira. Son frère devait sûrement s'imaginer qu'il était allé soulager sa libido. Pourquoi les jeunes ne pensaient qu'à ça ? Il se concentra sur la scène mais toutes les filles se ressemblaient.

-   Myosotis est toujours sur scène ?

-   Non.

Comment faisait-il pour la reconnaître ? Elles étaient toutes habiller de la même façon. De vraies copies.

-   Tu loupes tout.

-   C'est pour vous que je suis ici.

-   Ça se voit. Tu tires une tête.

Il ne répondit pas car son regard était de nouveau braqué vers les toilettes car les coulisses étaient juste à côté. Quand allait-elle apparaître pour qu’il ait sa réponse ?

Stella enleva son masque, s'épongea le cou et le visage sans faire bouger sa perruque puis but de l'eau. Un coup à la porte retentit puis Gérard entra sans attendre de réponse.

-   Tiens.

-   C'est quoi ?

-   Un de tes fans.

-   Merci.

Elle prit le morceau de papier, lut le message puis ses yeux s'arrondirent et elle bondit sur ses pieds.

-   Dylan.

-   Quoi ?

-   Mon sauveur. Il est ici. C'est lui qui t'a donné ça ?

-   Donne-moi son nom complet et je vais vérifier.

-   Dylan Darmon.

Gérard quitta la pièce mais Stella ne le vit même pas. Nom de Dieu ! Il l'avait retrouvé mais que devait-elle faire ? Elle n'en savait rien. Elle déambula comme un lion en cage en se tordant les mains et sursauta quand la porte se rouvrit. C'était Marcy.

-   Qu'est ce que tu fais ?

-   J'attends Gérard.

-   Pourquoi ? Il y a un problème ?

-   Il est là et je ne sais pas quoi faire.

-   Qui est là ? De quoi parles-tu ?

Elle reprit son va-et-vient et sursauta une nouvelle fois quand la porte se rouvrit.

-   C'est bien lui.

-   Oh mon Dieu !

Stella se laissa tomber sur la chaise et se prit la tête entre les mains. Il était vraiment là et voulait la voir puisqu’elle avait eu ce message. Est-ce que cela voulait dire qu’il était célibataire ? Que c’était compliquer comme situation !

Marcy s'accroupit à ses pieds et lui releva la tête.

-   Tu veux que je t'aide ?

-   Je vais le voir ou pas ?

Marcy se mit à rire puis reprit.

-   Maintenant c'est impossible puisque tu dois monter sur scène. 

-   Je ne peux pas. Je suis stressée, trop même.

Diego entra à son tour et demanda pourquoi le show avait stoppé. Marcy lui expliqua et il soupira.

-   Ce n'est pas le moment d'avoir le trac.

-   Marcy ne peut pas me remplacer le temps que je lui parle et je passe après.

Il regarda son autre danseuse qui acquiesça.

-   Merci. Tu es super.

-   Entre fille, il faut bien s'aider.

-   L'amour fait faire n'importe quoi. Aller vous mettre dans mon bureau.

-   Merci.

-   Je vais le chercher.

Gérard repartit vers la salle pendant que Stella alla prendre place dans l'antre du patron. Elle respira à fond pour se calmer et fit le vide dans sa tête. Elle devait rester calme sinon il allait la prendre pour une folle et elle ne le voulait pas.

Dylan vit à nouveau l'homme revenir mais seul. Que se passait-il ? Etait-ce vraiment elle ou non ? Pourquoi aussi lui avait-il demandé son nom complet ? Quand il fut devant lui, il lui demanda de le suivre.

Dylan vit très bien le visage de ses frères et de sa sœur mais il ne voulait rien leur dire. Enfin pas pour le moment. Il devait déjà avoir la confirmation avant de parler de cette déesse à sa famille.

-   Dylan. Qu'est ce qui se passe ?

-   Je reviens le plus vite possible. Amusez-vous bien.

Il déposa plusieurs billets sur la table puis suivit son messager. Ou l'emmenait-il ? Il le sut quand il vit l'homme s'arrêter devant un bureau, surement celui du patron. Pourquoi voulait-il le voir ? Il n’aimait peut-être pas les hommes trop entreprenant avec ses danseuses.

L'homme ouvrit la porte et s'effaça pour que Dylan puisse passer.

-   Merci Gérard.

-   Je reste derrière au cas où.

-   Ce n'est pas la peine.

-   Comme tu veux !

La porte se referma et Dylan sentit son cœur faire un saut périlleux quand il la vit. C'était bien elle et elle était encore plus belle qu'auparavant même dans cette tenue.

-   Bonsoir.

-   Bonsoir. Je peux t'appeler par ton prénom ?

Elle le tutoya d'emblée mais cela ne le dérangea pas du tout.

-   Bien sur. Et toi c'est quoi ?

-   Stella. Stella Guyot. Désolée de ne pas te l'avoir dit l'autre jour.

-   Ce n'est pas grave.

Dylan n'en revenait toujours pas. Il l’avait retrouvé et était heureux de connaître enfin son identité car cela allait peut-être l'aider à remettre sa vie sur le bon chemin. Et à l'oublier ? Non aucune chance car elle avait un je-ne-sais-quoi qui la rendait différente des autres femmes.

-   Tu veux t'asseoir ?

-   Non-merci. Je dois retourner vers mes frères et ma sœur.

-   D'accord.

-   Tu veux passer chez moi demain pour qu'on puisse mieux parler ?

Elle le regarda bouche bée puis rougit et acquiesça alors il lui donna son adresse.

-   Merci et à demain.

-   A demain et bonne fin de soirée.

-   Toi aussi.

Dylan quitta la pièce en souriant et vit qu'il n'y avait personne qui l'attendait. Il rejoignit donc les jumeaux et Dorothée et à peine assis, sa sœur attaqua.

-   Qu'est ce que le vigile te voulait ?

-   Rien de spécial.

Elle voulut lui poser d’autre question, cela se voyait mais elle n’insista pas et tourna la tête vers la scène. L'avait-elle cru ? Il s'en moquait. Il se demanda pourquoi il avait Stella invité chez lui puis l'image de sa mère apparut et il se souvint de la raison enfin en partie.

Elle lui avait dit qu'elle pourrait lui rendre service alors il allait la prendre au mot en espérant qu’elle ne lui dise pas non. Lui qui voulait la chasser de sa vie pour de bon allait la revoir et son corps réagit aussitôt à cette nouvelle.

Quand les jumeaux soupirèrent et sourirent bêtement, il sut tout de suite qui était sur scène sans même regarder. Ses frères fantasmaient sur la femme qui occupait ses pensées nuit et jour depuis une semaine.

C'était vraiment bizarre comme situation. Il se pencha vers son frère.

-   Tu as déjà vu son visage ?

-   Hein ?

-   Myosotis. Si tu la vois dans la rue, tu le reconnaîtrais ?

-   Non. Il faudrait qu'elle me le dise. 

C’était une bonne chose et ce n'était pas lui qui allait leur avouer qui elle était et avec de la chance, personne ne saurait jamais que Myosotis et Stella était la même personne.

Il la regarda et vit qu'elle bougeait très bien. Il s'imagina être à la place de ce poteau et sa libido se réveilla aussitôt. Il allait falloir qu'il arrive à se maîtriser devant elle sinon elle partirait et il ne la reverrait plus.

Cela le contraria mais il chassa vite ses pensées négatives pour regarder à nouveau la scène. 

&

Stella se réveilla sans avoir eu l'impression d'avoir dormi. Elle soupira puis jeta un œil sur son réveil et vit qu'il était déjà midi. Son regard se posa ensuite sur le papier ou était notée son adresse et se demanda si elle devait aller le voir.

Elle se mit sur le dos et fixa le plafond en soupirant. Elle était quasiment sure qu’il était célibataire puisqu’elle elle devait aller chez lui et que sa main gauche n’avait pas d’alliance mais il y avait quand même un risque.

Beaucoup d'homme ne portait pas la preuve de leur mariage et cela, elle l'avait expérimenté personnellement. Heureusement qu'elle n'avait pas approfondi dans leur relation sinon elle aurait culpabilisé pendant longtemps. Elle avait voulu lui faire une surprise et c'était elle qui l'avait eu. Cela appartenait au passé et jamais plus, elle ne ferait la même erreur.

Elle secoua la tête pour chasser cette période morose de sa vie. Elle voulait revoir Dylan encore une fois et tant pis si elle souffrait. Elle l'avait dans la peau alors qu'elle ne savait rien de lui.

Elle se leva en secouant la tête et fila sous la douche. Quand elle fut enfin détendue, elle sortit puis partit s'habiller. Elle enfila sous-vêtements, un tee-shirt, un jean et un pull. Elle mit ses bottes puis mangea un bout et quitta son studio en prenant sa veste au passage.

Il faisait frais mais aucune pluie n'était signalée pour aujourd'hui. Elle prit le bus et se posa sur un siège en soupirant. Allait-il être chez lui car elle ne lui avait pas demandé l'heure exacte ?

Savoir que dans très peu de temps, elle le reverrait, son cœur s'emballa et elle rougit comme une collégienne mais elle ne pouvait rien y faire. Cet homme était tellement beau.

Dylan regarda à nouveau sa pendule puis dehors. Allait-elle venir ? Il en doutait de plus en plus. Il aurait du lui demander son adresse comme ça, il serait passé la prendre et seraient déjà en train de discuter du service qu'il voulait lui demander.

Il ne pouvait pas la forcer mais il espérait qu’elle accepterait car il n’avait personne d’autre en vue pour ce rôle. Un coup à la porte retentit et il sursauta. Il était nerveux comme un ado à son premier rendez-vous.

Il était complètement stupide. Il respira à fond puis regarda la pendule qui affichait quatorze heures et se dirigea vers la porte. Son cœur s’emballa et ses mains devinrent moites. Il les essuya sur son pantalon puis ouvrit.

-   Bonjour.

-   Bonjour.

Il la laissa passer puis referma derrière elle et vit qu’elle regardait autour d’elle.

-   Elle est chouette ta maison.

-   Merci.

Elle avait décidé le tutoiement comme la veille alors il se rangea à son côté. Elle s’avança vers le salon mais il la retint et elle lui lança un regard interrogateur. 

-   Ta veste.

-   Oh ! Tiens.

-   Tu veux boire quelque chose ?

-   Ce que tu veux sauf de l’alcool.

-   Donc pas de verre de vin ?

-   Non.

Il lui signe d’aller s’asseoir pendant que lui se dirigeait vers la cuisine. Il sortit deux canettes de soda du frigo, prit des petits gâteaux et retourna vers elle. Il était heureux de la revoir et espérait que personne de sa famille ne vienne le voir à l’improviste.

Ce serait catastrophique car il ne pouvait pas encore parler d’elle, ni même la leur présenter car il ne savait pas si elle allait accepter son offre.

-   Tiens.

-   Merci.

Il se posa dans un fauteuil et but en silence. Il ne savait pas quoi faire pour détendre son invitée mais surtout lui. Elle était très belle dans cette tenue et son corps avait vite réagit aussi.

-   Tu fais quoi dans la vie ?

-   Darmon&Cie, tu connais ?

-   Non. C’est quoi ?

Elle se tapa la tête en riant puis reprit.

-   C’est ton nom de famille donc c’est ta société.

-   Exact.

-   Il faut que tu m’expliques ce que tu fais ?

-   Je suis dans la restauration de maison.

Elle prit un gâteau, mordit dedans et se lécha les lèvres car quelques miettes s’y trouvaient. Dylan sentit son désir s’amplifier. Cette femme allait vraiment le rendre fou et il était sur qu’elle ne le faisait pas pour le provoquer.

-   Et plus précisément.

-   Je recherche des biens puis les restaures et je les revends. Et toi ?

-   Comme tu as pu le voir, je suis danseuse.

Elle se mit à sourire puis se releva.

-   Tu me fais visiter ?

-   Je voudrais te parler de quelque chose et savoir si tu es d’accord.

-   Je t’écoute alors.

Elle se rassit puis le regarda attentivement. Dylan respira silencieusement puis la regarda et se lança. Il lui expliqua qu’il avait annoncé à sa mère qu’il avait quelqu’un dans sa vie et qu’il allait lui présenter.

-   Elle doit être folle de joie.

-   Oui. Elle doit déjà s’imaginer aller dans les boutiques avec sa future belle-fille.

-   Lesquelles ?

-   Celles qui riment avec le mot mariage.

-   Oh !

Stella descendit de son nuage aussi vite qu’elle était montée et s’effondra dans le canapé. Il allait se marier et elle allait donc devoir l’oublier pour toujours. C’était trop injuste ! Elle réussit quand même à le féliciter mais son cœur s’était serré à cette nouvelle.

-   Quoi ?

Dylan fronça les sourcils en se demandant de quoi elle parlait puis comprit et secoua la tête.

-   Je ne me marie pas. Tout ceci est bidon car je n’ai personne en ce moment.

-   Alors là, je ne comprends pas.

Soit elle était bête, soit il s’exprimait mal.

-   Je lui ai fais croire qu’il y avait une femme importante dans ma vie mais je pense qu’elle doute encore donc elle doit la rencontrer.

-   D’accord mais pourquoi me dis-tu ça ?

Dylan soupira car il s’y prenait très mal pour lui expliquer le but de cette conversation. Bien, il allait lui dire sans détour.

-   Pour faire simple, tu vas la rencontrer.

Stella s’étrangla avec son soda et se mit à tousser. Elle posa la canette sur la table basse puis le regarda mais son expression était la même. Etait-il sérieux ?

-   Moi ?

-   Oui.

-   Mais pourquoi ?

S’il lui répondait qu’il la désirait et la voulait près de lui, dans son lit, elle allait se sauver. Il éluda cette question et lui expliqua la suite.

-   Je veux que tu te fasses passer pour ma compagne auprès de ma famille.

-   Tu n’as personne d’autre en vue ?

-   Non.

Stella était plus qu’heureuse de cette nouvelle et cette proposition était très tentante mais pourquoi elle alors qu’ils ne connaissaient pas enfin, très peu. Une semaine pour être exacte et ils ne s’étaient vu que trois fois en comptant le soir de l’agression et aujourd’hui.

Elle sentit son cœur s’accélérer et ses mains redevenir moites. Elle baissa les yeux mais sentit le regard de Dylan sur elle. Attendit-il une réponse tout de suite ?

-   Tu ne veux pas ?

Oh si elle voulait et même de tout son cœur mais préféra avoir plus de détail avant de lui donner sa réponse. Elle releva la tête puis reprit.

-   Pour résumer, je dois faire croire à ta famille que nous sommes ensemble et que c’est sérieux.

-   C’est ca.

-   Depuis combien de temps ?

-   Assez pour que j’envisage enfin le mariage.

-   Ou sommes-nous rencontré ?

-   Je ne sais pas du tout.

-   Ok ! Tu me fais visiter ?

Voyant qu’il n’allait pas avoir de réponse tout de suite, il accepta. Il se releva, lui tendit la main et elle l’accepta sans hésiter. Elle adorait qu’il la touche même si ce geste n’était que de la courtoisie.

Il lui montra le chemin et ils commencèrent par l’étage. Un long couloir avec chaque côté des portes. Quatre portes à droite et trois portes à gauche. Il y avait de la place. Il devait avoir une grande famille.

-   Pour commencer, le côté droit. Une chambre, une salle de bain avec toilette puis deux chambres et le côté gauche, mon bureau, ma chambre avec salle de bain attenante et une autre chambre.

-   Tu reçois beaucoup ?

-   Ma famille principalement. Mes parents, Charlotte ma sœur et les jumeaux, Justin et Julien. J’ai une chambre d’ami qui sera la tienne si tu acceptes bien sur.

Elle ne répondit rien mais lui sourit.

-   Je te montre la suite ?

-   Je te suis.

Le bas était constitué à droite de l’escalier de la salle à manger, la cuisine et la terrasse puis à gauche, les toilettes, une autre salle de bain, le salon et la véranda.

-   C’est très joli.

-   Mais ?

Elle éclata de rire car il avait deviné juste.

-   Il manque de la chaleur dans tes pièces.

-   De la chaleur ?

-   Oui, je trouve triste toutes ces pièces sans couleur. Tes rideaux sont trop sombres donc la lumière ne passe pas.

Ce fut à son tour de rire car sa famille lui avait déjà fait cette réflexion.

-   J’ai compris mais je suis très rarement ici. Le café le matin et le soir pour dîner puis je me couche et une autre journée commence.

-   Très ennuyeux comme programme.

Oui, il le savait bien mais cela lui convenait et même si sa famille avait fait les mêmes commentaires mais il ne pouvait pas laisser son entreprise. Il avait passé beaucoup de temps pour qu’elle soit dans les meilleures et il ne voulait pas que tout s’écroule s’il prenait trop de temps libre.

-   Ca ne te plait pas ce que je viens de dire ?

-   Ma famille me dit toujours la même chose quand elle vient passer quelques jours ici alors une fois de plus. Ce n’est pas grave.

-   Je veux bien te croire.

-   Cela fait longtemps que tu fais ce métier ?

-   Cinq ans.

-   Tu as du commencer tôt.

-   Vingt ans. Et toi ?

-   J’ai trente-deux ans et je travaille depuis mes vingt ans.

Ils retournèrent dans le salon, se reposèrent à la même place que précédemment. Le canapé pour Stella et le fauteuil pour Dylan.

-   Tu veux une réponse tout de suite ?

-   J’aimerais bien.

Elle se leva, vint poser ses mains sur les accoudoirs du fauteuil pour le bloquer puis se pencha pour être très près de Dylan.

-   Je veux savoir pourquoi moi au lieu d’une autre ?

Il n’était pas envisageable de lui dire qu’il ne pensait qu’à elle depuis qu’il l’avait secouru sinon, elle pourrait s’imaginer des choses ou se sauver et il ne la reverrait plus.

-   Alors ?

Ses pensées se brouillaient car elle était trop près de lui. Il pouvait sentir son parfum qui l’excitait mais ce fut sa position qui fit dévier ses pensées. Il pouvait l’attraper et l’asseoir sur ses genoux et assouvir ce désir qu’il réprimait depuis trop longtemps.

Il respira à fond pour revenir au présent puis lui répondit.

-   Je n’ai personne et je ne veux pas reconquérir une ex car elle s’imaginera tout de suite qu’il y aura vraiment un mariage.

-   Je vois mais je peux très bien l’envisager moi aussi.

Un point pour elle. C’est vrai mais il n’y avait pas pensé.

-   Exact mais…

-   Mais tu me choisis quand même.

-   Oui.

C’était la vérité et c’était assez effrayant comme constatation.

Elle se releva puis recula en rougissant. Elle avait été à deux doigts de l’embrasser et ses sens étaient bien réveillés. Son cœur battait plus vite et ses mains étaient plus que moites.

Que se passait-il dans sa tête pour qu’elle se comporte de cette façon ? Elle regarda autour d’elle et se dit qu’elle allait changer le décor de toutes ses pièces puisqu’elle acceptait.

C’était l’homme de sa vie même si lui, ne le savait pas encore.

-   C’est oui.

-   C’est vrai ?

Elle acquiesça en souriant. Elle voulait être auprès de lui même si ce n’était pas pour longtemps. Elle préférait peu que pas du tout même si ensuite elle en souffrirait. Elle le regarda et vit qu’il la fixait.

A quoi pensait-il ?

-   Il faut sceller ce pacte.

-   D’accord. Tu as du papier ?

-   Pas de cette façon.

-   Comment alors ?

-   Comme ça. 

Dylan sourit, se leva puis se rapprocha, prit son visage entre ses mains et l’embrassa doucement afin de ne pas l’effaroucher sauf qu’elle répondit avec toute la passion qu’elle avait en elle. Le baiser s’intensifia et il l’encercla pour la coller contre lui.

Elle gémit en sentant son désir vibrer contre elle et elle commença à se frotter contre lui car elle voulait plus. Elle le voulait en elle et tout de suite. Elle en fut choquer et recula comme s’il venait de la brûler.

-   Je suis désolée. Je me suis emballée.

Elle était rouge comme une pivoine et Dylan ne l’aidait pas car il la fixait toujours avec insistance. Etait-il choqué par son attitude ? Sûrement car il ne devait pas s’attendre à une réaction pareille.

-   Tu regrettes ?

Elle rougit encore si cela était possible puis se posa dans le canapé.

-   Non, pas du tout.

Au contraire, elle aurait bien aimé continué mais ils ne se connaissaient pas donc elle devait arrêter de se comporter comme une obsédée. C’était le mot juste.

Dylan était tout chamboulé par ce qu’il venait de vivre. Il aurait bien aimé continuer et terminer cet intermède au lit sauf que ce n’était pas possible. Ils ne se connaissaient pas suffisamment pour passer à l’acte. Elle allait prendre peur même si elle avait répondu avec ardeur à son baiser.

Il n’avait jamais ressenti cela avec les autres femmes. Pourquoi elle ? Il se passa une main sur le visage car ce qu’il venait de vivre lui coupait toute pensée cohérente. C’était le comble, il n’arrivait plus à se concentrer sur autre chose. Il voulait reprendre ce qu’elle venait de stopper.

Nom de Dieu ! Si c’était toujours comme ça entre eux, il risquait de prendre que des douches froides pendant toute la durée de cette comédie.

-   Quand dois-je venir habiter ici ?

Elle était encore sous l’emprise du désir car sa voix était rauque et son souffle était toujours court mais il était dans le même état. Et dire qu’il avait juste prévu un frôlement de lèvres. C’était réussi. Bravo Darmon.

-   Je ne sais pas. Quel est ton jour de congé ?

-   Les week-ends mais j’ai mes journées car je ne travaille que de vingt heures à quatre heures du matin.

-   D’accord mais je n’ai pas de double donc j’en ferai une et je te la donnerai le week-end prochain.

-   Ok ! Tu seras avec moi quand je déballerais mes affaires.

-   Pourquoi cette question ?

-   Nous ne nous connaissons pas.

-   Tu crois ?

Elle se mit à rougir à nouveau et soupira. Il n’avait pas le droit de la perturbé de cette façon. Elle devait trouver un sujet de conversation plus neutre.

-   Parle-moi de ta famille.

Il sourit devant cette diversion mais l’accepta volontiers. Cela allait peut-être le calmer.

-   Charlotte a vingt cinq ans et les jumeaux, Julien et Justin ont eu vingt deux ans cette semaine. Pour fêter ça, ils voulaient que je les accompagne en boite de nuit.

-   Voilà pourquoi tu étais au Caraïbe ? Il faudra que je les remercie.

-   Non.

-   Pourquoi ?

-   Parce qu’ils ne doivent pas savoir qui tu es.

-   Pourquoi ?

Il voyait bien qu’elle n’aimait pas ça mais il ne pouvait tout de même pas lui annoncer que ses frères fantasmaient sur elle. Si ?

-   Tu as honte ?

-   Non.

-   Alors pourquoi ?

Il soupira puis se passa la main sur son visage et soupira à nouveau.

-   Dès que tu es sur scène parmi les autres danseuses, mes frères savent tout de suite ou tu es.

-   Et alors ?

-   Si tu les remercies, ils vont tout de suite savoir que tu es une danseuse et ils vont vouloir connaitre ton nom de scène.

-   Oh !

C’est vrai, elle n’avait pas fait le rapprochement. Quand elle serait installée, il faudrait qu’elle fasse attention à ce qu’ils ne la voient pas danser sinon, ils comprendraient tout de suite qu’elle était Myosotis. Elle éclata de rire puis se leva et vint vers lui.

-   Merci d’avoir été franc. Je déteste les mensonges et les cachotteries.

-   Moi aussi je suis pareil.

-   Nous allons quand même enfreindre nos règles.

Elle lui sourit puis se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa. Ce fut un baiser très bref et il fut déçu, très déçu.

-   Je dois rentrer.

-   Je te raccompagne.

-   Tu ne travailles pas ?

-   Non pas les week-ends. Mes ouvriers sont de repos. Mais dès lundi matin neuf heures, ils seront avec leurs matériaux pour finaliser les maisons et je les mettrais en vente.

-   Qui les achète ?

-   Un peu tout le monde. Des gens très simples aux multimillionnaires.

-   C’est toi qui as fait celle-ci ?

-   Oui.

-   Toi aussi tu fais parti des gens multimillionnaires.

-   Je ne suis pas aussi riche qu’eux.

Elle lui caressa la joue, le sentit frémir et vit ses yeux s’assombrir. Elle était à nouveau dans le même état.

-   Ton argent ne risque rien avec moi.

Elle avait voulu être clair la-dessus car dès qu’il verrait ou elle habite, il aurait des doutes. Son immeuble était un endroit sans histoire mais aux alentours, ce n’était pas tout le temps pareil.

Elle ne lui en voudrait pas car si n’était ni le premier et ni le dernier homme à réagir de cette façon en général car aucune de ses anciennes conquêtes n’étaient venus chez elle.

-   Je n’en doute pas. Nous sommes partis ?

Elle acquiesça puis ils quittèrent le salon, prirent leurs vestes et quittèrent la maison. Il ouvrit la portière passagère pour qu’elle puisse monter puis il fit le tour et mit en route la voiture.

-   C’est où ?

Elle lui donna l’adresse et le vit froncer les sourcils.

-   Tu n’es pas obliger de t’attarder.

-   Comment ça ?

Il se tourna vers elle avec un regard interrogateur.

-   Ta voiture va être une proie facile dans ce quartier.

Dylan soupira car elle avait vu juste enfin pour une partie. Ce n’était pas pour sa voiture qu’il s’inquiétait le plus mais pour elle sauf qu’il ne lui dirait pas. Elle pourrait s’imaginer des choses. Cela le perturbait assez comme ça d’avoir une attitude protectrice envers elle alors qu’une semaine auparavant, ils étaient de parfaits inconnus l’un pour l’autre.

-   Ma voiture est assurée et tu dois me faire visiter ton appart.

-   C’est un studio.

-   Bien alors ton studio.

Il se mit en route et Stella posa son regard sur ses mains et se les imagina partout sur son corps. L’image était tellement nette qu’elle en rougit et regarda dehors car il ne devait pas savoir qu’elle fantasmait sur lui mais aussi, c’était de sa faute car c’est lui qui l’avait embrassé en premier.

Un baiser qui n’allait pas s’évaporer de sitôt. Elle avait adoré ça et aurait bien continué mais il fallait qu’ils se connaissaient un peu mieux avant. Dans l’intimité, cela  devait être paradisiaque mais elle ne voulait pas passer pour une fille facile.

-   Tu es bien silencieuse.

-   Je ne sais pas quoi dire.

Elle préférait penser à lui, nu et avec elle dans un lit. Elle sentait bien qu’elle avait encore rougi et elle devait arrêter sinon il allait s’en apercevoir. Elle sursauta quand elle sentit sa main sur la sienne.

-   Excuse-moi.

-   Ce n’est rien. J’étais perdue dans mes pensées.

-   J’ai vu ça. Tu as chaud ?

Oui. Elle bouillonnait littéralement et aimerait bien qu’il éteigne ce feu.

-   Nous voici arriver.

-   Je n’avais pas remarqué.

Ils quittèrent la voiture et Dylan la verrouilla puis il la suivit vers une tour.

-   C’est donc ici que tu vis.

C’était plus une affirmation qu’une question donc elle acquiesça. Elle ouvrit la porte du hall puis monta un étage et se dirigea vers la porte ou un titi était accroché.

-   Très joli.

-   Merci.

Elle ouvrit sa porte, le laissa passer puis referma derrière lui.

-   Tu veux boire quelque chose ?

-   Pas d’alcool puisque je conduis.

-   Ok ! Tu veux dîner ici ?

-   Pourquoi pas mais j’attends toujours ma visite.

-   Nous sommes dans la salle à manger-salon. En face, c’est la salle de bain avec les toilettes puis à côté ma chambre et à ma gauche, la cuisine.

-   C’est toi qui a fais la déco ?

-   Oui. Ca te plaît ?

-   C’est simple mais très joli.

-   Merci. Assis-toi, je vais voir ce qu’il y a dans mes placards.

Elle entra dans sa cuisine, commença à fouiller un peu partout puis stoppa et soupira. Quel menu lui plairait ?

-   Je peux t’aider ?

Elle sursauta et se cogna la tête contre la porte du placard.

-   Aïe.

-   Ca va ?

-   Mmm.

-   Fais voir.

-   Ca va.

Il ne tint pas compte de sa remarque. Il la soutint jusqu’au canapé puis regarda ou elle s’était cogne mais il n’y avait rien.

-   Il faut quand même mettre de l’eau.

-   Je vais le faire.

Il la regarda puis sourit et elle oublia tout pour se concentrer uniquement sur le baiser qu’elle lui donna. Tant pis si elle passait pour une fille facile mais il était trop sexy et elle mourait d’envie de continuer ce qu’ils avaient commencé chez lui.

Dylan était au paradis et ne voulait pas en partir. Cette femme était une sorcière car elle l’avait bien ensorcelé. Il n’était pas contre de finir leur intermède mais elle venait de se blesser par sa faute donc il devait la repousser et la soigner.

C’est ce qu’il fit difficilement.

-   Stella.

-   Chut.

-   Ta blessure, il faut…

-   Chut.

Elle ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase car elle reprenait sa bouche. Il était à la torture. Leurs vêtements étaient de trop et il voulait la toucher, partout donc il mit une main sous son pull et remonta vers sa poitrine mais il stoppa net.

Que faisait-il à moitié coucher sur ce canapé avec elle ? Un dernier reste de raison le ramena à la réalité et il enleva sa main puis se releva et respira avec difficulté. Elle le regardait bizarrement mais il n’allait pas flancher.

Ils ne pouvaient pas aller plus loin aujourd’hui car ils ne se connaissaient pas et elle venait d’être blessée par sa faute. Il ne devait pas l’oublier.

-   Il faut te soigner.

-   Laisse-ça tranquille car ce n’est pas la première fois que je me cogne.

Ne comprenait-elle pas qu’il était aussi à la torture d’avoir arrêté ce baiser mais elle lui faisait éprouvé des sensations encore inconnues et cela le terrifiait.

-   Je sais mais il vaut mieux arrêter car nous sommes encore des étrangers l’un pour l’autre et je ne veux pas profiter de la situation.

Voilà, il l’avait dit même si ce n’était pas toute la vérité. Stella comprit qu’il était un gentleman et se rangea à ses côtés.

-   Tu as raison. Il vaut mieux attendre.

Ils avaient beaucoup de mal à parler tant que leurs voix étaient rauques. La passion les avait rattrapé tel un feu de broussailles et avait presque réussi à les enflammer totalement.

-   Je suis toujours invité ?

-   Bien sur et j’accepte ton aide.

Ils se mirent donc à la tache en rigolant car la cuisine était minuscule mais le dîner fut vite préparer. Il n’en revenait pas. Elle cuisinait bien et cela sentait drôlement bon.

Ils se mirent à table puis Dylan déposa les petits pains chauds et demanda ce qu’il y avait dedans le plat.

-   Tu as bien vu puisque tu étais là.

-   Je ne connais pas les légumes.

-   C’est de l’aubergine avec des tomates, de l’origan et des oignons.

-   Tu vas rire mais je n’aime pas les aubergines.

-   Goûte avant de dire je n’aime pas.

Il n’en revenait pas, elle se comportait comme sa mère lorsqu’il était enfant. Il s’exécuta en soupirant mais du rectifier aussitôt son jugement car c’était délicieux.

-   Alors ?

-   Mmm. Trop bon.

-   Tu vois. J’avais raison.

Ils dégustèrent leur plat en discutant. Dylan apprit que Stella aimait depuis toujours faire la cuisine et même si elle devait rester des heures devant les fourneaux, cela ne la dérangeait pas.

Elle adorait la musique et à peu près tous les styles. La mer et son sable mais cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vu.

-   Et toi ? Qu’est-ce que tu adores ?

S’il lui répondait l’embrasser, elle allait se mettre à rougir. Il était tenté car il aimait bien la voir dans cet état. Un fait tout nouveau pour lui.

-   Je ne sais pas.

-   Comment ça ?

-   Cela fait longtemps que je n’ai pas pris de vacances ou juste me reposer cinq minutes.

-   Et tes week-ends ?

-   Je travaille.

-   Mais pas tout le temps. Tu m’as dis toi-même que tes hommes étaient de repos.

-   Je finalise mes dossiers, je note les matériaux nécessaires pour que ma secrétaire passe commande dès le lundi matin. Ce genre de chose.

-   Tu ne portes jamais de jean.

-   Non.

Stella allait tout faire pour qu’il se détende, qu’il est d’autres habits car le costume était interdit le week-end. Elle allait le bichonner.

-   Pourquoi ?

Il éclata de rire et elle le suivit puis quand il se calma, il reprit. 

-   Tu poses trop de questions.

-   Que veux-tu, je suis une femme. Nous passons au dessert ?

-   Volontiers.

Stella débarrassa puis emmena les assiettes avec les couverts dans l’évier et sortit du congélateur les deux bacs de glace. Vanille et chocolat. Elle prit deux coupelles avec les petites cuillères et retourna vers Dylan.

-   Voilà. J’espère que tu aimes ça.

Elle posa le tout sur la table et attendit qu’il se serve pour en prendre.

-   Donne-moi ton ramequin.

Il la servit puis ce fut son tour et ils dégustèrent cela comme des gamins. Ils se servirent deux fois puis Dylan fit la vaisselle pendant qu’elle l’essuyait et la rangeait. L’heure passa très vite et quand Dylan regarda la pendule, il n’en revint pas.

Il était pratiquement minuit.

-   Je crois que je vais rentrer.

-   D’accord. J’ai passé une merveilleuse journée et soirée.

-   Moi aussi.

Il prit sa veste puis ouvrit la porte mais la referma aussitôt.

-   Qu’est-ce qu’il y a ?

-   Je ne t’ai pas dis au revoir.

-   Oh !

Il se retourna et elle comprit tout de suite comment il allait lui dire bonsoir alors elle se rapprocha, mit ses bras autour de son cou et lui tendit ses lèvres. Il l’embrassa tendrement et Stella sentit son cœur se serrer.

Elle l’aimait déjà énormément même si elle ne le connaissait pratiquement pas. C’était un véritable coup de foudre mais elle garderait cela secret car il ne devait pas croire ces choses là.

Il s’écarta puis l’embrassa une nouvelle fois très brièvement et ouvrit la porte d’entrée.

-   Bonne nuit.

-   A toi aussi. Rentre bien.

Elle le regarda partir et son cœur se serra. Il lui manquait déjà et elle avait hâte de le revoir. Elle referma la porte, la verrouilla puis partit se préparer pour la nuit.

&

Il se retourna dans son lit en baillant et regarda son réveil. Dix heures. Déjà. Cela faisait des années qu’il n’avait pas dormi aussi longtemps. En fait, depuis qu’il avait commencé à travailler pour être exact. Il soupira puis se leva et partit prendre une douche.

Il dirigea son visage vers le jet d’eau et ferma les yeux mais sa soirée de la veille lui revint en force et il secoua la tête. Il n’avait déjà pas arrêté de rêver d’elle toute la nuit et ce n’est qu’au petit matin qu’il avait enfin réussi à s’endormir. Il revécut leurs baisers et son désir réapparut.

Oh non ! Il ne devait pas penser à Stella dès le matin et de ne surtout pas l’imaginer dans le plus simple appareil sinon il allait être obligé de mettre le jet de la douche sur la position froide.

Il secoua à nouveau la tête puis arrêta la douche, quitta la cabine et enfila son peignoir puis retourna dans sa chambre. Il entendit du bruit dans le couloir et soupira. Lequel de sa famille allait entrer dans un instant dans sa chambre ?

-   Dylan ? T’es là ?

Sa sœur. Il ne pouvait pas être tranquille une journée. Pourquoi avait-il donné une clé de chez lui à sa famille ? Il se le demandait encore. Il allait ouvrir sa porte de chambre quand Charlotte le fit en poussant un cri.

-   Ça va pas, tu m’as fais peur. Tu ne peux pas répondre quand je t’appelle.

Et elle, elle ne pouvait pas frapper avant d’entrer. C’était son endroit privé ou elle était tout de même. Elle le regarda de la tête au pied puis fronça les sourcils.

-   Pourquoi t’es en peignoir ?

-   Bonjour à toi aussi et je viens de sortir de la douche.

-   A cette heure ?

-   Oui pourquoi ? Cela te pose un problème ?

-   T’es malade ?

-   Non.

Pourquoi était-elle aussi curieuse ? Parce que c’était une femme comme lui avait dit Stella la veille ? Non, sa sœur l’était parce qu’elle se prenait pour sa mère beaucoup trop souvent et cela l’énervait au plus haut point.

Et puis, qu’est-ce cela pouvait bien lui faire qu’il sorte tout juste de la douche ? Il avait quand même le droit de se lever à l’heure qu’il voulait. Apparemment non vu son regard. C’était comme s’il avait un troisième œil et il soupira. Un de plus.

-   Va m’attendre en bas. J’arrive.

Il n’attendit pas de réponse et lui referma la porte au nez puis s’habilla et se donna un coup de peigne avant de quitter sa chambre. Quand il arriva dans la cuisine, il vit aussi ses frères.

-   Qu’est-ce qui se passe ?

-   T’étais ou hier soir ?

Non. Ils n’allaient pas s’y mettre aussi. Une seule personne suffisait amplement.

-   Pourquoi ?

Sa sœur tapa sur la table et il sursauta. Qu’est ce qui lui prenait à la fin ? Il était majeur depuis longtemps et il était le plus vieux alors pourquoi avait-il l’impression d’être un petit garçon devant ses parents sur le point de se faire gronder ?

-   Alors ?

Ce qu’elle pouvait être exaspérante par moment. Il se frotta l’arrête du nez puis se passa une main sur son visage.

-   Dorothée arrête.

Il se retourna et vit ses parents.

-   Salut. Qu’est-ce que vous faites là ?

-   Nous sommes dimanche.

-   Et alors ?

-   Nous devions déjeuner ensemble mais je vois que tu l’avais oublié.

Exact. En fait, depuis que Stella avait fait irruption dans sa vie, ses pensées étaient toutes dirigées vers elle et cela posait quelques problèmes. Son cerveau marchait comme au ralenti.

-   Dylan ?

-   Pardon.

-   Ca ne va pas ?

-   Si très bien.

Il fit un effort afin de rester concentrer sur les personnes présentes.

-   Ça na pas l’air.

-   Il nous cache quelque chose.

Encore exact mais il ne pouvait pas encore leur parler de Stella. Comment sa famille réagirait face à une telle femme ? Comment faire face si ses frères la reconnaissaient en fin de compte ?

Dylan se posa sur une chaise et soupira. La journée venait de commencer mais il voulait déjà qu’elle soit finie afin d’être tranquille. Toutes les questions de Dorothée le fatiguait et ce n’était pas fini vu son attitude car elle regardait tout le monde.

-   C’est vrai, regardez-le. Il n’est pas en costume et il vient de se lever.

Et alors ? Il n’avait pas envie de mettre sa veste et sa cravate. Il avait le droit tout de même.

-   Ton frère profite de son dimanche pour une fois.

-   Mais maman. Il est bizarre. Cela ne lui ressemble pas du tout.

La coupe était pleine. Il en avait assez d’être la cible. Cela lui faisait penser à un condamné qui passe sur la chaise électrique. Il quitta la pièce et se réfugia dans son bureau, ferma la porte puis composa le numéro qu’il avait très facilement retenu puis attendit avec un sourire aux lèvres.

Elle entendit un bruit et se demanda ce que c’était. Elle se releva un peu, tendit l’oreille et comprit que c’était son téléphone. Qui pouvait l’appeler un dimanche ? Elle regarda son réveil et vit qu’il était un peu plus de dix heures.

Elle se leva et partit répondre.

-   Allô !

-   Salut à toi.

-   Dylan ?

-   Oui c’est moi. Je t’ai réveillée ?

-   Oui.

-   Désolé.

-   Ce n’est rien.

Elle se posa dans son canapé et sourit. Elle était heureuse d’entendre sa voix dès son réveil. Elle se redressa et regarda son combiné.

-   Comment as-tu mon numéro ?

-   Simplement en regardant ton poste hier soir.

-   Ok. Que me vaut cet appel ?

-   J’aimerais bien que l’on dîne ensemble.

Son cœur s’emballa en entendant cette proposition et elle était d’accord à cent pour cent.

-   Je suis d’accord. Chez toi ou chez moi ?

-   Je pensais plutôt au restaurant.

-   D’accord.

-   Je viendrais te chercher à 20 heures.

-   Ok. A ce soir.

Il raccrocha et elle en fit autant. Elle reposa sa nuque contre le canapé et se mit à sourire. Elle allait le revoir plus tôt que prévu et elle en était heureuse. Elle bondit hors du canapé et partit sous la douche pour atténuer sa brusque chaleur.

Un autre problème se posa, elle ne lui avait pas demandé dans quel établissement il voulait l’emmener. Elle pouvait le rappeler puisque son téléphone affichait les numéros mais elle préféra avoir la surprise pour une fois. Elle lui faisait confiance.

Dylan regarda son téléphone et se demanda ce qu’il lui avait prit. Peut-être était-il devenu fou après tout. Pourquoi l’avait-il invité ? Il voulait la revoir le plus vite possible certes mais tout de même, il devrait faire attention à l’avenir sinon cela risquait de se compliquer.

Maintenant, il devait réserver une table en espérant qu’il y en ait une de libre. Ce fut le cas et il soupira. Cette journée ne serait pas si catastrophique en fin de compte. Il quitta son bureau puis se dirigea dans la cuisine. Il allait déjeuner avec sa famille puis se préparerait et irait dîner avec Stella. Pourvu qu’elle apprécie le restaurant.

-   Que se passe-t-il ?

Il sursauta car il ne s’était pas rendu compte que toute sa famille étaient dans le couloir et le regardaient.

-   Dylan, je t’ai posé une question.

-   Il n’y a rien. Je suis prêt, on peut partir.

Sa mère se rapprocha, lui prit le menton et le regarda attentivement. Elle lui sourit puis le lâcha et recula.

-   Qu’est-ce qu’il y a ?

-   Est-elle belle ?

Comment faisait-elle pour toujours savoir ? C’était désespérant.

-   Dylan, je suis ta mère et je sens ces choses là.

Voilà que maintenant, elle répondait avant qu’il n’est posé sa question. C’était plus que désespérant.

-   Dylan ? Ca va ?

Il se passa la main sur son visage et chercha ce qu’il pouvait leur dire sans être dans l’erreur car il ne connaissait pas encore suffisamment Stella pour pouvoir parler d’elle ?

Lui qui pensait qu’il retrouverait sa vie d’avant dès qu’il serait son prénom, il s’était lourdement trompé. Cela avait même empiré. Il la voyait partout dès qu’il fermait les yeux et se l’imaginait à ses côtés comme un vrai couple.

Elle était devenue une obsession et il n’aimait pas ça. Pourquoi elle et non une autre ?

-   Elle l’est. J’ai faim alors on y va ?

Toute sa famille lui sourit puis quitta la maison en le félicitant d’avoir enfin quelqu’un dans sa vie. Pourquoi avoir cette attitude alors qu’il les avait prévenus la semaine dernière ?

Personne n’avait été convaincu, voilà pourquoi sauf que maintenant, c’était le cas. Il n’avait pourtant pas changé d’attitude et de comportement donc pourquoi ce revirement de leur part ?

Il ne savait pas et ne voulait pas chercher. Ils étaient compliqués à certain moment. Il quitta enfin sa maison, verrouilla derrière lui puis monta dans sa voiture et vit que sa sœur était déjà dedans.

Il venait de s’engager sur la route quand sa sœur reprit la parole au plus grand désespoir de Dylan.

-   J’en étais sur, t’es malade. Malade d’amour.

Il lui jeta un bref regard noir mais elle se mit à rire en retour.

-   Quand vas-tu nous la présenter ?

S’il le savait lui-même, il pourrait répondre à cette question.

-   Alors ?

-   Mêle-toi de tes affaires.

Il ne s’énervait que très rarement contre ses frères et sœur mais là, il en avait réellement marre que tout le monde se mêle de sa vie privée.

-   Comment fait-elle pour te supporter ?

Comment faisait-elle ? C’était simple, ils ne vivaient pas encore ensemble. Non, ils allaient cohabiter nuance. Il ne fallait pas qu’il confonde sinon, il ne s’en sortirait pas. Il soupira et jeta un coup d’œil à sa montre. Que faisait-elle en ce moment ?

Ce qu’il avait hâte d’être à ce soir auprès d’elle, d’entendre sa voix, voir son sourire, la serrer contre lui et l’embrasser. Le désir resurgit brutalement et il se sentit à l’étroit dans son pantalon. Il ne manquait plus que ça.

-   A quoi penses-tu ?

Il revint au présent et essaya de penser à autre chose.

-   A rien de particulier.

-   Pourquoi souris-tu alors bêtement ?

-   Pour rien.

-   Tu penses à elle ?

Oui et alors ? S’il lui répondait négativement, elle lui rirait au nez et s’il lui répondait affirmativement, elle lui poserait d’autre question alors il choisit de ne pas répondre du tout. Heureusement la maison familial n’était plus très loin. 

Stella profita de son après-midi pour se relaxer et se faire belle pour Dylan. Elle prit tout d’abord une douche puis se mit de la crème hydratante sur tout le corps. Elle aimait bien l’odeur et cela la détendit.

Elle enfila son peignoir, alluma la radio et se mit du vernis aux mains et aux pieds. Quand tout fut sec, elle enfila ses sous-vêtements, sa robe bleue avec les chaussures assorties. Ce n’était pas une robe de grand couturier mais elle s’en moquait. Avec quelques petits accessoires, cela ne fera aucune différence.

Elle voulait plaire à Dylan et qui sait, peut-être passeraient-ils la fin de soirée ensemble. Elle se mit à rougir juste en pensant à lui, nu dans un lit avec elle. Elle était sure que c’était l’homme de sa vie mais comment l’en convaincre ? Elle ne savait pas du tout.

Elle soupira en pensant à sa famille. Elle allait devoir leur mentir alors qu’elle n’aimait pas ça. Les mensonges faisaient trop de mal mais elle n’avait pas le choix sinon, il demanderait à quelqu’un d’autre et elle le perdrait pour toujours.

Ce n’était pas du tout envisageable. Elle ne supporterait pas de le voir au bras d’une autre. Mais serait-elle capable de jouer ce rôle sans que Dylan se rende compte qu’elle l’aimait ? Cela allait être dur mais elle pouvait y arriver. Il le fallait.

Elle regarda l’heure et vit qu’elle avait encore du temps avant l’arrivée de son âme-sœur. Elle se peigna, se fit un chignon assez lâche en laissant quelques mèches par-ci par-là. Elle était prête donc elle se posa dans le canapé et attendit Dylan en feuilletant un magasine.

Vivement qu’il soit là car il lui manquait terriblement.

Dylan regarda l’heure et vit qu’il allait devoir partir sinon il serait en retard. Il se leva, salua la famille puis quitta la maison et se dirigea vers sa voiture.

-   Dylan ?

Il se retourna et vit sa mère. Que lui voulait-elle ? Il attendit qu’elle se rapproche en se préparant au sermon habituel.

-   Avais-tu prévu de la voir aujourd’hui ?

-   Pourquoi cette question ?

-   Nous t’avons obligé à venir déjeuner avec nous sans te consulter alors je me suis dis que peut-être…

-   Ce déjeuner était prévu.

-   Je sais très bien mais tu l’avais oublié.

-   Je n’avais rien prévu aujourd’hui sauf revoir mes dossiers.

-   Sauf que tu vas la rejoindre maintenant.

-   Oui.

-   C’est donc à elle que tu as téléphoné ce matin ?

-   Oui.

Il l’avait fait sur un coup de tête mais ne le regrettait pas bien au contraire et cela lui faisait peur car c’était directement vers elle qu’il s’était tourné quand il en avait eu marre de sa famille.

-   Quand vais-je la rencontrer ?

-   Je ne sais pas.

En fait, il ne savait pas s’il allait pouvoir jouer ce rôle sans laisser des plumes derrière lui car il l’avait déjà dans la peau.

-   Je dois y aller. A plus.

Il l’embrassa sur la joue puis monta dans sa voiture, mit sa ceinture sécurité.

-   Tu sais qu’au début je ne t’ai pas cru quand tu m’as affirmé que tu avais quelqu’un.

-   Ah bon ? Et maintenant tu me crois ?

-   Oui.

-   Je suis pourtant pareil.

-   Tu as un truc en plus dans le regard.

Ah bon ! Elle ne savait pas ce qu’elle disait. Il était le même à part peut-être un peu plus fatigué qu’auparavant, c’est tout. Sa mère le salua puis repartit vers la maison.

Il quitta enfin la demeure familiale en souriant. Il avait hâte d’être auprès de Stella.

Quand il arriva enfin chez lui, il se rasa puis fila directement sous la douche ou il termina de se détendre puis il mit un costume bleu marine avec une chemise blanche et une cravate de soie bleu nuit.

Il se peigna puis quitta sa chambre et sa maison. Il regarda sa montre et vit qu’il était dans les temps. Quand il fut devant son immeuble, il sentit son cœur s’accélérer mais ne voulut pas l’associer avec Stella. C’était parce qu’il s’était dépêché tout simplement.

Il verrouilla sa voiture après en être descendu puis se dirigea vers sa compagne d’un soir. Il devait rester prudent envers elle car le couple qu’ils allaient former pendant un temps ne serait qu’une comédie.

Il fallait qu’il s’y tienne coûte que coûte. De simples amis. Il arriva devant la porte, frappa et celle-ci s’ouvrit presque aussitôt et il sut qu’elle était prête depuis un moment.

-   Salut.

-   Salut.

-   Tu es magnifique.

-   Tu n’es pas mal non plus. Tu veux entrer un instant ?

-   Je préfère y aller.

-   Ok !

Elle prit son sac à main puis verrouilla sa porte après avoir éteint et suivit Dylan. Ce qu’il était beau dans ce costume !

-   Ou m’emmènes-tu ?

-   Surprise.

Elle n’insista pas et il en fut soulagé car il avait le plus grand mal à rassembler ses idées. Elle allait le rendre fou avec cette odeur, cette robe et cette coiffure. Elle le narguait et tout ce qu’il voulait c’était lui défaire pour mettre les mains dedans.

Quand à sa robe, elle était pourtant sobre mais cela n’empêchait pas à son imagination de s’emballer. Il lui ouvrit la portière puis la referma dès qu’elle fut assise et fit le tour pour se mettre au volant. Il mit le moteur en route et se dirigea vers le restaurant. Sa passagère était silencieuse et il se demanda à quoi elle pouvait penser.

-   Une pièce pour tes pensées.

Elle sursauta et ses joues se colorèrent. Elle le regarda et il eut envie de s’arrêter, là tout de suite sur un trottoir pour l’embrasser. Que lui arrivait-il ? C’était bien la première fois depuis son adolescence qu’il voulait se comporter de cette façon envers une femme dans une voiture.

Elle n’habitait pas encore avec lui et il comportait comme un gamin en rut. Erreur, elle allait habiter chez lui et non avec lui. Il recommençait à confondre et cela le chamboulait. Il y avait une certaine nuance et il ne fallait pas l’oublier.

-   Je crois que je vais garder cela secret si tu n’y vois pas d’inconvénient.

Il se demanda un instant de quoi elle parlait puis se souvint qu’il lui avait demandé la raison de son silence.

-   Cela risquerait de me choquer, c’est ça ?

Elle secoua la tête puis reporta son attention sur la route. Il n’allait pas en savoir plus et c’était bien dommage mais il était sur que c’était des idées assez coquines voir très coquines.

Il sentit une partie de son anatomie durcir et il pesta en silence. Dès qu’il pensait même un court instant à eux deux, nus, son désir se réveillait alors qu’avec ses anciennes conquêtes, jamais cela ne lui était arrivé. Enfin pas aussi rapidement.

 Il devait avoir quelque chose qui clochait chez lui. Surement la bagarre qu’il avait eue pour la sauver d’un viol. Il se reprit car ils arrivaient en vue de l’établissement. 

Stella se redressa puis le regarda avec insistance.

-   C’est ici. Ca te plait ?

Elle éclata de rire puis lui caressa la joue doucement et cela l’électrisa encore plus.

-   Evidemment mais tu n’aurais pas du. 

-   C’est un plaisir de te faire plaisir.

-   Attention, je pourrais y prendre goût.

Ce fut à son tour de rire et elle le suivit. Cela détendit l’atmosphère puis ils quittèrent la voiture et se dirigèrent vers la réception. Dylan donna son nom puis un serveur les conduisit à leur table.  

Ils s’assirent puis remercia le garçon car il venait de leur tendre le menu avec en plus à Dylan la carte des vins.

-   Je crois que cela ne nous sera pas utile.

-   Je peux faire une exception pour ce soir.

-   Alors que veux-tu ?

Ses joues rosirent à nouveau et Dylan sut à quoi elle pensait. Elle baissa la tête dans son menu puis la releva et lui sourit. 

-   Nous sommes dans un endroit public donc j’utilise mon joker.

-   Combien en avons-nous ?

-   Trois chacun.

Il lui sourit, se pencha puis reprit.

-   Je parlais du vin.

-   Oh ! Un rosé alors.

Il appela le serveur et passa commande. Deux rosés. Ils se plongèrent dans le menu mais Stella ne voyait rien car il y avait toujours cette image devant ses yeux. Eux deux nus dans un lit.

Pourquoi avait-il fallu qu’il lui demande ce qu’elle voulait juste au moment ou elle pensait à ça ? Evidemment ses joues avaient viré à l’écrevisse et elle sentait encore cette brûlure dans tout son corps.

-   Stella ?

Elle releva la tête et vit qu’il lui parlait.

-   Excuse-moi. Tu disais ?

-   Que prends-tu ?

Toi. Mais elle le garda pour elle bien sur. Elle sentait ses joues rougir à nouveau. Et voilà, ça recommençait. Il allait vraiment la prendre pour une obsédée sexuelle si elle ne se reprenait pas très vite.

-   Je n’aurais jamais du accepter ce rendez-vous.

-   Pourquoi ?

Dylan voulut lui demander la raison et s’il fallait insister, il le ferait mais elle lui sourit puis posa sa main sur la sienne et la serra brièvement.

-   Depuis que je te connais, je n’arrête pas de penser à toi, à nous dans un lit et cela ne s’arrange pas avec tes questions à double sens.

Il respira profondément car il ne s’attendait pas à ça. Maintenant, c’est lui qui avait ses images dans la tête et il aurait préféré qu’elle se taise mais elle était de ces personnes qui ne tournaient pas autour du pot.

Il aimait ça chez elle. Il toussa puis rectifia sa phrase. Il aimait bien ça chez elle. Il devait arrêter de faire des lapsus sinon il allait sortir une phrase qui allait être mal interprété et cela allait mal tourner.

-   Je n’aurais pas du ?

-   Je ne sais pas.

Elle éclata de rire puis se releva et l’embrassa sur les lèvres. Ce fut un baiser très léger mais un éclair de désir fit surface entre eux et ils s’en aperçurent.

-   Ça, tu n’aurais pas du car ce n’est plus de nourriture dont j’ai envie.

Elle hoqueta puis rougit et soupira quand elle vit arriver son verre. Elle sourit au serveur puis but la moitié d’une traite. Elle avait besoin d’un remontant car ce que Dylan venait de lui dire avait fait réapparaître des images plus que troublantes dans sa tête et elle non plus n’avait plus faim de nourriture.

Elle respira profondément puis le regarda et lui sourit.

-   Je pense qu’il faut se calmer, dîner et parler d’un sujet neutre.

-   Je suis d’accord.

Elle lui posa à nouveau sa main sur la sienne puis ils passèrent commande et discutèrent un peu de tout en attendant. Leur travail en passant par la musique ou les anecdotes personnelles furent évoqués puis leurs plats arrivèrent et ils commencèrent à manger.

Pour Stella, ce fut du filet de dorade marinés aux poivrons et pour Dylan, du filet de bœuf au madère. Les plats étaient délicieux et fondaient sous la bouche.

-   C’est délicieux.

-   Je suis content que ça te plaise.

-   J’aurais très bien pu cuisiner.

-   Je sais mais j’ai voulu t’inviter pour te remercier.

-   De quoi ?

-   De ton aide avec mes parents enfin surtout ma mère.

-   Ah !

Elle avait cru que c’était pour être avec elle qu’il l’avait invité et non pour cette requête. Elle était déçue mais elle n’allait pas lui dire. Il dut s’apercevoir de quelque chose car il lui demanda ce qu’elle avait.

-   Je vais mentir à des gens que je ne connais pas et au final, ils vont être peinés.

-   Moi non plus, je n’aime pas ça mais quand ils connaîtront la vérité, ma mère verra qu’elle est allée trop loin et me laissera enfin tranquille.

Elle aussi serait toucher dans cette histoire, son cœur serait brisé et elle allait mettre longtemps avant de pouvoir revivre ça, seule, elle en était sure. Elle chassa ses pensées moroses et préféra se concentrer sur Dylan et leur présent.

Ils passèrent au dessert et prirent tous les deux un duo de mousse à l’ananas et à la noix de coco.

-   Je pourrais en manger une tonne.

-   Ne te gène pas.

Elle pouffa puis se lécha la langue inférieure et Dylan sentit le désir resurgir. Elle ne le faisait pas exprès mais c’était justement ça qu’il aimait chez elle. Elle était simple et ne profitait pas de sa beauté. 

-   Tu n’as pas peur des calories ?

-   Non pourquoi ?

-   Toutes les femmes mangent très peu pour ne pas grossir.

-   Toutes sauf moi. Tu devras t’y faire.

-   Mais je préfère.

Elle lui sourit puis lui pressa sa main doucement. Elle était contente d’être ici avec lui et aimerait bien que cette soirée ne se termine pas mais ils allaient devoir rentrer car le lendemain, ils travaillaient tous les deux.

 Ils se passèrent de café et Dylan demanda la note. Il tendit sa carte de crédit puis attendit.

-   J’ai passé une bonne soirée.

-   Moi aussi.

Ils ne purent rien dire d’autre car le serveur revenait déjà avec la note qu’il déposa au coté de Dylan.

-   Merci.

Il se leva puis vint vers Stella et lui tira la chaise pour qu’elle puisse se lever à son tour. Elle se mit à rire et il la suivit.

-   Que veux-tu, je suis un gentleman !

-   Je vois ca.

Ils quittèrent le restaurant en discutant sans remarquer le couple qui les avait regardés par intermittence tout le long du repas. Ils se sourirent puis reprirent leur propre conversation.

Quand Dylan arriva devant l’immeuble de Stella, il coupa le moteur, descendit pour aider la jeune femme mais elle fut plus rapide que lui.

-   Tu veux un café ?

-   Je veux bien.

Il verrouilla le véhicule puis la suivit. Ils entrèrent dans l’immeuble, montèrent l’étage puis Stella déverrouilla la porte et ils entrèrent puis elle referma derrière eux.

-   Assis-toi.

Elle partit mettre la cafetière en route puis chercha des petits gâteaux pour aller avec même si elle n’avait plus faim. Lui avait peut-être encore un petit creux ? Elle revint peu après et le découvrit allongé sur son canapé et endormi.

Elle déposa son plateau sur la table basse puis se rapprocha et lui toucha la joue. Elle mourrait d’envie de l’embrasser et c’est ce qu’elle fit avec tendresse.

-   Mmm.

Il rouvrit les yeux et lui sourit.

-   J’apprécie énormément ce réveil matin.

-   Moi aussi mais nous sommes toujours le soir.

-   Je sais. Je vais boire mon café puis je partirais.

Il se releva, prit sa tasse et but avec volupté.

-   Il est délicieux.

-   Merci beaucoup.

-   Tu n’en prends pas ?

-   Si mais il est trop chaud.

-   Pas pour moi.

-   Je vois ca. Je voulais encore te remercier pour cette soirée.

-   Stella.

-   Oui ?

-   J’ai aussi apprécié donc arrête tes remerciements.

-   D’accord. Petit biscuit ?

-   Non. Plus faim.

Ils terminèrent leur tasse puis Dylan se releva, prêt à partir.

-   Bonne nuit.

-   A toi aussi.

Elle lui ouvrit la porte mais il la referma, la prit dans ses bras et l’embrassa. Elle ne lui opposa aucune résistance mais il dut vite s’arrêter sinon ils allaient passer le point de non-retour.

Il lui souhaita une bonne nuit, elle en fit autant puis il quitta le studio et rentra chez lui en se sermonnant.

&

Elle arriva devant la maison, se gara derrière la voiture de son amie puis coupa le moteur et descendit. Elle verrouilla son véhicule puis se dirigea vers la porte d’entrée. Elle n’eut pas le temps de sonner que la porte s’ouvrait déjà.

-   Arlette. Quelle bonne surprise. Entre.

-   Merci.

Elles s’embrassèrent puis se dirigèrent vers la cuisine tout en bavardant.

-   Comment vas-tu ?

-   Très bien et toi ?

-   Ca va. Un café ?

-   Volontiers.

Pendant qu’Elsa préparait le breuvage, Arlette se posa sur une chaise et reprit. 

-   Je t’en aurais parlé plus tôt mais je voulais le faire de vive voix.

-   De quoi ?

-   C’est au sujet de Dylan.

-   Qu’est-ce qu’il a fait ?

Arlette se mit à rire devant la mine stupéfaite de son amie puis se calma et reprit.

-   Tu sais qu’avec Charles, nous sommes allés au restaurant l’autre soir pour fêter notre anniversaire de mariage.

-   Oui et alors ?

Arlette voyait bien que la curiosité était piquée donc elle ne prolongea plus le supplice.

-   Nous l’avons vu avec une femme et c’est comme s’ils étaient seuls au monde.

-   C’est vrai ?

-   Tu crois que je te mentirais ?

-   Non pas du tout.

Elsa expliqua sa conversation qu’elle avait eu avec son fils concernant une jeune femme dans sa vie et qu’ils allaient bientôt la rencontrer. Arlette comprenait mieux leur attitude.

-   Au début, je ne l’ai pas cru puis une lueur est apparue dans son regard et j’ai su que c’était vrai.

Elles burent leur café tout en discutant de tout et de rien puis Elsa revint sur la compagne de son fils. 

-   Elle est comment ?

-   Belle. Blonde. Mince. Grande.

-   Que je suis contente ! J’ai hâte de la voir.

Arlette se leva puis mit sa tasse dans l’évier.

-   Je vais te laisser.

-   Tu ne restes pas dîner ?

-   Non. Je ne peux pas.

-   Se sera pour une prochaine fois.

-   Bien sur. Tu me tiens au courant ?

-   Sans problème. Merci d’être venue me le dire.

Elsa raccompagna son amie puis l’embrassa et la regarda partir. Elle referma la porte en souriant. Elle n’en revenait toujours pas que son fils est vraiment quelqu’un dans sa vie.

Au début, elle avait cru qu’il lui avait dit ca pour qu’elle l’oublie mais si Arlette les avait vus alors c’est qu’elle allait bientôt rencontrer sa belle-fille. Ce qu’elle avait hâte.

Elle prépara le dîner en fredonnant et s’imagina déjà avec ses petits enfants dans le parc municipal, à la piscine ou encore ici même en train de leur préparer des gâteaux.

Stella se réveilla avec un mal de tête et grommela. Ce qu’elle aimerait bien resté au lit plus longtemps mais elle devait aller au marché acheter ses produits frais comme tous les mercredis.

Elle y allait toujours en fin de matinée comme ça, elle avait les produits moins chers ou un peu plus pour le même prix. Cela dépendait comment elle arrivait à marchander.

Elle se leva péniblement, fila sous la douche et se sentit un peu mieux ensuite elle partit mettre ses vêtements, se coiffa et quitta son studio. Elle prit le bus juste à temps et se posa dans le premier siège qui se présenta à elle.

Elle aurait du prendre un cachet car son mal de tête avait empiré. Elle ferma les yeux et aussitôt le visage de Dylan revint la hanter. Elle n’avait plus de ses nouvelles depuis dimanche soir et cela lui manquait de ne pas entendre sa voix mais c’était surtout le voir.

Vivement ce week-end ! Ce qu’elle avait hâte de vivre à ses côtés ! Elle allait pouvoir le bichonner avec ses petits plats, le forcer à se décontracter en oubliant ses costumes trois pièces.

Elle sentit le bus s’arrêter donc elle rouvrit les yeux et s’aperçu que c’était son arrêt. Elle se leva, quitta le véhicule puis se dirigea vers les stands qui l’intéressaient.

Dylan reposa le combiné brusquement et soupira. Ce client là était vraiment une personne de la pire espèce. Il ne manquait pas de toupet de l’accuser de n’avoir pas construit la maison qui était prévu.

Il avait fourni les plans et lui, il les avait suivi à la lettre sauf que maintenant, cela ne convenait plus du tout. Il se rappelait ces mots ici-même dans ce bureau.

-   Je suis pressé, voici donc les plans. Je vous fais confiance et je sais qu’elle sera exactement comme je le demande.

Il avait déposé ses plans puis avait quitté le bureau sans attendre qu’ils vérifient si tout était correct. Il aurait du le rattraper et exiger de tout revoir mais il était en retard pour remettre les clés à son acheteur.

Il soupira et regarda son téléphone comme si cet homme allait le rappeler et s’excuser de son comportement. Ce qu’il voulait était une réduction mais il n’en ferait pas et il lui avait dit dès le début.

Il prévenait ainsi tous les futurs clients et tous étaient d’accord sauf lui. Si on venait chez lui, c’était pour la qualité et les délais de construction. Ils les avaient toujours tenus et cela depuis ses tous début.

Il allait devoir rappeler cet acheteur, lui dire que s’il ne voulait plus de sa maison, il allait la mettre sur le marché mais il garderait l’acompte.

Pourquoi avoir accepté aussi de construire une maison de A à Z alors que lui, c’était que les rénovations ? Il faisait des exceptions mais c’était bien la première fois qu’il regrettait d’avoir prit un chantier.

Un coup à la porte retentit et Sabine pénétra en souriant.

-   Je vais déjeuner.

-   A tout à l’heure alors.

-   Et vous ?

-   Je n’ai pas le temps.

-   Je vous rapporte quelque chose alors ?

-   Si vous vous voulez !

Elle n’insista pas et quitta la pièce avec encore le sourire. Dylan était bougon en ce moment et elle aimerait bien savoir le pourquoi du comment. Le plus simple était de lui poser la question mais il n’allait jamais lui répondre.

En fait, il ne parlait jamais de sa vie privée contrairement aux autres membres de sa famille. Elle les adorait tous et était contente d’être amie avec Dorothée et les jumeaux.

Elle avait un an de plus qu’eux mais était plus petite et ils la taquinaient très souvent mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Son mari l’aimait comme ça alors c’était tout ce qui comptait pour elle.

Elle arriva dans la cantine de l’entreprise que Dylan avait fait installée six mois plus tôt puis prit une assiette de hachi parmentier avec de la salade, une pomme et une bouteille d’eau.

Certains faisaient comme elle mais d’autre préférait rentrer chez eux ou aller dans un restaurant. Elle ne les comprenait pas car pourquoi aller manger ailleurs alors qu’un self service était mit à leur disposition dans l’enceinte de l’entreprise et cela gratuitement ?

Stella était contente de ses achats car elle avait fait quelques économies. Elle allait maintenant pouvoir rentrer chez elle, tout ranger puis elle prendrait un cachet puis se coucherait un peu afin de reprendre des forces.

Malheureusement, cela ne se passa pas comme elle l’avait prévu car le bus arriva en retard puis il fut prit dans les embouteillages et quand enfin le bus s’arrêta vers chez elle, son mal de tête avait reprit de plus belle.

Elle se dépêcha de monter l’escalier puis ouvrit sa porte et la referma aussitôt. Elle fila vers la salle de bain, prit du paracétamol puis mouilla un gant d’eau fraîche et partit s’allonger sur le canapé et le posa sur son front.

Elle commençait à somnoler quand le téléphone se mit à sonner. Elle n’était dans cette position que depuis peu quand. Elle ne voulait pas répondre mais dormir. Et si c’était Dylan, lui souffla une petite voix. Elle décrocha et son cœur s’emballa quand elle reconnut sa voix.

-   Salut.

-   Salut à toi ?

-   Comment vas-tu ?

-   Ca va et toi ?

-   Bien. Je voulais savoir si tu avais fais des cartons.

-   Des cartons ?

-   Oui. Tu vas bien emmener tes affaires chez moi ?

En fait, elle n’avait pas pensé à ses affaires une seule fois depuis qu’il lui avait demandé de vivre chez lui.

-   Je pensais prendre que quelques affaires et laisser le reste ici.

-   Tu ne vas pas payer un loyer alors que tu n’y habiteras plus.

Exact mais comment ferait-elle quand elle devrait le quitter ? Trouverait-elle un logement ensuite assez vite ? Il faudrait qu’elle se renseigne auprès de son propriétaire afin de savoir s’il en avait de libre tout le temps car elle voulait revenir ici. Elle s’y sentait bien.

-   Tu n’es plus d’accord ?

-   Si mais pour parler franchement j’ai oublié cet aspect des choses dans mon aménagement chez toi.

-   Tu voudras un coup de main alors ?

-   Oui cela ira plus vite.

Il allait falloir qu’elle résilie son bail et elle n’allait peut-être pas récupérer sa caution car elle s’y prenait trop tard. Tant pis, elle n’allait pas faire une scène pour ça.

-   Bien donc samedi matin…

-   Non, samedi après-midi car je bosse vendredi de nuit.

-   C’est vrai. A quelle heure alors ?

-   Treize ou quatorze heures.

-   Ok ! Je vais te laisser et à samedi après-midi.

-   Ok !

Stella raccrocha, soupira et un sourire apparut sur ses lèvres. Son mal de tête venait de disparaître. Que c’était bon l’amour !

Il reposa son combiné puis regarda son téléphone et se demanda pourquoi il avait fait ça ? Il s’était juré de ne plus entrer en contact avec elle avant son déménagement et voilà qu’il lui proposait son aide. Il n’en revenait toujours pas.

Qu’est-ce qui lui passait par la tête ses temps-ci ? Il avait eu besoin de calme et c’est vers elle qu’il s’était tourné à nouveau. Maintenant, il pouvait rappeler son client pour lui parler sans s’énerver.

Comment s’y prenait-elle pour qu’il soit bien avec elle ? Dieu seul le savait mais quand elle sera installée, il resterait à bonne distance car sa libido ne l’écoutait plus quand il la touchait. Cela au moins, il en était sur.

Un coup à la porte retentit et Sabine passa la tête par l’ouverture.

-   Me revoici.

-   Bien. Nous allons commencer la maison M puisque la L est fini.

-   Je vais chercher mon bloc notes.

Il avait donné une lettre de l’alphabet à chacune des maisons qu’il restaurait ou construisait pour éviter de confondre. Ce système marchait bien et il était content. Sabine revint puis s’installa en face de lui et attendit.

Il effaça Stella de sa mémoire et se concentra sur son travail car il devait avoir fini celle-ci avant le mois prochain. Son client voulait s’installer rapidement et s’impatientait déjà.

&

Demain c’était samedi et elle allait vivre avec Dylan. Elle était plus que contente. Elle n’avait pas arrêté d’y penser et cela ne quittait plus ses pensées. Elle avait trouvé des cartons à la boite de nuit qui en fait était un cabaret puisque les clients ne dansaient pas mais personne n’utilisait ce nom pas même les clients. Ils trouvaient ça trop guindé.

Le patron aurait bien aimé installer une piste de danse mais il n’avait pas assez de place donc dans toute la comptabilité, c’était le mot cabaret qui apparaissait.

Elle revint au présent, coupa du scotch puis le posa sur le carton afin de le fermer. Voilà, tout était empaqueté sauf son linge et sa vaisselle. Elle regarda l’heure et vit qu’elle devait manger puis partir sinon elle serait en retard. 

Elle se prépara des spaghettis à la bolognaise puis se mit à table et les dégusta avec une tranche de jambon cru et une pomme. Elle fit la vaisselle puis quitta son studio et partit vers l’arrêt de bus.

Voilà encore une journée de finie. Il était satisfait de lui car il était encore dans les temps. Il ne lui restait que la cuisine, la salle de bain et le salon à finir. Par contre, sur le plan personnel, c’était autre chose.

Il n’avait pas trop pensé à Stella car il avait été occupé mais maintenant ses pensées allaient toutes vers elle. Que faisait-elle en ce moment ? Il regarda sa montre et vit qu’il était pratiquement vingt heures.

Elle devait être en train de se préparer pour passer sur scène. Son corps réagit aussitôt et il se sermonna. Il n’irait pas la voir et attendrait demain. Il se le répéta plusieurs fois puis sauvegarda son travail, mit quelques documents dans sa mallette et quitta son bureau.

Il allait rentrer puis diner et regarderait ses échantillons pour choisir la bonne décoration dans la cuisine et le salon comme ça, Sabine passerait commande dès lundi matin.

Il regarda autour de lui et secoua la tête. Que faisait-il là ? Il s’était pourtant sermonner mais son corps voulait la revoir avant le lendemain. Evidemment, il ne le reconnaitrait pas devant elle car elle pourrait s’imaginer des choses.

Le vigile lui tamponna la main puis il pénétra dans la boite de nuit, commanda un jus d’orange puis se mit dans un coin et jeta un œil sur scène. Cela n’allait plus tarder et son corps réagit à cette nouvelle.

Stella finalisa sa tenue puis quitta la pièce et se dirigea vers le rideau. Les autres filles étaient déjà prêtes à se lancer, il ne manquait plus que la musique. Celle-ci débuta et toutes les danseuses apparurent sur scène.

Il y avait encore foule. Elle se mit à se déhancher, à enlacer le poteau et ses pensées dérivèrent à nouveau vers Dylan. Elle se l’imagina à la place de son piquet et une brusque chaleur lui envahit le corps.

Elle l’avait dans la peau et ce n’était pas près de changer. La chanson se termina puis sept des huit danseuses quittèrent la scène. Elle en faisait partie car le nouveau show allait débuter. Un client allait être choisi au hasard par une de ses collègues puis elle se dandinerait devant lui sans lui parler et le toucher comme l’avait spécifié le patron.

Il serait assis sur une chaise comme ça si sa libido se réveillait, ce qui allait être le cas, il ne serait pas gêner. A la fin du show, il quitterait la scène par le côté de la scène ou l’attendrait Gérard afin qu’il ne bifurque pas vers les coulisses.

La lumière baissa d’un cran puis son amie descendit et se mit à déambuler parmi le public. Cela se voyait bien que tout le monde se demandait ce qui allait se passer puis elle s’arrêta devant un homme, lui tourna autour puis lui montra la scène ou se trouvait une chaise.

Il se leva et partit s’asseoir tout en regardant autour de lui. La musique débuta et elle commença à danser. La mélodie était ensorcelante et tout le monde était sous le charme.

La fin arriva trop vite car l’homme assis ne voulut pas bouger et en redemanda. Les autres clients sifflèrent puis se mirent à crier afin d’être le prochain. Gérard monta sur scène, tapa sur l’épaule de l’homme et il quitta la scène à contrecœur puis reprit sa place dans la salle.

Gérard remonta sur scène pour enlever la chaise et annonça qu’il n’y avait qu’une personne par soir. D’autres sifflements se firent entendre puis le calme réapparut et le spectacle reprit pour le plus grand bonheur des clients.

Dylan cligna des yeux puis secoua la tête. Il n’en revenait toujours pas de ce qu’il venait de voir. Il n’était pas prude loin de là mais ça, c’était très érotique. Il espérait que Myosotis enfin Stella ne faisait pas ce spectacle.

Il ne supporterait pas de la partager avec les autres même s’il n’y avait aucuns attouchements. C’était trop intime. Il secoua la tête pour chasser cette pensée car elle ne lui appartenait pas et elle faisait ce qu’elle voulait.

S’il se le répétait plusieurs fois, cela allait finir par rentrer. Il entendit ses voisins parler de cet homme qui avait eu de la chance de s’approcher de l’une de ses merveilles. 

Lui non plus n’aurait pas dit non mais il voulait n’être qu’avec une danseuse et dans un endroit beaucoup plus intime. Il devait partir toute de suite car ses pensées commencèrent à s’évader mais une autre musique débuta puis quatre danseuses apparurent et recommencèrent à danser.

Il secoua la tête puis attendit que cela soit fini car si Stella était sur scène, elle le verrait et lui, ne le voulait pas. Elle n’était que sa petite amie provisoire puis ils se diraient au revoir et chacun reprendrait sa vie là ou ils l’avaient laissé.

Cela allait se passer de cette façon et pas autrement.

&

Il n’avait pratiquement pas dormi de la nuit mais c’était de sa faute car c’est lui qui avait voulu aller la voir travailler. Il n’aurait jamais du car toute la nuit, il s’était imaginé sur cette chaise avec Stella qui se dandinait devant lui. Seul à seul.

Au souvenir de ce rêve, une partie de son anatomie se réveilla et il se sermonna. Qu’est-ce qu’elle avait de plus que les autres femmes pour le perturber de cette façon ? Il avait du travail en retard puisqu’il ne l’avait pas fait la veille au soir.

Il se leva au lieu de se retourner dans son lit puis fila sous la douche. Cela le réveilla et calma sa libido puis il s’habilla, fit son lit et descendit prendre un café. Il se versa une tasse puis partit vers le salon afin de travailler avant d’aller chercher Stella chez elle.

Il était un peu plus de midi quand elle se réveilla. Elle avait bien dormi et aurait bien aimé rester plus longtemps dans son rêve. Elle se secoua car elle n’avait pas le temps de rêvasser.

Elle avait encore du rangement à faire avant l’arrivée de Dylan. Elle fila sous la douche puis s’habilla et mangea un morceau puis elle vida l’armoire et mit ses vêtements dans les cartons mais sa vaisselle prit plus de temps car tout devait être mit dans du journal.

Elle déposa le tout devant le canapé et fit un tour complet du studio afin de voir si elle n’avait rien oublié. Cela lui fit un peu bizarre de voir son studio vide mais elle était contente car elle allait vivre avec l’homme de sa vie.

Celui-ci n’allait plus tarder car il était bientôt quatorze heures. Elle alla voir à la fenêtre mais elle ne vit pas sa voiture. L’avait-il oublié ? Il n’avait peut-être plus envie qu’elle vienne vivre chez lui.

Le coup de téléphone la fit sursauter et elle décrocha à la première sonnerie.

-   Allo.

-   Salut.

-   Dylan. Comme je suis contente de t’entendre. Ça va ?

Elle se laissa tomber sur le canapé et relâcha son souffle d’un coup. Son stress venait de tomber d’un coup.

-   Oui bien sur. Je suis désolé mais je travaillais et je n’ai pas vu l’heure passé mais je pars tout de suite.

-   D’accord. Alors à tout de suite.

Elle raccrocha puis se mit à sourire. Il voulait toujours qu’elle vive avec lui enfin chez lui. Elle allait devoir surveiller ses propos sinon il prendrait peur et ne voudrait plus d’elle à ses cotés.

Elle arpenta le studio puis prit du papier et écrit une petite lettre à Gérard afin de le prévenir qu’elle déménageait car elle ne l’avait pas fait cette semaine. Un coup à la porte retentit et Stella ouvrit la porte puis sourit à son visiteur.

-   Entre.

-   Merci.

Dylan pénétra dans l’appartement et vit aussitôt les cartons. Stella referma la porte.

-   Tout est prêt ?

-   Oui.

-   Et les meubles ?

-   Au propriétaire.

-   D’accord.

-   On commence alors ?

-   C’est parti.

-   J’ai pris ma camionnette.

Il l’avait choisi car il avait cru que les meubles lui appartenaient mais il s’était trompé. Sa voiture aurait largement suffi mais ce n’était pas grave.

-   Comment sont passées tes journées dernièrement ?

Elle le regarda, lui sourit et lui expliqua qu’elle les avait passé à ranger ses affaires, travailler, manger et dormir. Rien de très extravagant.

-   Et toi ?

Pourquoi ne voulait-elle pas lui parler du nouveau spectacle ? Avait-elle peur qu’il refuse de la faire venir chez lui ? Il revint au présent quand il vit son regard interrogateur.

-   J’ai remit les clefs à un client puis attaqué les rénovations d’une autre et j’ai un souci avec un client car sa maison n’est pas comme il la voulait soi-disant.

-   Tu fais du neuf aussi ?

-   Cela m’arrive mais le plus clair du temps, c’est de la rénovation.

Ils continuèrent à transvaser les cartons du studio à la camionnette puis quand tout fut fini, Stella alla déposer sa lettre dans la boite à lettre de Gérard puis alla vers l’appartement du propriétaire et sonna.

-   Bonjour.

-   Bonjour.

-   L’appartement est vide ?

-   Oui, nous avons fini.

-   Bien. Allons faire l’état des lieux.

Ils se dirigèrent tous les deux vers le studio, y restèrent une heure puis ils réapparurent. Le propriétaire lui remit sa caution même si elle l’avait prévenu au dernier moment puis retourna chez lui et Stella revint vers la camionnette en lui souriant.

Elle monta dedans puis mit sa ceinture.

-   Ca va ?

-   Oui. Nous pouvons partir.

-   Bien.

Dylan voyait bien qu’elle avait de la peine de partir et se demanda s’il avait bien fait de la faire venir s’installer chez lui. Elle regrettait peut-être cette idée à moins que se soit par rapport à leur supercherie.

Allaient-ils s’en sortir indemne ? Il eut des doutes mais ne pouvait plus faire machine arrière. Il pensa à sa mère et sut que c’était la bonne solution à son problème. Et Stella là-dedans ? Qu’est-ce qu’elle gagnait dans cette histoire ? Il ne savait pas et ne chercha pas.

Il allait devoir s’expliquer avec elle afin de déterminer la durée de leur comédie mais comment aborder le sujet ? Il verrait plus tard car pour l’instant, il allait l’aider à emménager.

Ils arrivèrent enfin devant la maison puis Dylan fit un demi-tour et s’arrêta en bas du perron. Il descendit puis fit le tour mais Stella avait déjà mit pied à terre. Elle lui sourit puis alla à l’arrière et ouvrit les portes.

Elle grimpa puis prit un carton, lui passa puis en prit un autre et quitta le véhicule avec.

-   Je te suis.

Ce qu’elle pouvait être belle mais il se secoua vite fait puis déverrouilla la porte d’entrée, pénétra dans la maison, monta l’escalier puis ouvrit une porte et pénétra dedans.

-   Voilà ta chambre.

-   Merci.

Il déposa le carton au sol puis reprit.

-   Je vais te chercher des draps.

-   Pas la peine, j’en ai.

Il acquiesça puis quitta la pièce et repartit donc vers son véhicule. Elle le suivit et ils continuèrent jusqu’à ce que tout soit mit dans la chambre. Il n’y avait presque plus de place mais elle s’en moquait.

Elle allait passer sa première nuit sous le même toit que Dylan et juste cela la comblait de joie. Elle se retourna vers lui puis lui sourit.

-   Maintenant le dîner.

-   Je vais commander quelque chose.

-   Non, je vais cuisiner.

Ils quittèrent la pièce puis descendirent l’escalier et pénétrèrent dans la cuisine. Stella fit le tour pour voir les provisions et se décida pour un bon steak avec de la salade et des pommes de terre sautées.

Elle se mit au travail sous le regard de l’homme de la maison. Cela ne la dérangeait pas le moins du monde d’être observée.

-   Comment veux-tu ta viande ?

-   A point.

-   Alors deux à points.

Elle prépara les pommes de terre, les mit à cuire puis elle passa à la salade et enfin la sauce.

-   Goûte.

Il ne se fit pas prier et ne le regrettait pas. Elle était onctueuse comme il l’aimait.

-   Elle est parfaite.

-   Bien.

Elle posa le tout dans le réfrigérateur puis se concentra sur la poêle. Ses pommes de terre étaient presque cuite donc elle baissa le feu et se retourna vers Dylan.

-   Ou sont les assiettes ?

-   Déjà prêt ?

-   Oui monsieur. Ce sont des pommes de terre nouvelles donc elles cuisent plus vite que les autres.

Il se leva puis sortit tout le nécessaire pour deux personnes et les déposa sur la table. Il mourrait de faim et l’odeur qui venait jusqu’à ses narines n’arrangeait rien. Pendant ce temps, Stella ressortit le saladier avec la sauce et les mélangea puis le déposa sur la table.

Ce fut au tour de la poêle qu’elle déposa sur le sous de plat. Quant aux steaks, elle les mit directement dans les assiettes. Dylan n’en revenait pas. Avec très peu de chose, elle faisait un repas fantastique.

C’était vraiment une cuisinière hors pair.

-   Tu devrais avoir ton propre restaurant.

-   J’en déduis que tu aimes.

Il acquiesça et elle prit cela comme un compliment. Devait-elle lui avouer son secret ? Non, pas tout de suite même s’il était l’homme de sa vie. Elle préféra changer de sujet.

Elle lui parla donc du nouveau show à la boite de nuit. Son patron, Diégo l’avait depuis longtemps en tête mais il n’avait pu le mettre en place que récemment.

-   Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?

-   J’ai toujours refusé de le faire donc mes collègues ont répondu la même chose.

Il était soulagé d’apprendre ça.

-   Pourquoi ?

-   Je trouve ça beaucoup trop intime donc je ne peux pas le faire devant un inconnu.

Elle but un peu de jus de fruits puis reprit.

-   J’ai du jurer devant les autres danseuses que cela ne me dérangeait pas qu’elles le fassent et voilà, la première s’est très bien passée.

Dylan se leva et commença à débarrasser pour apporter le dessert. Elle prit une coupe de glace à la fraise et vanille tandis que lui, ce fut chocolat et vanille. Quand ils eurent fini, Stella prit les coupes et les déposa dans l’évier mais elle n’eut pas le temps de faire couler l’eau pour faire la vaisselle car Dylan reprenait.

-   J’ai un lave vaisselle.

-   Et alors ?

-   Je l’utilise sinon pourquoi alors en avoir un ?

-   Je suis d’accord mais c’est plus vite fait à la main.

Il lui sourit puis elle reprit.

-   Je n’aime pas laisser de la vaisselle sale. Je range toujours tout avant d’aller au lit.

-   Même quand tu rentres à cinq heures du matin ?

-   Oui monsieur.

-   Bien alors tu laves et j’essuie.

-   D’accord.

Ils se mirent au travail puis quand tout fut fini, ils passèrent dans le salon et Dylan alluma la télévision puis se posa dans le canapé. Elle en fit autant.

-   Je ne savais pas que j’allais être aussi fatiguée.

-   Tu peux tout de suite aller au lit, je ne me vexerais pas.

-   Je sais mais je pensais qu’on pourrait peut-être regarder un film.

-   Je suis d’accord. Qu’est-ce que tu aimes ?

-   Un peu de tout.

-   Bien alors de l’action comme ça tu ne t’endormiras pas devant.

-   Je suis d’accord.

Dylan chercha donc un film d’action, le mit en route puis revint vers Stella et attendit que cela commence. Il ne savait pas s’il allait arriver à se concentrer sur ce qui allait suivre car la présence de Stella à ses côtés le passionnait beaucoup plus.

Heureusement pour lui qu’il l’avait déjà vu. Au bout d’une demi-heure, il sentit un poids sur son épaule, la regarda et vit qu’elle s’était endormie. Elle devait vraiment être fatiguée.

Il bougea un peu afin de se dégager sans la réveiller mais elle lui passa un bras autour de sa taille en soupirant. Il ne manquait plus que ça. Là, le film ne l’intéressait plus du tout. Il réussit quand même à se libérer puis à se relever et la prit dans ses bras pour monter à l’étage.

Elle se blottit contre lui et murmura quelque chose qu’il ne comprit pas. Quand il l’aurait couché, il irait prendre une douche glacée pour se calmer. Stella n’était ici que depuis un après-midi et il la voulait déjà dans son lit.

Vivement que cette comédie soit finie. Il ouvrit la porte, la déposa dans le lit après avoir tirer la couette. Il n’y avait aucun drap mais il ne sentait pas le courage d’aller la poser sur son lit pour faire le sien car elle allait mettre son odeur ou pire encore, se réveiller et le vouloir à ses côtés.

Il savait qu’il ne pourrait pas lui résister mais là, il devait la déshabiller et ce fut le moment le plus dur pour lui. Pourquoi le sort s’acharnait-il contre lui ? Il respira à fond puis lui enleva ses baskets et son pantalon.

Quand il découvrit ses jambes, il en perdit le nord. Elles étaient magnifiques et devaient être douces au toucher mais il résista à la tentation. Il secoua la tête puis passa au haut.

Il lui enleva son pull et s’arrêta là. Elle dormirait avec son tee-shirt et son soutien-gorge car s’il les enlevait, il aurait beaucoup de mal à tout effacer et faire comme si rien ne s’était passé.

Déjà dans cette tenue, il était plus que troublé alors plus c’était hors de question. Il l’avait déjà dans la peau et cela s’aggravait de jour en jour mais, il ne craquerait pas et leur relation resterait platonique comme il l’avait décidé.

Leur histoire allait durer quelques semaines puis ils se sépareraient et sa mère comprendrait enfin qu’il ne faudrait plus se mêler de sa vie privée. Il recouvrit Stella puis quitta la pièce avant de la réveiller pour lui faire l’amour.

Il fila directement sous sa douche et y resta dix minutes mais cela ne le calma pas pour autant. Il avait froid mais son désir était toujours aussi présent. Il enfila son peignoir et descendit travailler. Cela allait peut-être lui changer les idées

&

Stella se réveilla en se demandant ou elle se trouvait puis tout lui revint et elle se tourna en souriant. Elle était chez Dylan. Elle se releva puis regarda autour d’elle et vit qu’elle se trouvait dans sa chambre d’ami mais comment était-elle arrivée jusqu’ici ?

Elle frissonna donc remonta la couette et vit qu’elle ne portait que son tee-shirt et son soutien-gorge car il lui faisait un peu mal. Elle ne se rappelait pas de s’être dévêtit donc c’était Dylan qui l’avait porté puis coucher sans parler de son déshabillage.

Ce qu’elle aurait aimé être réveillée pour le remercier en le déshabillant à son tour. Elle en rougit juste en y pensant. Elle quitta son lit, prit des vêtements et fila sous la douche. Cela allait lui remettre les idées en place.

Elle allait lui préparer le petit déjeuner et lui monter. Elle voulait le voir dès le réveil. Il devait être craquant.

Dylan entendit vaguement du bruit mais n’y prêta pas attention. Il préférait rester dans son rêve qui était merveilleux. Il se retourna de l’autre côté mais le bruit persistait.

Pourquoi était-il tout le temps déranger quand il était en charmante compagnie ? Il ouvrit les yeux, s’aperçut qu’il était dans son lit, seul et frustré et que c’était contre sa porte qu’on frappait.

-   Oui ?

Stella entra dans la chambre avec un plateau ou une odeur de café vint lui chatouiller les narines.

-   Coucou. Bien dormi ?

Elle portait un jean moulant et cela réveilla complètement une partie de son anatomie. Il secoua la tête et essaya de penser à autre chose mais rien ne lui vint à l’esprit. Il revint pourtant au présent quand il entendit un bruit de cuillère.

-   Et toi ?

-   Bien. Merci de m’avoir mit au lit.

Pourquoi en parlait-elle ? Il ne tenait pas à retourner prendre une douche glacée. Il risquerait d’attraper une pneumonie.

-   Tu ne t’assois pas ?

Il s’exécuta puis quand il la vit rougir, il se rappela qu’il était torse nu.

-   Je vais mettre un tee-shirt.

-   Non, tu peux rester comme ça. Tu as un corps superbe.

Pourquoi lui avait-elle dit ça ? Elle n’aurait jamais du car maintenant, elle se l’imaginait complètement nu. Elle devait avoir perdu la tête. En fait, son cerveau ne pensait plus à rien face à lui.

Elle se reprit à temps, déposa le plateau sur ses jambes puis lui tendit une tasse car il ne se servait pas. 

-   Merci.

-   Tu veux des toasts ou des croissants ?

-   Tu les a fais toi-même ?

-   Oui monsieur.

-   Les deux ?

-   Oui monsieur. Encore des questions ?

-   Non.

Elle se mit à rire et il la regarda en même temps qu’il dégustait sa pâtisserie. Comment faisait-elle pour faire des choses simples aussi bonnes ? Il ne mit pas longtemps pour en prendre un deuxième.

-   Tu ne manges pas ?

-   Je ne prends jamais de petit déjeuner sauf s’il est léger.

-   Tu as donc fait tout ça pour moi ?

Il lui désigna la corbeille de croissant avec celle des toasts puis le café et le jus d’orange.

-   Oui et alors ?

-   Tu n’aurais pas du et puis je pouvais descendre.

-   Je voulais te chouchouter et te remercier.

Le chouchouter et le remercier mais de quoi ?

-   Pourquoi ?

-   Ton aide pour hier soir et puis aussi de m’avoir invité à passer quelque temps ici.

Si elle était ici, c’était pour jouer la comédie à sa famille et pour rien d’autre et elle savait très bien donc le remerciement ne servait à rien.

-   Tu sais, même, si tout ceci est du cinéma, je suis contente de vivre dans un cadre pareil. Ta maison est fabuleuse.

-   Merci.

Elle lui sourit puis reposa sa tasse vide, se leva, lui prit la sienne et la déposa à son tour sur le plateau puis le prit pour le poser sur la chaise qui se trouvait dans un coin de la chambre. Elle revint vers lui avec toujours le sourire.

Dylan savait très bien ce qui allait se passer s’il ne quittait pas son lit tout de suite mais son corps refusa d’obéir aux ordres quand elle vint s’asseoir à ses côtés et lui caressa le torse.

Sa bouche devint sèche et il eut du mal à respirer. Cette femme l’avait envouté. Elle se pencha, lui effleura les lèvres et ce fut suffisant pour l’électrisé complètement.

-   Tu ne devrais pas faire ça.

-   Oh ! Si. J’en meure d’envie depuis que j’ai franchi cette porte.

Lui aussi mais il ne devait pas. Leur relation était platonique.

-   Tu as encore envie de parler ?

-   Non.

-   Tant mieux car moi non plus.

Elle se pencha à nouveau, l’embrassa encore une fois tout en descendant sa main vers son boxer mais il la stoppa. Dylan ne resta pas inactif pour autant car il passa ses mains sous son pull, tee-shirt et lui caressa le dos puis vint vers ses seins.

Il la sentit frissonner et sut que cela lui plaisait car elle se mit à gémir. Il prit les commandes et la bascula pour passer au dessus d’elle. Ses yeux s’étaient voilés et sa respiration accélérée.

Il lui enleva son pull, son tee-shirt et quand il découvrit son soutien-gorge, il crut qu’il allait la prendre aussitôt mais il se retint.

-   Tu aimes ?

-   Tu avais tout prévu ?

-   Non.

-   J’adore.

-   Tant mieux.

Il lui enleva cette prison de dentelle puis passa sa langue sur les tétons qui étaient déjà durs. Elle se cambra en gémissant et il en profita pour enlever son jean et son string. Elle allait vraiment le rendre fou dans ces ensembles sexys.

Son désir se renforça encore quand elle lui embrassa le torse, titilla ses mamelons puis descendit sa main jusqu’à son nombril puis plus bas mais il l’arrêta à nouveau car il ne voulait pas tout précipiter.

Il fouilla dans sa table de nuit à la recherche de préservatifs puis quand il en eut trouvé un, il le mit et chevaucha Stella. Il voulait être doux pour leur première fois mais elle ne lui en laissa pas le temps.

Leurs corps s’épousaient parfaitement comme s’ils étaient faits l’un pour l’autre puis ce fut une explosion de couleurs qu’aucun des deux n’auraient jamais pensé éprouver. Ils mirent longtemps avant de revenir sur terre et se fut Stella qui parla la première.

-   Ouah.

Elle se mit à rire puis le regarda dans les yeux et lui caressa la joue.

-   Tu es merveilleux.

-   Comme amant ?

Elle ria une nouvelle fois puis reprit.

-   En partie. Tu l’étais déjà quand tu es venu à ma rescousse.

Il se mit à rire à son tour mais stoppa net quand elle le bouscula et le chevaucha.

-   On fait moins le malin maintenant.

-   Qu’as-tu en tête ?

-   A ton avis.

Elle l’embrassa puis se fut les caresses qui suivirent avec les gémissements et enfin le retour des milles couleurs.

Dylan mit quelques secondes à se situer puis il tourna la tête et la vit. Ce qu’ils avaient fait lui revint en pleine tête et il la secoua. Jamais il n’aurait du faire cela car il n’était pas rassasié même s’ils avaient fait l’amour deux fois de suite.

Il savait que rien n’avait été prémédité mais jamais il n’aurait pensé ressentir ça. Pourquoi elle ? Elle avait été époustouflante et il ne regrettait rien mais maintenant qu’il avait franchi les limites, elle n’était plus sa colocataire mais son amante et il n’aimait pas ça.

Il se leva, fila sous la douche avant de la réveiller et de recommencer une troisième fois. Il avait perçu beaucoup d’émotion dans cet acte et son esprit était tout chamboulé par cette découverte.

Il soupira puis se mit sous le jet d’eau et y resta jusqu’à ce qu’il soit bien réveiller. Etaient-ils encore amis malgré leur dérapage ? Il devait réfléchir à la suite des évènements concernant leur accord.

Dès que Dylan fut dans la salle de bain, Stella se leva, prit son linge et quitta la chambre pour aller dans la sienne. Cet intermède avait été plus que merveilleux mais ne devait pas se reproduire car il pouvait prendre peur et la renvoyer chez elle.

Elle allait donc devoir faire comme si cela ne s’était jamais produit et lui annoncer qu’ils devaient rester amis. Il accepterait cet arrangement sans poser de question car il avait besoin d’elle afin que sa mère le laisse tranquille.

Elle ne s’en remettrait pas si elle le perdrait donc elle allait prendre sur elle et cacher son amour pour lui. Elle serait son amie et rien de plus. Elle soupira puis se rhabilla rapidement et descendit préparer le déjeuner.

Elle n’en revenait toujours pas qu’ils se soient rendormi après ce merveilleux moment. 

-   Stop !

Elle se sermonna puis se mit au travail. Elle allait lui concocter un bon petit plat et il en redemanderait. Elle mit de la musique et se mit à la tâche.

Dylan quitta enfin sa salle de bain après y être resté plus longtemps que nécessaire et fut surpris de découvrir son lit vide. Ou était-elle passée ? Il était déçu qu’elle ne soit pas là mais se sermonna aussitôt car de simples amis ne réitérait pas leur prouesse au lit même si cela avait été fantastique.

Il s’habilla, fit son lit puis quitta sa chambre avec le plateau et une odeur alléchante vint jusqu’à lui. Elle était dans la cuisine. Quand il entra dans la pièce, il la découvrit devant les fourneaux en train de se dandiner.

Cela réveilla une partie de son anatomie et il se sermonna. Il devrait pourtant être calmé après deux fois mais non pas du tout bien au contraire sauf qu’ils étaient des amis et rien de plus.

En se le répétant plusieurs fois de suite, cela devrait convaincre sa libido pour de bon.

-   Me voici.

Elle se retourna et lui sourit. Ce qu’elle était belle.

-   Donne moi ça et assis-toi.

Elle lui prit le plateau des mains, rangea le reste dans le frigo, mit les tasses dans l’évier et le reste de café à sa place. Pendant ce temps, il se posa et regarda le plat. Il y avait des pâtes mais le reste ne lui disait rien.

-   Pâtes à la carbonara. Sers-toi.

C’est ce qu’il fit sans attendre et n’attendit pas qu’elle est finie de se servir pour attaquer son assiette. Il se comportait comme s’il n’avait pas prit de petit déjeuner mais il s’en moquait. C’était trop bon.

Stella toussa un peu puis posa sa fourchette et le regarda. Il fit exactement la même chose et attendit.

-   A propos de ce matin.

-   Oui ?

-   Je veux que nous restions amis.

Voilà, elle l’avait dit même si les mots avaient bien failli rester coincés puisqu’elle ne le pensait pas du tout. Au contraire, elle l’aimait encore plus qu’auparavant. Dylan la regarda sans rien dire puis se demanda s’ils n’étaient pas branchés sur la même fréquence car elle venait de lui sortir son texte.

Cela le chiffonna un peu qu’elle l’ait devancé mais il devait être content puisque c’était ce qu’il voulait. Non ? En fait, il ne l’était pas du tout. Cette femme lui faisait ressentir des choses encore inconnu pour lui et ils n’aimait pas ça.

-   Nous sommes amis et même si cela était agréable, c’était une folie passagère.

-   Oui tout à fait.

Elle mangea sa dernière bouchée très difficilement car pour elle, ce n’était pas du tout une folie mais un acte d’amour. Elle but un peu d’eau et changea de conversation comme si le sujet n’avait plus d’importance pour elle.

-   Que vas-tu faire aujourd’hui ?

-   Pourquoi ?

-   Je suis curieuse.

-   Généralement, ma famille vient et ils passent la journée ici ou je vais chez eux.

-   Donc ils vont venir ?

-   Je ne sais pas.

Il n’avait pas pensé à cette possibilité une seule fois depuis qu’il lui avait proposé de venir vivre ici et il n’était pas encore prêt pour présenter Stella à sa famille. Le serait-il un jour ? Comment réagiraient-ils face à elle ?

-   Que fait-on alors ?

-   Quoi ?

Il n’avait pas entendu sa question et ne préférait pas rétorquer de peur de répondre à côté ou de donner une réponse qui la ferait rougir même s’il adorait ça.

-   Comment passer nos journées lorsque nous sommes tous les deux dans la maison ?

-   Je n’ai pas réfléchi.

Elle non plus mais elle venait de trouver une idée.

-   Si je t’apprenais à cuisiner ?

-   Tu plaisantes ?

-   Non pourquoi ?

Elle trouvait l’idée excellente. Il fallait juste le convaincre.

-   C’est très facile, tu verras.

-   Non, je ne crois pas. La dernière fois ou j’ai voulu aider ma mère, j’ai failli mettre le feu à sa cuisine. Alors maintenant, je propose mon aide ou je m’installe et j’attends. Je ne vais pas retenter l’expérience.

-   Même pas avec moi ?

Dylan soupira et se demanda s’il n’allait pas devoir s’enfermer dans son bureau pour travailler car son envie de la toucher était trop forte et cette idée de cuisiner n’arrangeait rien car il venait de se l’imaginer nue sous son tablier.

-   Je resterais à tes côtés mais c’est toi qui feras tout le travail.

-   D’accord.

Il devait être fou mais il aimait tellement être auprès d’elle.

-   Tu ne vas pas le regretter.

Oh ! Si. Il le regrettait déjà car elle enleva son pull et il la revit nue sous lui et s’il fermait les yeux, il pourrait entendre ses gémissements. Il secoua la tête. Heureusement qu’ils avaient finis de déjeuner car il ne pouvait rien avaler de plus.

Stella fit la vaisselle pendant que Dylan l’essuyait. Ensuite, elle le regarda et lui demanda ce qu’il allait préparer.

-   Un truc très simple.

Des fraises à la chantilly. Elle en aurait un peu partout et il s’amuserait à tout nettoyer avec la langue. Nom de Dieu ! Il secoua la tête, ferma les yeux et se mit à réfléchir. Il devait arrêter de penser à eux deux dans l’intimité. Il rouvrit les yeux et la fixa.

-   Pas d’idée ?

-   Non.

-   Une tarte tatin.

-   D’accord.

Elle lui dicta tous les ingrédients nécessaires et il partit les chercher dans le cellier ou dans le réfrigérateur.

-   Il faut commencer par la pâte puis la laisser reposer sous un torchon.

Il se mit donc au travail et confectionna la pâte puis fit ce qu’elle lui avait dit.

-   Et maintenant ?

-   Enlève-moi cette chemise.

-   Pourquoi ?

-   Ce n’est approprié pour la cuisine. Il te faut un tee-shirt à la place avec un tablier par-dessus.

-   Je reviens.

Il partit dans sa chambre pour se changer puis revint et enfila le tablier qu’elle lui tendait. Il n’était pas à son avantage avec ce petit truc à volant mais tant pis.

-   Voilà qui est mieux.

-   Ensuite ?

-   Faut éplucher les pommes et les couper en quartier puis les arroser de jus de citron afin qu’elles ne noircissent pas.

-   Bien madame.

Pendant un petit moment, il s’occupa des pommes puis les mit de côté et attendit la suite.

-   Allume le feu puis met le sucre, le beurre et les pommes dedans pour les faire caraméliser. Quand tes pommes se ramollissent un peu, tu coupes le feu.

Il suivit à la lettre ses instructions en souriant. Il aimait bien même s’il aurait préféré la regarder travailler à sa place. Elle avait plus de grâce que lui. Quand la cuisson des pommes furent terminer, il coupa le feu, retira le plat et n’eut pas à attendre.

-   Faut étaler la pâte.

-   Un peu plus grande que le plat.

C’était plus une constatation qu’une question donc elle ne lui répondit pas mais sourit. Il disait qu’il ne savait pas cuisiner mais c’était faux, il savait juste les bases et s’en contentait.

-   Allume le four puis tu beurres le plat, le farine et ensuite tu mets les pommes puis la pâte sans oublier de la piquer.

-   Pourquoi ?

-   Ça évite qu’elle gonfle.

Il exécuta à nouveau ses ordres puis déposa le plat dans le four et soupira. Quant à elle, elle mit la minuterie sur vingt minutes.

-   Ca va ?

-   Maintenant oui.

-   Tu t’es très bien débrouillé.

-   Bien sur puisque tu étais là.

-   Tu sais très bien faire la cuisine et ne me ment pas.

Comment avait-elle fait pour le découvrir puisqu’il lui avait dit le contraire ? Il avoua donc et elle lui sourit encore une fois. Il adorait quand elle faisait ça et ne s’en lassait pas du tout. 

-   Je le savais.

-   Comment ?

-   La dimension de la pâte puis la température du four.

Exact. Il s’était trahi juste sur ces petits détails mais il s’en moquait. Il avait apprit sur le tas et passer un nombre phénoménale de casseroles car il les avait laissé brûler.

Il n’était pas un grand chef, loin de là mais sa nourriture était mangeable. Il se tourna vers l’évier, commença à laver ses ustensiles puis nettoya le plan de travail et se lava les mains.

Il se posa ensuite sur une chaise et vit que Stella pressait des oranges. Elle mit ensuite le pichet au réfrigérateur et se rassit en face de Dylan.

-   Pourquoi cacher que tu sais cuisiner ?

-   Je ne sais pas mais toi, comment cela t’ai venu ?

Elle décida de lui parler de Nicoletta et de ses bons petits plats.

-   A la maison, nous avions une cuisinière adorable Nicoletta, elle cuisinait plus que très bien et quand j’ai été en âge pour apprendre, elle m’a enseigné ses plats. Elle nous a quittés lorsque j’avais quinze ans.

-   Quitter ?

-   Décéder. Cela m’a rendu malade et j’ai voulu lui montrer que je pouvais faire comme elle alors j’ai commencé à cuisiner et cela a empiré de jours en jours.

-   De quoi est-elle morte ?

-   Cancer. Cela a été diagnostiqué trop tard sinon, elle serait toujours en vie.

-   Je suis désolé.

-   J’ai avancé dans la vie mais qu’elle me manque toujours autant.

Il ne put rien répondre car la minuterie retentit et elle se leva pour couper le feu puis remit la minuterie sur dix minutes.

-   Nous allons bientôt pouvoir goûter ta tarte.

-   J’espère qu’elle sera bonne.

-   Mais oui, ne t’inquiète pas.

Elle se leva puis reprit.

-   Je vais regarder pour ce soir. Tu veux quelque chose en particulier ?

-   Non. Je viens avec toi et on choisira ensemble.

-   Ok !

Ils se dirigèrent vers le cellier attenant à la cuisine afin que Stella fasse son choix pour le dîner. Elle regarda un peu tout puis se décida pour un pot au feu et ses patates sautés.

Ils prirent tout ce qu’elle avait besoin puis retournèrent dans la cuisine et déposèrent le tout sur la table. Elle regarda la minuterie et sourit.

-   Ta tarte va être cuite.

-   Pourvu qu’elle soit bonne.

-   Arrête de t’en faire et prépare deux assiettes avec des verres. Je veux la goûter.

-   Chaude ?

-   Bien sur. C’est meilleur.

Lui, il aurait bien aimé la goûter au lieu de sa tarte mais ce n’était pas possible puisqu’ils avaient décidé de rester amis. Il ne voulait absolument pas qu’elle prenne la fuite s’il lui faisait des avances. Il avait besoin d’elle pour un temps.

Dylan sortit le plat du four et vit que c’était bien doré.

-   Ça sent bon. 

C’était vrai mais était-elle réussie ? Il ne voulait pas la décevoir.

-   Découpe.

-   A vos ordres madame.

Pendant qu’il préparait les assiettes, elle versa le jus d’orange dans les verres puis se posa et attaqua son morceau dès qu’il déposa l’assiette devant elle.

-   Que c’est bon !

-   C’est vrai ?

-   Mange et tu verras.

Il n’attendit pas qu’elle lui répète une seconde fois et attaqua aussi son assiette. C’est vrai qu’elle était bonne et il était heureux d’avoir réussi la recette. C’était grâce à Stella car elle l’avait aidé mais il était quand même content de lui.

Il pourrait peut-être retenter un jour et lui faire la surprise. C’était une idée à développer. Nom de nom ! Il avait perdu la tête. Ce n’était qu’une comédie donc les petites attentions n’étaient pas de mises.

-   Alors ?

-   Tu as raison, c’est succulent.

-   Je savais que tu pouvais y arriver.

-   C’est quoi la différence avec une tarte aux pommes ?

-   Pour la tarte aux pommes, la pâte est en-dessous mais pour la tarte tatin, la pâte est au-dessus.

Ils dégustèrent le reste de leur morceau en silence puis quand ils eurent fini, Stella débarrassa et lava le peu de vaisselle. Dylan la laissa faire car il savait déjà qu’elle n’aimait pas que ça reste en suspens.

Quant à elle eut terminé, elle commença à éplucher les pommes de terre puis les coupa en dés et les déposa dans une poêle puis les sala et mit un peu d’huile d’olive. Ensuite, elle se mit à découper la viande.

-   Un coup de main ?

-   Tu peux préparer la sauce.

Elle plaisantait, non ? Bon. Il allait le faire et essaierait de ne pas la faire brûler.

-   C’est parti.

Elle lui sourit et sut qu’elle avait deviné son appréhension alors il prit son courage à deux mains et se mit au travail. Dans une casserole, il mit le concentré de tomate, le miel liquide, le vinaigre, la sauce soja, les fines herbes et le piment.

Il mélangea le tout, la couvrit puis se tourna vers Stella et vit qu’elle s’occupait de la viande.

-   Voilà, faut attendre une bonne dizaine de minutes. Et toi, t’as fini ?

-   C’est prêt.

Elle goûta et sourit.

-   Tu vas finir par te débrouiller tout seul.

-   Dans un siècle.

Elle se mit à rire et il la rejoignit. Il était fier d’avoir réussi même si elle lui avait mit tous les ingrédients ensemble ainsi que la recette pour l’aider un peu. Il aimait bien ces instants passés dans cette pièce. Il commençait même à les apprécier sauf qu’il ne serait jamais aussi bon qu’elle.

Elle mit la sauce avec la viande puis recouvrit le faitout et laissa mijoter vingt minutes à feu doux. Elle mit la minuterie puis enleva le tablier.

-   Voilà. Il faut juste remuer de temps en temps.

-   Tu veux un truc à boire ?

-   Pourquoi pas un verre de vin.

-   D’accord.

Il prit une bouteille dans le cellier puis revint, l’ouvrit et versa le breuvage dans les verres que Stella avait essuyé.

-   On va dans le salon pour discuter en attendant.

-   Je suis d’accord.

Ils se dirigèrent vers la pièce puis se posèrent dans le canapé.

-   Parle-moi de ta famille.

-   Que veux-tu savoir ?

-   Tout.

Il but une gorgée et se demanda si elle n’allait pas prendre la fuite quand il commencerait à les lui décrire ? Il verrait bien après tout. 

-   Mes parents sont mariés depuis trente cinq ans. Ma mère avait vingt ans et mon père vingt deux ans.

-   Des frères et sœurs ?

-   Oui. Dorothée a vingt cinq ans et les jumeaux, Julien et Justin ont eu vingt deux ans ce mois-ci.

-   Le Caraïbe était leur cadeau.

-   Exact.

-   Le soir ou nous sommes vu dans le bureau de mon patron.

Il ne répondit pas car c’était une constatation.

-   Joli cadeau.

-   Ils vont souvent te voir danser. Ce soir là, ils voulaient que je sois là. Il y avait aussi Dorothée. Et toi ?

-   Quoi moi ?

-   Tes parents, des frères et sœurs ?

Pouvait-elle lui en parler ? Elle ne savait pas comment il allait réagir quand il allait connaître la vérité. Elle lui devait pourtant puisqu’elle allait vivre chez lui pendant un moment.

Dylan voyait bien qu’elle réfléchissait trop pour une simple question. Etait-elle fâchée avec sa famille ?

-   Mes parents sont mariés depuis vingt cinq ans et j’ai un frère qui est plus jeune que moi. Luc. Il va bientôt avoir dix huit ans. Il me manque.

-   Cela fait longtemps que tu ne l’as pas vu ?

-   Depuis mes dix huit ans et j’ai vingt cinq ans.

Waouh ! Il ne s’attendait pas à ça. Cela devait être dur pour elle car même si ses frères et sœur étaient envahissants, il était content de les voir assez souvent voir très souvent quand ils voulaient quelque chose.

-   Je suis désolé.

-   Ce n’est pas ta faute.

Elle respira à fond puis continua.

-   Mes parents n’ont jamais apprécié que je sois fasciné par la danse. Pour eux, ce n’était pas un bon métier. Ils voulaient que je sois médecin, comme eux.

-   Quelles sont leur spécialité ?

-   Ma mère est chirurgienne et mon père est dans la médecine esthétique.

Elle lui sourit et sut d’instinct qu’elle aurait bien aimé lui caché ça mais pourquoi ? Elle lui répondit comme si elle avait lu ses pensées.

-   Ce sont les célèbres Guyot mais tu as sûrement déjà du entendre parler d’eux.

-   Oui c’est vrai mais je n’ai pas fais le rapprochement avec toi.

Elle se leva, partit dans la cuisine et Dylan la suivit.

-   J’aurais du me taire alors.

-   Non, je suis content de le savoir. Et ton frère ?

-   Luc était un petit garçon génial mais mon départ lui a fait beaucoup de peine, j’en suis sure.

-   Tes parents t’ont mit à la porte ?

Elle tourna la viande, la goûta puis remit le couvercle. Elle se retourna et lui sourit mais il était différent des autres. C’était un sourire triste.

-   Non. Je leur ai dis que jamais je ne serais médecin et cela ne leur a pas plu. Je suis partie avant qu’ils ne le fassent.

-   As-tu déjà pensé que tu t’étais trompée sur leur compte ?

-   Je sais comment ils fonctionnent. Une danseuse dans leur monde n’est pas à sa place même si c’est leur propre fille.

Il la prit dans ses bras et l’embrassa doucement. Il voulait que cette tristesse s’en aille. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’elle lui réponde. Elle passa ses bras autour de son cou et se mit sur la pointe des pieds.

Il resserra son étreinte et poussa un gémissement à moins que ce ne soit elle. Il ne savait plus. Ce fut le téléphone qui coupa cet intermède et ils se séparèrent à regret enfin pour lui car il aurait bien aimé finir cet épisode au lit.

Il allait devoir prendre à nouveau une douche froide.

-   Je vais répondre.

-   Bien sur.

Elle avait une voix très sexy quand elle était excitée.

-   Allo !

-   Quand même. T’étais ou ?

-   Bonjour à toi aussi. Comment vas-tu ?

-   Répond à ma question d’accord. Alors t’étais ou ?

Il soupira, boucha le combiné puis regarda Stella et lui sourit.

-   C’est ma sœur.

-   Je vais m’occuper du dîner pendant ce temps.

-   Ok !

Il la regarda faire puis remit le combiné à l’oreille et entendit Dorothée qui vociférait.

-   T’es là ? Allo ?

-   Oui. Que veux-tu ?

-   T’es avec quelqu’un ?

-   Stella pourquoi ?

Pourquoi avait-il dit ça ? En fait, sa sœur était gentille mais elle dépassait les bornes et il n’en pouvait plus. Il voulait vivre sa vie sans que sa famille s’en mêle mais c’était trop demander.

-   T’aurais pu le dire dès le départ. Je te laisse.

Il soupira encore une fois. Jamais il n’arriverait à la comprendre.

-   Dis-moi au moins pourquoi t’a appelé ?

-   Pour que tu viennes dîner chez les parents.

-   Une autre fois.

-   Je m’en doute.

Elle se mit à rire puis lui souhaita une bonne soirée et raccrocha. Il en fit autant puis se retourna vers Stella. La table était mise et le plat attendait.

-   Désolé.

-   Pas de quoi. Je viens juste de finir.

-   Ma sœur est compliquée et insupportable. Pourquoi se comportait-elle de cette façon avec moi ?

-   Elle t’aime et veut ton bonheur.

-   Tu crois ?

Elle se mit à rire et il lui sourit.

-   Mangeons avant que tout devienne froid.

-   Je suis d’accord.

Ils firent honneur au plat qui était tout simplement délicieux. La sauce était réussie et il était content. Deux préparations, deux réussites. Il n’en revenait toujours pas.

Quand tout fut terminé, ils débarrassèrent, firent la vaisselle puis rangea la cuisine. Ensuite, ils se mirent devant la télévision pour regarder le journal puis un documentaire sur la planète.

&

Un bruit de porte retentit dans la maison puis Justin et Julien pénétrèrent dans la cuisine et à l’unisson salua Thérèse.

-   Bonjour les garçons.

-   Dylan est là ?

-   Non, il est déjà parti travailler.

-   Mince.

Justin prit un croissant puis se posa sur une chaise tandis que Julien prit une brioche et se posa aux côtés de son frère.

-   Pourquoi, il y a un problème ?

-   Non. On voudrait savoir s’il voulait revenir avec nous en boite de nuit.

Thérèse mit les tasses de café devant eux, s’en servit une puis reprit.

-   Une fois lui a suffit amplement, j’en suis sure alors n’y comptez pas trop.

-   Nous allons quand même tenter notre chance.

Ils s’interrompirent de parler quand ils entendirent du bruit dans l’escalier.

-   Qu’est-ce que c’était ce bruit ?

-   Stella.

Ils ne purent poser aucune question car elle apparut dans l’embrasure de la porte avec une chemise de Dylan. Les jumeaux restèrent bouche bée devant elle mais Thérèse la salua.

-   Bonjour.

-   Salut.

Stella bailla, se frotta les yeux et vit les jumeaux. Les frères de Dylan.

-   Bonjour à vous. Stella.

-   Salut.

-   Bonjour.

Elle les embrassa sur la joue puis fit le tour et en fit une à Thérèse. C’était une habitude qu’elle avait prise et elle aimait bien ça. Cela lui rappelait les matins chez ses parents quand elle était petite fille puis ensuite avec Nicoletta.

-   Dylan n’est plus ici.

Les garçons ne pouvaient toujours pas parler donc Thérèse répondit à leur place.

-   Je viens de leur annoncer.

-   Ok !

Elle ouvrit la porte du frigo, prit le litre de lait avec le beurre puis referma la porte.

-   Vous mangez ici ?

Elle se tourna vers eux mais toujours aucun son. Elle se mit à rire devant leur tête.

-   Vous êtes devenu muet ?

-   Ce doit être la tenue.

Stella baissa la tête et comprit. Elle aurait du s’habiller avant de descendre mais elle avait cru que Dylan était toujours présent car elle avait entendu des voix et elle avait donc enfilé ce qui lui tombait sous la main d’ou la chemise.

-   Je reviens.

Elle posa le lait et le beurre sur la table, quitta la cuisine et monta vite dans sa chambre pour être présentable devant les jumeaux. Ce n’était pas le moment qu’ils aient une attaque ou pire, que Dylan croit qu’elle les draguait.

Elle ôta la chemise à regret car il y avait toujours l’odeur de Dylan et soupira. Ils avaient passé la nuit ensemble et elle ne le regrettait pas même si elle ne se souvenait plus qui avait encouragé l’autre.

Maudit vin car des instants pareils étaient précieux et elle voulait se souvenir de tous. Leur relation était restée platonique depuis son installation qui datait maintenant d’un mois mais ce qui s’était passé la veille avait été fantastique.

Elle regarda sa penderie et se demanda comment s’habiller. Comment devait-elle se comporter devant les jumeaux sans Dylan ? Devait-elle l’appeler ? Non, elle allait rester naturelle et tout allait bien se passer même si elle aurait bien aimé que le maitre de maison soit présent pour cette première rencontre.

Elle respira à fond, passa par la salle de bain pour déposer dans la panière à linge la chemise et redescendit. Elle refit son apparition dans la cuisine et constata que les jumeaux étaient toujours présents.

Elle leur sourit puis constata que Thérèse avait préparé le petit déjeuner donc elle se posa à sa place habituelle. Thérèse vint à ses côtés.

-   Comment allez-vous ?

-   Bien merci.

Bon, d’accord. Comment faire pour qu’ils se dérident ? Elle chercha un sujet tout en buvant son café puis reprit.

-   Justin. Comment fait-on pour vous différenciez ?

Il la regarda et lui sourit. Comment avait-elle fait alors qu’ils ne se connaissaient pas ? Thérèse se mit à rire puis fit constater à Stella qu’elle venait d’y arriver.

-   C’est facile. Justin est plus dévergondé que Julien. 

-   Ils sont assis et tu arrives quand même à les différencier.

Thérèse la tutoyait depuis le premier jour mais Stella n’y voyait aucun inconvénient, bien au contraire. Elle s’était liée d’amitié avec cette femme même si elle pouvait être sa mère.

-   C’est grâce à la photo de famille dans le bureau de Dylan. J’ai tout de suite vu qui était qui.

Julien hoqueta quand il apprit que cette femme était entrée dans l’antre de Dylan. Personne n’avait le droit de pénétrer dans cette pièce même pas sa propre famille. Qu’avait-elle fait de particulier pour y avoir accès ?

Ce fut Thérèse qui posa la question.

-   Tu es entrée dans son bureau ?

-   Oui pourquoi ?

-   Dylan ne veut personne dans cette pièce à part lui.

-   D’accord.

Elle se mit à rire puis reprit.

-   En fait, il ne le sait pas mais il faut bien que je fasse le ménage.

Etait-ce une bonne raison ? Peut-être pas après tout. Mais pourquoi ne lui avait-il pas dit que cette pièce était interdite pour elle ? Il faudrait qu’elle lui demande ce soir s’il rentrait avant qu’elle parte travailler.

Elle regarda les jumeaux et vit qu’elle avait eu droit à un privilège comparer au reste de la famille.

-   Cela vous dérange ? Vous trouvez que j’abuse ?

Les jumeaux la fixèrent puis secouèrent la tête. Cette femme vivait avec leur frère donc elle était importante pour lui. Ils lui sourirent puis Justin prit la parole avant son frère.

-   Non. Absolument pas. Il te l’aurait dit sinon.

-   C’est vrai.

Stella se leva puis débarrassa la table et commença à faire la vaisselle. Thérèse s’occupa à mettre le reste dans le réfrigérateur.

-   On va vous aider.

-   Vous devez aller en cours.

-   Tu pourras demander à Dylan concernant cette soirée alors ?

Stella se tourna et joua les curieuses.

-   Nous voulons qu’il revienne avec nous en boite de nuit.

-   Laquelle ?

Elle savait très bien de quel endroit ils parlaient mais elle devait jouer les ignorantes sinon ils devineraient qu’elle était une des danseuses.

-   Le Caraïbe.

-   Je connais mais pourquoi ne voudrait-il pas ?

-   Il déteste ces endroits.

-   Je vais essayer de le convaincre.

-   C’est vrai ?

-   Bien sur.

-   T’es géniale.

-   Je sais.

Elle éclata de rire puis se saluèrent et elle se replongea dans sa vaisselle. Elle savait très bien comment amadouer Dylan mais accepterait-il quand même ? Il n’était plus jamais venu la voir danser et cela lui manquait.

En fait, ils ne se posaient aucunes questions sur leur travail et elle ne savait pas s’il voulait en parler. Devait-elle le forcer ? Elle s’essuya les mains puis vit que Thérèse se préparait pour partir.

-   Déjà ?

-   Oui. Il est dix heures.

Elle soupira puis embrassa la cuisinière.

-   A demain alors.

-   Stella. Puis-je te demander quelque chose ?

-   Oui bien sur.

Thérèse ne savait pas comment annoncer la nouvelle. Cette jeune femme lui était devenue très sympathique et elle allait lui manqué comme la famille Darmon mais l’échéance se rapprochait à grands pas et elle n’avait toujours pas annoncé son départ.

-   C’est une mauvaise nouvelle ?

-   Oui et non.

-   Oui pour moi et non pour toi.

-   C’est ça.

-   Tu t’en vas.

C’était plus une constatation qu’une question mais Thérèse répondit quand même par l’affirmative.

-   Je me rapproche de ma fille et de ses enfants.

-   Je comprends mais tu vas me manquer.

-   Toi aussi et ainsi que la famille Darmon.

-   Je vais leur annoncer à ta place si tu veux.

-   Tu ferais ça ?

-   Bien sur car pour l’annoncer à Dylan, il faut être soit rapide ou soit allé le voir au bureau.

Elles tombèrent dans les bras l’un de l’autre et Stella se mit à pleurer. La seule personne qui lui avait rappelé Nicoletta la quittait à son tour mais elle comprenait. Elle aussi avait quitté son logement pour vivre auprès de la personne qu’elle aimait et elle ne le regrettait pas.

-   Tu me donneras des nouvelles ?

-   Bien sur et toi aussi.

-   Sans problème. Il te reste combien de semaine avant ton départ définitif ?

-   Plus que celle-ci.

-   Oh !

Donc à partir de lundi prochain, elle ne serait plus là. La maison serait vide et elle ne pourrait plus parler avec personne sauf les week-ends en présence de Dylan sauf si elle allait le retrouver à son bureau.

-   Il faut donc en profiter. Un pique-nique dans le parc.

-   Pourquoi pas mais tu te reposeras bien le matin.

-   Oui madame.

Elles se sourirent puis Thérèse la salua et quitta la maison. Stella se demanda ce qu’elle allait pouvoir faire de sa journée car elle n’avait plus sommeil. Le téléphone sonna, elle décrocha. C’était Dylan.

-   Allô !

-   C’est moi. Ca va ?

-   Et toi ?

C’était toujours la même chose quand il téléphonait. Il demandait si elle allait bien et elle lui renvoyait la question sans répondre. Ils savaient très bien tous les deux que ce n’était pas nécessaire de poser cette question mais ils le faisaient quand même, comme un petit rituel.

-   Je viens de recevoir une invitation pour samedi soir.

-   Je viendrais avec toi donc ne t’inquiète pas, d’accord.

-   Tu ne sais même pas de quelle soirée il s’agit.

Elle se mit à rire puis reprit.

-   Si tu m’appelles c’est pour avoir mon accord donc je te le donne.

-   C’est vrai. C’est une soirée habillée avec le gratin de la ville.

-   Soirée caritative ?

-   Oui.

-   Ok !

Il eut un blanc puis une toux discrète. Elle comprit tout de suite qu’il voulait lui parler de sa robe sans être vexant. Elle trouva une idée parfaite qu’il ne pouvait pas refuser.

-   Tu viendras faire les boutiques avec moi.

-   Quoi ?

-   Tu as peur que je m’habille avec une tenue non appropriée donc tu viendras avec moi.

-   Je n’ai rien dis.

-   Et ta toux ?

-   C’est pour autre chose.

-   Ah !

Elle ne savait plus quoi penser.

-   C’est quoi alors ?

Il eut un autre blanc puis il reprit.

-   Voudrais-tu faire une danse avec le neveu du président ?

-   Je ne sais pas. Pourquoi pas ? Que me conseilles-tu ?

-   Tu demandes mon avis ?

-   Oui, c’est ce que je viens de faire.

Une autre toux se fit entendre au bout du fil puis la voix qu’elle aimait tant retentit à nouveau.

-   Je ne sais pas mais si la prestation est bien, la somme de dix mille euros sera versée en plus.

-   Tant que ça.

-   Oui.

Elle se mit à réfléchir sur la danse puis se tapa le front. Comment le neveu savait qu’elle dansait ? A moins que cela venait du président en personne ? Elle en fit part à Dylan.

-   En fait, il y a eu une réunion à l’hôtel de ville et j’étais présent. Ils parlaient de faire gagner une grosse somme d’argent à l’œuvre sans en débourser afin qu’il n’y ait que des bénéfices.

-   Et ?

-   Je me suis remémoré ta prestation à la boite de nuit et l’attitude de certaines personnes.

-   Tu penses à tes frères.

-   Oui.

Elle se mit à rire puis quand elle se calma, il reprit.

-   Je leur ai proposé un couple dansant sans être grossier bien sur et ils ont tout de suite accepté mais j’ai précisé qu’il fallait trouver un homme.

-   Ils ont proposé le neveu.

-   C’est le président du comité qui a fait cette offre car il sait que Philippe, son neveu adore danser.

-   Je suis d’accord.

-   C’est vrai ?

-   Oui.

Elle entendit un soupir et sut que cette soirée était très importante pour lui. Elle ferait tout pour qu’il soit fier d’elle. Maintenant, elle devait lui annoncer sa rencontre avec ses frères. Elle lui parlerait du départ de Thérèse de vive voix.

-   Dylan ?

-   Oui ?

-   Je dois t’annoncer quelque chose moi aussi.

-   Je t’écoute.

-   Quand je me suis réveillée ce matin, j’ai entendu du bruit en bas donc j’ai enfilé ta chemise et suis descendue.

-   Qui as-tu rencontré ?

-   Tes frères.

Il avait tout de suite comprit et ne semblait pas en colère. Elle reprit quand même.

-   Je pensais que tu étais toujours là donc j’ai pris le premier vêtement qui me tombait sous la main et ils sont restés muet comme des carpes.

-   Je m’en doute.

Il soupira puis se l’imagina avec sa chemise et fut à l’étroit dans son pantalon. Il ne manquait plus que ça.

-   Je vais donc avoir un appel de ma mère et nous serons obligés d’aller déjeuner chez eux dimanche.

-   Ça ne me dérange pas.

-   J’aurais préféré tout organisé moi-même.

-   Je suis désolée.

-   Ce n’est pas ta faute.

-   Si je venais à ton bureau avec un pique-nique pour me faire pardonner. Tu serais d’accord ?

Il se mit à rire puis accepta volontiers car il avait faim.

-   Je prépare tout et j’arrive.

-   Ok !

Elle raccrocha puis se dirigea vers le cellier et se mit au travail.

Dylan reposa le combiné, se passa une main sur le visage et soupira. Il n’aurait jamais du retarder le moment ou sa famille et Stella se rencontreraient car maintenant, la situation lui échappait complètement.

-   Dylan ? Vous m’écoutez ?

Il releva la tête et vit Sabine devant lui. Que voulait-elle ?

-   Oui.

-   Qu’est-ce qui se passe ? Vous êtes malade ?

-   Non. Pourquoi ?

Elle fit le tour du bureau puis mit sa main sur le front de son patron et soupira.

-   Pas de fièvre. Bon maintenant, je veux savoir votre problème car vous en avez un.

-   Mes frères ont rencontré Stella.

-   Et alors ? Qui est-ce ?

-   Elle vit avec moi.

-   Ah bon !

Elle lui sourit puis quitta le bureau en refermant la porte sans rien ajouter de plus. Pourquoi ce revirement d’attitude tout à coup ? Il ne comprendrait jamais rien aux femmes. En plus, il avait encore fait un lapsus. Stella ne vivait pas avec lui mais chez lui. Il devait vraiment faire attention à ses paroles sinon tout allait très mal tourner.

Depuis qu’il connaissait Stella, toute sa vie était chamboulée et cela n’allait pas s’arranger car sa mère voudrait la rencontrer. Elle devait déjà être en train de regarder les catalogues de mariage et de choisir sa tenue.

Un coup de téléphone retentit et il décrocha.

-   Oui ?

-   Salut cachottier.

-   Salut à vous.

Ses frères. Il ne manquait plus qu’eux mais il s’en doutait un peu surtout venant de Justin. 

-   Qui a-t-il ?

-   C’est une bombe ta meuf. T’es un gros veinard.

Justin était toujours aussi cru.

-   Oui c’est vrai, elle est très belle.

Quant à Julien, il était plus doux dans les compliments. Comment des jumeaux pouvaient être aussi différents ?

-   Que voulez-vous ?

-   Maman ne sait encore rien car nous sommes en cours et nous voulons lui dire de vive voix.

-   Vous êtes des monstres sans cœurs.

-   Et pourquoi ?

-   Maman va me pourrir la vie et vous le savez.

-   Pourquoi l’avoir cacher alors ?

-   Je ne l’ai pas caché, j’ai tout simplement retardé les présentations.

-   Ça revient au même.

-   Bon, on te laisse Dylan.

-   A plus.

-   Oui c’est ça.

Voilà, il ne savait pas pourquoi il avait eu ce coup de téléphone. A moins que pour eux, le féliciter sur Stella soit très important pour attendre. Il raccrocha puis soupira. Ce n’était pas la faute de ses frères mais bien de la sienne. Il aurait du présenter Stella à sa famille dès son installation au lieu d’attendre. Il allait devoir prévoir un dîner pour rectifier cette erreur.

Quand Stella arriverait, il lui demanderait et elle accepterait, il en était sur. Pour l’instant, il devait appeler le président pour lui annoncer que sa compagne acceptait de danser avec son neveu. C’était au moins une bonne nouvelle pour cette œuvre.

Ensuite seulement, il se replongerait dans ses dossiers.

Stella arriva devant le bâtiment ou se trouvait les bureaux de Dylan et sentit son estomac se contracter. Elle aurait pu le revoir le jour ou elle était venue ici si elle avait poussé ses recherches car sa société était dans un des deux immeubles. Elle était un peu nerveuse de le voir sur son lieu de travail puis secoua la tête.

Elle était une idiote pour se comporter de cette façon. Elle se gara, descendit puis prit le panier qu’elle avait calé sur le siège et verrouilla le véhicule. C’était la deuxième voiture de Dylan mais il ne s’en servait jamais donc il lui avait donné les clés en lui disant que cela serait plus facile pour elle pour se déplacer.

Il avait appelé son assureur pour mettre en plus son nom sur les papiers donc elle ne devait pas s’inquiéter mais que devait-elle en penser ? Rien d’autre que de l’amitié malheureusement.

Elle ne serait jamais rien d’autre à ses yeux et cela la rendit triste mais elle chassa ses pensées moroses et pénétra dans le bâtiment puis prit l’ascenseur avec son chargement et attendit.

Quand l’ascenseur arriva à destination, elle quitta l’espace confiné et se retrouva dans une salle d’attente magnifique. Les tons étaient doux pour la vue. Elle rencontra le regard d’une jeune femme et lui sourit en se rapprochant.

-   Salut. Dylan est là ?

-   Vous êtes ?

-   Stella.

Sabine n’en cru pas ses yeux. Cette femme était la compagne de son patron. Ce qu’elle était magnifique ! Elle lui sourit mais n’eut pas le temps de répondre car la porte s’ouvrit au même moment et Dylan en sortit. Stella lui sourit.

-   Me voici. T’a faim ?

Elle lui montra le panier.

-   Oui. Entre.

Il se tourna vers Sabine pour lui annoncer que la publication dans le journal pouvait être faite car tout était enfin prêt.

-   D’accord, je m’y mets tout de suite.

Il pénétra à nouveau dans son bureau et referma la porte derrière lui. Sabine revint sur terre et secoua la tête. Stella était drôlement sexy dans cette tenue alors qu’elle était simple.

Elle allait devoir lui demander des conseils pour plaire encore plus à son mari. Elle sourit puis décrocha son téléphone et appela le journal.

Stella s’enfonça encore plus dans le canapé et soupira d’aise. Elle avait trop mangé et aimerait bien détaché un bouton de son jean.

-   C’était délicieux, comme toujours.

Elle le regarda assis à même la moquette et lui sourit lorsqu’il reprit du gâteau à la noix de coco qu’elle avait préparé.

-   Contente que cela t’ai plu.

Elle détacha quand même son bouton car le jean la serrait un peu.

-   Besoin d’aide ?

Elle se releva un peu puis lui sourit.

-   Pourquoi pas ?

Il se rapprocha et voulut l’embrasser mais le téléphone se mit à sonner. C’était son portable et il savait qui était à l’autre bout du fil.

-   Tu ne réponds pas ?

-   C’est ma mère.

-   Waouh ! Tu es fort pour deviner qui c’est avant d’avoir décroché.

-   Ne te moque pas. Mes frères rentrent toujours déjeuner donc ils lui ont raconté votre rencontre.

Stella se releva pour répondre.

-   J’y vais.

-   Non.

Il lui tira le bras pour la stopper mais ce fut trop brusquement et Stella lui tomba dessus. Ils se retrouvèrent couchés sur le sol et Stella lui caressa la joue.  

-   Pourquoi ?

-   Je préfère le faire.

Il ne bougea pas pour autant et préféra l’embrasser. Que c’était bon ! Il en mourait d’envie depuis qu’il l’avait vu devant le bureau de Sabine. Ce qu’elle était belle dans ce jean et ce tee-shirt. Cela lui moulait ses formes sans être vulgaire.

Quand le baiser prit fin, il s’aperçut qu’il n’y avait plus un bruit dans la pièce. Sa mère avait vite abandonné. Tant mieux mais à peine sa phrase terminée qu’il recommença à sonner.

-   Enfer et damnation.

-   Répond sinon tu n’auras pas la paix.

-   Tu as raison.

-   Je vais ranger le reste de nourriture pendant ce temps.

Ils se relevèrent puis Dylan répondit à sa mère et Stella s’occupa du pique-nique. Pourquoi l’avait-il encore embrassé et aussi pourquoi lui avait-elle répondu ? Il pensait toujours à leur nuit qui avait été fantastique.

Qui avait commencé ? Il ne s’en souvenait plus mais il avait adoré et aurait bien aimé continuer quand il s’était réveillé le matin mais le réveil l’en avait empêché. Le travail était important car il avait des personnes sous sa responsabilité et se permettre un écart même d’une heure était impossible.

Il revint sur terre et se concentra sur les paroles de sa mère mais cela était dur car Dorothée était à ses côtés et exigeait des explications.

-   Une à la fois. Je ne comprends rien.

-   Mon chéri, nous voulons que vous veniez dimanche.

-   Je m’en doutais. Attend.

Il se tourna vers Stella et vit qu’elle lui souriait puis hocha la tête.

-   Ok ! Nous serons là. Je dois raccrocher.

-   Au revoir.

Il raccrocha puis tomba dans les profondeurs du canapé en soupirant. Stella se posa à ses côtés puis lui caressa à nouveau la joue.

-   Ca va bien se passer, tu verras.

-   Tu ne connais pas ma mère.

L’air se chargea d’électricité dès que leurs regards se rencontrèrent et Stella changea de sujet avant qu’ils reprennent là ou la sonnerie du téléphone les avait interrompues.

-   Au fait, tes frères voudraient que tu retournes en boite de nuit avec eux.

-   Quoi ?

-   Ils en ont parlé ce matin et je me suis proposé de faire la commission.

-   Ce n’est pas vrai.

-   Tu devrais accepter.

-   Ils veulent te voir et se moquent que je sois là.

-   Mais non.

-   Je vais réfléchir.

-   D’accord.

Elle lui sourit puis se leva.

-   Je vais te laisser car tu dois travailler.

-   Attend.

Elle posa sur lui un regard interrogateur et il répondit aussitôt.

-   Pourrais-tu préparer un repas quand j’inviterais ma famille ?

-   C’est juste ça ?

-   Oui.

Elle l’embrassa sur les lèvres puis se releva aussitôt car le désir venait de réapparaitre. Allait-elle un jour être rassasiée de lui ? Probablement pas et elle ne s’en plaignait pas.

-   Bien sur et puis, nous devons faire semblant d’être un couple donc je dois me comporter comme ta future femme…

Il tressaillit en entendant ce mot mais elle fit comme si elle n’avait rien vu et continua.

-   …Et par conséquent, je dois faire la cuisine pour entrer dans les bonnes grâces de belle-maman.

-   Exact.

-   Bien. Maintenant, je te laisse.

-   A ce soir alors.

-   Tu rentres à quelle heure ?

Il n’en savait rien car avec cette pause déjeuner, il avait prit du retard. Voyant qu’il mettait un peu trop de temps à répondre, elle lui annonça que son repas l’attendrait dans le four et qu’il n’aurait plus qu’à le faire réchauffer.

-   Merci.

-   Pas de quoi.

Elle était déçue mais elle comprenait qu’il avait une entreprise à faire tourner et que ses ouvriers étaient importants. Elle lui fit signe de la main, prit le panier puis quitta la pièce en refermant derrière elle. Elle salua Sabine et se dirigea vers l’ascenseur.

-   Attendez.

Elle s’arrêta puis regarda la secrétaire. Que lui voulait-elle ? Celle-ci se releva, fit le tour du bureau et se planta devant elle. Elle lui prit sa main qu’elle serra et se présenta.

-   Sabine. Je voudrais savoir comment vous faites pour être comme ça ?

-   Comme quoi ?

-   Venez, je vais vous expliquer.

Elle se dirigea vers une pièce derrière son bureau et Stella la suivit. C’était une petite cuisine. Elles se posèrent sur une chaise et Sabine lui demanda comment elle faisait pour paraître aussi sexy dans une tenue pareille.

-   Je ne fais rien du tout.

-   Rien ?

-   Non rien.

-   Oh ! Tant pis. Merci quand même.

Stella la regarda attentivement et se demanda pourquoi elle voulait être sexy alors qu’elle était déjà ?

-   Tu préfères le vouvoiement.

-   Quoi ? Non. En plus, on a presque le même âge.

-   Je préfère moi aussi.

Stella se pencha puis lui sourit.

-   As-tu le béguin pour Dylan ?

Sabine la regarda comme si Stella avait un troisième œil puis éclata de rire.

-   Non. Je suis mariée et j’aime mon mari. J’ai deux enfants aussi, tu veux voir les photos.

-   Je veux bien.

Elle était soulagée que la secrétaire n’ait pas de vue sur son homme car elle ne l’aurait pas supporté. Elle savait aussi qu’elles allaient se revoir car le courant était tout de suite très bien passer.

Sabine lui montra un album plein de photos de ses enfants et de son mari.

-   Ils sont mignons. Quels âges ont-ils ?

-   Trois et un an. Karl et Mali. Mon mari, c’est Ted.

-   T’a beaucoup de chance.

-   Vous ne voulez pas d’enfants ?

Des enfants de Dylan mais elle en rêvait et cela ne s’arrangeait pas en voyant ces bouts de chou.

-   On n’en est pas encore là.

Si Dylan apprenait cette discussion, elle pourrait faire ses valises et lui dire adieu car il penserait qu’elle envisage sérieusement leur relation alors que ce n’était qu’une supercherie.

Un bruit retentit à côté et Sabine bondit sur ses pieds. Stella se releva aussi et découvrit un homme qui pianotait sur le comptoir.

-   Je suis désolée de vous avoir fait attendre. Je préparais du café.

Elle se mit à taper sur son clavier et Stella prépara une cafetière car le client allait réclamer une tasse d’un instant à l’autre.

-   Pourrais-je avoir une tasse ?

-   Bien sur.

Stella lui demanda combien de sucre il mettait dans son breuvage. 

-   Un seul merci.

Stella lui prépara puis lui tendit le mug en lui souriant et les salua car elle devait partir.

-   Tu reviens vite me voir.

-   Sans problème. Au revoir monsieur.

-   Mademoiselle.

La porte s’ouvrit et Dylan en sortit. Sabine avait du le prévenir par l’interphone. Il fut surprit de constater que Stella soit toujours là.

-   Un problème ?

-   Je discutais avec Sabine mais je me sauve. A tout à l’heure.

-   Ok !

Stella prit l’ascenseur pour quitter la pièce puis l’entreprise et prit la direction du supermarché. Elle devait faire les courses puis préparer le dîner, souper et partir travailler. Elle n’avait vraiment pas de temps à perdre.

Monsieur Schmidt passa son regard de Dylan à l’ascenseur puis revint vers lui.

-   C’était votre femme ?

-   Nous ne sommes pas encore mariés. Installez-vous.

Il pénétra dans le bureau, se posa dans un fauteuil tout en buvant son café. Il semblait énerver ou peut-être était-il écœuré d’avoir vu Stella habillé de cette façon. Il ne pouvait rien faire pour rattraper cette bévue mais en lui montrant les modifications de sa maison, il sera peut-être de meilleure humeur ensuite.

Il avait de sérieux problèmes avec ce client et il avait peur de perdre la transaction. Il pénétra dans son bureau, referma derrière lui puis se posa dans son fauteuil et sortit le dossier le concernant.

-   Ce café est délicieux.

-   Merci.

-   Avez-vous changé de fournisseur ?

-   Non. Pourquoi ?

-   Même si l’autre était bon, celui-ci est meilleur.

Stella. Elle était passée par là car lui aussi préférait son café à celui de Sabine même s’il était bon comme venait de dire son client. Il était sur qu’elle mettait autre chose dedans et il lui demanderait quand il en aurait l’occasion.

-   C’est ma compagne qui l’a fait. Stella.

-   La demoiselle en jean ?

-   Oui.

Il termina sa tasse puis la posa sur la moquette dans un coin du bureau afin de ne pas se heurter dedans. Il se leva, se mit à regarder les modifications de sa future maison enfin si ce qu’il avait demandé était fait et que cela lui plaisait.

C’était pour sa femme qu’il avait entreprit cette démarche et il espérait qu’elle serait heureuse dedans. Il fut soulagé de constater que tout avait été respecté et cela rendait bien mais il allait devoir s’y rendre en personne et avec lui.

-   Je propose un dîner pour finaliser tout ça puis nous irons la visiter.

-   Quel jour voulez-vous ?

-   Il faut que votre compagne donne son accord.

Pourquoi faire ? Stella se moquait pas mal de savoir avec qui il déjeunait ou dîner.

-   Oh !

Il venait de comprendre. Il devait l’appeler pour la prévenir de ne pas l’attendre.

-   Je lui téléphonerais pour lui annoncer de ne pas m’attendre.

-   Je souhaite un dîner pour quatre personnes.

-   Bien. 

Il lui sourit puis reprit.

-   Pourquoi pas chez vous ce week-end ?

-   Je suis désolé mais nous sommes pris.

-   Bien alors le samedi suivant ?

Est-ce que Stella serait contente d’apprendre cette nouvelle ? Il ne savait pas et ne voulait pas trop réfléchir donc il accepta. Il ne voulait pas perdre ce projet car cet homme était quelqu’un d’influent et par conséquent, ses amis seraient peut-être des futurs clients.

-   Bien. Je vous laisse. Au revoir.

-   A bientôt monsieur.

Monsieur Schmidt quitta le bureau, salua Sabine et quitta l’entreprise afin de retrouver sa femme et ses petits enfants. Il avait hâte de revoir cette jeune femme et de voir si elle allait rester naturelle comme il aimait ou devenir une petite pimbêche qui bat des cils pour paraître intelligente et vanter son compagnon comme s’il était un Dieu.

Dylan se prit la tête entre les mains et soupira. Ce client allait le rendre fou avec cette nouvelle requête.

-   Dylan ?

-   Mmm ?

-   Relevez la tête quand je vous parle.

C’est ce qu’il fit et elle grimaça. L’entretien avait duré moins d’un quart d’heure et il était épuisé comme s’il avait couru un marathon.

-   Ca va ?

-   Oui.

-   Rentrez chez vous et profitez de votre soirée.

-   Vous avez hâte de revoir vos enfants et votre mari ?

-   Je disais ça pour Stella mais c’est vrai qu’ils me manquent.

-   Elle travaille de nuit.

-   Oh ! Ca ne doit pas être facile pour vous voir.

-   C’est vrai.

Elle avait raison. Cela lui pesait d’être seul le soir alors qu’ils avaient prit comme habitude de discuter de tout et de rien devant un bon chocolat chaud. Juste d’y penser, il en avait l’eau à la bouche.

-   Je veux encore avancer un peu et vous aussi car vous avez été assez distraite aujourd’hui.

-   Elle est sympa et j’adore son café.

Evidemment sa mise en garde tomba à plat comme d’habitude. Elle savait très bien qu’il n’allait jamais la renvoyer et elle en profitait un peu trop souvent à son goût.

-   Il est meilleur que le mien. Il faut que je lui pique sa recette.

Elle quitta la pièce en souriant et lui, il se remit dans le dossier Schmidt. Il mit ses croquis sur ordinateur avec toutes les légendes afin que son chef de chantier ait tout sous la main le lendemain matin.

Son ordinateur était relié avec le sien comme ça, les plans étaient à jour et aucune erreur de construction ne se produisait.

Stella quitta la cuisine, alla dans sa chambre pour prendre son sac à main. Si elle ne voulait pas être en retard, elle allait devoir partir. Elle aurait bien aimé que Dylan soit là avec elle mais il avait son travail.

Ses ouvriers avaient besoin de lui. Pas autant que toi, lui souffla une petite voix. C’est vrai que la maison était vide sans lui. Leur conversation aussi lui manquait. En fait, tout de lui, lui manquait.

Que c’était dur d’aimer un homme qui ne vous aimez pas ! Elle redescendit, prit sa veste car les nuits étaient encore un peu fraiche et la porte d’entrée s’ouvrit emmenant avec une brise par la même occasion.

-   Salut.

-   Ton dîner est dans le four.

-   Merci. Tu pars ?

-   Oui. A demain. 

Elle l’embrassa puis quitta la maison, déverrouilla la voiture, se mit au volant et prit le chemin du cabaret. Elle aurait bien voulu rester auprès de lui pour parler mais surtout être avec lui.

Elle se concentra sur la route et mit de la musique. Ce n’était pas le moment d’avoir un accident.

Dylan mangea avec peu d’appétit les lasagnes même si elles étaient succulentes. En fait, toutes les recettes que faisait Stella étaient délicieuses et s’il ne prenait pas garde, il risquait un surpoids. Il allait donc devoir faire du sport.

Il débarrassa la table, fit la vaisselle puis se mit devant la télévision pour regarder les informations. Il se demanda si Stella était arrivée sans encombre et si ses frères étaient là-bas. Il n’aurait jamais du savoir qu’ils fantasmaient sur elle car lui, il était jaloux.

Pour la première fois de sa vie, il était jaloux et de ses propres frères pour couronner le tout. Qu’est ce qui lui avait prit de revoir cette femme alors que plein d’autre aurait accepté cette comédie ? Il se le demandait encore.

Il ferma les yeux en attendant que les actualités commencent et revit Stella la première fois qu’il l’avait vu dans le parc puis en train de danser. Ce qu’elle était sexy !

Une partie de son anatomie se réveilla et il se sermonna. Ils devaient rester de simples amis donc il devait arrêter de la désirer sinon leur comédie allait très mal finir.

Stella ouvrit la porte d’entrée doucement mais fut surprise d’entendre du bruit provenant du salon. Dylan avait-il oublié d’éteindre la télévision ? Elle referma à clef derrière elle puis se débarrassa de sa veste, de ses chaussures et pénétra dans le salon.

Elle sourit devant le spectacle que lui offrait Dylan. Il s’était endormi tout habillé sur le canapé et il était attendrissant. Ses cheveux étaient tout ébouriffés, sa chemise était un peu remontée laissant voir de sa peau.

Elle se rapprocha doucement, le couvrit avec le plaid et l’embrassa sur le front. 

-   Stella ?

-   Oui c’est moi.

Il ouvrit les yeux puis les referma et les rouvrit aussitôt.

-   Que fais-tu ici ?

-   J’ai fini de travailler et je vais aller me coucher.

-   Quelle heure est-il ?

-   Quatre heures et demie.

Il se releva, se mit en position assise puis se passa la main dans les cheveux et soupira. Il n’aurait jamais du fermer les yeux et penser à elle parce que maintenant, elle était devant lui et son désir était toujours présent.

Il la regarda et oublia ses bonnes résolutions. Il l’attrapa par le bras, tira dessus et elle lui tomba sur les genoux. Il n’attendit pas plus longtemps et l’embrassa tendrement. Elle noua ses bras autour de son cou et se mit à gémir quand il passa ses mains sous son pull.

Il savait qu’il n’avait pas le droit mais c’était trop bon. Il n’était jamais rassasié mais le serait-il un jour ? Il en doutait. Elle se recula puis lui caressa la joue.

-   Tu viens au lit avec moi ou pas ?

-   Je te suis.

Ils montèrent dans la chambre puis se déshabillèrent rapidement et roulèrent sur le lit.

-   Nous sommes fous.

-   Je sais mais je ne veux pas m’arrêter.

Il l’embrassa puis se mit à la caresser doucement et Stella se crut au paradis. Cet homme avait le don de lui faire perdre la tête en un rien de temps. Elle lui rendit ses caresses et se mit à l’embrasser dans le cou.

Ils passèrent sous la couette et le monde aux milles couleurs réapparurent pour leur plus grand bonheur.

&

-   Salut maman.

-   Bonjour. Bien dormi ?

-   Oui. Que fais-tu ?

La mère de Dylan, Elsa regardait un livre de cuisine et faisait des notations sur une feuille.

-   Je cherche un repas pour dimanche.

-   Tu as encore le temps.

Justin se prépara son petit déjeuner puisque sa mère était dans ses préparatifs. Cela ne le dérangeait pas de le faire même s’il était habitué à être servi.

-   C’est après-demain qu’ils viennent et je veux que tout soit prêt à temps.

-   Je suis sure qu’elle ne fait pas de chichi pour la nourriture.

-   Ce n’est pas pour ça.

Elle leva la tête puis vit son fils fouiller dans les placards. Il ne trouvait rien donc elle se leva, sortit son bol avec le lait et la confiture. Il devait la trouver stupide de se comporter comme ça.

-   Tu te rends compte que c’est la première fois qu’il emmène une femme ici.

-   Il le fait parce que tu lui as ordonné de le faire.

Il se posa à commença à manger.

-   Ce n’était pas un ordre.

Elle soupira puis reprit.

-   Tu as raison. C’était un ordre mais j’en ai marre d’attendre.

Il se mit à rire puis termina son café au lait et se leva.

-   Tu vas l’adorer.

-   Qui ça ?

Julien venait de pénétrer dans la cuisine à son tour avec Dorothée.

-   Stella.

-   Elle est belle et différente des autres femmes que Dylan à l’habitude de fréquenter.

-   Oui c’est vrai. Je la préfère.

Dorothée se posa sur une chaise et soupira.

-   Pourquoi nous l’avoir cacher alors ?

Elsa servit le petit déjeuner à Julien et Dorothée puis regarda sa fille. Elle savait comment elle fonctionnait. Elle ne supportait pas que ses frères lui cachent quelque chose et se comportait comme une mère poule envers eux.

Les jumeaux s’en moquaient mais Dylan s’énervait à chaque fois et les cris venaient avec. Elle faisait tout son possible pour éviter ses crises mais cela ne marchait pas tout le temps. Peut-être que cela allait changer avec cette jeune femme.

Les jumeaux se levèrent et vinrent embrasser leur mère sur la joue.

-   A ce soir.

-   Travailler bien.

-   Merci maman.

Ils quittèrent la maison puis se dirigèrent vers l’arrêt de bus et attendirent qu’il arrive.

Dorothée regarda sa mère et soupira à nouveau.

-   Tu n’aimes pas mon comportement.

-   Pourquoi réagis-tu de cette façon ?

-   Je ne sais pas.

Elle se leva pendant que sa mère débarrassait, lavait la table puis se rassit.

-   En fait si, tu sais que gamins, ils me disaient tous alors que maintenant c’est tout l’opposé et ça m’énerve.

-   Ils respectent ta vie privée alors fais pareil de ton côté.

Dorothée savait que sa mère avait raison mais c’était quand même énervant de ne plus rien savoir. Elle vit le livre de cuisine et le montra du doigt.

-   Tu fais quoi ?

-   Je prépare le menu de dimanche.

-   Déjà ?

-   J’exagère n’est-ce pas ?

-   Oui et non.

-   Comment ça ?

Elle lui expliqua que faire un bon repas, c’était bien mais la compagne de Dylan ne devait pas être snob donc ce n’était pas la peine de faire un menu compliquer.

-   Tu as raison. Quelque chose de bon mais de simple.

-   C’est ça. Je file sinon je vais être en retard.

-   A ce soir.

Elle embrassa sa mère sur la joue puis quitta à son tour la maison familiale pour aller travailler.

Dylan regarda l’heure et se demanda si Stella était déjà levée. Ils ne s’étaient pas vus de toute la semaine à part mardi matin et cela l’énervait. Elle lui manquait et il avait hâte d’être au lendemain.

Un coup à la porte retentit puis Dorothée entra.

-   Salut.

-   Salut.

-   T’es occupé ?

-   Non assis-toi.

Il la regarda et se demanda se qui se passait. Sa sœur ne venait pas le voir sur son lieu de travail sauf s’il y avait un problème.

-   Ca va ?

-   Oui. Je suis venue m’excuser.

-   De quoi ?

-   De mon comportement. Je ne serais plus indiscrète.

-   Que me vaut ce changement ?

-   Maman. Vous respectez ma vie privée donc je dois faire pareil.

-   Enfin. Il faudra que je la remercie.

Un autre coup à la porte retentit puis Stella fit son entrée.

-   Coucou.

Quand elle vit que Dylan était occupé, elle s’excusa.

-   Je reviendrais plus tard.

-   Non entre. Après les jumeaux, il faut bien que tu connaisses Dorothée.

Elle entra, referma derrière elle et salua sa sœur puis vint ensuite l’embrasser.

-   Sabine n’est pas là.

-   Elle est partie déjeuner.

Elle déposa le panier sur le bureau puis lui sourit.

-   Voici ton déjeuner.

-   Merci.

Dorothée vit très bien qu’elle était de trop donc elle se leva, les salua et s’apprêta à quitter la pièce.

-   Reste et mange avec nous.

Elle regarda cette femme qui lui souriait.

-    Il y en a assez pour trois alors si tu es d’accord, reste avec nous ?

Elle regarda son frère et vit qu’il souriait mais pas à elle. Devait-elle rester ou pas ? Est-ce qu’il voulait que leur tête à tête soit annulé ?

-   Elle reste.

Dylan se leva puis sortit le plaid, l’étala sur la moquette, déballa le contenu du panier puis l’installa. Il se posa et attendit que les deux femmes viennent le rejoindre ce qu’elles firent aussitôt que tout était fini.

Ils attaquèrent la salade avec leurs sandwichs à la viande froide et leur jus d’orange pressé.

-   C’est bon.

-   Attend d’avoir goûter ses gâteaux.

Dorothée vit enfin son frère heureux auprès d’une femme et cela la fit sourire. Le dicton marchait très bien avec lui. Pour conquérir un homme, il faut passer par son estomac.

 Maintenant qu’elle avait vu cette femme, elle était sure que son frère avait enfin trouvée sa moitié. Elle était heureuse pour eux.

-   Il ne faut pas l’écouter.

-   Quoi ? Je dis pourtant la vérité.

-   Tu es gourmand et tu veux que tout le monde soit comme toi.

-   Fais de la cuisine immonde alors.

Elle éclata de rire puis lui caressa la joue et l’embrassa. Dorothée vit qu’elle était vraiment de trop donc elle prétexta un travail urgent pour pouvoir les laisser tranquille. Stella se leva et l’embrassa sur les deux joues.

-   A dimanche.

-   Oui. Salut frérot.

-   Salut.

Dorothée quitta la pièce après un dernier salut.

-   Elle est adorable.

-   Tu crois ?

-   Et bien oui même si elle n’est pas restée longtemps.

Lui, il savait très bien pourquoi sa sœur était partie aussi vite. Elle s’était sentie de trop et même s’il avait été content de la voir, il préférait ce tête à tête.

-   Ca va ?

-   Oui et toi ?

-   Un peu fatiguée mais ca va.

Elle but une gorgée puis reprit.

-   Je dois te dire quelque chose.

Dylan eut des sueurs froides tout à coup. Elle allait le quitter pour un autre homme. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Elle était faite pour fonder une famille et s’occuper d’eux et non faire semblant d’être en couple pour calmer une mère trop pressante avec son fils aîné.

Ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas lui faire ça maintenant qu’elle avait presque rencontré toute sa famille. Et lui dans tout ça ? Avait-elle pensé à lui ?

-   Tu t’en vas, c’est ça ?

Il ne reconnaissait même pas sa voix. Il toussa, se sermonna car il ne devait pas montrer qu’il était perturbé.

-   Quoi ? Non, ce n’est pas moi qui part mais Thérèse.

-   Thérèse ?

Il était tellement soulagé qu’il l’aurait embrassé mais il devait se contenir. Stella ne remarqua même pas son changement d’humeur.

-   Oui. Elle veut se rapprocher de sa fille et de ses petits enfants.

-   Quand part-elle ?

-   La semaine prochaine et aujourd’hui c’était son dernier jour chez toi.

-   Pourquoi ne me l’a-t-elle pas dit plus tôt ?

-   Elle ne savait pas comment te l’annoncer et elle n’a pas trouvé le temps. Le matin, tu ne restes pas longtemps avec elle.

-   C’est vrai.

-   J’ai pensé qu’on pouvait organiser une fête.

-   Je suis d’accord.

-   Je m’occupe de tout. Je vais lui faire gouter mes gâteaux.

Dylan se rappela de son client et lui en parla aussitôt qu’elle eut finit sa phrase.

-   Ce sera chez toi ou au restaurant ?

-   A la maison.

-   Un repas pour quatre personnes, ça marche mais comment sont-ils ?

-   Comment ça ?

-   Bourges ou pas ?

-   Ils ont de l’argent mais ils ne s’en vantent pas.

-   Bien.

-   C’est tout ?

-   Oui. J’ai déjà le menu en tête mais je ne te dis rien. Ce sera la surprise.

-   Ah oui !

Dylan la captura puis la cloua au sol. Elle pouffa de rire puis redevint sérieuse quand elle vit son regard. Elle l’embrassa puis lui passa ses bras autour de son cou. Elle était folle de se comporter de cette façon car ils étaient dans son bureau mais elle s’en moquait.

Dylan passa ses mains sous son tee-shirt et captura un sein à travers la barrière de dentelle. Il avait prévu de lui faire avouer ce menu avec un baiser mais maintenant, il voulait plus.

Il la voulait, là, dans son bureau sur sa moquette. Il ne put exécuter son plan car un coup retentit puis la porte s’ouvrit et Sabine pénétra dans la pièce.

-   Oh pardon.

Elle ressortit très vite et referma derrière elle. Dylan se détacha de Stella puis se remit assis et la regarda qui riait toujours allongée avec ses cheveux éparpillés autour d’elle.

-   Nous sommes fous.

-   Je sais.

Elle se releva puis commença à ranger la nourriture dans le panier.

-   Tu crois qu’elle est choquée ?

-   Je ne pense pas.

Il l’aida puis plia le plaid et le mit sur le panier.

-   Je te laisse et à demain.

-   Oui car je dois rattraper mon retard et…

-   Tu ne seras pas rentrer quand je partirais.

-   C’est ça.

Elle l’embrassa puis lui caressa la joue et quitta la pièce avec son chargement.

Dylan se concentra et se replongea dans son catalogue car il devait boucler cette commande avant seize heures sinon tout allait être retardé d’un jour. Pourquoi Stella lui faisait-elle perdre la tête comme ça ?

Il avait connu d’autres femmes mais Stella était différente. Elle était au naturelle tous les jours avec un je ne sais quoi de sexy en permanence. Comment faisait-elle pour arriver à ce résultat ?

La porte s’ouvrit sur Sabine qui entra et referma derrière elle sans avoir frappé au préalable. Elle posa un carton sur la table et lui sourit.

-   Qu’est-ce que c’est ?

Il lut "ne pas déranger " et fronça les sourcils. Elle lui répondit sans qu’il ait eu besoin de poser la question.

-   Cela servira quand Stella viendra.

-   Je n’en ai pas besoin. Vous pouvez le reprendre.

-   Ce n’est pas ce qu’il m’a semblé tout à l’heure.

-   Retourner travailler.

-   Oui patron mais garder le quand même. Cela pourra vous servir un de ces jours.

Sabine quitta le bureau en rigolant et Dylan soupira. Il n’aurait jamais du embrasser Stella ici car Sabine allait bien se moquer de lui mais il savait très bien que cela ne lui suffisait jamais. Il avait toujours envie d’elle. Il se sermonna puis se replongea à nouveau dans son catalogue.

Stella écarta le rideau, vit les frères de Dylan au premier rang comme à chaque fois. Quand elle avait vu la photo de famille dans le bureau de Dylan, elle les avait tout de suite reconnus.

C’était des habitués et heureusement qu’ils ne savaient pas qui elle était car leur façon de la regarder pouvait changer et elle ne le voulait pas. Elle venait à peine de les connaître mais savait qu’ils allaient bien s’entendre de même avec Dorothée.

Dylan avait de la chance d’avoir autant de frère et sœur. Elle pensa à son petit frère, Luc et se demanda ce qu’il faisait en ce moment. Il allait bientôt avoir dix huit ans et elle ne serait encore pas présente pour fêter son anniversaire. Quand elle habitait encore au domicile familial, elle lui préparait des cookies au chocolat blanc car c’était ses préférés et cela lui manquait énormément.

Elle en faisait toute seule chaque année et les mangeait mais ce n’était pas pareil. Ils passaient des moments uniques lors de la préparation et de la dégustation et même s’ils n’étaient que tous les deux, Luc ne s’en plaignait pas ou alors il ne lui avait jamais dit.

-   En place les filles.

Elle soupira car si elle voulait avoir des nouvelles de son frère, elle allait devoir lui téléphoner mais elle avait peur de tomber sur un de ses parents. Elle chassa ses pensées moroses et se concentra sur sa représentation car le public attendait la perfection.

La musique débuta puis elles entrèrent en scène en se mouvant sensuellement.

-   Bonsoir, vous désirez ?

Ils prirent deux whiskys coca avec des cacahuètes. Justin tendit un billet et la serveuse partit préparer leur commande. Ils étaient contents d’être là et avait hâte de voir Myosotis danser.

Leur commande arriva assez vite et la serveuse leur déposa sur la table avec la monnaie.

-   Merci.

-   Bonne soirée.

Elle repartit en souriant et ils trempèrent leurs lèvres dans l’alcool puis mangèrent quelques cacahuètes en attendant que le show recommence. 

-   Salut.

-   Dylan.

Ils étaient très surpris de le voir ici et il le comprenait car il n’avait pas arrêté de dire que plus jamais il ne reviendrait ici mais c’était avant de savoir que Myosotis était Stella.

-   Qu’est-ce que tu fais là ?

-   Vous vouliez que je revienne ici avec vous alors me voici.

-   C’est Stella qui t’a fait changer d’avis. Elle est trop forte.

-   J’irais la remercier.

Lui aussi mais à sa façon. Il voulait la revoir danser même si cela ne lui plaisait pas du tout de la voir se trémousser devant tous ces hommes. Il ne la voulait que pour lui mais jamais il ne lui avouerait. En fait, il avait prit cette décision en quittant le bureau car il en avait marre d’être seul à la maison.

Elle l’avait meublé avec ses sourires, ses rires mais c’était surtout sa présence à ses côtés qui lui manquait le plus même s’ils ne se parlaient pas.

Il se posa sur la chaise et déposa son verre sur la table. Julien le regarda en souriant.

-   Ouah. Je n’arrive toujours pas à croire que Stella ait réussi à te convaincre.

-   Elle peut être très persuasive.

Il n’allait surement pas leur dire que sa compagne d’un temps était en fait, la femme de leur fantasme. Le show recommença et les jumeaux fixèrent la scène sans plus se préoccuper de lui.

Les ne répondirent pas car. Quatre danseuses étaient sur scène mais il sut tout de suite ou se trouvait Stella. Il connaissait son corps par cœur et même les yeux fermés, il saurait la retrouver.

-   Tu es plus attentif que la dernière fois.

Il reçut un coup de coude et sursauta. Justin le fixait en fronçant les sourcils et il avait raison de réagir de cette façon car il était en couple et ne devait pas fixer avec autant d’insistance la scène. Comme la dernière fois, il devait s’ennuyer sauf que c’était difficile.

La danse se termina puis un spot éclaira la chaise et le silence se fit sur scène mais aussi dans la salle. Quelle personne allait être choisie pour prendre place sur cette chaise ?

Il regarda autour de lui puis suivit des yeux la danseuse qui descendit et se promena parmi le public puis se rapprocha de leur table. Dylan comprit aussitôt ce qui allait se passer.

Nom de Dieu ! Elle ne pouvait pas lui faire ça, pas ici devant tout ce monde. Il ne l’avait pas reconnu tout de suite mais maintenant, il n’y avait plus aucun doute. La danseuse lui montra la scène et attendit.

Il ne voulait pas bouger mais ses frères le poussèrent et il se leva à contrecœur. Il se posa sur la chaise et soupira.

-   Tu me le paieras.

-   Chut !

La musique débuta et elle commença à danser autour de lui en le frôlant et cela l’excita tellement qu’il voulut l’attraper et la clouer au sol pour lui faire l’amour. Il n’en revenait toujours pas qu’elle ait accepté de faire ce spectacle alors qu’elle lui avait répondu que cela était trop choquant.

Pourquoi le faisait-elle alors ? Pour le provoquer ? Il lui demanderait aussitôt que cela serait terminer.

Elle devait être folle pour se comporter de cette façon avec un client mais pour elle, c’était différent. Il était l’homme de sa vie. Quand elle avait vu Dylan s’asseoir aux côtés de ses frères, elle était partie demandé aux autres filles si elle pouvait faire le show suivant avec le client.  

Elles avaient toutes accepté ainsi que son patron Diego car une nouvelle danseuse pouvait ramener plus de client et il lui avait demandé la raison de son revirement mais elle n’avait rien dit sauf que maintenant il avait du trouver.

Elle espérait seulement que sa folie ne nuise pas à ses collègues car le show était provocateur mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Elle risquait sa place car Diego pouvait la renvoyer pour faute professionnelle.

Elle secoua la tête pour chasser cette idée et termina par un mouvement du bassin façon danse orientale et s’arrêta à quelques centimètres de lui.

Elle salua le public puis la salle devint noire et elle en profita pour le prendre par la main et ils passèrent par le rideau. Elle enleva son masque, prit la serviette éponge que Gérard lui tendait afin qu’elle s’essuie le visage ainsi que le cou.

Elle le faisait ici et non dans la loge car Dylan n’avait pas le droit d’y entrer. Diego la regarda.

-   Tu as été géniale.

-   Merci.

-   Recommence quand tu veux.

-   Ce n’était pas trop osé.

-   Ecoute et tu verras. Juste ce qu’il fallait.

Elle tendit l’oreille et comprit ce que Diego voulait dire. Tout le public en redemandait mais cela ne se ferait pas avec elle car elle ne le faisait qu’avec une seule personne. L’homme de sa vie.

Elle regarda Dylan, lui sourit puis l’embrassa devant tout le monde. Il resserra son étreinte et elle sentit qu’il la désirait toujours. Elle aussi et cette danse avait été dure à finir car elle avait voulu tout arrêter pour lui faire l’amour.

Elle recula et lui sourit.

-   Je suis contente que tu sois là.

-   Moi aussi.

-   Ça doit faire plaisir à tes frères.

-   Ils n’ont rien dit mais te remercie de m’avoir fait changer d’avis.

Elle pouffa de rire puis s’excusa.

-   J’ai voulu te faire une surprise.

-   C’est réussi. Je vais retourner vers mes frères.

-   D’accord. A demain.

-   Oui. 

Elle l’embrassa encore puis il suivit Gérard et retrouva ses frères.

-   C’est qui ?

Elle regarda Clarisse et lui sourit.

-   L’homme de ma vie. Dylan.

-   Vous vivez ensemble ?

-   Oui.

-   Il va te faire payer ta petite danse.

-   Je n’y vois pas d’inconvénient.

Elle éclata de rire puis partit grignoter un gâteau à la noix de coco et boire un verre d’eau.

Dylan regarda la scène plutôt que ses frères car il savait qu’ils étaient curieux. Curieux de savoir pourquoi il était resté longtemps dans les coulisses mais il ne dirait rien.

Ils avaient bien sur posé des questions mais il avait fait la sourde oreille et ils avaient fini par abandonner. Il commanda une deuxième tournée avec des gâteaux apéritifs et sourit car le spectacle allait recommencer.

La scène devint noire puis des petits spots l’éclairèrent un peu partout et les danseuses apparurent. Ce fut une danse orientale et Dylan s’imagina assis avec Stella autour de lui.

Il reçut une tape sur le bras et sursauta.

-   Reviens vers nous.

-   Désolé, vous disiez ?

Justin secoua la tête, se rapprocha de lui en fronçant les sourcils.

-   N’oublie pas Stella même si ces danseuses sont canons.

-   Je ne l’oublie absolument pas.

Il lui sourit et son frère lui répondit. Il avait dut comprendre que c’était justement à elle qu’il pensait au lieu de regarder la scène.

&

Stella ouvrit doucement les yeux et les referma aussitôt. Elle était fatiguée et voulait encore dormir un moment mais une main vint l’embêter et son désir se réveilla à nouveau. Elle n’aurait peut-être pas du narguer Dylan la veille au soir.

-   Bonjour belle endormie.

-   Bonjour.

Elle le regarda puis se rapprocha et constata qu’il avait envie d’elle. Cela l’excita encore plus donc elle se souleva et l’embrassa en passant ses bras autour de son cou. Ils retombèrent parmi les draps défaits.

-   J’adore ce réveil matin.

-   Il est pratiquement quatorze heures.

-   Quoi ?

-   Tu m’as très bien entendu.

-   Il faut que j’aille m’acheter une robe pour ce soir.

-   Il te faut beaucoup de temps pour te préparer ?

-   Non pourquoi ?

-   Parce que nous allons être occupés pendant un moment.

-   Oh ! Je vois. Je suis d’accord.

Ils refirent l’amour doucement, passionnément et allèrent faire ces courses que beaucoup plus tard.

-   Essaye celle-ci.

-   J’aime bien celle-là.

-   Essaye-là quand même.

-   D’accord.

Cela faisait maintenant deux heures qu’ils étaient dans les magasins afin qu’elle se trouve une robe et elle n’avait toujours rien trouvé. Cela commençait à l’énerver.

-   Dylan, j’en ai marre.

-   Déjà ?

-   C’est fait deux heures qu’on est là.

-   Tu es fatiguée ?

-   A qui la faute ?

-   Il ne fallait pas me chercher hier soir.

Il lui sourit puis l’embrassa devant tout le monde. Elle rougit puis passa dans la cabine afin d’essayer la robe rouge et noir que Dylan aimait bien. Elle se regarda plusieurs fois sur toutes les coutures et constata qu’elle lui allait bien.

Il avait bon goût.

-   Alors ?

-   Elle est magnifique.

-   Fais voir.

Elle quitta la cabine et attendit le verdict mais comme Dylan se taisait, elle scruta son visage et vit un sourire apparaitre.

-   Waouh !

Elle sourit car c’est vrai qu’elle était jolie. Le bustier était en dentelle rouge et noir avec de fines bretelles et la jupe en résille fluide.

-   Je la prends.

-   Tu es sure ?

-   Oui, je l’adore.

-   Il te faut les chaussures maintenant.

-   J’en ai déjà une paire.

-   Non, il faut la paire qui va avec.

Elle éclata de rire car aucune paire de chaussures n’était spécifique à une robe en particulier et il devait le savoir car il se mit à rire aussi.

-   Je veux que tu sois la plus belle ce soir.

-   J’accepte si nous partageons la note.

-   Tu plaisantes ?

-   Non.

Il soupira puis accepta car elle pouvait être têtue quand elle le voulait. Elle retourna se changer puis ils partirent vers le rayon des accessoires. Stella tomba en adoration devant une paire d’escarpins rouges en satin avec un petit nœud en décoration.

-   Celle-ci.

-   J’aime bien.

Elle les essaya puis les prit.

-   Nous pouvons partir.

-   Alors allons-y.

Ils se dirigèrent vers la caisse mais Stella n’eut pas le temps de sortir son porte monnaie que Dylan avait déjà payé.

-   Nous verrons cela à la maison.

-   Tu as intérêt.

-   Voilà monsieur.

-   Merci.

Dylan rangea sa carte de crédit dans son portefeuille puis prit le sac.

-   Au revoir monsieur dame.

-   Au revoir.

-   Au revoir.

Ils quittèrent le magasin puis reprirent la route de la maison. Stella somnola au retour puis avec l’aide de Dylan, elle sortit de la voiture puis ils entrèrent et Stella fila sous la douche.

Il lui restait une heure pour se préparer mais cela serait amplement suffisant car elle n’aimait pas rester des heures devant son miroir. Dylan passa dans la salle de bain quand elle en sortit.

Elle entendit l’eau couler et se l’imagina nu sous l’eau. Elle se sermonna car ses rêveries ne la menaient à rien sauf à la mettre en retard. Elle passa un string puis mit la robe et sourit quand elle vit ses joues.

Elles étaient assorties avec la robe. Elle se posa devant la coiffeuse, se maquilla légèrement puis se brossa les cheveux et les coiffa en chignon lâche avec quelques mèches en dehors.

-   Laisse-les détacher.

Elle se retourna et vit qu’il ne portait qu’une serviette autour des hanches.

-   Tu crois ?

-   Tes cheveux sont magnifiques alors pourquoi les cacher ?

-   C’est trop classique comme coiffure.

-   Je m’en moque.

-   Comme tu veux mais si une personne me fait une seule réflexion, se sera de ta faute.

-   J’assume pleinement.

Elle enleva donc les épingles, se re-brossa les cheveux puis sourit en voyant dans la glace Dylan en sous-vêtements. Elle se retourna et le regarda pendant son habillage. Il s’en aperçut et lui sourit.

-   Tu joues les voyeuses ?

-   Quand ça me plait, je regarde.

-   Je dois me méfier ?

-   Absolument pas.

Il avait dit cela en plaisantant mais quand il vit le regard de Stella, il comprit qu’elle lui avait répondu sérieusement et cela voulait dire qu’elle s’attachait à lui, beaucoup trop et quand cette comédie allait se terminer, il allait la faire souffrir.

Il ne le voulait pas et ne savait pas comment faire pour éviter cette future tristesse. Il chassa ses pensées moroses et se concentra sur cette soirée.

-   Prête ?

-   Oui et toi ?

-   Aussi.

Ils quittèrent la chambre puis la maison et Dylan les conduisit à la salle des fêtes de la ville. Il y avait pas mal de voiture quand ils arrivèrent et il fut assez difficile de trouver une place. Ils allaient donc devoir marcher un peu mais cela ne les dérangeaient pas.

Il descendit de la voiture, fit le tour du véhicule mais Stella l’avait déjà quitté.

-   Tu ne veux pas que je sois galant ?

-   Je le sais déjà.

-   Vas-tu prendre mon bras ?

-   Avec plaisir.

Ils se dirigèrent donc vers l’entrée puis à l’intérieur ou ils déposèrent leur veste au vestiaire et pénétrèrent dans la salle.

-   Bonsoir Dylan.

Il regarda dans la direction de la voix et vit le maire avec sa femme.

-   Bonsoir. Monsieur Chromer, madame. Voici Stella ma compagne.

-   Enchanté mademoiselle.

-   Moi de même.

-   Voici ma femme Carole.

-   Enchanté de vous rencontrer.

-   Nous de même.

-   Venez, je vais vous montrer votre table.

Ils suivirent donc le Maire avec sa femme et vit presque aussitôt qu’ils se trouvaient à côté de leur table.

-   Il y a beaucoup de monde.

-   120 personnes sans le personnel du traiteur et l’orchestre.

Ils s’assirent à leur place et un serveur apparut aussitôt.

-   Madame, monsieur, vous désirez ?

-   Stella ?

-   Un verre de vin blanc.

Elle pouvait bien faire une exception pour ce soir mais juste un seul car elle ne voulait pas que Dylan est honte d’elle.

-   Deux verres de vin blanc alors.

-   Bien monsieur.

Le serveur repartit vers le bar pour prendre leur consommation et Stella en profita pour regarder autour d’elle. Elle était touchée de voir autant de monde pour une œuvre caritative.

Cela était devenue rare avec le temps et heureusement qu’il y avait des personnes comme ce soir pour ne pas les faire perdre dans l’oubli.

-   Ca va ?

-   Oui très bien. Je suis contente d’être là avec toi.

-   Moi aussi.

Elle en fut heureuse et le remercia en le souriant. Le serveur revint avec leurs verres, les déposa devant eux puis s’éclipsa sans se faire remarquer. Le personnel était discret et cela était agréable.

Elle but une gorgée puis vit une femme qui les regardait fixement. Qui était-elle ? Une ancienne amante de Dylan ? Un pincement au niveau du cœur se fit ressentir et elle fronça les sourcils.

Elle était jalouse d’une inconnue mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle savait très bien qu’il n’était pas resté prude depuis toutes ces            années mais elle souffrait quand même.

-   Bonsoir Dylan.

Il regarda la jeune femme qui se trouvait de l’autre côté de la table et lui sourit.

-   Amandine. Quelle bonne surprise de te voir ici !

Il se leva, fit le tour et l’embrassa sur la joue.

-   Ca va ?

-   Oui et toi ?

-   Très bien. Laisse-moi te présenter Stella, ma compagne.

-   Bonsoir.

-   Bonsoir.

-   Que fais-tu là ?

-   Le père d’Erik était invité et nous sommes venus avec lui.

-   Erik ?

-   Mon copain.

-   D’accord.

Stella fut soulagée d’apprendre que cette femme n’était pas célibataire et lui sourit avec joie. Elle devrait à l’avenir se maitriser car si elle était jalouse de toutes les femmes que Dylan croisait, elle serait morte de jalousie à longueur de journée.

-   Amandine est la meilleure amie de Dorothée.

Cela la fit sortir de sa rêverie et elle acquiesça. Elle connaissait Dylan depuis longtemps, quelle chance elle avait !

-   C’est vrai, cela dure depuis que nous sommes gamines.

Elle regarda derrière elle et vit qu’un homme lui faisait signe.

-   On se verra plus tard.

-   Ok !

Les deux femmes se firent un signe de tête puis Amandine rejoignit son ami et Stella se rassit. Cette femme n’était pas son ennemie certes mais elle avait pu dans le passé voir Dylan en petite tenue et ça, elle n’aimait pas.

Mon dieu ! Elle était complètement folle car il ne lui appartenait pas et elle devait arrêter de se comporter comme telle. Ils avaient tous les deux un passé et elle devait faire avec, un point c’est tout.

 Dylan lui sourit puis la sortit à nouveau de sa rêverie pour lui apprendre qu’il la considérait comme sa petite sœur et jamais il n’y avait eut entre eux autre chose que de l’amitié.

Le poids qui était sur son cœur s’envola et elle lui sourit en retour. Il ne pouvait pas savoir comme elle était heureuse d’apprendre une nouvelle pareille. Elle avait du passer pour une folle mais cela ne se reproduirait plus. Elle s’en faisait la promesse.

Un homme annonça le diner puis les serveurs arrivèrent avec des chariots ou se trouvaient les entrées. Stella s’en délecta à l’avance. Elle regarda les mets et vit qu’ils allaient se régaler. Il y avait des verrines de saumon, avocat et chantilly. D’autres de panzanella, de tartare pamplemousse et avocat ou encore de roquette radis fromage.

-   Qu’est-ce que c’est ?

-   De la panzanella.

-   Mais encore.

-   C’est de la roquette, de l’ail, des tomates type olivette, du pain de campagne avec sel et poivre.

-   D’accord.

Dylan soupira discrètement. Ce qu’elle devait le trouver ignorant face à cette cuisine. Evidemment, elle ne le montrait pas mais elle devait le penser.

-   Tu n’aimes pas ?

-   Si c’est bon.

-   Mais ?

-   Quoi ?

-   Je sens qu’un mais va venir.

Devait-il lui avouer qu’il préférait sa cuisine à tout ce tapage ? Il sursauta quand elle lui posa sa main sur la sienne et il lui avoua la vérité.

-   Ce n’est pas ta cuisine.

-   Je suis flattée. Merci.

Les six autres personnes arrivèrent enfin et s’installèrent en se présentant. Un avocat et un médecin avec leurs épouses puis deux commerciaux. Ils se présentèrent à leur tour puis les discussions reprirent mais sans se mélanger.

Que c’était triste mais elle ne pouvait rien faire ! Elle soupira puis des serveurs enlevèrent les assiettes vides pendant que d’autres arrivèrent avec les plats principaux. Du magret de canard sauce mangue, du canard rôti au miel et poires puis des gambas grillées au brocoli et chutney d’abricots ou encore des pennes aux crevettes.

Il y avait le choix et Stella aimait ça. Quand elle ouvrirait son propre restaurant, elle ferait découvrir des nouveautés à ses clients en plus des plats traditionnels. Elle avait inventé des recettes mais aussi modifier celle déjà connus.

Elle regarda Dylan et sourit. Il aimait sa cuisine et cela lui suffisait amplement pour l’instant.

-   Il va avoir une pause danse dès que les plats seront enlevés.

-   Ok !

-   Le fondateur monsieur Cartier veut que les gens s’amusent.

-   Il a raison.

Il n’eut pas le temps de lui proposer de danser car Amandine arriva vers eux et demanda à Dylan de l’accompagner sur la piste. Que devait-il faire ? il ne pouvait pas laisser Stella seule mais elle le pressa un peu et il lui promit qu’elle serait la prochaine.

Il se leva, partit sur la piste tandis que les serveurs débarrassaient les tables et les nettoyaient pour pouvoir apporter ensuite les fromages et desserts. Elle promena son regard sur les autres tables et remarqua un homme qui battait le rythme de la musique avec son pied.

Pourquoi n’allait-il pas danser s’il aimait ça ? Elle eut sa réponse quand elle le vit prendre la main d’une femme et la serrer un peu. à ses côtés, des béquilles étaient posées donc elle ne pouvait pas danser.

Elle n’hésita pas une seconde de plus. Elle se leva et se dirigea vers ce couple.

-    Bonsoir.

-   Mademoiselle.

-   Bonsoir.

-   Puis-je emprunter votre mari le temps d’une danse ?

-   Vous pouvez mais demandait-lui vous-même.

Elle se tourna vers l’homme mais il s’était déjà levé et lui tendait son bras.

-   J’accepte volontiers mademoiselle…

-   Stella.

-   Allons-y Stella.

Il embrassa sa femme puis emmena Stella sur la piste.

-   Savez-vous que vous êtes la première jeune femme à vouloir danser avec un vieux comme moi ?

-   L’âge n’a rien à voir là-dedans. Quand on aime danser, la danse est faite pour nous.

-   Je suis tout à fait d’accord avec vous.

Une valse débuta et ils s’élancèrent au même rythme que les autres danseurs. 

-   J’adore cette musique.

-   Elle est très belle.

Ils se mirent à tournoyer et sa femme qui ne pouvait pas danser à cause de ce pied plâtré ne culpabilisait plus car son mari avait trouvé une bonne partenaire.

Pendant ce temps, Dylan quittait la piste avec l’amie de sa sœur et revenait vers sa table mais Stella ne se trouvait pas à sa place. Ou était-elle passée ?

-   Ou est ton amie ?

-   Je ne sais pas.

-   Regardez plutôt sur la piste.

Il se tourna, la vit avec le fondateur et sourit. Ce qu’elle pouvait être belle !

-   Elle danse bien.

-   Tu veux dire très bien. Elle adore ça et ne perd pas une occasion pour danser.

Il sourit à la femme du fondateur, s’excusa auprès d’Amandine et s’avança pour la saluer.

-   Bonsoir madame Cartier.

-   Bonsoir Dylan. Vous êtes seul ?

-   Non. Votre mari danse avec ma compagne.

-   Elle est très belle.

-   Merci.

-   Demande-t-elle toujours à des inconnus de danser avec elle ?

-   Elle a surement du remarquer vos béquilles et se proposer pour valser avec votre mari.

-   C’est ce qu’elle a fait.

Dylan commençait à bien la connaître. Elle ne pouvait pas s’empêcher de danser et quand une personne ne pouvait pas, elle s’arrangeait pour l’aider. La valse se termina puis le couple revint vers la table.

-   Dylan. Voici Edouard.

-   Bonsoir monsieur Cartier.

-   Dylan enchanté. Votre femme danse merveilleusement bien.

-   Nous ne sommes pas encore mariés.

-   Ce ne saurait tarder car vous ne voulez pas qu’un autre homme ne vous la pique.

-   Non bien sur.

Stella voyait très bien que Dylan ne voulait pas parler de se sujet car cela n’allait jamais arriver. Ils jouaient une comédie même si pour elle, c’était plus que ça mais elle ne lui dirait rien.

Elle ne voulait pas le perdre en exigeant plus. Elle en mourrait.

-   Cela m’a fait plaisir de danser avec vous.

-   Moi aussi.

-   Nous allons vous laisser.

-   Merci beaucoup mademoiselle.

-   De rien madame. Ce fut un plaisir.

Elle n’avait rien fait de spectaculaire. Cet homme avait voulu être sur la piste et elle s’était juste proposée. Rien de moins, rien de plus. Ils se dirigèrent à nouveau vers leur table puis se posèrent et Dylan lui apprit qui était Edouard.

-   Tu rigoles ?

-   Non.

-   Mince, je ne savais pas. Pourquoi tu ne m’as rien dis ?

-   Je ne savais pas que tu allais l’inviter à danser derrière mon dos.

-   Sa femme ne peut pas donc je me suis proposée.

-   C’est ce que j’ai pensé et tu danses très bien la valse.

-   Merci.

Le dîner reprit avec les fromages. Du bleu, du roquefort ou du Mont d’or puis pour finir vinrent les desserts. Des charlottes au melon et à la rhubarbe ainsi que des tiramisus aux pains d’épices.

-   Je n’en peux plus.

-   Il n’y aura pas de danse ?

-   Si bien sur mais attend trente secondes.

-   D’accord.

Ils pouffèrent puis se regardèrent en souriant.

-   Excusez-moi.

Stella et Dylan sursautèrent puis regardèrent l’homme souriant devant leur table. 

-   Vous êtes Dylan ?

-   Oui c’est moi. Que puis-je pour vous ?

-   Vous avez dit à mon oncle que vous avez une danseuse pour moi.

-   Vous êtes Philippe ?

-   Oui.

-   Bonsoir, je suis Stella et donc votre partenaire.

-   Bien. Vous êtes prête ?

-   Tout de suite ?

-   Dès que le café sera servi.

-   D’accord. A tout à l’heure.

-   A tout à l’heure.

Il repartit vers sa table tandis que le café et le thé furent servis puis l’avocat adressa la parole à Stella.

-   Vous allez danser avec cet homme ?

-   Oui pourquoi ?

-   Vous cherchez quoi au juste ?

Qu’est ce qu’il voulait dire au juste ? Elle comprit presque aussitôt ce que cet homme voulait insinuer et cela la mit en colère. Pour qui se prenait-il à la fin ? Jamais elle n’utiliserait sa passion de la danse pour ses fins personnelles.

La promotion canapé, elle détestait ça et espérait que cette méthode ne soit plus utilisée.

-   Sachez que j’adore danser et si grâce à ça, je peux faire gagner de l’argent pour des personnes qui en ont besoin alors je le fais. Compris monsieur je-me-la-pète.

L’homme eut un hoquet et la regarda bizarrement. Qu’est ce qu’il croyait à la fin, qu’elle allait se laisser faire ? C’était mal la connaître. Elle regarda Dylan, lui sourit puis remarqua que certaines personnes avaient assisté à cet échange mais elle s’en moquait.

-   On va danser ?

-   Je te suis.

La musique débuta et se fut sur un slow qu’ils évoluèrent. Elle se calma dès qu’elle se retrouva dans les bras de Dylan et elle se nicha un peu plus contre lui. Cet homme avait un tel pouvoir sur ses sens que cela pouvait faire peur.

-   Ne fais pas attention aux réflexions de cet homme.

-   J’ai eu envie de le frapper.

-   Moi aussi.

-   Je déteste ces personnes qui croient que les femmes utilisent leur charme pour parvenir à leur fin.

-   Mais tu utilises bien tes charmes sur moi, non ?

-   Toi c’est différent.

-   Merci beaucoup.

Tellement différent. Elle l’aimait, voilà pourquoi elle se comportait de cette envers lui mais ça, elle le gardait pour elle sinon il s’enfuirait et elle, elle serait complètement dévastée.

 Le slow se termina trop vite à son gout et ils retournèrent vers leur table. Dès qu’elle vit l’avocat, elle sentit toute sa colère revenir et eut envie de le frapper à nouveau. Pourquoi cette femme était avec un homme pareil ?

Elle devait vraiment l’aimer pour accepter ce comportement en public sans avoir honte. Elle se rassit à sa place et se servit un verre d’eau.

-   Revoici votre cavalier.

Encore lui. Pourquoi lui parlait-il avec cette agressivité dans la voix ? Voulait-il vraiment recevoir une baffe devant tout le monde ? Elle n’eut pas le temps de répondre car Philippe venait de réapparaitre.

-   Stella. Etes-vous prête ?

-   Bien sur.

Elle se leva, embrassa Dylan puis suivit son cavalier mais revint aussitôt vers sa table et se pencha pour être prêt de cet homme monstrueux. Elle lui planta un doigt sur le torse et appuya plusieurs fois.

-   Si vous insinuez encore une fois que je suis une femme qui est prête à tout pour réussir, je vous mets une raclée devant tout le monde.

-   Vous me menacez ?

-   Je vous mets en garde. Vous savez très bien que je peux porter plainte et j’ai des témoins.

-   Stella, nous devons y aller.

Philippe était embarrassé et ne savait pas quoi faire. Il lui tapa sur l’épaule et sa racla la gorge. Dylan sortit enfin de sa rêverie et aida le jeune homme.

-   Va montrer ce que tu sais faire.

Elle détourna son regard de l’avocat et lui sourit.

-   D’accord. A tout de suite.

Il la regarda se diriger avec son cavalier vers la piste et soupira. Il ne s’était pas du tout attendu que Stella revienne pour dire ses quatre vérités à cet avocat. Elle avait bien fait car lui non plus n’avait pas aimé ses accusations mais il était préférable qu’elle s’éloigne un moment pour qu’elle se calmer.

Elle suivit enfin Philippe puis se dirigea vers l’orchestre.

-   Que voulez-vous danser ?

-   Je vous laisse choisir.

-   Je pensais à un tango.

-   Allons-y.

Philippe se demanda s’il avait bien choisi car c’était une danse très spéciale et il avait peur qu’elle se trompe dans les pas. Ils se mirent en position puis la musique commença.

Ce qu’elle était belle ! Elle était exceptionnelle. Elle se mouvait avec grâce et il allait falloir qu’elle lui apprenne cette danse car c’était très érotique et il ressentit un pincement au niveau du cœur.

Philippe devait être excité face à une telle partenaire et cela ne lui plut pas du tout mais il se sermonna. Stella ne lui appartenait pas et si par la suite, elle voulait le revoir, elle en avait le droit.

Il préféra s’interrompre là et préféra penser à autre chose car savoir Stella dans les bras d’un autre homme le rendait jaloux.

-   Votre femme est merveilleuse.

Il se tourna vers la personne qui venait de lui parler et vit qu’il s’agissait de la femme de l’avocat.

-   Je suis sincère.

-   Merci.

-   Votre quotidien ne doit pas être ennuyeux.

-   Stella est une personne calme d’ordinaire.

-   Vous insinuez que c’est ma faute.

-   Oui, tout à fait. Vos insinuations sont monstrueuses et sachez que c’est moi qui est parlé de Stella au fondateur.

-   Elle s’est bien rattrapée avec la valse.

-   Je préfère vous ignorez sinon je risquerais de vous frapper.

L’avocat eut un rire méprisant mais Dylan s’en moqua et regarda à nouveau Stella qui revenait vers lui tandis que Philippe retournait à sa table puisque leur danse venait de se terminer. Elle se posa sur sa chaise et but à nouveau un verre d’eau.

-   Waouh !

-   Merci.

Il se pencha et lui murmura à l’oreille qu’elle allait devoir lui apprendre cette danse.

-   Quand tu veux !

Elle lui murmura à son tour que c’était une danse très sensuelle et que cela pouvait déraper à tout moment.

-   J’assume.

Ils se sourirent puis regardèrent vers le fondateur qui venait de prendre la parole devant l’orchestre. Il réclama le silence afin que les enchères commencent. Des tableaux d’artistes inconnus furent apporter et ils partirent tous entre cinq et quinze mille euro.

Ensuite ce fut des vases, des pièces de monnaies rares et Stella se demanda comment tous ces objets avaient pu être mit en vente. Comment des gens pouvaient se séparer de telles pièces ? Elles étaient si belles.

Elle posa la question à Dylan qui lui apprit que ces ventes pouvaient être réalisées grâce à des décès ou des dons d’héritages.

-   Ça existe ?

-   Oui quand il n’y a pas d’héritiers ou quand c’est inscrit dans le testament. Cela fait le bonheur des acheteurs.

-   Je veux bien te croire. Ça passe toujours par le fondateur ?

-   Oui. Il change juste les œuvres caritatives afin que tout le monde puisse en profiter.

-   C’est bien ce qu’il fait.

-   Je suis d’accord.

Monsieur Cartier continuait ses ventes puis arriva sur le spectacle de son neveu avec Stella.

-   Ce que vous avez vu était fabuleux donc pour prendre cinq cours avec eux, les enchères partent à mille euros. Qui dit mieux ?

Dylan écarquilla les yeux puis regarda Stella.

-   Je suis désolé, je ne savais pas.

-   Ce ne me dérange pas.

-   Tu es sure ?

-   Oui. C’est pour la bonne cause.

Elle regarda autour d’elle et se demanda qui allait gagner ces cours.

-   Et si je participais ?

-   Je peux te donner des cours gratuitement à la maison.

-   Je sais.

Dylan leva la main pour augmenter la mise de cinquante euros.

-   Nous avons donc mille deux cinquante euros. Qui dit mieux ?

Il parcourut la salle des yeux puis revint sur Dylan mais une main derrière lui se leva pour augmenter de cinquante puis une autre main se manifesta et les enchères arrivèrent à deux mille euros.

-   Qui dit mieux ?

Il promena à nouveau son regard sur les tables mais plus aucune main ne se leva.

-   Une fois, deux fois, trois fois. Adjugé à monsieur Proust.

L’homme et sa femme tombèrent dans les bras l’un de l’autre et riant. Ils étaient tellement contents alors que ce n’était pas grand-chose. Ils se levèrent, vinrent embrasser Philippe puis Stella sur les deux joues.

-   Merci beaucoup.

-   Je vous en prie.

-   Vous ne pouvez pas imaginer ce que cela représente pour nous.

-   Je suis contente de vous donner ces cours.

Philippe arriva avec un agenda, le posa sur la table et attendit que le couple lui dise quand ils voulaient commencer.

-   Le plus vite possible. Matin ou après-midi, c’est comme vous voulez car nous sommes à la retraite. Nous avons le temps.

-   D’accord.

-   Pour moi, je ne suis libre que les après-midi.

-   Comme la jeunesse actuelle, vous passez vos journées à flemmarder.

Stella en avait plus qu’assez de cet homme et de ses insinuations. Puisqu’elle était jeune, elle ne faisait rien de ses journées. C’était un stéréotype et elle détestait ça. Elle n’était pas non plus une femme facile.

Elle serra les mains, se concentra sur le couple mais il n’en démordait pas et parlait à sa femme sur ses personnes irresponsables que le système prenait en charge alors que d’autres en avaient plus besoin.

 Elle finit par craquer et le regarda droit dans les yeux.

-   Nous ne nous connaissons pas mais vous n’arrêtez pas de m’attaquer. Pourquoi ?

Il la regarda, ne répondit rien donc elle en profita pour reprendre.

-   Pour votre gouverne, je travaille la nuit donc le matin, je me repose. Ca vous va comme explication ou je dois approfondir.

Dylan sursauta quand il entendit ça. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était danseuse au Caraïbes sinon il allait la persécuter là-bas. Il devait intervenir avant qu’elle avoue son métier.

-   Ce n’est pas la peine. Stella, tu dois t’occuper de tes futurs danseurs.

Elle se calma aussitôt, se concentra à nouveau sur ce couple qui avait suivi cet échange. Ils étaient stupéfaits par sa repartie et Philippe la regardait comme si elle avait un troisième œil.

Il secoua la tête puis reprit la parole.

-   Pourquoi pas les après-midi de la semaine prochaine ?

-   Je suis d’accord et vous ?

-   Nous aussi. Vous viendrez à la maison. Voici notre adresse.

Ils l’écrivirent sur deux morceaux de papier puis leur en tendirent un chacun et les embrassa à nouveau avant de repartirent vers leur table. Stella reporta son regard sur Dylan qui lui sourit et elle lui rendit.

Elle avait de la chance d’avoir un homme comme ça dans sa vie même si c’était pour très peu de temps.

-   Prête pour cette danse ?

-   C’est parti.

Ils se levèrent, partirent vers la piste en se tenant par la main. Finalement, la fin de soirée se passa très bien et il n’y eut plus d’accrochage avec l’avocat même si elle aurait bien aimé savoir la cause exacte de son comportement.

Elle aurait du demander à sa femme mais lui aurait-elle seulement dit la vérité ?

&

Elle se réveilla en sentant une caresse sur sa hanche et elle se retourna en souriant.

-   Bonjour.

-   Bonjour. Cela fait longtemps que tu me regardes ?

-   Non.

-   Quelle heure est-il ?

-   Onze heures.

-   Quoi ?

Elle voulut se lever mais il la retint par la main.

-   Nous avons le temps.

-   Nous devons être chez tes parents à midi et je dois encore faire mon dessert.

-   Pas besoin.

-   Pourquoi ?

-   Ma mère aura préparé une tonne de nourriture donc ce n’est pas la peine d’en rajouter. 

-   Bon d’accord mais tu aurais quand même pu me réveiller plus tôt.

-   Pour quoi faire ?

Elle le regarda en fronçant les sourcils puis rougit car elle avait comprit son allusion.

-   Tu es incorrigible.

-   Ah bon ?

-   Nous n’avons pas le temps donc debout et tout de suite.

-   On prend la douche ensemble ?

-   Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée mais je suis d’accord.

Il sauta du lit, fit le tour puis porta Stella qui riait et fila dans la salle de bain.

-   Tu es fou.

-   Je sais.

Il se comportait comme un véritable gamin mais cela faisait du bien.

Elsa regarda à nouveau son horloge puis souleva son rideau et soupira.

-   Arrête de faire ça, ils vont arriver.

-   Je ne crois pas. Il ne veut pas que je la rencontre.

-   Mais non.

-   Maman, ils vont arriver.

Elle rabaissa son rideau, se retourna puis regarda son mari et ses enfants.

-   Et si elle n’aime pas mon menu ?

-   Pourquoi n’aimerait-elle pas ?

-   Elle a peut-être des allergies. Dylan ne m’a rien dit.

-   C’est qu’elle n’en a pas.

Elle soupira à nouveau puis reporta son regard sur la rue et vit enfin la voiture.

-   Les voici.

-   Et ben tu vois.

Elsa savait bien qu’elle s’était inquiétée pour rien mais c’était la première fois que son fils ainé emmenait une femme ici depuis qu’il était en âge d’avoir une petite amie.

Elle devait être importante pour lui s’il osait enfin franchir le pas. La présentation à ses parents.

-   Tu vas voir, elle est géniale.

La porte s’ouvrit et Dylan entra avec Stella.

-   Bonjour tout le monde.

-   Enfin, tu as vu l’heure ?

Dylan soupira devant l’attitude de sa mère. Elle attaquait dès leur arrivée et si elle continuait sur cette lancée, ils allaient repartir tout de suite.

-   Désolé, nous avons oublié l’heure.

-   Ben voyons. Tu crois qu’on va te croire.

-   Tais-toi.

Voilà maintenant que Justin s’y mettait. La journée promettait d’être longue. Stella s’avança et salua Elsa.

-   Bonjour madame. Stella.

-   Bonjour et appelez-moi Elsa.

-   D’accord.

-   Venez dans le salon.

C’est ce qu’ils firent puis Dylan fit remarquer que c’était lui qui aurait du faire les présentations.

-   Tu étais en train de te chamailler avec Justin.

Les parents, Max et Elsa la regardèrent bouche bée puis Max prit enfin la parole.

-   Comment faites-vous avec les jumeaux ?

-   Très facile, ils sont différents donc c’est impossible de les confondre.

-   T’as pourtant deviné qui nous étions qui la première fois que tu nous as vu.

-   C’est grâce à la photo de famille dans le bureau.

-   Vous êtes entré dans le bureau.

-   Oui.

Dylan soupira puis expliqua à Stella que son bureau était un endroit ou personne, même pas sa famille n’avait le droit d’entrer sans son accord.

-   Tu aurais du me le dire mais je le sais déjà. En fait, depuis que j’ai rencontré les garçons à la maison.

-   Ce n’est pas grave de toute façon.

Il disait vrai. Avec Stella, il s’en moquait qu’elle soit entrée dans son antre. Il l’avait deviné car son parfum flottait dedans et cela lui plaisait assez.

-   Si nous passions à table ?

-   Je suis d’accord. Je meurs de faim.

-   Moi aussi.

-   Aller dans la salle à manger, j’arrive.

-   Je viens vous aider.

Stella partit avec Elsa dans la cuisine et le reste de la famille allèrent dans la salle à manger. Ils se posèrent sur les chaises et Justin attaqua.

-   Alors frérot, t’a veillé tard pour être en retard ce matin ?

-   Non, il a voulu qu’on prenne une douche ensemble.

Dylan sursauta en entendant cela pendant que les deux femmes revenaient avec les plats et les déposèrent sur la table. il n’était pas choqué par cette répartie mais ses parents devaient l’être car c’était quelque chose d’intime.

Ce fut tout le contraire quand il entendit son père éclater de rire.

-   Je vous adore.

-   Merci.

Il la regarda et vit qu’elle souriait en s’asseyant puis elle lui envoya un baiser. Il se demanda tout à coup si elle jouait la comédie devant tout le monde afin qu’ils croient qu’ils formaient un couple solide.

Il devrait être content mais ce fut tout le contraire. Il ne voulait pas qu’elle joue un rôle mais lui envoie réellement un baiser car elle tenait à lui comme il tenait à elle mais il ne l’aimait pas.

Cela n’entrait pas dans le plan qu’il avait conçu. Le repas se déroula normalement mais quand le fromage fut posé sur la table, Elsa posa la question auquel Dylan n’avait pas pensé.

-   Que faites-vous dans la vie Stella ?

Celle-ci regarda Dylan puis le reste de la famille et enfin sa belle-mère pour une petite période. Devait-elle leur dire la vérité ? Non mais oublier de mentionner un passage, oui.

-   Je suis en train d’économisée pour pouvoir ouvrir mon restaurant.

-   C’est bien. Vous aimez cuisiner ?

-   Attend d’avoir gouter son gratin d’aubergines.

-   Depuis quand manges-tu de l’aubergine ?

-   Depuis que Stella me fait la cuisine.

Elsa se mit à rire avec son mari. Elle était contente que son fils soit avec une femme pareille. Elle avait du caractère, cela se voyait et elle savait mener son fils à la baguette en passant par son estomac.

Elle se releva, partit chercher le dessert pendant que Stella et Dorothée débarrassaient. Dès qu’elles eurent quitté la pièce, Max s’approcha de son fils et lui tapa sur l’épaule.

-   Cette femme me plait, tu sais.

-   Mmm.

-   Je ne suis pas comme ta mère donc je ne vais pas parler de mariage mais elle ferait une mariée du tonnerre.

Dylan n’en revenait pas que son père lui parle de ses choses. Avait-il perdu la tête ?

-   Papa. Arrête. Imagine que maman t’entende.

-   Mais non, elle doit parler avec Stella. 

-   De quoi parlez-vous ?

Dylan se mit à rougir alors que cela ne lui était plus arrivé depuis qu’il était enfant en voyant sa mère, sa sœur et Stella revenir avec les assiettes et les desserts.

-   Rien de spécial.

Sa mère ne fit aucun commentaire et commença à servir la tarte meringuée quand tout le monde fut assis. Avait-elle déjà posé ses questions de son côté pour avoir abandonné la discussion aussi vite ? Il ne savait pas et cela l’énervait un peu mais Stella lui dira tout quand il lui demanderait.

Stella regarda Dorothée pendant qu’elle se recoiffait puis ses pensées reprirent le relais et cela la ramena à cette nuit fantastique puis à son réveil. Dylan était un homme et un amant merveilleux et cela allait beaucoup l’attrister quand elle allait devoir le quitter.

 Continuer sa vie sans lui était impossible. Son cœur ne survivrait pas et elle ne serait plus que l’ombre d’elle-même, cela, elle en était sure. Elle secoua la tête pour revenir au présent et vit que Dorothée avait fini de se coiffer et retouchait son maquillage.

Elle se passa les mains dans ses cheveux et grimaça. Elle aurait du les attacher car il y avait des nœuds mais Dylan les préférait détachés alors elle lui faisait plaisir.

-   Tiens.

-   Merci.

Elle se peigna, vit très bien que Dorothée mourait d’envie de lui poser des questions alors elle termina assez vite de se brosser les cheveux puis reposa la brosse et regarda la jeune femme.

-   Pose-moi ta question.

-   En fait, j’en ai plusieurs.

Cela la fait sourire.

-   Je t’écoute.

-   Ca fait longtemps que tu connais mon frère.

-   Non.

-   Tu l’aimes ?

-   Bien sur et j’ai su que c’était l’homme de ma vie dès le premier regard.

-   Je suis contente.

-   C’est tout ?

Elle pensait qu’il y aurait une avalanche de questions mais elle s’était trompée. La sœur de Dylan n’était pas trop curieuse envers elle qui débarquait du jour au lendemain dans la vie de son frère.

-   Tu sais, j’aurais bien aimé te connaitre plus tôt mais Dylan est très secret sur sa vie privée et cela l’énerve si je lui pose des questions là-dessus.

-   Je te crois volontiers.

Elle était bien curieuse comme toutes les femmes. Elle y comprit. 

-   En fait, il ne parle de plus rien avec nous sauf de son entreprise qui va bien.

-   Pour lui, c’est l’essentiel et le reste n’est pas important.

Il ne voulait surtout pas se justifier auprès de sa famille car il aurait droit à des remontrances comme quand ils allaient apprendre pour leur faux couple. Elle n’était qu’un passe-temps pour lui pendant une petite période puis après, il passerait à autre chose, irait dans les bras d’autres femmes.

Un pincement au cœur se fit sentir et elle soupira. Elle allait devoir déménager de cette ville car elle ne voulait pas le revoir en galante compagnie. Elle ne le supporterait pas. Elle secoua la tête et revint au présent.

Cela n’allait pas encore arriver tout de suite donc elle allait en profiter au maximum et mettre de côté tous ces bons moments qu’elle passe avec lui. Dorothée rangea sa brosse et son maquillage puis elles quittèrent ensemble la salle de bain.

-   T’a vraiment prit ta douche avec lui ce matin ?

Elle éclata de rire puis la regarda en souriant.

-   Oui pourquoi ?

-   Jamais je n’aurais cru que tu avouerais une chose pareille.

-   C’est vrai que c’est très personnel mais je voulais voir sa réaction.

Elle pouffa quand elle vit que Dorothée resta bouche bée devant cette répartie. Elle savait très bien qu’elle n’aurait pas du dire une chose pareille mais cela l’avait amusé de voir pendant un court instant Dylan embarrasser.

Et puis il fallait bien convaincre toute la famille et surtout sa mère qu’ils formaient un couple, un vrai qui n’a peur de rien. Quand elles entrèrent dans le salon et Stella vit une tarte sur la table basse. Elsa posait des verres à côté.

Elle se posa au côté de Dylan qui semblait être perdu dans ses pensées.

-   Merci mais je n’ai plus faim.

-   C’est vrai ? C’est dommage.

-   Tout était très bon mais je n’en peux vraiment plus.

-   Dylan ?

Celui-ci sursauta puis regarda sa mère qui lui souriait.

-   Quoi ? Tu disais ?

-   Voici ton assiette et ton verre.

-   Encore à manger.

-   Si tu n’as plus faim…

-   Non, ca va. C’est quoi comme boisson ?

-   C’est sans alcool.

-   Mais encore.

-   C’est du cidre.

Stella fronça les sourcils et se demanda pourquoi Dylan parlait de cette façon à sa mère. Il n’avait sûrement pas du apprécié son absence prolongée avec Dorothée. Elle allait devoir lui rapporter sa conversation afin de le tranquilliser.

Cela ne la dérangeait évidemment pas de le faire mais il allait devoir lui faire confiance aussi. Même si leur couple n’en était pas vraiment un, ils devaient se comporter comme tel.

-   Ca va ?

-   Oui.

Bien. Pour elle, c’était plutôt un non qu’il aurait du répondre mais elle ne fit aucun commentaire. Elle ne voulait pas gâcher cette journée.

-   Dylan, c’est quand que tu reviens avec nous au Caraïbes.

Pourquoi Justin lui parlait-il encore de cet endroit ? Il y avait toujours été avec Julien puis quelque fois Dorothée était présente donc sa présence n’était pas indispensable.

-   Pourquoi ?

-   Pour s’amuser bien sur.

-   Non sans façon.

-   Tu ne veux pas revoir les danseuses et peut-être par la même occasion remonter sur scène.

Ses frères éclatèrent de rire mais Dylan ne partageait pas cette euphorie. S’ils savaient qui était réellement Stella, ils la regarderaient autrement. Ils la reluquaient déjà sans savoir et cela lui donnait des envies de donner des coups de poings. 

Pourquoi aussi avait-elle mit cette jupe ? Il aurait du prévoir les réactions de ses frères et lui dire de mettre un jean à la place mais même avec ça, ils l’auraient quand même contemplé.

Elle était sexy avec n’importe quel habit. Pour son plus grand malheur.

-   C’est plutôt pour fantasmer sur elles que vous allez là-bas.

Tout le monde le regarda bizarrement puis Dorothée intervint.

-   Qu’est que tu as à la fin ?

-   Rien.

-   Tu n’aimes pas leurs danses à moins que se soit leurs fringues, c’est ça ?

-   Et tu te feras agresser si tu les portes, c’est ça que tu veux ?

Il lui cria dessus ce qui était rare venant de lui. Dorothée le prit mal et quitta le salon.

Stella voyait bien que la journée allait mal se terminer si elle ne trouvait pas quelque chose à dire donc elle se mit à réfléchir mais n’en eut pas le temps de trouver car il reprenait déjà.

-   Elle veut finir à terre avec une pourriture sur elle, c’est ça ?

-   Dylan !

Sa mère l’interpella en haussant un peu le ton et Stella sursauta en entendant cela. Pourquoi ramenait-il cet épisode sur le tapis ? Elle qui faisait tout pour l’oublier. En plus, elle portait un jean lors de son agression et non une jupe.

Il n’aimait peut-être pas celle qu’elle portait aujourd’hui mais n’avait pas voulu lui dire. Comment savoir s’il ne lui disait rien.

-   Nous devrions peut-être y aller, il est tard.

-   Pourquoi t’en mêles-tu ?

Pourquoi était-il aussi agressif envers elle ? Elle n’avait rien dit sauf la vérité. Il n’aimait peut-être pas son attitude envers ses frères et sœur ou alors qu’elle aide sa mère. Mais oui, c’était surement ça, il devait penser qu’elle rentrait dans les bonnes grâces de ses parents pour valider réellement leur relation.

Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elsa secoua la tête en soupirant.

-   Tu as eu des problèmes là-bas ?

-   Non aucun.

Dorothée revint sur ses entrefaites, se reposa sur le canapé sans un mot mais elle était toujours en colère car une barre était présente sur son front. Elle fixa son frère puis reprit.

-   Pour ta gouverne, je peux porter un pantalon et me faire agresser alors ton raisonnement ne vaut rien.

Il en savait quelque chose car c’était de cette façon que Stella avait été agressée.

-   Stella peut même te le dire.

-   Ah bon !

Sa sœur la regarda ainsi que tout le reste de la famille. Pourquoi leur avait-il dit ça ? Elle n’était pas fière de cet épisode certes mais d’un autre coté, elle avait rencontré Dylan.

C’était un mal pour un bien.

-   Allez raconte.

Pourquoi lui faisait-il endurer ça ? Elle ne le comprenait pas. Il la regarda, vit qu’elle n’allait rien dire donc il soupira puis se lança lui-même. Il raconta leur rencontre dans ce parc opaque avec cet homme armé d’un couteau.

Heureusement qu’il ne leur dit pas quand cela s’était passé sinon, ils sauraient que cela ne faisait vraiment pas longtemps qu’ils étaient ensemble. A peu près un mois et demi.

Elle en frissonna et eut l’impression qu’elle s’y retrouvait à nouveau.

-   Oh mon Dieu !

Stella sursauta en entendant Elsa et vit sa main sur sa bouche tandis que son mari, Dorothée et les jumeaux lui exprimèrent leur désolation.

-   Quelle idée aussi de passer par là !

Stella sursauta à nouveau en l’entendant dire ça. Le pensait-il vraiment ? A voir son expression, oui et elle en était choquée. Pourquoi ne lui avait-il pas dit plus tôt ? Regrettait-il de l’avoir sauver ?

Elle lui demanderait quand ils seraient à la maison car elle ne voulait pas de réponse toute de suite. Elle ne supporterait pas la pitié de sa famille. Est-ce que lui, il l’avait prise en pitié ? Est-ce pour cela qu’il l’avait choisi pour être sa fausse fiancée ? Elle avait des doutes maintenant et elle eut mal.

Pour lui, elle le savait, elle n’était rien de plus qu’une partenaire consentante et même si elle ne s’en plaignait pas, elle voulait plus. Tellement plus. Elle eut un coup au cœur devant cette révélation.

Elle l’aimait tellement que toutes ses interrogations la faisaient souffrir et en prendre conscience devant ses personnes étaient très dures. Elle ne devait rien montrer et sourire mais ses yeux s’embuèrent d’eux même donc elle se leva et quitta la pièce en s’excusant.

-   Bravo mon garçon.

-   Quoi encore ?

-   Tu oses le demander mais tu ne vois pas que tu lui as fais de la peine. Tu crois que c’est facile pour elle de revivre cet épisode même si cela fait un moment.

Dylan fut surpris par cette sortie car tout ce qu’il avait dit était la vérité. Elle ne lui avait pas dit pourtant de se taire alors pourquoi réagissait-elle comme ça ? Les femmes étaient tellement compliquées quand elles s’y mettaient.

-   Pourquoi n’es-tu pas plus fin ?

-   Tu m’énerves avec tes questions. Nous partons car demain nous travaillons. Salut tout le monde.

Dylan se leva et se mit à la recherche de Stella. Il n’aurait jamais du venir ici avec elle car il n’était pas assez prêt pour cette confrontation. Il le savait mais avait voulu faire plaisir et maintenant le regretter.

Après cinq minutes de recherches, il la trouva debout au fond du jardin. Il se rapprocha mais stoppa net quand il la vit pleurer. Mince, ce n’était pas le but. Tout ce qu’il avait voulu démontrer, c’était que des vêtements sexys étaient un risque supplémentaire pour se faire agresser.

Il comprit qu’il s’était mal exprimer. Ce qu’il pouvait être maladroit par moment. Que devait-il faire maintenant ? Il toussa un peu afin qu’elle sache qu’il était présent mais elle ne se sécha pas ses larmes pour autant.

-   Tu viens ?

-   J’arrive mais avant je vais remercier ta famille.

Elle respira à fond, s’essuya les yeux, plaqua un sourire sur ses lèvres puis remonta vers la maison sans le regarder ni même lui sourire comme à son habitude. Il n’aurait jamais du aborder le sujet du parc car c’était à ce moment là que tout avait dérapé.

Stupide. Complètement stupide. Comment allait-il faire pour réparer sa bévue maintenant ? Il soupira puis remonta à son tour vers la maison et vit que Stella était déjà assise dans la voiture et regardait de l’autre côté.

Elle ne voulait pas le voir et cette constatation le mina mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. C’est lui qui avait gâché cette fin de journée. Il pénétra dans la demeure, trouva sa mère et sa sœur en grande conversation dans le salon pendant que son père lisait et les jumeaux étaient avec leur jeux vidéo.

Les deux femmes s’arrêtèrent de parler quand elles le virent.

-   Au revoir et merci pour ce déjeuner.

-   Ça m’a fait plaisir de te voir et d’avoir fait la connaissance de Stella. C’est une femme bien.

-   Merci, je lui dirais.

Oui mais si elle veut bien lui reparler un jour. Sa mère se leva et vint l’embrasser.

-   C’est déjà fait et je lui ai aussi dit que tu étais stupide pour avoir dit des horreurs pareilles.

Elle n’allait pas en rajouté car maintenant qu’il se remémorait la totalité de la discussion, il avait honte de lui. Il regrettait ce qui venait de se passer mais il avait ressentit de la jalousie envers ses frères et cela était une première pour lui.

Il n’avait pas su gérer cette crise. Cela n’excusait pas son attitude, il le savait très bien mais l’atténuer tout de même un peu sauf que pour ca, il allait devoir le dire à Stella et c’était hors de question.

S’il faisant ca, elle découvrirait alors qu’il tenait à elle, voir qu’il l’aimait et elle s’imaginerait des choses erronées.

-   Rentrez bien.

-   Merci.

Il salua son père qui lui sourit puis se replongea dans son bouquin. Quant à ses frères, ils ne firent même pas attention à lui et Dorothée quitta à nouveau la pièce sans rien lui dire.

Sa mère le poussa vers la sortie, lui demanda de s’excuser auprès de Stella sincèrement. Il quitta la maison, se dirigea vers sa voiture puis monta dedans et mit le moteur en route après avoir attaché sa ceinture de sécurité.

Il reprit le chemin de sa maison avec une passagère silencieuse mais ne fit rien pour couper se silence. Il cherchait un moyen pour réparer sa bévue. Devait-il l’emmener au restaurant ou lui acheter un cadeau ? Il n’en savait rien.

Quand ils arrivèrent devant la maison, il coupa le moteur, descendit puis vit que Stella partait déjà vers la porte d’entrée. Il verrouilla donc sa voiture et sentit un serrement au niveau de cœur en la voyant régir de cette façon mais c’était tout à fait normal vu son comportement.

En fait, il aurait du accepter de retourner en boite de nuit avec ses frères, de museler sa jalousie et comme ça, il n’en serait pas là en ce moment. Il ne devait pas être jaloux des autres hommes qui fantasmaient sur Myosotis car il ne savait pas qui elle était en dehors de la scène.

Si Stella voulaient sortir avec des autres hommes après lui, elle avait le droit car elle n’était pas vraiment sa fiancée. Elle pourrait le devenir pour de vrai s’il se décidait, lui répétait tout le temps cette petite voix. Il ne l’écoutait évidemment jamais car il était très bien avec sa vie actuelle.

Il alla vers Stella qui l’attendait les bras croisés devant la porte.

-   Tu n’as pas ta clé ?

-   Oublier.

Il ouvrit la porte et elle pénétra dedans la maison puis monta directement à l’étage. Que devait-il faire ? La suivre ou pas ? Il choisit de la laisser toute seule un moment et pendant ce temps, il allait un peu travailler avant le dîner.

Stella se fit couler un bain, se déshabilla puis se plongea dedans afin de se relaxer car sa nervosité était à son comble. Elle en voulait beaucoup à Dylan de son comportement et sa réflexion sur l’agression.

S’il n’aimait pas certaines choses chez elle et sur elle, pourquoi lui cacher ? Elle était adulte et comprenait parfaitement les opinions des autres et ne se vexait pas pour un rien.

Elle soupira puis repensa malgré elle à son agression. Si elle pouvait enlever cet épisode de sa tête mais garder sa rencontre avec lui, elle choisirait cette solution mais cela n’était pas possible malheureusement.

Elle plongea sous l’eau, en ressortit aussitôt puis se rinça, quitta la baignoire et s’enroula dans un drap de bain puis s’essuya les cheveux et le corps. Elle passa sa main sur la glace, vit que ses yeux étaient toujours rouges et gonflés donc elle prit deux compresses, les humidifia et les posa sur ses yeux.

Elle resta comme ça une dizaine de minutes puis s’habilla, se coiffa et descendit à la cuisine pour préparer un diner léger car ils avaient beaucoup trop mangé chez ses parents.

Elle terminait de mettre la table quand Dylan entra dans la pièce. Elle ne savait pas comment se comporter car elle avait peur de se faire envoyer sur les roses donc elle ne dit rien, se posa à sa place puis se servit. Il en fit autant puis il soupira.

-   Je suis désolé de tout.

Elle ne bougea pas sinon elle allait encore pleurer. Il posa sa main sur la sienne et la serra. Elle releva la tête et vit qu’il la fixait.

-   Ma conduite était stupide et je regrette. Je suis sincère.

-   M’as-tu prise en pitié ? Est-ce pour ça que c’est moi qui est ici et non une te tes ex ?

-   Non. Absolument pas.

-   Ne recommence jamais car tu m’as fais de la peine.

-   Promis. Je suis pardonné alors ?

-   Oui.

Oh oui qu’il était pardonné. Elle l’aimait trop pour lui vouloir longtemps et même si son cœur saignait encore, elle lui sourit et il en fut tout retourner. Cela lui avait manqué de ne pas l’avoir vu faire pendant une petite période.

Il lui sourit en retour et la discussion réapparut comme s’il n’y avait jamais eu d’accrochage.

-   Alors ta journée ?

-   Ta famille est géniale.

Elle se mit à rire et lui expliqua la raison.

-   Dorothée a trouvé ma confession un peu osé.

-   Pourquoi l’avoir fait au juste ?

-   Pour prouver qu’on était un vrai couple mais aussi pour voir ta tête.

-   Ce n’est pas drôle.

-   Sur le moment si mais après je me suis dis que j’aurais du prendre un autre exemple.

-   Je suis d’accord.

Elle se leva, débarrassa puis sortit le dessert qui était des flans au caramel. Cela fut vite terminé puis Dylan l’aida à finir de débarrasser la table puis fit couler de l’eau chaude dans l’évier et commença à faire la vaisselle.

Elle lava la table, l’essuya puis prit un torchon et commença à faire de même avec la vaisselle. Cela ne leur prit pas trop de temps puis ils se dirigèrent vers le salon.

&

Stella se tourna dans le lit, tendit le bras mais ne sentit personne à ses côtés. Elle ouvrit les yeux, se releva un peu et vit que la matinée avait déjà débuté car la lumière passait au travers des volets.

Elle se leva, partit prendre sa douche puis retourna dans la chambre s’habiller. Elle enfila des sous-vêtements, passa une jupe en jean qui lui arriva au-dessus des genoux avec un tee-shirt court car il dévoilait son nombril à chaque fois qu’elle levait les bras.

Si Dylan n’approuvait pas cet habit, tant pis pour lui. Il ne faisait jamais de réflexion donc elle ne savait jamais si cela lui plaisait ou non. Elle l’aimait énormément certes mais elle ne voulait pas changer de code vestimentaire uniquement pour lui sinon elle ne se reconnaitrait plus.

Elle savait par contre une chose c’était que son regard ne se trompait jamais et elle adorait voir son désir se réveiller. C’était très excitant. Elle soupira car la deuxième solution était qu’il ne réagisse uniquement à la tenue et non à la personne donc n’importe quelle femme pouvait mettre ses habits et le rendre dingue.

Elle détestait cette hypothèse et espérait que ce n’était pas ça qui le touchait. Elle n’avait jamais osé lui demander car elle avait peur de la réponse. Elle se peigna, vit au réveil qu’il était onze heures donc elle quitta la chambre et se rendit dans la cuisine.

Il n’y avait personne. Ou était Dylan ? Elle alla dans le bureau, dans le salon mais ne vit personne donc elle retourna dans la cuisine et aperçut le mot accroché au réfrigérateur.

-   Je suis parti faire tes courses pour ce soir. D.

Il était vraiment un amour pour lui avoir rendu ce service. Ce n’était rien mais cela lui faisait très plaisir. Elle sourit. Voilà pourquoi il lui avait demandé tout ce qu’elle avait besoin et qu’il avait tout noté sur une feuille.

Elle ne se faisait jamais de liste car elle savait quels ingrédients il lui fallait mais lui ne connaissait pas ces recettes donc cela lui était difficile de connaitre la totalité des éléments.

Elle quitta la maison, partit vers le petit parterre de fleurs et cueillit des roses et des tulipes. Quand elle revint, le téléphone sonnait donc elle décrocha.

-   Allo.

-   C’est moi. Je suis perdu pour les fleurs.

-   Les fleurs ?

-   Celle que tu veux mettre en décoration. Je n’ai pas noté donc je ne sais plus.

-   Ce n’est pas la peine, j’ai pris celle de dehors.

-   Tu es sure ?

-   Oui.

-   Bon. Alors à tout de suite.

-   D’accord.

Elle sourit en reposant le combiné. Elle avait raison de dire que c’était un amour. Il avait même retenu quelle décoration elle voulait faire. Malheureusement ce n’était pas elle qu’il faisait tous ces efforts mais pour son client car ils venaient ce soir avec sa femme.

Elle espérait qu’ils allaient aimer ce qu’elle allait préparer. Elle débuterait par des fleurs comestibles sucré avec des blinis au tarama puis suivront des lasagnes italiennes et enfin un cheese-cake aux fruits.

Elle ne voulait pas les impressionner mais simplement leur faire goûter sa cuisine. Elle voulait savoir si ces plats auraient du succès car elle voulait les mettre sur sa future carte.

Elle savait comment la présenter auprès de ses futurs clients. Il n’y aurait rien de compliqué, ni de trop cher car ce qu’elle voulait avant tout, c’est que tout le monde vienne chez elle et passe un bon moment.

Elle voulait aussi servir des plats aux sans-abris gratuitement mais elle allait devoir se documenter afin qu’elle ne perde pas d’argent. Elle savait qu’elle pouvait y arriver car elle avait une volonté de fer.

Malheureusement, ce n’était pas demain qu’elle allait l’ouvrir ce restaurant. Les banques ne voulaient toujours pas lui prêter de l’argent et les économies qu’elle avait de coté n’étaient toujours pas suffisantes.

Elle soupira. Elle n’allait jamais s’en sortir à ce rythme là. Une porte s’ouvrit et se referma ce qui la fit sursauter puis Dylan apparut dans la cuisine.

-   Voilà tes courses.

-   Merci.

-   Ca va ?

-   Oui pourquoi ?

-   Je ne sais pas. T’avais l’air ailleurs.

-   Je réfléchissais, c’est tout.

-   Et à quoi si ce n’est pas indiscret ?

-   A mon restaurant.

-   Ah !

Que voulait dire ce "ah" ? Elle ne lui posa pas de question et préféra se concentrer sur les sacs qu’il venait de ramener. Elle les vida sur la table puis sépara les ingrédients. Les fleurs et le tarama puis ceux des lasagnes et enfin du cheesecake.

Elle allait aussi faire du café et du thé car elle ne savait pas leurs goûts.

-   Tu as besoin d’aide ?

-   Non, va te détendre.

-   Je disparais.

-   Ce n’est pas ce que je voulais dire.

-   Je sais. A tout à l’heure.

Cela ne la dérangeait pas qu’il soit à ses cotés mais avec ce "ah", elle avait besoin d’être seule et de réfléchir. Est-ce qu’il s’en moquait ? Est-ce qu’il trouvait son idée ridicule ? Il ne serait pas la première personne à lui dire que son projet ne tiendrait pas la route car des restaurants, il y en avait trop.

Voilà pourquoi elle ne lui en parlait jamais car elle avait peur d’avoir un avis négatif sur ce projet. Elle était stupide de réagir de cette façon mais n’y pouvait rien. Elle l’aimait et par conséquent, son avis comptait pour elle.

Elle secoua la tête et commença par préparer son entrée car il fallait que les fleurs soit bien sèches pour ce soir. Elle mit de la musique et se mit à la tâche.

Dylan reposa ses documents et soupira. Il n’arrivait pas à se concentrer mais savait très bien pourquoi. Quand il était entré dans la cuisine et avait découverte Stella dans cette tenue très courte, il avait voulu la prendre dans ses bras et l’embrasser puis la porter jusqu’à la chambre et lui faire l’amour jusqu’à plus soif.

Evidemment cette idée avait été repoussée car il recevait un client le soir même et il devait arrêter d’être aussi intime avec Stella sinon quand ils allaient se séparer, il ne pourrait plus s’en passer.

Il avait été content qu’elle parle de son projet car cela était rare mais ensuite, quand elle avait levé les bras, il avait perdu le fil de la conversation un court instant et son désir s’était réveillé.

Il s’était sermonné puis avait répondu "ah" et il lui avait fait de la peine car il savait que son restaurant était important pour elle. Il ne s’était pas rattrapé car il aurait dit autre chose de stupide et tout gâché à nouveau.

Il lâcha son stylo, referma ses documents et les rangea puis partit vers la cuisine d’où des senteurs s’échappaient. Cela lui donna faim mais quand il entra et la vit en train de se dandiner au son de la musique, ce fut une autre faim qui se réveilla mais il se sermonna aussitôt. Plus de relation intime sinon, ce serait la catastrophe à long terme.

Elle se retourna et s’arrêta net en le voyant. Il lui sourit et elle lui répondit.

-   Il ne reste plus qu’à mettre la table.

-   Je vais le faire.

C’est ce qu’il fit tout en jetant des regards à Stella qui se dandinait toujours au son de la musique. Ce qu’elle était belle ! Il secoua la tête puis termina la mise de la table.

-   Voilà.

-   Tu peux t’asseoir.

Il se posa donc sur sa chaise puis Stella posa sur le sous de plat un gratin.

-   Il est à quoi ?

-   Pâtes au gruyère.

-   C’est quoi cette odeur alors ?

-   C’est pour ce soir.

Ce qu’il avait hâte d’y goûter. En fait, c’était tout le repas qu’il voulait goûter avec la cuisinière. Il savait déjà que tout serait délicieux et son client ainsi que sa femme allaient se régaler.

-   Tu vas avoir besoin d’aide pour ce soir ?

-   Je ne pense pas mais si c’est le cas, je t’appellerai.

-   J’y compte bien.

Ils mangèrent en silence puis ils débarrassèrent la table, firent la vaisselle. Cela fut vite terminer puis elle alla dans le salon et se détendit en mettant de la musique.

Elle s’allongea sur le canapé et se mit à battre la mesure avec son pied. Dylan qui voyait la jupe se relever à chaque mouvement dut respirer profondément afin de se calmer car elle l’excitait sans s’en rendre compte.

-   Tu devrais faire comme moi, ça détend.

-   Il n’y a qu’un canapé.

-   On peut le partager.

Il se mit à rire car s’il se couchait à ses côtés, il ne serait pas détendu mais tendu comme un arc, comme en ce moment. Elle dut arriver à la même conclusion car elle se mit à rougir et il la trouva encore plus belle.

Elle se releva, se mit en position assise puis tapa de la main le canapé.

-   Maintenant tu peux venir.

Que voulait-elle au juste ? Qu’il craque et lui fasse l’amour ici même ? Il préféra rester à sa place pour ne pas tenter le diable. Enfin pour l’instant car il savait très bien que dès qu’ils seraient dans la chambre, ils feraient par faire ce qu’il refusait en ce moment.

Stella se releva, éteignit la chaine puis alluma la télévision et se reposa à sa place. Il ne savait pas si elle était déçue car elle ne le montra pas. Elle ne regarda même pas vers lui quand il se leva et vint se poser à ses côtés.

Elle devait se demander pourquoi il changeait d’avis aussi soudainement mais elle ne fit aucune remarque et il l’en remercia car il ne savait pas lui-même pourquoi il était venu à ses cotés.

Elle posa sa tête sur son épaule et soupira.

-   Ca va ?

-   Un peu fatiguée mais ca va.

-   Va te reposer dans la chambre.

-   Non, je préfère rester là.

Il se passionna pour le film puis au bout d’une demi-heure, il jeta un coup d’œil à Stella et la vit endormie sur son épaule. Il n’osait pas bouger afin de ne pas la réveiller mais quand il vit ses lèvres, son envie de l’embrasser augmenta à une telle vitesse qu’il craqua et posa ses lèvres sur les siennes.

Il savait qu’il n’avait aucune volonté face à elle mais il allait pourtant lui en falloir car dans très peu de temps, ils ne seraient plus ensemble. Cela lui fit mal au niveau du cœur mais il ne s’en préoccupa pas pour l’instant car elle se mit à répondre à son baiser.

Il l’embrassa dans le cou et elle se mit à gémir. Il jouait avec le feu mais il s’en moquait.

-   Je croyais que tu ne voulais pas.

Il releva la tête pour lui demander si elle ne voulait pas aller plus loin mais il vit son sourire et sut que c’était tout le contraire.

-   Si je te dis que j’ai changé d’avis.

Elle se mit à rire puis lui caressa la joue.

-   Je te crois mais il faut passer la seconde sinon ton client et sa femme devront patienter pour dîner.

-   Le dîner, je l’avais oublié.

Il se releva brusquement, se réajusta puis se reposa dans le fauteuil et se passa la main dans les cheveux. Il était un inconscient car ce dîner était très important pour son entreprise et lui, il avait failli le gâcher en faisant des galipettes sur le canapé.

Il vit Stella se relever puis quitter le salon. Etait-elle fâchée ? Oui sans aucun doute. Ce n’était pas le but mais il ne pouvait pas faire autrement. Il prit un livre et essaya de se concentrer sur les lignes. Cela allait peut-être le calmer.

Stella se demandait encore une fois pourquoi elle avait parlé de ce dîner. Elle aurait du se mordre la langue à la place car le réveil qu’il lui avait réservé l’avait enchanté. Evidemment, elle aurait adoré continuer mais parler de son client l’avait refroidi alors qu’elle était toujours excitée.

Il n’avait pas le droit de jouer avec elle et ses sentiments. Elle martela le plan de travail en se sermonnant. Il ne fallait pas que Dylan vienne l’aider sinon elle allait finir ce qu’il avait commencé. Non de non, il n’avait pas le droit de réagir comme ça.

Si cela avait été l’inverse, elle aurait passé pour une vulgaire allumeuse. Elle savait très bien qu’ils n’auraient jamais du devenir intime mais comment lui résister ? Cet homme était tellement merveilleux.

Elle ne regrettait pas de l’avoir rencontré ni d’avoir approfondi leur relation mais il y avait quand même une certaine limite à ne pas dépasser. Elle se mit dans la préparation du cheesecake tout en écoutant de la musique.

Cela allait la détendre. Elle mit le four sur 170°C, se mit à sourire tout en cassant les petits beurres puis elle les mélangea avec le beurre et les disposa dans le moule. Elle s’occupa ensuite du gâteau, mit le tout dans le four pendant 50 minutes puis elle nettoya son plan de travail et s’occupa de son plat de lasagnes, faites maison bien sur.

Au même instant, Dylan réapparut dans la cuisine et découvrit Stella au milieu d’une buée et d’une odeur alléchante. Son désir réapparut mais il se sermonna car ce n’était pas elle le dîner.

Il toussota afin de se manifester mais elle ne se retourna pas. Bien. Que devait-il faire ?

-   Tu as besoin d’aide ?

-   Tu peux préparer la table.

Dylan sortit la vaisselle, les couverts et les verres du placard puis y posèrent sur la table ainsi que le tire-bouchon. Il alla chercher des serviettes de tables et les mit avec le reste.

Que pouvait-il faire maintenant ?

-   Autre chose ?

-   Non merci.

Pourquoi ne se tournait-elle pas à la fin ? Lui faisait-elle la tête à propos du petit incident de tout à l’heure ?

-   Tu m’en veux ?

-   A quel propos ?

Il n’aimait pas parler à un dos donc il se rapprocha, la prit dans ses bras puis la retourna.

-   Je dois surveiller ma casserole.

-   Juste un instant.

-   Qu’est ce qu’il y a ?

Il la prit par la taille, se pencha et l’embrassa tendrement mais elle le repoussa presque aussitôt.

-   Je ne souhaite pas poursuivre.

Quoi ? Mais pourquoi ? Elle ne disait jamais non d’habitude. Il la regarda en fronçant les sourcils.

-   Tu vas encore t’arrêter comme tout à l’heure.

Que pouvait-il répondre à ça ? Elle avait raison, il ne pouvait aller plus loin pour l’instant mais plus tard quand tout serait terminer ?

-   Nous pourrons reprendre cette nuit.

-   Je dois finir de préparer ce dîner.

-   Bien.

Il la relâcha à contrecœur puis recula et quitta la cuisine sans un mot. Il l’avait blessé sans le vouloir mais il ne lui en voulait pas. C’est lui qui avait commencé alors qu’il savait qu’il n’y aurait pas de suite possible à l’instant ou il l’avait embrassé.

Il était un imbécile fini. Il ne savait plus ou il en était quand il était proche d’elle sauf qu’il l’appréciait énormément et cela lui faisait peur.

Stella soupira puis se retourna vers sa casserole. Elle ne pouvait pas se permettre de rater le dîner car il était trop important pour Dylan et même si ses baisers étaient divins, elle voulait et il fallait que tout soit prêt quand le couple arriverait.

Cela avait été dur de s’écarter mais elle y était arrivée. Elle aurait bien mérité une médaille pour cet acte. Quand tout fut presque prêt, la sonnette de la porte d’entrée retentit et elle se demanda qui cela pouvait-il être.

Elle enleva son tablier, se regarda dans le miroir qui était à côté de la porte et enleva de la sauce tomate qui était sur sa joue puis elle ouvrit la porte et tomba sur un homme et une femme.

Stella comprit tout de suite qui ils étaient. Monsieur Schmidt, le client de Dylan avec sa femme. Ils étaient en avance mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Par contre eux, ils étaient surpris de la voir et c’était tout à fait normal car elle ne s’était pas encore changé.

-   Bonjour. Stella. Entrez.

-   Merci.

Ils entrèrent puis elle referma derrière eux et elle leur montra le chemin de la cuisine.

-   Asseyez-vous.

-   Merci.

-   Voulez-vous voir boire quelque chose ?

-   Deux cafés.

Stella le prépara puis sortit les tasses, le sucre et le lait.

-   Nous vous avons dérangé ?

-   Non pas du tout.

Elle se posa sur une chaise puis leur sourit.

-   J’étais en train de préparer le dîner.

-   Vous l’avez fait vous-même.

-   Bien sur. Si vous voulez, je pourrais vous donner les recettes.

-   Volontiers.

La cafetière siffla et Stella fit le service.

-   Je vais aller chercher Dylan.

-   Il est ici ?

-   Oui mais il a sûrement pensé que c’était un membre de sa famille. Cela arrive souvent.

Stella quitta la pièce, alla dans le bureau et le trouva endormi sur le canapé. Ce qu’il était mignon ! Elle se rapprocha doucement puis lui caressa la joue.

-   Dylan ?

Il ne bougea pas d’un pouce donc elle se rapprocha encore et lui parla très près de l’oreille.

-   Dylan ?

-   Mmm.

-   Ton client est arrivé.

-   Déjà.

-   Oui.

-   J’arrive. 

Elle l’embrassa puis lui caressa à nouveau la joue et quitta la pièce pour aller rejoindre Monsieur Schmidt et sa femme. Elle vit en entrant dans la pièce qu’ils avaient fini leur tasse.

-   Voulez-vous un autre café ?

-   Non merci.

-   Allons dans le salon alors.

Ils se dirigèrent en silence puis Stella se posa dans un fauteuil et leur laissa le canapé. Elle regarda la pendule puis la porte et se demanda ce que faisait Dylan. S’était-il rendormi ?

Elle espérait que non car le dîner qui était en train de cuire serait gâché s’ils attendaient trop longtemps. Elle se demanda aussi quel sujet ils allaient aborder car elle ne les connaissait pas.

-   Que faites-vous dans la vie ?

Elle leur expliqua qu’elle économisait pour ouvrir son restaurant et monsieur Schmidt vit très bien que cela la passionnait. Il lui sourit puis se tourna vers sa femme et constata qu’elle regardait autour d’elle en souriant.

Il savait comment elle fonctionnait. sa femme adorait la décoration donc elle regardait pour savoir si certains objets ou couleurs seraient bien chez eux.

-   C’est vous qui avez fait tout ça ?

-   Oui, ca vous plait ?

-   Beaucoup.

-   Vous voulez voir le reste de la maison ?

-   Je ne sais pas, c’est indiscret.

-   Mais non.

Elle se leva, attendit que ses deux invités la suivent puis ils quittèrent la pièce.

-   Nous allons commencer par le haut.

Voilà un bon moyen de les occuper en attendant que Dylan se manifeste et prenne le relais. Ils montèrent l’escalier puis Stella leur présenta la maison re-décorer à sa façon. Elle aurait peut-être un avis car Dylan ne lui en avait jamais parlé.

Dylan se passa la main sur la joue et sourit. Il avait rêvé de Stella et de ses mains sur lui. Que c’était bon ! Il soupira, se releva et quitta son bureau pour stopper net et fronça aussitôt les sourcils. Il entendait des voix venant de l’étage.

Avec qui était Stella ? Est-ce qu’un membre de sa famille était là sans qu’elle l’ait prévenu ? Ce n’était pas impossible en les connaissant. Il alla dans sa chambre, entra dans sa salle de bain puis se regarda dans le miroir.

Il avait une marque rouge sur la joue mais avec un peu d’eau froide, cela disparut puis il se dirigea vers les voix mais s’arrêta net car il avait reconnu une personne. Son client, Monsieur Schmidt. Comment se faisait-il qu’il soit déjà là ? Il n’était pas prévu qu’il arrive à cette heure ? Il regarda sa montre et vit qu’il n’avait pourtant pas dormi longtemps.

Cela voulait aussi dire qu’il n’avait pas rêvé pour Stella. Nom de Dieu ! Quelle excuse leur avait-elle donné ? Il ne se posa pas plus de question et se dirigea vers le groupe.

-   Bonsoir.

-   Dylan. Je fais visiter la maison.

-   Je vois ça.

Il se tourna vers ses invités et s’excusa de son retard. Madame Schmidt prit tout de suite la parole en lui touchant son bras.

-   Ce n’est pas grave car votre femme nous a montré toutes ces belles choses. Votre maison est magnifique.

-   Merci.

Que pouvait-il répondre d’autre ? Il n’était quasiment jamais à la maison sauf pour manger, dormir et le week-end. En plus, il n’entrait pas dans les chambres vides quand il était seul et encore moins depuis que Stella vivait ici.

Il regarda donc autour de lui et vit pour la première fois avec les yeux d’un étranger que sa maison avait changée, vraiment changer. Devait-il commencer à s’inquiéter ?

Il ne voulait pas que Stella croit que leur relation devienne sérieuse maintenant qu’ils étaient amants mais il aurait du. Il allait devoir choisir les bons mots mais surtout le bon moment afin qu’elle ne se vexe pas.

Que c’était compliqué comme situation ! Monsieur Schmidt, Serge vit sur son visage différents émotions passer et les intercepta autrement. Il lui affirma que tout cela était très bien décoré.

-   Stella est très douée mais j’ai hâte de manger ses petits plats.

-   Alors allons-y.

Ils redescendirent l’escalier puis se posèrent à leur place et Stella commença à servir les fleurs ainsi que les blinis.

-   Comment faites-vous cela ?

-   C’est très facile. Vous prenez des fleurs comestibles, vous les lavez, les trempez dans de la gélatine puis dans du sucre et les laissait séché. Goutez, c’est délicieux.

Ils mangèrent tous les trois une fleur et sourit mais ce fut madame Schmidt qui reprit la parole la première.

-   C’est vrai que c’est bon.

-   Nous pourrons en faire tout à l’heure car il m’en reste quelques unes.

-   Je suis d’accord. C’est vous aussi qui avait fait cela ?

-   Les blinis oui mais le tarama vient du supermarché.

Dylan vit que son client et sa femme étaient conquis par Stella. Elle ne s’était toujours pas changé mais cela ne les choquaient pas. Il comprit que même s’ils avaient beaucoup d’argent, ils étaient avant tout des gens très simples.

Cela lui plut et il se détendit complètement. Cette soirée serait très agréable en fin de compte.

Stella laissa tremper toutes la vaisselle dans de l’eau chaude savonneuse puis s’essuya les mains et prépara le café ainsi que de la tisane. Pendant que cela coulait, elle sortit le sucre, le lait ainsi que des petits gâteaux qu’elle avait fait elle-même.

Elle ne savait pas s’ils allaient être mangés mais elle les mettait quand même.

-   Puis-je vous aider ?

Stella lui répondit négativement tout en lui souriant. Madame Schmidt, Colette se posa sur une chaise en soupirant.

-   Vous avez un problème ?

Elle secoua la tête puis soupira encore.

-   Vous pouvez me parler si vous voulez et si ce n’est pas indiscret bien sur.

-   Vous êtes magnifique.

Stella qui ne s’attendait pas à ça, arrêta de bouger un instant puis secoua la tête. Que pouvait-elle dire de toute façon ? Elle n’en eut pas le temps de chercher une réponse car Colette reprenait déjà.

-   C’est vrai, regardez-vous. Pas un gramme de graisse alors que vous faites des bons plats et vous ne vous en privez pas.

-   Merci mais je ne fais rien de spécial sauf de la danse.

Son invitée la regarda en fronçant les sourcils puis un sourire apparut et Stella sut ce qui allait suivre. Elle la prit de vitesse et lui proposa des cours pour qu’elle reste en forme.

-   C’est vrai ?

-   Bien sur. Je pourrais vous en montrer un peu pendant que les hommes parlent travail.

-   Alors allons voir ce qu’ils font ?

Elle se releva puis lui sourit.

-   Je viens dès que tout est prêt.

-   D’accord.

Colette quitta la cuisine et retourna dans le salon puis un bip retentit et Stella posa la cafetière ainsi que la théière sur le plateau puis elle rejoignit les autres. Elle fit le service puis se posa dans un fauteuil avec sa tasse de tisane.

-   Il est délicieux votre café.

-   Merci.

Serge prit un biscuit et soupira en le mangeant.

-   Mon cher Dylan, j’espère que vous faites du sport parce qu’avec des repas pareil, vous allez être engraissé très vite.

-   J’ai repris le sport en effet.

Dylan but une gorgée puis vit que Colette regardait son mari avec insistance et se demanda ce qui se passait. Il le sut quand il l’entendit parler à son mari.

-   Vous n’avez pas de travail en cours ?

-   Pourquoi ?

-   Tu pourrais en profiter puisque tu es là, non ?

Serge se frotta le menton puis le regarda ainsi que Stella et reprit.

-   Vous n’y voyez pas d’inconvénient ?

-   Pas du tout.

-   Absolument pas.

-   Alors allons-y.

Il se releva, prit quelques gâteaux en plus puis suivit Dylan vers le bureau. Stella sourit devant ce petit manège puis elle se releva et ramena le plateau dans la cuisine. Quand elle revint, elle vit que Colette avait enlevé la veste de son tailleur et ses chaussures et attendait assise sur le canapé.

-   Vous êtes déjà prête ?

-   Oui, j’ai hâte de commencer.

-   Je vais chercher un instrument indispensable et je reviens.

Stella avait besoin de son cerceau. C’était son tout premier objet qu’elle avait acheté afin de garder la forme en attendant qu’elle retrouve un job dansant. Cela l’avait beaucoup aidé et elle espérait que cela irait aussi avec Colette.

Elle redescendit la rejoindre et la vit dans les CD à côté de la chaine hifi. Elle se retourna en l’entendant et lui sourit.

-   J’espère que vous ne m’en voulez pas d’avoir fouillé.

-   Pas du tout. Voilà pour vous.

Stella lui tendit le cerceau et lui expliqua qu’avec cet objet, elle allait avoir son ventre plus ferme qu'auparavant. Colette le mit aussitôt autour de sa taille et suivit les explications de Stella.

Cela s’avéra assez compliquer car le cerceau n’arrêtait pas de tomber après deux ou trois cercles.

-   Jamais je ne vais y arriver.

-   Mais si, il faut persévérer. Encore une fois.

Colette se remit en position, recommença plusieurs fois avant de se mettre à rire quand elle vit que le cerceau bougeait autour d’elle sans trop de difficultés.

-   Vous voyez, vous avez réussi.

-   C’est vrai. Je suis si contente.

Elle se remit à rire avec Stella et les deux hommes qui n’arrivaient pas à se concentrer vinrent voir ce qui se passait. Ils s’arrêtèrent sur le seuil quand ils virent Colette jouer comme une enfant et Stella assise dans le canapé et la guidait.

Dylan n’en croyait pas ses yeux. Comment Stella avait fait pour vaincre leur différence sociale car ce n’était pas toujours évident ? Elle était vraiment une femme à part.

-   Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu Colette rire autant. Votre femme est unique.

-   Merci mais elle ne fait rien de spécial sauf rester elle-même.

-   Vous avez une des deux perles rares et je vous félicite.

-   Une des deux ?

-   L’autre, c’est moi qui l’ai.

Il se mit à rire puis entra dans le salon et se posa dans un fauteuil. Il sourit à Stella puis à sa femme et lui demanda si c’était compliqué.

-   Un peu au début mais maintenant, ca va.

-   Vous pouvez essayer, si vous voulez.

Stella voyait bien qu’il hésitait mais il finit par accepter. Il se releva, attendit que sa femme ait fini puis elle lui tendit le cerceau.

-   Ecoute bien les explications de Stella.

-   D’accord.

Colette s’effondra dans le fauteuil que son mari venait de libérer pendant que celui-ci essayait de faire bouger le cerceau autour de sa taille. Cela le fit rire car il n’y arrivait pas.

Dylan en profita pour s’absenter quelques instants afin d’aller chercher de la boisson fraiche puis quand il revint, il trouva son client en train de faire la même chose que sa femme quelques minutes plus tôt.

Cela dura un petit moment puis il le déposa à terre et tomba au côté de Stella et soupira.

-   Je suis épuisé.

-   Buvez un grand verre d’eau.

Elle lui prépara puis lui tendit et le but.

-   Merci. Ça fait du bien.

Il reposa le verre, se releva et leur annonça qu’ils allaient s’en aller. Sa femme se leva à son tour ainsi que Stella et Dylan puis ils se dirigèrent vers la porte d’entrée. Dylan sortit leur veste du placard, leur tendit puis Colette vient prendre Stella dans ses bras et l’embrassa sur les deux joues.

-   J’ai passé une très bonne soirée.

-   Moi aussi.

-   Nous ferons ces fleurs une prochaine fois.

-   D’accord.

Serge l’embrassa aussi puis la remercia d’avoir faire rire sa femme.

-   Merci aussi pour ce dîner, c’était délicieux.

-   Tout le plaisir était pour moi.

Il se tourna vers Dylan et lui tapa sur l’épaule.

-   Je prendrais rendez-vous et nous finaliserons cette maison pour de bon.

-   Bien.

-   Au revoir Dylan et prenez soin de votre femme.

Le couple quitta la maison en leur faisant un dernier signe de la main puis Dylan referma la porte d’entrée et la verrouilla. Il était très content de cette soirée et soupira en entrant à nouveau dans le salon puis se posa dans le canapé.

-   Ca va ?

-   Très bien. Et toi ?

-   Un peu fatiguée.

Elle ramassa son cerceau, le mit sur le côté puis se posa à ses côtés, mit sa tête sur son épaule et sourit.

-   Ils sont adorables.

-   Oui.

Elle mit sa main sur son torse et commença à le caresser.

-   Puis-je savoir ce que tu fais ?

-   Ce dîner est terminé donc je reprends ou nous nous étions arrêtés.

-   D’accord.

Il la renversa brusquement et l’embrassa doucement. Elle passa ses bras autour de son cou et ses jambes autour de sa taille. Elle sentit combien il la désirait et elle en rajouta en se frottant contre lui.

-   Tu vas me rendre fou.

-   Ce n’est pas grave.

-   Si car je ne peux pas attendre.

-   Moi non plus.

Ils se déshabillèrent rapidement puis s’unirent et rejoignirent le paradis comblés et heureux.

&

Dylan se tourna dans le lit, tendit son bras et rencontra un corps doux et chaud. Il promena sa main sur le flan puis remonta vers la poitrine.

-   Puis-je savoir ce que tu fais ?

Elle se tourna, s’appuya sur un coude et le regarda en souriant.

-   Je te réveille.

-   Je le suis déjà.

Elle se pencha, l’embrassa et il la souleva pour qu’elle retrouve sur lui. Elle se releva un peu, promena ses mains sur son torse puis elle descendit plus bas en souriant.

-   Tu veux ma mort.

-   Loin de là mais pour une fois, j’en profite.

-   Je vois ça.

-   Tu n’aimes pas ?

-   Quelle question ! Bien sur que j’aime.

-   Tant mieux.

Pendant que sa main lui procurait du plaisir, elle l’embrassa sur le torse, lécha ses tétons puis elle descendit vers son ventre et sentit sa respiration s’accélérer. Cela l’excita aussi donc elle arrêta, prit un préservatif, lui mit puis s’empala dessus.

Elle resta un petit moment sans bouger puis se mit à se mouvoir doucement mais son désir était tel qu’elle accéléra le mouvement et bientôt, elle ne sut plus si c’était elle qui commandait cette danse ou Dylan mais elle s’en moquait.

Ils crièrent leur plaisir en même temps puis elle retomba sur lui en soufflant. Il était vraiment un amant exceptionnel. Quand elle eut retrouvé toute ses facultés, elle voulut bouger mais il l’en empêcha en lui caressant le dos puis il descendit plus bas jusqu’à son intimité.

Il savait très bien comment faire pour réveiller ce qu’il venait d’éteindre. Il l’embrassa dans le cou et sentit son souffle devenir plus court. Elle était prête à le recevoir à nouveau donc il la bascula sur le dos, se prépara de son côté puis la pénétra.

Leur danse reprit de plus belle et même s’ils venaient d’atteindre le sommet, ils y retournèrent ensemble encore une fois. Leur entente sexuelle était toujours d’une beauté et ils ne s’en lassaient pas une seule seconde.

-   Je vais dormir encore un peu.

-   Moi aussi.

 C’est ce qu’ils firent et ce fut vers midi qu’ils se réveillèrent à nouveau.

-   Tu as faim ?

-   Affamé.

-   Je parle de nourriture.

-   J’avais bien compris.

-   Je reviens alors.

-   Je viens avec toi.

Ils se levèrent, prirent une douche ensemble, ce qui les retarda encore un peu puis ils s’habillèrent, quittèrent la chambre pour se diriger vers la cuisine. Stella prépara des sandwichs avec de la salade, du fromage et de la viande froide.

Ils mangèrent cet en-cas avec un verre de vin rouge puis elle sortit le reste du cheesecake qui fut servi avec un café. Quand ils eurent fini, elle rangea le reste des aliments puis se releva, fit la vaisselle de la veille avec celle du jour.

Dylan prit un torchon et essuya tout se qui se trouvait sur l’égouttoir. Cela leur prit un petit moment puis elle passa l’aspirateur dans le salon et la cuisine.

-   Je vais engager une femme de ménage.

-   Pourquoi ?

-   Parce que ce n’est pas ton boulot.

-   Cela ne me dérange pas.

Elle ne voulait pas partager cette maison avec une autre femme même si c’était la femme de ménage. Elle était ici chez elle pour une petite période certes donc c’est elle qui s’occupait de ce foyer.

Elle rangea le matériel dans le placard puis l’embrassa tendrement et fila dans le salon en riant. Elle se posa dans le canapé après avoir mit la chaine-hifi en route. Ce fut la même musique que la veille et Dylan se mit à rire en repensant à la fin de soirée.

-   Je n’en reviens toujours pas que tu ais proposé de danser à madame Schmidt.

-   Elle me demandait comment je faisais pour être fine alors que je ne privais pas en cuisine.

Elle se releva, vint se coller à lui et commença à se dandiner comme elle le faisait avec son poteau dans la boîte de nuit.

-   Tu veux que je te donne des cours ?

-   Tout de suite ?

Stella entendit sa voix rauque et cela lui donna envie de refaire le nouveau numéro qui au début, la rebutait mais qui maintenant, l’excitait énormément puisqu’ils étaient seuls.

-   Je reviens.

Elle partit chercher une chaise dans la cuisine puis revint et lui demanda de s’asseoir.

-   Pourquoi ?

-   Tu verras bien.

Il lui obéit en souriant puis elle choisit une musique douce mais sensuelle. Elle remonta son tee-shirt, fit un nœud pour que Dylan puisse voir son nombril.

-   Tu joues à un jeu dangereux.

-   Ah bon ?

Elle lui sourit, l’embrassa brièvement puis commença à danser devant lui sans le toucher. Elle balança ses cheveux afin de le frôler puis elle passa une main sur sa jambe et remonta doucement sans le quitter des yeux. Elle voyait bien qu’il n’allait pas tenir longtemps mais elle non plus de toute façon.

Elle continua encore un peu car elle voulait vraiment le rendre fou d’elle et qu’il lui fasse l’amour comme un fauve. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, par contre c’était d’avoir de la visite. Ils étaient tellement dans leur monde qu’ils n’entendirent pas la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer et que les visiteurs profitaient eux aussi du spectacle.

-   C’est Myosotis.

Ce fut un mot et un seul qui brisa cette bulle. Stella s’arrêta net dans son show, releva la tête et rougit. Elle remit un peu d’ordre dans sa tenue puis dans ses cheveux et les salua.

Quant à Dylan, il ne bougea pas car dans l’état ou il était, il choquerait toute sa famille. Ce qu’il redoutait depuis un certain temps venait de se produire. Comment réagir maintenant ?

-   Myosotis ? Qui c’est ?

Elle ne savait plus du tout ou se mettre. Que c’était gênant de se faire surprendre dans une situation pareille ? Elle leur devait la vérité même si Dylan était contre. De toute façon, elle n’avait plus le choix puisque les jumeaux venaient de la reconnaitre.

-   C’est moi.

Stella voyait bien qu’Elsa était perdue donc elle résuma en quelques mots son métier en ayant une peur au ventre car sa belle-mère n’allait peut-être pas apprécier d’apprendre cela.

Elle se trompait car Elsa sourit puis vint l’embrasser.

-   Je suis contente de connaitre la vérité.

Elle se tourna ensuite vers son fils et lui demanda s’il allait venir leur dire bonjour. Heureusement pour lui, son état était redevenu normal donc il se leva, vint l’embrasser puis donna une accolade à son père et regarda les jumeaux ainsi que Dorothée.

Ils étaient tous les trois bouche bée devant Stella et ne parlait plus du tout. Quant à elle, elle souriait mais il voyait bien dans son regard qu’elle était encore dans un état second mais il était pareil.

-   Voulez-vous boire quelque chose ?

-   Café pour tous.

-   Bien.

Il attrapa le bras de Stella en passant et ils filèrent dans la cuisine. Il referma derrière lui puis l’attrapa par la taille et l’embrassa passionnément. Son désir refit surface, elle le sentit car elle se mit à gémir. Elle se colla contre lui et se frotta contre. 

Il quitta sa bouche et l’embrassa dans le cou.

-   Nous devons arrêter.

-   C’est ce que tu veux ?

-   Oh non mais ta famille est là.

Il soupira, la relâcha et prépara sur un plateau les tasses, le sucre et le lait. Pendant ce temps, Stella préparait le café.

-   Je suis désolée qu’ils aient découvert mon vrai métier.

-   Ce n’est pas ta faute. Cela devait arriver un jour ou l’autre.

Il aurait préféré le plus tard possible mais ce n’était plus réalisable. Etre découvert par sa famille dans un moment pareil, cela revenait au même que s’ils étaient entrés dans leur chambre pendant qu’ils faisaient l’amour.

Pendant ce temps au salon les jumeaux et Dorothée n’en revenait toujours pas de leur découverte.

-   Notre belle-sœur est Myosotis.

-   C’est incroyable.

-   Pourquoi nous l’avoir caché ?

-   Aucune idée.

Elsa avait une petite idée de la raison mais elle préférait l’entendre de la bouche de Stella. Heureusement qu’ils n’étaient pas arrivés plus tard sinon, ils les auraient trouvé dans une position très délicate car c’est de cette façon que cela se serait terminé tellement qu’il y avait de l’électricité entre eux deux.

Au moins son fils ne s’ennuyait pas avec une femme pareille. Cela le changeait de ses anciennes compagnes car il n’était plus le même homme depuis qu’il était avec Stella.

Elle s’en voulait quand même un peu de les avoir déranger mais elle devait savoir ou son fils voulait faire son anniversaire car il était la semaine suivante. Cela ne pouvait pas attendre plus longtemps.

-   Maman, tu ne dis rien.

Elle revint au présent et sourit à sa fille.

-   C’est une femme étonnante.

Celle-ci soupira en levant les bras puis reprit.

-   Cela ne te dérange pas qu’il nous ait caché ça ?

-   Pourquoi ? C’est leur vie privée et nous devons la respecter.

-   Tout de même.

-   Quand je pense que je fantasmais sur ma belle-sœur.

Justin se mit à rire car il venait de comprendre certaines choses concernant son frère puis se reprit et se leva.

-   Ou vas-tu ?

-   Les chercher.

-   Reste ici, ils vont bien arriver tout seul.

-   S’ils ne font pas de petit en route.

Elsa regarda son mari bouche bée. Est-ce bien lui qui venait de sortir cela ? Il vit très bien la réaction de sa femme et lui sourit.

-   Quoi ? Nous avons interrompus un moment d’intimité donc ils doivent se rattraper en ce moment.

-   Dans la cuisine ?

-   Pourquoi pas après tout. Ils le font bien ou ils veuillent.

-   Je n’arrive pas à croire que c’est toi qui parle comme ça. Justin t’a déteint dessus, ce n’est pas possible autrement.

Elle se mit à rire et son mari la suivit puis il reprit.

-   Tu penses comme moi, non ?

-   Oui mais jamais je ne l’aurais dit tout haut.

-   Et bien tant pis. Moi, je le dis. C’est embêtant tout de même de les avoir déranger, pour une fois que Dylan se lâche.

-   C’est vrai qu’avec lui, c’est très rare.

Les jumeaux et Dorothée étaient maintenant stupéfaits par la réaction de leur parent. Ils avaient toujours cru qu’ils étaient coincés concernant le sexe mais en fait, pas du tout et cela leur plaisait assez.

Un bruit provenant de la cuisine arriva jusqu’à eux puis Stella fit son entrée avec le plateau pendant que Dylan suivait les bras ballants.

-   Pourquoi ce n’est pas toi qui porte ceci ?

-   Parce que je suis feignant aujourd’hui.

Stella se mit à rire en posant son chargement sur la table basse.

-   C’est moi qui ne lui ai pas laissé le temps de le prendre.

-   Vous ne devriez pas prendre sa défense.

-   Je ne le fais pas mais établie juste la vérité.

-   En nous mentant sur ton métier.

Dorothée n’avait pas pu s’en empêcher. Dylan aimerait bien l’étranglé pour sa façon de parler. Elle n’avait pas le droit d’agresser Stella et il voulut riposter mais Stella le stoppa dans son élan en prenant la parole.

-   J’ai juste oublié de mentionner certaines choses. Vous n’arrêtez pas de parler de Myosotis avec fascination alors j’ai gardé ce secret car vous pouviez changer d’attitude envers moi après cette révélation.

Elle se servit une tasse puis se posa sur la chaise qui était restée là et regarda Dorothée.

-   Est-ce le cas ?

-   Non pas du tout.

Tant mieux. Stella en fut soulagée et avala une gorgée de café. Elle aimait bien les jumeaux et Dorothée et n’aurait pas aimé qu’ils changent envers elle. Elsa vient à son secours en invoquant l’anniversaire de Dylan.

Le principal intéressé soupira car il ne voulait pas parler de cet évènement, pas devant Stella car il ne l’avait pas prévenu. Comment allait-elle réagir ? Il la regarda et vit qu’elle lui souriait.

Cela voulait-il dire qu’elle ne lui en voulait pas ? Il n’arrivait jamais à deviner ses émotions et c’était un peu gênant.

-   Je vais préparer le repas.

Elle semblait enchanter de cette nouvelle.

-   Il faut que je prenne des notes.

Elle se leva, prit un papier et un crayon près de la chaine hifi puis se reposa et commença à écrire. Il n’eut pas besoin de poser sa question car Julien lui demanda ce qu’elle faisait en le devançant.

-   J’élabore le menu.

-   Tu vas tout faire toi-même ?

-   Bien sur.

Elle releva la tête et vit que tout le monde la fixait.

-   Ca ne vous plait pas ?

-   Si bien sur.

-   Je veux tout connaitre car c’est mon anniversaire tout de même.

Elle lui sourit et il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine mais il fit comme si cela ne s’était pas produit. Il ne devait pas s’attacher à elle car ils allaient se séparer très bientôt.

Son cœur se serra à cette constatation mais il fit la sourde oreille à nouveau. Stella n’était que sa compagne pendant un temps. Elle ne servait qu’à détourner sa mère de sa vie privée définitivement.

Stella annonça ce qu’elle avait prévu et cela le fit sortir de sa rêverie.

-   Ce sera des muffins au fromage suivi de médaillons d’agneau avec un tian de courgettes puis…

-   Un tian ?

-   C’est une sorte de gratin de courgette.

-   Ok !

-   Le dessert sera un délice framboisin.

-   Je vais me régaler.

-   J’espère bien. Je vais aussi faire des petits pains aux herbes.

Elsa était tellement contente que son fils soit avec Stella car elle était la femme qui lui fallait. Elle l’aimait et faisait tout pour le rendre heureux. Il ne manquait plus que les enfants mais elle n’allait pas en parler tout de suite car Dylan se fâcherait comme toujours.

Il y avait un espoir pour qu’il lui dise que se serait pour bientôt mais il ne fallait pas rêver. Son fils ne faisait jamais rien comme tout le monde.

-   Samedi ou dimanche ?

Dylan ne le savait pas donc il regarda Stella et vit qu’elle était ailleurs. A quoi pensait-elle ? Elle secoua la tête puis annonça que dimanche serait mieux car Dylan ne serait pas déranger par ses clients.

-   C’est déjà arriver ?

-   Une ou deux fois.

Stella se leva, plia son papier puis prit la chaise et la ramena dans la cuisine. Dylan voyait bien que quelque chose clochait donc il se leva à son tour et quitta la pièce.

Il la trouva devant l’évier avec l’eau qui coulait mais que lavait-elle puisque le plateau était toujours dans le salon ?

-   Ca va ?

-   Bien sur. Je me lave les mains et j’arrive.

Sa voix était bizarre donc il se rapprocha, ferma le robinet, la prit par les épaules et la retourna. Il lui leva la tête et vit ses yeux humides. Son cœur se serra. Elle avait de la peine mais il ne savait pas pourquoi.

-   C’est à cause de Dorothée ?

-   Non.

Elle se dégagea, prit un mouchoir et se moucha puis reprit.

-   Pourquoi ?

-   Tu as vu de qu’elle façon elle t’a parlé ?

-   Ce n’est rien.

-   C’est quoi alors ? Dis-moi.

Il se rapprocha, la reprit dans ses bras et l’embrassa mais elle s’écarta à nouveau et lui sourit.

-   Tu me cajoles.

-   Et ca marche ?

-   Oui.

Elle lui sourit à nouveau puis lui expliqua la raison de sa tristesse.

-   Luc a fêté ses dix huit ans le mois dernier et j’ai oublié.

-   Ce n’est pas si grave.

-   Si parce que dans ma lettre, je ne l’ai pas marquer. C’est la première fois que cela m’arrive. J’ai même oublié de faire les cookies au chocolat blanc.

-   Des cookies ?

-   Il les adore donc j’en fais tous les ans et je les mange en pensant à lui, à cette journée puisqu’il m’aidait et à toutes nos journées ensemble lorsque j’étais encore à la maison.

Il comprenait mais ne pouvait rien faire malheureusement.

-   Envoie-lui une lettre et dit-lui la vérité. Il comprendra.

-   Je sais mais c’est dur.

Il ne sut rien d’autre donc il préféra l’embrasser pour lui faire oublier tout ça pour le moment car il n’aimait pas la voir triste. Il l’entendit gémir et resserra son étreinte mais cela intensifia son désir quand elle se frotta contre lui. Nom de Dieu ! Il devait se maitriser car sa famille était dans la pièce d’à côté et ils pouvaient débarquer à tout moment.

Il ne se trompait pas car Justin ouvrit la porte et stoppa net devant le spectacle qu’offrait son frère et sa belle-sœur. Ils ne l’avaient même pas entendu entrer et il ne sut pas s’il devait se manifester ou pas.

Il n’eut pas besoin de réfléchir à la question car Dylan se détacha d’elle, posa sa tête contre celle de Stella et soupira. Elle se mit à rire puis le vit à la porte et rougit. Dylan tourna la tête et ferma les yeux un instant puis les rouvrit.

-   Depuis combien de temps es-tu là ?

-   Je viens d’arriver.

-   Que se passe-t-il ?

-   On se demandait quand vous alliez revenir ?

-   On arrive.

Stella vint vers lui et l’embrassa sur la joue.

-   Merci de rester le même avec moi.

-   De rien.

Dylan vit très bien que son frère avait rougi et fut content qu’il considère Stella comme n’importe quelle femme et non comme Myosotis. Il sortit de sa rêverie quand il lui sur l’épaule.

-   C’était drôlement hot vous deux. Un vrai film X.

Il se mit à rire puis reprit.

-   Je sais maintenant pourquoi la première fois, tu as suivi le vigile puis après quand tu es monté sur scène et que tu es resté un bon moment invisible.

-   C’était une surprise très agréable ce petit show. 

-   Je suis sur que tu as préféré celle d’aujourd’hui.

-   Evidemment.

Dylan se mit à rire face à la tête de son frère. Il ne s’était pas du tout attendu à cette réplique et c’était bien normal puisqu’il ne l’aurait jamais faite avant sa rencontre avec Stella.

Cette femme l’avait changé et cela lui plaisait bien mais il faisait attention à ce que Stella ne s’en rende pas compte car elle pouvait s’imaginer des choses. Il rouvrit la porte puis ils retournèrent dans le salon et il la découvrit en train de discuter avec sa sœur pendant que ses parents étaient devant la télévision.

-   Ah te revoilà enfin.

-   Quoi ?

Sa mère lui sourit puis se leva et annonça qu’ils allaient les laisser car il se faisait tard. Stella le fixa en fronçant les sourcils et il sut à quoi elle pensait.

-   Rester dîner ici.

Sa mère le regarda puis Stella qui lui sourit et accepta.

-   Je vais aider Stella pendant que vous mettiez la table.

-   D’accord.

Les deux femmes se dirigèrent donc vers la cuisine pendant que les jumeaux et Dorothée s’exécutèrent autour de la table. Son père et lui-même se posèrent sur une chaise et attendit patiemment que le repas soit servi.

-   Feignant.

-   Et alors ?

-   T’a de la chance que Stella t’aime sinon elle t’aurait déjà envoyé balader.

-   A cause de mon comportement ?

-   Evidemment.

Dylan ne répondit rien car ce que venait de lui dire sa sœur se mit à tourner dans sa tête à une vitesse folle. Stella l’aimait. Etait-ce vrai ? Ou jouait-elle la comédie devant se famille ?  

En y réfléchissant bien, il y avait des petites choses qui affirmaient que c’était vrai comme faire semblant d’être un couple ou lui rendre service comme l’autre soir avec monsieur Schmidt.

Si c’était vrai, elle allait souffrir quand ils allaient se séparer et il ne pourrait rien faire pour effacer cette souffrance. Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte plus tôt ?

Pourquoi avait-il fallu que se soit Dorothée qui lui fasse remarquer ? C’était pourtant évident comme le nez au milieu de la figure. A moins qu’il ait fait exprès de ne pas le remarquer.

Il ne s’impliquait pas comme ça. Non, elle devait juste bien l’aimer et rien d’autre. Il n’allait pas aborder le sujet comme ça, il ne lui ferait pas de la peine et ne gâcherait pas un bon moment.

Sa sœur avait failli mettre un sujet de discorde entre Stella et lui mais il avait su gérer sans créer de problème. Que c’était compliquer une femme ! Il ferma les yeux, soupira.

En fait, il n’aurait jamais du dépasser le point de non retour car maintenant, qu’il avait gouté à ses baisers et ses caresses, il ne pouvait plus s’en passer. Elle était sa drogue et c’était dangereux, très dangereux.

Il allait mettre un moment à retrouver une vie normale après son départ.

-   Reviens vers nous.

-   Quoi ?

Sa sœur le regarda en secouant la tête puis lui sourit.

-   Tu penses encore à Stella.

Il ne répondit pas puisque c’était la vérité mais jamais il ne le lui dirait car elle allait le répéter à leur mère et celle-ci allait embarquer Stella dans les boutiques de mariage et il serait bien embêté.

Il reçut une tape sur l’épaule et vit son père lui sourire.

-   Tu ne pouvais rêver mieux comme femme.

-   Euh… merci papa.

Que répondre d’autre ? Il ne s’était pas du tout attendu à cela quand ce plan avait germé dans son esprit. Il pensait que sa famille allait accepter Stella puisqu’elle était sa compagne mais sans l’adorer comme maintenant.

Ils l’avaient tous accepté dans la famille même en apprenant son métier. Ce qu’il pouvait naïf certaine fois !

-   Elle te manque déjà.

Il revint au présent et vit son père lui sourire.

-   Ah l’amour. Que c’est beau !

Qu’est-ce que lui racontait son père ! Il n’aimait pas Stella mais l’appréciait. Il y avait quand même une nuance entre les deux, non ? Il ne put s’attarder plus là-dessus car la personne en question et sa mère venaient avec le dîner et le dégustèrent en discutant de tout et de rien mais dès que sa famille fut partie, la vaisselle faite et qu’ils se soient endormi dans les bras l’un de l’autre, ses interrogations revinrent en force et il dormit mal.

&

Il descendit du bus, prit son sac dans la soute puis se posa sur un banc et sortit la dernière lettre de sa poche qu’il avait reçu. Grâce au cachet de la poste, il savait qu’elle se trouvait dans cette ville mais ou devait-il commencer à la chercher ?

Elle adorait la cuisine et la danse donc il allait commencer par là mais pour l’instant, il devait trouver un hôtel car il devait poser son sac. Il en trouva un à côté d’un parc municipal.

Il prit donc une chambre, monta à l’étage et déposa son sac au pied du lit puis s’assit dessus. La pièce était simple mais très joliment décorer. Il y avait le lit, une table de chevet, une petite commode ou était posée dessus une petite télévision et sa salle de bain attenante.

Il n’avait pas besoin de plus. Il voulait juste retrouver sa sœur qui lui manquait depuis qu’elle l’avait laissé seul dans cette maison avec pour unique compagnie la gouvernante et la cuisinière.

Il savait pourquoi elle était partie et ne lui en voulait pas mais il aurait bien aimé être auprès d’elle. Maintenant, il allait pouvoir y arriver puisqu’il était enfin majeur. Il quitta la pièce, la verrouilla, redonna sa clef à la réception puis quitta l’hôtel.

Il allait déjeuner rapidement puis ferait ses recherches car il ne voulait pas perdre de temps. Ce qu’il aurait aimé que ses parents soient là, avec lui mais ils étaient encore débordés entre leur hôpital et leur consultation.

Leur métier était très important pour eux et ne voulait pas laisser leur patient à des collègues. C’était très pénible car quand ils étaient enfants, tous leurs week-ends avaient été annulés à cause d’une soi-disant urgence.

Quand il leur avait annoncé son intention de retrouver Stella, ils n’avaient rien dit mais il lui avait semblé qu’ils étaient plutôt contents. Elle leur manquait même s’ils n’en parlaient jamais et faisaient comme si elle n’avait jamais existé.

Il secoua la tête pour effacer cette période triste puis entra dans un petit restaurant et se posa à une table. Il y avait quelques tables prises dont des hommes d’affaires à la table d’à côté, un couple de personnes âgées et un couple d’amoureux.

-   Bonjour.

-   Bonjour.

-   Vous avez choisi ?

-   Pas du tout. Que me conseillez-vous ?

-   Le plat du jour est un bœuf braisé avec des patates douces et un morceau de tarte aux prunes.

-   Je vais prendre ca alors.

-   D’accord. Comme boisson ?

-   De l’eau plate.

La serveuse repartit après lui avoir souri et il lui répondit. Il soupira puis ressortit la dernière photo qu’il avait de Stella et la posa sur la table.

-   Ou es-tu ?

Cela faisait des années que Stella avait quitté la maison familiale et il espérait qu’elle n’avait pas trop changé sinon il allait mettre deux fois plus de temps à la retrouver.

De toute façon, le temps il l’avait puisqu’il avait terminé son année scolaire et avec ses économies, il pouvait tenir trois mois. Si cela mettait plus de temps, il chercherait du travail. Cela ne lui faisait pas peur.

-   C’est votre petite amie ?

-   Pardon ?

Il regarda la serveuse qui lui souriait encore. Il n’avait pas entendu revenir.

-   La photo, elle est très belle.

-   Non, ce n’est pas ma petite amie mais ma sœur. Je la recherche.

Il enleva la photo et elle déposa son assiette puis il lui tendit.

-   L’avez-vous déjà vu ?

La serveuse regarda attentivement le cliché puis secoua la tête.

-   Non, je regrette mais je ne l’ai jamais vu.

-   Merci quand même.

-   Attendez,  je vais la montrer à mes collègues. Comment s’appelle-t-elle ?

-   Stella.

-   Je reviens. Manger pendant que c’est encore chaud.

-   Merci.

Dylan sursauta en entendant le prénom de Stella et regarda discrètement autour de lui pour savoir qui avait parlé d’elle mais ne vit rien donc il se concentra à nouveau sur ses clients et leur sourit.

Il avait eu raison de les emmener au restaurant pour finaliser la vente car le contrat venait d’être signé. Il était content car cela faisait maintenant deux maisons en plus qu’il avait vendu en très peu de temps. Professionnellement, il était comblé mais personnellement, c’était tout le contraire.

Il avait prit ses distances avec Stella et cela le minait. Elle lui manquait mais il n’avait pas le choix car sa sœur avait surement vu juste concernant l’amour qu’elle lui portait et cela lui faisait peur.

Il remarquait maintenant toutes ses petites attentions qu’elle lui manifestait et qui n’étaient pas prévu dans leur accord. En plus, il n’avait toujours pas trouvé comment lui expliquer qu’ils devaient restés des amis même s’ils avaient été des amants.

Cela aussi lui manquait mais il devait rester de marbre face à elle et cela était très dur donc pour y arriver, il restait au bureau plus tard et ne rentrait qu’après Stella soit partie travailler.

Malheureusement, ce subterfuge allait devoir s’arrêter car ce week-end, il allait fêter son anniversaire et il allait être obligé de se comporter comme un homme comblé alors que ce n’était plus le cas depuis maintenant quatre jours.

C’était une véritable torture mais il en était le seul responsable. Il se sermonna, revint au présent puis se leva, serra la main de ses clients en les remerciant de lui faire confiance puis se rassit et but de l’eau.

-   Vous êtes Dylan ?

Il releva la tête et regarda le jeune homme qui lui faisait face.

-   Pardon ?

Comment savait-il son prénom ? S’étaient-ils déjà rencontrés quelque part ? Il se mit à fouiller dans sa mémoire mais il ne connaissait pas cet homme. Il y avait bien un je-ne-sais-quoi de familier mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

-   Nous nous ne connaissons pas, enfin pas vraiment.

-   Comment ça ?

-   Je peux me mettre à votre table ?

-   Bien sur.

Il voulait savoir qui il était. Il le regarda se lever, transvaser son repas sur sa table puis se posa en face de Dylan.

-   Comment connaissez-vous mon prénom ?

-   Par Stella bien sur.

Il lui tendit la main et se présenta.

-   Luc. Enchanté de vous connaitre. Vous êtes exactement comme elle me l’a décrit dans ses lettres.

Voilà pourquoi il avait un petit truc de familier. Il avait en face de lui le frère de Stella.

-   Donc grâce à cette description, vous m’avez reconnu.

-   Tout à fait.

-   Comment avez-vous su ou elle se trouvait ?

Au moment où il posait cette question, il sut. Le cachet de la poste bien sur. Il sourit devant son manque de logique puis se renseigna sur ce frère qui apparaissait quand sa sœur avait le plus coup de blues inimaginable.

Quelque fois, la vie était bien faite.

-   J’ai eu mes dix huit ans le mois dernier mais j’ai attendu d’avoir fini l’école pour me mettre à la recherche de Stella.

-   Elle va être contente de vous revoir.

-   Moi aussi. Elle m’a tellement manqué pendant toutes des années.

-   Et vos parents, ils étaient d’accord avec votre choix ?

-   Je vois qu’elle vous a expliqué leur différent.

-   Cela vous gêne ?

-   Pas du tout. Quand on vit ensemble, on doit tout se dire.

Oui bien sur, il était du même avis mais ils n’étaient pas un vrai couple donc ils pouvaient bien se cacher des choses. Ce n’était pas le principal dans leur relation. Il revint au présent, lui demanda s’il voulait voir sa sœur le jour même.

-   Avec plaisir.

-   Bien. Je dois juste passer au bureau avant.

-   D’accord.

Ils se levèrent, payèrent leur note puis Luc suivit Dylan vers une Audi A4 grise. C’était un homme qui avait réussi dans la vie mais il le savait déjà par sa sœur. En fait, c’était comme s’il connaissait Dylan depuis une éternité alors qu’il venait juste de le rencontrer.

Ils arrivèrent assez vite puis Dylan se gara sur sa place attitrée, quitta le véhicule avec son passager. Il la verrouilla puis pénétrèrent dans le hall et prirent l’ascenseur. Quand ils furent au bon étage, les portes s’ouvrirent et ils quittèrent l’engin puis Luc suivit Dylan vers une secrétaire.

-   Dylan. Enfin. Vous avez vu l’heure ? Vous vous êtes perdu ?

-   Non Sabine.

-   Alors quoi ? Votre client de quinze heures est reparti depuis longtemps.

-   Vous pouvez le rappeler et lui dire que j’ai eu une urgence familiale. Je dois rentrer tout de suite.

-   Stella est malade ?

-   Non, je lui emmène son frère.

Il montra du doigt l’homme qui était avec lui. Sabine se leva, fit le tour de son bureau et regarda de bas en haut le jeune homme en question.

-   Vous êtes son frère ?

-   Oui. M’dame.

Elle se mit à rire puis le tira par la manche et l’embrassa sur la joue.

-   Contente de te connaitre. Je suis une amie de ta sœur.

Dylan voyait bien que le jeune homme était gêné alors il lui sourit. 

-   Luc, voici ma secrétaire Sabine.

-   Enchanté de vous rencontrer.

-   Ah non ! Tu me tutoies, d’accord.

-   Euh ! D’accord.

Elle l’embrassa une nouvelle fois sur la joue puis repassa derrière son bureau et décrocha son combiné.

-   Je vais reprendre un rendez-vous puis j’irais le marquer sur votre agenda.

-   Merci Sabine.

Dylan entra dans son bureau, récupéra ses dossiers puis il ressortit.

-   Vous pouvez rentrer plus tôt chez vous ce soir.

-   C’est vrai ?

-   Oui puisque je fais l’école buissonnière.

-   Merci. A bientôt Luc.

-   Au revoir Sabine.

Les deux hommes reprirent l’ascenseur et quittèrent l’entreprise pour remonter dans la voiture et prendre la route de la maison. Luc avait hâte de revoir Stella pour pouvoir la serrer dans ses bras et l’embrasser.

Ils avaient tellement de choses à se dire.

Stella soupira en éteignant l’aspirateur puis le sortit de la cuisine. Elle avait terminé le ménage pour aujourd’hui donc elle le rangea et partit prendre une douche. Elle y resta dix bonnes minutes afin de bien se détendre car elle en avait besoin.

Ses nerfs en avaient prit un coup ces derniers jours et elle ne savait pas pourquoi Dylan l’évitait mais cela lui faisait mal donc elle dormait mal et était fatiguée tout le temps.

Son travail ne s’en ressentait pas encore mais si elle continuait sur cette voie, Diego allait vite la rappeler à l’ordre. Elle ne pouvait pas perdre son travail car si ses soupçons se révélaient juste, Dylan allait bientôt lui dire que leur comédie était terminée.

Nom de Dieu ! Elle en avait des sueurs froides justes en y pensant. Elle ne voulait pas le perdre mais que devait-elle faire pour qu’il revienne comme auparavant. Elle n’en savait rien.

Elle avait du faire ou dire quelque chose qui lui avait déplu et maintenant, il ne savait pas comment lui dire que tout était fini. Elle soupira puis s’habilla et redescendit dans la cuisine.

Elle stoppa net sur le seuil quand elle vit Dylan en bas.

-   Dylan ?

-   Te voilà.

Elle descendit en se demandant pourquoi il était ici à cette heure ?

-   Ca va ?

-   Bien sur pourquoi ?

Il lui sourit puis vint l’embrasser. Son cœur fit un bond et elle rougit mais elle se reprit assez vite.

-   Je ne savais pas que tu rentrais plus tôt.

-   J’ai une surprise pour toi.

Une surprise mais elle détestait ça les surprises. Elle aurait du lui dire. Il la prit par la taille, s’avança dans le salon ou se trouvait un homme qui se retourna à leur arrivée.

Elle en resta bouche bée puis ses yeux se brouillèrent et elle courut se jeter dans ses bras qui se refermèrent sur elle. Elle pleurait mais s’en moquait complètement.

-   Je suis si contente de te revoir.

-   Moi aussi sœurette.

Elle recula un peu, lui caressa la joue et lui sourit.

-   T’es drôlement grand pour dix huit ans.

-   Tu trouves ?

-   Oui. T’es arrivé quand ?

-   Ce matin et j’ai rencontré Dylan à midi dans un restaurant.

Elle se retourna et lui sourit.

-   C’est grâce à ta description que je l’ai reconnu.

Elle se mit à rougir et Dylan lui sourit. Elle ne s’attendait pas à ce que son frère avoue une chose pareille.

-   Vous voulez boire quelque chose ?

-   Du jus d’orange.

Elle s’essuya les yeux, embrassa son frère puis Dylan plus tendrement et le remercia.  Elle alla ensuite dans le cellier chercher des oranges et commença à préparer la boisson. Luc avait suivi Dylan, ils étaient assis et regardaient Stella.

-   Tu vas rester longtemps j’espère.

-   Aussi longtemps que tu voudras de moi.

Ce qu’elle était contente. Elle qui détestait les surprises adorait celle-ci. Dylan ne pouvait pas savoir comme ce cadeau lui faisait plaisir. Il dut quand même s’en rendre compte car il proposa à Luc de rester ici et de prendre la chambre d’ami.

-   Vous êtes sur ?

-   Tout à fait. Vous avez beaucoup de temps à rattraper et le meilleur moyen est de dormir au même endroit, non ?

-   Si.

Stella proposa d’aller dans le salon puis fit le service et se posa dans le canapé avec son frère tandis que Dylan se posait dans un fauteuil. Elle lui posa la question qui la tourmentait un peu depuis qu’elle avait été dans ses bras.

-   Papa et maman savent que tu es là ?

-   Oui mais ils sont toujours débordés et n’ont pas vu venir.

Une ombre passa dans ses yeux et Dylan vit très bien que cela lui faisait de la peine même si elle souriait toujours à son frère comme si cette réponse ne lui faisait rien.

-   Et tes cours ?

-   Terminer. Maintenant, je dois chercher un job.

-   Tu ne continues pas encore un peu ?

-   Non, je n’ai pas envie d’être enfermer dans une salle de cours.

-   Papa et maman n’ont rien dit ?

-   Ils auraient aimé que je suive leur trace.

-   Comme avec moi.

Une ombre passa à nouveau dans ses yeux et Dylan soupira discrètement. Il voyait très bien que l’attitude de leur parent les chagrinait mais cela avait renforcé leur amour. Ils étaient très proches.

Que pouvait-il faire pour tous les réunir afin qu’il soit heureux ? Peut-être aller chez leurs parents et discuter avec ? C’était peut-être la solution. Il allait devoir organiser cette sortie avec Sabine mais sans que Stella soit au courant sinon elle allait être furieuse.

 Elle le sera de toute façon mais mieux vaut que se soit après qu’avant, lui souffla une petite voix.

-   Dans quel métier voulez-vous vous lancer ?

-   Dylan. Tutoie-le.

-   Bien m’dame.

Il se mit à rire puis regarda Luc qui souriait.

-   Dans l’horticulture.

-   Tu t’es spécialisé.

-   Oui.

Stella expliqua à Dylan que Luc adorait aidé le jardinier à la maison pour l’entretien du jardin et qu’il adorait ça.

-   Il était difficile pour moi de le faire s’arrêter pour qu’il vienne manger.

-   C’est vrai mais maintenant, c’est uniquement les fleurs et arbustes qui m’intéressent. J’ai fais plusieurs essais sur les roses et j’ai obtenu une nouvelle variété.

-   Ah bon !

-   Elle est blanche, rose orangé.

-   C’est génial.

La discussion se poursuivit sur cette ambiance détendue puis Luc raconta que la cuisinière qui avait prit sa place au début ne faisait pas la cuisine comme elle.

-   Il y avait trop de gras partout et c’est toujours trop cuit.

-   Pauvre chéri.

-   Ce n’est pas drôle, j’ai du faire du sport en plus du travail et manger plus de sandwich que toute la France réuni.

-   Cela va mieux maintenant ?

-   Papa et maman ont changé dernièrement et cela allait. Elle est plus souple sur les repas mais ce n’était pas toi.

-   Tu vas pouvoir te rattraper.

-   J’y compte bien. Vivement que tu refasses ton gratin d’aubergines.

-   Il est délicieux.

-   Toi aussi tu l’aimes.

-   Et oui.

-   Etant gamin, je détestais tous les légumes mais elle savait bien les préparer donc j’en mangeais tout le temps.

-   Je sais toujours les cuisiner.

-   Je m’en doute.

Stella regarda la pendule, s’excusa car le dîner n’allait pas se faire tout seul. Luc la regarda quitter la pièce puis jeta un coup d’œil autour de lui et sourit. Sa sœur avait très bien décoré la pièce et cela rendait bien. Il se tourna vers Dylan. 

-   Je suis content de la voir si heureuse.

-   Tu en doutais ?

-   Un peu. Quand elle a quitté la maison, elle était triste puis ses premières lettres sont arrivées et j’ai su qu’elle n’allait pas bien. Elle évitait de me décrire ce qu’elle faisait, ou elle vivait et j’ai eu peur qu’elle finisse dans la rue.

-   Quand t’es-tu aperçu que tu t’étais trompé ?

-   Un an plus tard, je crois.

-   Si tard ?

-   Oui c’est ça. Elle me décrivait pour la première fois son logement et avec se trouvait une somme d’argent.

-   Pourtant vos parents sont riches, non ?

-   Oui mais quand Stella a quitté la maison, elle n’avait que ses économies sur elle. Je ne sais pas si papa et maman lui ont refusé de se servir de son compte ou si c’est elle qui n’a pas voulu.

-   C’est moi qui n’ai pas voulu.

Ils sursautèrent en entendant Stella répondre.

-   Le dîner est prêt.

Elle retourna dans la cuisine et termina de mettre la table. Puisqu’ils n’étaient que trois, ils pouvaient manger dans cette pièce. Elle soupira et se demanda pourquoi son frère évoquait ce passé qu’elle ne voulait plus entendre parler devant Dylan ?

-   Désolé sœurette.

Elle lui sourit et lui assura que ce n’était pas grave.

-   Asseyez-vous.

Dylan savait très bien qu’elle n’avait pas aimé qu’ils parlent d’elle dans son dos et de cette époque morose. Il ne s’était jamais montré indiscret envers sa vie d’avant mais maintenant il aurait bien aimé savoir si elle avait souffert.

Dylan se servit après Luc et Stella puis mangea. Que c’était délicieux ! Son frère lui fit remarquer.

-   Comme ça m’a manqué !

-   Ressers-toi alors.

Il ne se fit pas priver et se resservit la même quantité.

-   Tu sais, je suis désolée d’avoir oublié de te souhaiter un bon anniversaire donc je le fais maintenant.

-   Ce n’est pas si grave.

-   Si parce que je ne l’avais jamais oublié auparavant.

-   Maintenant, tu as ta vie, ton couple donc c’est normal qu’il passe avant moi. Je ne suis pas jaloux.

Dylan comprit que Stella n’avait pas dit la vérité à son frère et en fut soulagé car même s’il était plus jeune, sa sœur était sa protégée et il serait bien capable de se battre pour la protéger.

Quand ils eurent fini de dîner, Stella commença à débarrasser et Luc l’aida sans qu’elle ne lui demande. Il en fit autant car il ne voulait pas passer pour un feignant auprès du jeune homme.

La vaisselle fut vite expédiée à trois puis Stella soupira.

-   Je vais devoir vous quitter.

-   Pourquoi ?

-   Parce que je vais bosser pardi.

-   C’est vrai. J’avais complètement oublié que tu travaillais de nuit.

-   Tu pourras venir me voir seul ou avec Dylan mais ne m’appelle jamais par mon prénom.

-   Ca je m’en souviens mais c’est quoi déjà ton nom de scène ?

-   Myosotis.

-   C’est joli.

-   Merci beaucoup.

Elle l’enlaça tendrement puis vint le tour de Dylan. Elle l’embrassa comme elle le faisait avant qu’il ne commence à l’éviter et il lui répondit. Elle recula très vite en rougissant puis quitta la pièce, prit sa veste, son sac et quitta la maison.

Elle monta dans sa voiture et se dirigea vers la boite de nuit.

Dylan se proposa d’emmener Luc à son hôtel afin qu’il récupère ses affaires.

-   Ok !

-   Tu voudras faire un tour à la boite de nuit ensuite.

-   Pourquoi pas ?

-   Alors c’est parti.

Ils quittèrent la pièce puis la maison, monta dans le véhicule puis se rendirent à l’hôtel. Ils arrivèrent assez rapidement puis Luc partit chercher ses affaires et rendit la clef de la chambre.

Il revint, mit son sac sur le siège arrière et partirent vers la boite de nuit. Dylan ne savait pas comment son passager allait réagir face à ce spectacle. Il lui demanda s’il appréhendait un peu cette soirée.

-   Pas trop même si je ne sais pas ce qu’elle fait exactement sur scène.

-   C’est assez osé mais elle a un masque et une perruque d’où l’utilisation de son pseudo.

Il se mit à rire mais Dylan sentit très bien qu’il n’aimait pas savoir sa sœur dans un endroit pareil.

-    Dans ces endroits, c’est le corps de la femme qui rapporte du fric.

-   Tu n’aimes pas ces endroits.

C’était plus une constatation qu’une question.

-   Non mais je ne peux pas interdire Stella de le faire. C’est ce métier qui lui rapporte le plus, qui peut lui permettre d’économiser et d’ouvrir son restaurant un jour.

Il détestait de la savoir au milieu de tous ces hommes en rut mais il n’avait pas son mot à dire car ils n’étaient pas un vrai couple. Il se mit à réfléchir et eut une idée.

-   Si elle demandait à vos parents de l’aide ?

-   Nos parents ne savent pas qu’elle souhaite être restauratrice.

-   Ah bon ?

-   Oui. Elle ne leur en a jamais parlé. Ils désapprouvaient sa passion de la danse alors être dans les cuisines, cela nuirait à leur réputation.

-   Et toi maintenant dans l’horticulture.

-   Ils doivent de demander si nous n’avons pas été échangés à la naissance car ils nous voyaient tous les deux dans la médecine.

Il se mit à rire et Dylan lui suivit.

-   Nous voici arriver.

Il se gara, descendirent du  véhicule puis Dylan verrouilla les portières et ils se dirigèrent vers l’entrée. Il y avait déjà du monde donc ils patientèrent un peu puis le vigile leur tamponna le dessus de la main et ils purent faire leur entrée dans la boite de nuit.

-   Tu désires boire quelque chose ?

-   Un Monaco.

-   Asseyons-nous au bar.

-   Je suis d’accord.

Dylan héla une serveuse, demanda un Monaco et un jus d’orange puis ils regardèrent la scène assis sur leur tabouret. Leurs verres arrivèrent très vite avec une petite corbeille de cacahuètes et il paya puis ils burent une gorgée en attendant que le show commence.

Stella remit sa perruque en place et bailla. Elle aurait bien aimé être au lit et pouvoir dormir pendant un siècle.

-   Ca va ?

Elle regarda sa collègue grâce au reflet de la glace et lui sourit.

-   Bien et toi ?

-   Tu es pâle. T’es malade ?

Son visage lui renvoyait un pauvre reflet mais elle le savait déjà, elle n’était malade que d’amour. Mais quoi de plus normal quand l’homme de sa vie la fuyait et allait lui annoncer que leur comédie allait très bientôt prendre fin ?

-   Je vais bien.

Elle mit en place son masque puis respira à fond, se leva et quitta la pièce pour se mettre en place derrière le rideau. Le spectacle allait commencer et il ne fallait surtout pas qu’elle rate ses danses.

Les autres filles se préparèrent aussi puis elles entrèrent une par une sur scène. Les poteaux étaient déjà en place donc elles se mirent en position puis la musique débuta et les déhanchements débutèrent.

Luc n’en revenait pas. Sa sœur se trouvait sur scène mais ne sut pas ou exactement et heureusement sinon, il serait monté sur scène, lui aurait attrapé le bras et l’aurait fait sortir de cet endroit.

Cela était vraiment érotique et il ne s’étonnait plus pourquoi elle avait choisi ce métier plutôt qu’un autre. Les pourboires ainsi que la paye devaient être importants par rapport à un autre métier.

-   Tu tiens le coup ?

Il se tourna vers Dylan et secoua la tête.

-   Comment fais-tu pour accepter ceci ?

Comment faisait- il ? C’était très simple, il ne venait pas la voir danser car il jalousait tous ces hommes qui la voyaient mais il n’allait pas lui dire. Il choisit une autre version plus simple.

-   Personne ne sait qui elle est sauf moi.

-   Tu as raison. Je comprends mieux comment elle pouvait m’envoyer de l’argent tout en vivant de son côté.

Elle lui envoyait de l’argent. Pourquoi le faisait-elle alors que leurs parents étaient riches ? Cela ne tenait pas debout sauf si leurs parents étaient pingres.

-   Elle avait peur que nos parents me coupent les vivres s’ils apprenaient que je ne voulais pas faire le même métier qu’eux.

Cela avait du se voir sur son visage pour que Luc lui donne une explication.

-   Et ca été le cas ?

-   Non pas du tout. Je vais pouvoir rendre cet argent à Stella.

-   Je ne crois pas qu’elle va l’accepter.

-   J’en ai peur mais je vais quand même essayer. Elle en a plus besoin que moi.

Dylan était d’accord avec lui et cela lui donna encore plus envie de réconcilier cette famille brouillée depuis trop longtemps. Lui qui pensait que sa famille était pénible de s’immiscer dans sa vie privée, voyait très bien qu’il n’était pas à plaindre comparer à Stella et Luc.

-   Je crois que je vais rentrer.

-   Fatigué ?

-   Un peu et puis je n’aime pas la voir comme ca.

Lui non plus. Ils quittèrent la salle, se dirigèrent vers la voiture en silence. Ils n’avaient pratiquement pas vu le show puisqu’ils discutaient mais cela ne dérangeait absolument pas Dylan.

Quand ils arrivèrent à la maison, Dylan montra la chambre d’ami à Luc ainsi que la salle de bain. 

-   Je te laisse. Fais comme chez toi.

-   Merci. Bonne nuit.

-   A toi aussi.

Dylan quitta la pièce puis se prépara pour la nuit, se coucha mais le sommeil ne vint pas. Il pensait à Stella, à sa famille et à leur comédie. Il ne voulait pas la faire souffrir encore plus mais ne savait pas comment faire pour s’excuser.

Il n’aurait jamais du se jeter dans cette aventure sans avoir mesuré toutes les conséquences. Que c’était compliquer comme situation ! Il se releva, enfila sa robe de chambre puis descendit dans son bureau travailler un peu. Autant s’occuper au lieu de ruminer pendant des heures.

Stella sortit de la voiture, prit son sac et verrouilla la voiture puis se dirigea vers la maison. Est-ce que Dylan serait dans le lit ou dormirait-elle encore seule ? Cela ne pouvait plus durer mais que devait-elle faire pour que tout redevienne comme avant ?

Elle ne savait pas mais si cela devait continuer autant qu’ils se séparent tout de suite même si cela lui briserait le cœur. Les larmes lui montèrent mais elle les refoula et respira un grand bol d’air.

Elle mit sa clé dans la serrure, déverrouilla la porte puis referma derrière elle et posa son sac, sa veste dans la penderie puis elle monta dans la chambre. Quand elle ouvrit la porte, elle vit le lit vide et les larmes se mirent à couler sans qu’elle ne les retienne.

Pourquoi faire de toute façon puisqu’elle était seule ? Elle alla dans la salle de bain, prit une douche puis se mit en chemise de nuit et se coucha. Elle ferma les yeux en pensant à Dylan et essaya de trouver les causes de son attitude mais ce fut peine perdue donc elle se tourna sur le coté et attendit que le sommeil vienne la rattraper.

&

Nom de Dieu ! Ce n’était pas possible. Il devait y avoir une erreur. Cela ne pouvait pas lui arriver maintenant, pas à elle vu dans quelles circonstances ils avaient basé leur relation.

Elle secoua la tête, sourit au miroir puis prit une douche et se dit qu’elle s’était trompée, elle allait vérifier cela un peu plus tard et constaterait qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

C’était son manque de sommeil et l’attitude de Dylan qui lui mettait ces idées absurdes dans la tête. Elle quitta la cabine, s’habilla puis se coiffa et se maquilla un peu puis quitta la chambre et se dirigea vers la cuisine.

Elle y trouva son frère devant les placards ouverts et les mains sur les hanches.

-   Salut.

Il se retourna, lui sourit puis vint l’embrasser.

-   Ca va ?

-   Bien sur. Et toi ?

-   Depuis que je suis avec toi, ca va très bien.

Il la serra brièvement dans ses bras et des larmes apparurent. Voilà que cela recommençait. Elle battit des cils assez vite afin que son frère ne la voie pas dans cet état mais ce fut peine perdue.

-   Qu’est-ce qui t’arrive sœurette ?

-   Une poussière. Ca va passer.

Elle alla dans le cellier et lui demanda ce qu’il voulait manger mais il ne laissa pas tomber et lui reposa sa question.

-   Je n’ai rien du tout.

-   C’est quoi ces pleurs ?

-   Je ne pleure pas.

-   Regarde-toi dans un miroir et tu verras que j’ai raison.

Son frère était une calamité. Elle quitta la petite pièce sans rien avoir choisi et alla dans le salon. Elle tomba dans le canapé et se mit à pleurer pour de bon.

-   J’ai raison.

Il la prit dans ses bras et la consola comme elle faisait quand il était un petit garçon et que leur parent avait encore oublié leur promesse.

-   Raconte-moi.

-   J’aime Dylan.

-   Heureusement.

Elle secoua la tête puis renifla et lui raconta l’entière vérité. Comment il l’avait aidé face à cet agresseur puis leur rencontre à la boite de nuit grâce à son pseudo et enfin cette mascarade concernant sa famille.

-   Voilà, nous ne sommes pas un vrai couple mais je l’aime tellement que j’aimerais que tout cela soit vrai.

-   Pourquoi ne m’avoir rien dit dès le départ dans tes lettres ?

-   J’espérais qu’il changerait avec le temps mais c’est le contraire.

-   Comment ça ?

-   Juste avant que tu n’arrives, il s’était déjà éloigné de moi.

-   Je suis désolé.

-   Ce n’est pas ta faute. Dès le départ, je savais que cette relation n’allait pas durer.

Elle était au courant mais cela ne l’empêchait pas de souffrir le martyre.

-   Tu veux que je lui casse la figure ?

-   Non.

Il la berça encore un peu puis l’embrassa sur le front.

-   Moi je t’aime.

-   Je sais et moi aussi.

-   Faut pas se gêner. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.

Luc et Stella sursautèrent en entendant une voix venant de la porte donc ils regardèrent et virent Dorothée avec les jumeaux. Stella s’essuya les yeux puis se leva.

-   Que faites-vous là ?

-   Comment peux-tu faire cela à Dylan ?

-   Pardon ?

-   Ne fais pas l’innocente.

Stella ne comprenait rien à l’attitude de Dorothée et ne chercha pas car un mal de tête était apparue et cela lui vrillait les tempes. Son frère se leva et voulut se diriger vers la jeune femme mais Stella le stoppa.

Ils reculèrent à son approche et c’était tout à fait normal car il était très grand pour dix huit ans.

-   Si vous lui faites du mal, vous aurez affaire à moi, compris ?

Stella se massa le front et soupira. Elle se reposa dans le canapé et ferma les yeux. Cette journée venait à peine de commencer et elle voulait déjà qu’elle soit terminée.

Cela n’était pas possible puisqu’elle devait aller faire les courses si elle voulait que le repas d’anniversaire de Dylan soit une réussite.

-   Stella ?

-   Mmm.

-   Ca va ? Tu es toute pâle.

-   Ca va.

Luc se posa à ses côtés et lui prit la main.

-   Tu me mens encore.

-   S’il te plait, n’insiste pas.

Elle rouvrit les yeux et lui sourit mais il vit très bien qu’elle n’allait pas bien. Il soupira puis se retourna et fronça les sourcils.

-   Au fait, voici les jumeaux Justin, Julien et Dorothée. Les frères et sœur de Dylan.

-   Pourquoi vous attaquez ma sœur de cette façon ?

-   Luc, ca suffit.

-   Personne n’a le droit de te parler comme ça.

Il se releva puis braqua son regard sur Dorothée.

-   C’est compris ?

-   Vous êtes son frère ?

-   Oui pourquoi ?

-   Oh mince !

Dorothée regardait ses frères en se mordant les lèvres et se tordant les mains. Stella comprit enfin ou voulait en venir la jeune femme en l’accusant et elle se mit à rire.

-   Il n’y rien de drôle.

-   Oh si !

-   Raconte alors.

-   Dorothée croyait découvrir mon infidélité et cela l’a énervé.

-   Ton quoi ?

Luc secoua la tête puis se refit la scène. C’est vrai qu’il pouvait avoir confusion mais tout de même, il était plus jeune qu’elle.

-   Je suis désolée Stella.

-   Ce n’est pas grave.

-   Dylan va me tuer.

-   Mais non.

-   Ca ne vous ferez pas de mal.

-   Luc !

-   Tu oses prendre sa défense après son comportement.

-   Oui alors maintenant tu te calmes, tu les tutoies et moi, je dois aller faire mes courses.

Elle se releva, alla dans la salle de bain se mettre des compresses sur les yeux afin de les faire dégonfler puis alla manger un morceau car sa tête lui tournait un peu. Elle but un grand verre de jus d’orange puis prit sa liste, ses sacs et ses clefs.

-   Je reviens dès que possible. Pendant ce temps faites connaissance sans vous entretuer.

Elle quitta la maison sans attendre de réponse, monta dans sa voiture et prit la direction du supermarché.

Luc ne savait pas quel sujet aborder avec eux pour détendre l’atmosphère. Il était toujours en colère contre cette femme qui accusait sa sœur d’infidélité.

-   T’es vraiment le frère de Stella ?

-   Justin !

Dorothée lui tapa sur le bras et rougit un peu. Luc trouva cela mignon car à part sa sœur, il ne connaissait plus aucune femme qui réagissait de cette façon.

-   Quoi ? Je ne fais rien de mal.

Il le regarda et devait se demander s’il n’aurait pas du le frapper quand il les avait surprit dans les bras l’un de l’autre.

-   Alors ?

-   Je suis bien son frère. Le cadet.

Trois paires d’yeux le fixèrent bouche bée et Luc sourit.

-   Je n’ai que dix huit ans.

Justin se rapprocha, tendit sa main que Luc prit dans la sienne et se saluèrent en souriant.

-   Bon alors je te tutoie comme l’a dit Stella.

-   Ca marche.

Dorothée vint lui taper la bise, Julien fit le même geste que son frère puis ils se posèrent ensuite dans le canapé ou les fauteuils.

-   Tu restes longtemps ici ?

-   Aussi longtemps que voudront Dylan et Stella.

-   Tu dors ici ?

-   Dans la chambre d’ami.

-   Cool. On se verra plus souvent comme ça.

Justin se redressa et fixa Luc en souriant.

-   Il faudra qu’on aille voir Stella danser un de ces soirs.

-   Non merci.

-   Pourquoi ?

-   Parce que je n’aime pas la voir dans cet endroit.

-   Tu es déjà allé la voir ?

-   Hier soir avec Dylan et je me demande comment il fait. Moi, je n’aimerais pas que ma copine danse devant tous ces hommes.

-   Dylan t’a dit quelque chose ?

-   Non sauf que personne ne savait qui elle était sauf lui.

Dorothée soupira. Elle comprenait parfaitement pourquoi son frère n’avait jamais parlé du métier de Stella avant qu’ils ne les surprennent par erreur. Il ne voulait pas qu’ils superposent la danseuse avec la belle-sœur.

Il avait raison mais jamais elle ne pourrait mélanger les deux femmes car elle préférait sa belle-sœur à la danseuse même si elle dansait très bien. Elle n’était pas un homme mais elle avait presque la certitude que ses frères ne la confondaient pas non plus.

-   Et tes parents, ils vont bientôt arriver ?

-   Non.

-   Pourquoi ?

-   Parce qu’ils sont surchargés de travail.

-   Ca ne leur manque pas de ne pas voir leur fille ?

-   Cela fait des années qu’ils n’ont pas vus Stella et ils n’ont rien fait pour la chercher.

Luc voyait très bien qu’ils se posaient des questions donc il leur expliqua le départ de sa sœur alors qu’il n’avait qu’onze ans.

-   Cela a du être dur pour toi.

-   Pour Stella aussi. Nous étions inséparables malgré notre différence d’âge.

-   T’as du être content d’avoir enfin dix huit ans.

-   Oui et je ne regrette pas d’être parti de la maison pour la retrouver. J’ai averti nos parents mais ils n’ont eu aucune réaction.

-   C’est dommage.

Oui mais que pouvait-il faire ? Ses parents étaient obnubilés par leurs carrières respectives et il n’avait pas pu les détourner. Stella n’avait même pas essayé. Cela le peinait qu’ils soient comme ça mais il espérait qu’un jour, ils comprendraient leur erreur et reviendraient vers eux pour qu’ils puissent reformer une vraie famille comme n’importe qui.

Un bruit se fit entendre à l’extérieur puis ce fut celui de la porte d’entrée et Dylan fit son entrée dans le salon.

-   Salut.

-   Salut frérot.

-   Je vois que vous avez fait connaissance avec Luc. Ou est Stella ?

-   Partie faire des courses.

-   Il y a longtemps ?

-   Sais plus.

-   On n’a pas regardé l’heure.

Bien. Dylan soupira, quitta la pièce et alla dans son bureau. Il composa le numéro mais presque aussitôt une sonnerie se fit entendre et il comprit qu’elle n’avait pas prit son portable.

Il raccrocha et se demanda si elle allait mettre encore longtemps. Un coup à la porte retentit.

-   Entrez.

Une tête apparut puis lui sourit.

-   Ca va ?

-   Oui pourquoi ?

Sa sœur entra et referma derrière elle. Dylan soupira à nouveau car il allait avoir droit à une petite leçon de moral. Il s’assit le plus confortablement dans son fauteuil et attendit les questions qui ne tardèrent pas.

-   Tu n’en n’as pas l’air.

-   Je te dis que je vais bien.

Elle se posa dans un fauteuil et regarda autour d’elle en souriant. Il savait ce qu’elle pensait. Cette pièce était devenue chaleureuse car Stella avait aussi fait des changements ici.

-   Tu t’es engueulé avec Stella ?

-   Non pourquoi ?

-   Elle était en pleurs quand nous sommes arrivés.

-   Ah bon ! Tu sais pourquoi ?

-   Non. En fait…

-   Quoi ?

Il avait un mauvais pressentiment tout à coup. Que s’était-il passé pendant son absence ?

-   Je t’écoute.

Dorothée secoua la tête puis lui raconta sa bévue concernant Luc. Dylan la fixa sans dire un mot et sans se mettre en colère car il aurait réagi de la même façon et ce constat le cloua sur place.

Il tenait à Stella bien plus qu’il n’aurait du et cela lui faisait peur car ça ne lui était jamais arrivé. Il n’avait pas cherché à rétablir une relation amicale car il se plaisait dans celle-ci. Il devait être fou.

-   Tu ne dis rien ?

Il revint au présent en entendant sa sœur lui parler.

-   Que veux-tu que je te dise ?

-   Je ne sais pas. Stella en a rit et Luc a failli m’étrangler.

-   C’est peut-être ce que je vais faire.

-   Tu rigoles ?

-   Je ne sais pas.

C’était vrai, il ne savait plus comment réagir ? S’il écoutait sa raison, cette bévue n’était pas importante mais s’il écoutait son cœur, comme maintenant il réagissait autrement.

Il ne supportait pas d’apprendre que Stella ait pleuré mais c’était surtout le fait qu’elle ait été dans les bras d’un autre homme et même en sachant que c’était son frère ne changeait rien.

Il était mort de jalousie envers son propre frère. Il était stupide de réagir de cette façon mais il n’y pouvait rien. Stella était à lui et à personne d’autre mais il ne lui dirait pas car il n’était pas encore prêt à passer le cap. Le sera-t-il un jour ?

Aucune idée. Il revint à nouveau au présent quand il vit sa sœur se lever.

-   Je vais te laisser travailler.

Il ne répondit pas et préféra se plonger dans le travail.

Stella se gara, descendit de voiture, referma sa portière puis ouvrit le coffre et prit ses sacs.

-   Tu veux de l’aide ?

Elle releva la tête et vit son frère.

-   Je veux bien.

Il lui sourit sans bouger puis prit des sacs et se dirigea vers la maison. Elle savait à quoi il pensait et même si elle avait toujours envie de pleurer, elle n’allait pas recommencer car Dylan était à la maison.

Il ne devait pas savoir sinon les questions suivraient et elle ne pourrait pas lui dire la vérité car il se sauverait à l’autre bout du monde et elle se retrouverait seule avec le cœur brisé.

C’était inenvisageable ! Elle plaqua donc un sourire sur ses lèvres, rentra à son tour dans la maison puis dans la cuisine ou Luc commençait à déballer ses commissions. Elle allait faire comme si rien n’était arrivé et si son frère lui poserait des autres questions, elle les éluderait.

-   C’est pour ce soir ?

-   Non demain midi.

-   Tu voudras de l’aide ?

-   Non, tu pourras faire la grasse matinée.

-   Merci beaucoup.

Elle se mit à rire puis rangea les aliments à leur place pendant que Luc leur servait à boire.

Dylan referma son dossier et soupira. Il n’arrivait pas à se concentrer car il voyait sans cesse Stella en pleurs. Qu’avait-elle eut pour se mettre dans un état pareil ? Est-ce que c’était de sa faute ? Sûrement.

Elle devait se demander pourquoi il avait prit ses distances ? Il éteignit son ordinateur car cela ne servait à rien de se forcer à se concentrer puis quitta la pièce. Il entendit des voix et se dirigea vers celles-ci. Peut-être que Stella était de retour même s’il n’avait pas entendu la voiture.

Quand il entra, il la vit riant avec son frère et cela lui fit chaud au cœur. Elle s’aperçut de sa présence et lui sourit mais ce fut Luc le plus rapide.

-   Dylan. Tu veux un verre ?

-   Volontiers.

Il sortit donc un autre verre puis lui versa du jus d’orange et se reposa à sa place. Stella vint vers lui, l’embrassa tendrement puis lui caressa la joue en lui souriant.

-   Tu as travaillé ?

-   Un peu. T’as fini les courses ?

-   Oui. Tout est prêt pour demain midi.

-   Tant mieux.

Il se posa sur une chaise puis réalisa que ses frères et sœur n’étaient plus là. Il en demanda la raison à Luc qui lui répondit qu’ils étaient partis juste avant que Stella ne revienne.

Dorothée était donc venue lui parler juste avant de partir et il l’en remerciait mais d’un autre côté, il aurait préféré ne pas savoir que Stella avait pleuré car il ne savait pas s’il devait lui en parler.

S’il le faisait, comment allait-elle réagir ? Est-ce qu’elle lui dirait la vérité ? Il repoussa cette question gênante et revint au présent quand il comprit que la personne de ses pensées lui parlait.

-   Excuse-moi, je réfléchissais.

-   Je te demandais si tu avais des envies particulières pour le dîner.

-   Non, fais ce que tu veux.

-   Ok. Allez ouste puisque vous n’avez pas d’envie.

-   Méchante.

Stella tira la langue à son frère qui se mit à rire puis il quitta la pièce mais Dylan resta et la regarda.

-   Tu as une idée pour ce soir ?

-   Non. Je voudrais savoir quelque chose.

-   Quoi ?

Il se gratta la nuque puis finit son verre et voulut se resservir mais elle l’en empêcha.

-   Dis-le-moi sans tourner autour du pot.

-   Pourquoi étais-tu en pleurs quand les jumeaux et Dorothée sont arrivés ?

Ah ! Que pouvait-elle lui dire sauf qu’elle l’aimait et qu’elle en souffrait car il ne partageait pas ses émotions ? Qu’elle ne supportait pas non plus qu’il s’éloigne d’elle ? Rien de tout cela donc elle lui donna une autre raison plus plausible pour lui.

-   Je suis juste un peu fatiguée mais après une bonne nuit de sommeil, tout cela sera passée.

-   C’est vrai ?

-   Oui, ne t’inquiète pas.

Elle vint vers lui, l’embrassa puis le força à quitter la pièce. Il ne protesta pas et elle en fut soulagée. Elle n’aurait pas pu lui fournir d’autre explication car elle n’en avait pas en tête.

Elle allait devoir y réfléchir sérieusement car elle ne lui dirait pas jamais la vraie. Enfin pas tout de suite, peut-être un jour si leur relation progressait vers une véritable histoire. Elle se secoua, entra dans le cellier et fit son choix pour un repas pour trois personnes.

Dylan rangea la dernière assiette dans le placard puis ferma la porte et accrocha le torchon au crochet. Le dîner avait été délicieux comme toujours mais pour la première fois depuis que Stella habitait là, la conversation aurait nulle si Luc n’avait pas été là.

Stella n’allait vraiment pas bien aujourd’hui et il voulait maintenant savoir la vraie raison de cette morosité car son excuse sur la fatigue ne l’avait absolument pas convaincu.

Il éteignit la pièce, alla dans le salon et constata qu’il n’y avait personne. Luc devait être dans sa chambre et Stella dans la leur. Il monta, entra dans la pièce et referma derrière lui.

Stella était déjà couchée donc elle ne lui avait pas menti concernant sa fatigue. Il se dirigea vers la salle de bain mais stoppa net quand il vit sa pâleur. Etait-elle malade ?

-   Stella ?

Elle souleva les yeux et il se posa au bord du lit. Il lui toucha le front et fut soulagé car elle n’avait pas de température.

-   Ca ne va pas ?

-   Si.

-   Arrête. Je vois bien que ce ne va pas. Que se passe-t-il ?

-   J’ai du attraper froid.

Il se releva, alla dans la salle de bain et revint avec un verre d’eau et un antalgique.

-    J’en ai déjà pris un.

Ce n’était pas vrai mais il n’était pas obligé de le savoir. Il posa le médicament sur la table de chevet mais garda le verre dans sa main et l’obligea à le boire. Elle obéit mais il lui resta sur l’estomac.

Il posa le verre vide à côté du cachet puis passa dans la salle de bain et prit une douche qui fut assez rapide pour Stella. Elle savait qu’elle aurait du rester debout mais ses jambes ne la portaient plus et sa tête lui faisait horriblement mal mais dès le lendemain, elle irait mieux.

Il le fallait sinon, Dylan s’inquièterait et il l’emmènerait chez le médecin. Elle ne le voulait car si ses doutes se confirmaient, il pourrait l’accuser de l’avoir fait exprès pour qu’ils restent ensemble.

Elle ferma les yeux puis respira profondément afin que cette nausée s’en aille. Elle aurait du refuser de boire, lui dire qu’elle n’avait pas soif. Elle allait devoir faire ce test le plus vite possible.

Dylan revint puis se coucha et lui toucha à nouveau le front. Elle n’avait toujours pas de température.

-   Ca va mieux ?

-   Oui ne t’inquiète pas.

Il se mit à rire en entendant cela puis la prit dans ses bras et elle passa un bras autour de sa taille puis posa sa tête sur son épaule et sombra dans un sommeil presque aussitôt.

Ce qu’elle était belle malgré sa pâleur et elle lui appartenait. Mais pour combien de temps encore ? Il ne savait pas et ne voulait pas réfléchir à la question. L’aimait-elle réellement comme l’affirmait sa sœur ou jouait-elle un rôle devant sa famille.

Cette question par contre n’arrêtait pas de tourner en boucle dans sa tête et cela devenait énervant. Il aurait du s’en moquer puisque ce n’était qu’une comédie leur histoire mais son cœur voulait savoir car il tenait de plus en plus à elle.

Il resserra son étreinte et elle soupira. Il se força à faire le vide dans sa tête ce qui était très dur avec le corps chaud de Stella mais il arriva quand même à s’endormir.

&

Stella s’écarta doucement de Dylan, quitta le lit puis prit ses vêtements et quitta la  chambre pour filer dans l’autre salle de bain car elle ne voulait pas le réveiller. Elle se mit sous l’eau chaude et soupira d’aise.

Cela lui faisait du bien et sa petite crise de la veille avait disparu. Heureusement car elle voulait être en forme aujourd’hui puisqu’ils allaient fêter l’anniversaire de Dylan avec sa famille.

Elle était contente que son frère ait décidé de la retrouver après toutes ces années mais elle aurait du le faire, il y a bien longtemps. Elle aurait pu se rendre à son lycée mais avait eu peur qu’il la rejette puisqu’elle l’avait abandonné.

Elle culpabilisait encore d’avoir oublié son anniversaire et même s’il ne lui en voulait pas, elle, c’était tout le contraire mais elle s’était faite une promesse, cela n’allait plus jamais se reproduire.

Elle éteignit le jet, se sécha puis s’habilla et se coiffa avec une pointe de maquillage. Elle voulait être belle pour l’homme de sa vie. Elle quitta ensuite la pièce puis descendit se faire un thé.

-   Salut à toi.

-   Luc.

Elle l’embrassa puis lui demanda s’il voulait quelque chose.

-   Non rien merci.

-   Comment se fait-il que tu sois déjà levé ?

-   Il est quand même dix heures.

-   Et alors ?

-   C’est le maximum que je me donne sinon, je pourrais rester toute la journée au lit.

-   Tu as bien changé là-dessus.

-   Je sais et c’est grâce à toi.

-   A moi ?

-   Oui. Tu me disais toujours qu’il fallait être un lève-tôt dans la vie alors j’ai fini par t’écouter.

-   Papa et maman te le disaient aussi.

-   C’est vrai mais j’écoutais plus ce que tu me disais qu’eux.

-   Tu rentrais dans l’adolescence et je t’ai abandonné.

Elle s’essuya les yeux car ils s’étaient vite embués puis se concentra sur son thé.

-   Ca va ?

-   Bien sur pourquoi ?

Il se leva puis la força à se retourner.

-   Dis-moi.

-   Tu m’as tellement manqué pendant tout ce temps.

-   Je t’en ai voulu, tu sais.

-   A tu vois…

-   Mais le lendemain, à tête reposée, je me suis dis que tu devais faire ta vie et ma colère s’est évanouie.

Il lui essuya les yeux puis l’embrassa sur le front et la serra contre lui.

-   Nous sommes à nouveau ensemble et c’est tout ce qui compte.

-   C’est vrai.

Elle se dégagea, lui sourit puis but enfin son thé. Quand elle eut fini sa tasse, elle attaqua la préparation du déjeuner.

Dylan se retourna, tendit le bras mais ne rencontra que du vide. Il se releva et vit que la place à ses côtés était vide. Ou était Stella puisqu’aucun bruit ne venait de la salle de bain ?

Il regarda son réveil et vit qu’il était onze heures.

-   Quoi ?

Il avait dormi tout ce temps et ne s’était même pas rendu compte que Stella avait quitté le lit. Il devait être plus fatigué qu’il ne le pensait. Il se leva, passa sous la douche puis s’habilla, se donna un coup de peigne et quitta la pièce.

Une odeur vint jusqu’à lui et il sentit son appétit se réveiller. Elle devait surement préparer le déjeuner. Ce qu’il avait hâte de goûter ces bons petits plats. Il se dirigea vers la cuisine quand un coup de sonnette retentit. Il alla donc ouvrir.

-   Salut.

-   Salut à vous. Entrez.

Ses parents entrèrent suivit de ses frères et sœur puis ils s’embrassèrent.

-   Ca sent bon.

-   Stella est en train de cuisiner.

Celle-ci apparut puis vint embrasser sa famille à son tour.

-   Comment allez-vous ?

-   Très bien merci.

-   Allez dans le salon, Luc s’y trouve déjà et l’apéritif arrive tout de suite. Dylan, tu viens m’aider ?

-   Je te suis.

Ils retournèrent dans la cuisine et Dylan se posa sur une chaise en la regardant. Elle avait l’air d’aller mieux que la veille et il en fut content.

-   Ca va ?

-   Oui. J’ai très bien dormi.

-   Moi aussi.

-   Je sais.

-   Je n’ai même pas entendu la douche ce matin.

-   Normal puisque je suis allée dans l’autre.

-   Tout s’explique alors.

Elle se mit à rire puis vint l’embrasser.

-   Joyeux anniversaire.

-   Il est passé.

-   Tant pis, je te le souhaite quand même.

Elle l’embrassa à nouveau mais un toussotement se fit entendre sur le pas de la porte et Stella releva la tête et sourit.

-   Tu viens chercher le plateau.

C’était plus une constatation qu’une question mais son frère fit quand même un signe positif de la tête.

-   Je te le prépare tout de suite.

Dès qu’il fut prêt, Luc le prit puis repartit aussi vite qu’il était arrivé sous le regard amusé de sa sœur. Il voulait leur laisser un peu d’intimité et elle l’en remercia.

-   Je vais aller les rejoindre.

Cela n’avait pas duré longtemps. Tant pis.

-   D’accord.

-   Tu ne viens pas ?

-   Je dois finir ici et j’arrive.

Dylan lui sourit puis quitta à son tour la pièce et Stella soupira. Elle avait vu juste, leur histoire était vers la fin et elle devait se préparer à ce fait. Nom de Dieu ! Il ne manquait plus que ça. Elle ne pourrait pas le supporter.

Ce qu’elle aurait aimé ne pas être malade la veille car elle aurait voulu profiter de ses caresses puisque dans très peu de temps, tout cela allait être fini. Elle secoua la tête, se reprit à temps car cela ne servait à rien de spéculer sur un fait qui n’était pas encore arrivé et se concentra à nouveau sur le déjeuner.

Quand il arriva dans le salon, il vit Luc faire le service donc il se posa dans un fauteuil.

-   Et Stella ?

-   Elle finit de préparer.

-   Et tu ne l’aides pas ?

-   Pour que tout soit gâché, non merci.

Luc se mit à rire puis lui tendit un verre.

-   Merci.

-   Elle n’a pas essayé de t’initier ?

-   Si bien sur.

Sa sœur s’étrangla, lui fit de gros yeux et lui sourit.

-   Tu as cuisiné, toi ?

-   Oui moi. Ce n’est pas interdit.

-   Non mais j’aurais bien aimé être là.

Peut-être elle mais pas lui car il avait aimé partager cet instant avec Stella et si c’était à refaire, il ne dirait rien à personne. il sursauta en entendant un bruit provenant de la cuisine et il fronça les sourcils.

-   Qu’est-ce qui se passe ?

Il ne savait pas donc il se leva et partit voir. Elle n’était pas dans la cuisine.

-   Stella ?

-   Dans le cellier.

Il entra et la vit à quatre pattes.

-   Que s’est-il passé ?

-   Une étagère est tombée.

-   Ca va ?

-   Je n’ai rien mais il faut que je ramasse pour voir s’il n’y a pas de dégât.

-   Je vais t’aider.

Elle se releva mais un vertige la saisit et elle dut s’accrocher à Dylan. Il la rattrapa et vit tout de suite sa pâleur donc il l’aida à quitter le cellier puis à s’asseoir sur une chaise dans la cuisine.

-   Qu’est ce que tu as ?

-   Je n’ai pas mangé ce matin.

Il ne savait pas s’il devait la croire car elle était dans le même état que la veille et il commençait vraiment à s’inquiéter mais il ne le montra pas. Si cela persistait, il l’emmènerait lui-même chez le médecin.

Il était hors de question qu’il la perde. Il partit chercher un morceau de pain et lui donna.

-   Merci.

-   Pourquoi avoir sauté le petit déjeuner ?

-   Je n’avais pas faim tout simplement mais j’ai but un thé.

Ce n’était pas suffisant mais il ne pouvait pas la forcer à manger car lui-même ne le faisait pas. Quand elle eut terminé, elle lui sourit mais ses joues n’avaient pas reprit ses couleurs donc il lui en donna un autre mais elle le refusa.

-   Nous allons manger donc je me rattraperais à ce moment là.

Elle se releva et l’embrassa tendrement.

-   Merci, tu es un amour. Va prévenir tout le monde que le déjeuner est prêt.

-   D’accord.

Dylan quitta la pièce et Stella but un verre de jus d’orange pour faire passer le bout de pain puis retourna dans le cellier et ramassa les quelques boites de conserves qui était tombé à terre.

Ensuite, elle emmena l’entrée dans la salle à manger et vit que tout le monde était déjà à table.

-   Me voici.

Dylan vint tout de suite l’aider alors que ce n’était pas lourd et vit le regard interrogateur de sa mère. Mince, il n’aurait pas du bouger car maintenant, il allait devoir s’expliquer avec elle dès que cela sera possible.

Il n’avait pourtant rien fait de mal sauf qu’il ne se comportait jamais de cette façon et elle devait s’imaginer n’importe quoi à l’heure qu’il est.

-   Prend la panière à pain, je m’occupe des muffins.

Dylan fit ce qu’elle lui demanda puis se rassit à sa place et Stella posa la plat d’entrée au milieu de la table puis se posa aux cotés de Dylan.

-   Ca sent bon.

-   Merci.

Justin huma l’air  puis se lécha les lèvres et Stella sourit.

-   Sers-toi.

Il ne se fit pas prier et en prit deux d’un coup puis en voulut en reprendre un de plus mais il reçut une tape sur le dos de la main par sa mère.

-   Et les autres ?

-   Il peut le prendre Elsa car il y a en trois par personnes.

-   Ah tu vois.

Justin prit donc son troisième muffin, croqua à belle dent dedans et les autres l’imitèrent à leur tour et l’entrée fut vite terminer. Stella prit le plat vide et partit chercher la suite.

Elle sortit ses deux gratins de courgettes du four et les porta directement sur la table puis repartit chercher la viande.

-   Voilà. Manger avant que tout devienne froid.

Stella était contente que son repas soit apprécié. Elle allait pouvoir le rajouter à son futur menu.

-   C’est de l’agneau ?

-   Oui Elsa.

-   Et là-dedans ?

Justin montra le gratin en grimaçant.

-   Goûte avant et je te le dirais ensuite.

Il soupira puis se servit et goûta du bout des lèvres mais la grimace disparut presque aussitôt.

-   Alors ?

-   C’est bon.

Elle se mit à rire puis lui expliqua que c’était un gratin aux courgettes avec des poivrons rouges et verts.

-   C’est vrai ?

-   Oui pourquoi ?

-   Je n’aime pas les courgettes.

-   Jusqu’à aujourd’hui.

Luc lui tapa dans le dos puis se mit à rire.

-   Moi c’était les aubergines que je n’aimais pas et maintenant, j’en raffole.

Il se remit à rire puis les discussions se tarirent un peu pour déguster ce qu’ils avaient tous dans leurs assiettes puis celle-ci reprirent sur différents sujets et plus personne ne toucha son assiette.

-   Personne ne se ressert ?

Tout le monde fit un signe négatif de la tête.

-   Je préfère avoir de la place pour le dessert.

Stella se mit à rire puis se leva et prit les deux plats à gratins. Dylan ne bougea pas et c’est sa mère qui apporta le plat de viande dans la cuisine. A peine arriver dans la pièce qu’Elsa lui posa la question qui lui démangeait les lèvres depuis un petit moment.

-   Etes-vous malade ?

Stella se retourna et fronça les sourcils.

-   Non pourquoi ?

Elsa secoua la tête sans répondre et soupira. Elle avait espéré un court instant devenir grand-mère mais si Stella n’était pas malade pourquoi Dylan la chouchoutait comme si elle était en sucre ?

Tout simplement parce qu’il en avait envie. Il ne voulait qu’elle fasse tout toute seule donc elle devait arrêter de rêver et de mal interpréter des gestes simples comme autres choses.

-   Vous avez un problème ?

Elle revint au présent quand elle comprit que Stella lui parlait.

-   Pardon ?

Elle lui reposa donc la question.

-   Non pas du tout.

Stella lui sourit puis rangea les trois plats au frigo et sortit le dessert. Elle alla avec dans la salle à manger et Dylan vint encore vers elle.

-   Ca va mieux ?

-   Oui, ne t’inquiète pas.

-   Tu as repris des couleurs.

-   J’ai mangé.

Elsa entendit la fin de la conversation et constata que Stella lui avait menti mais pourquoi ? Elle allait prendre à part son fils et lui en parler car si Stella était vraiment malade, elle allait devoir aller chez le médecin sans tarder.

Elle la considérait comme sa seconde fille alors elle ne voulait que rien ne lui arrive.

Elsa s’approcha de son fils et lui demanda s’ils pouvaient se parler un moment en privé.

-   Allons dans mon bureau.

Dylan se demanda ce qui se passait mais il le sut dès la porte se referma sur eux.

-   C’est à propos de Stella.

-   Je t’écoute.

Elsa se posa sur le canapé et Dylan se mit à ses côtés.

-   Est-ce qu’elle est malade ?

Que pouvait-il répondre sans l’alarmer ?

-   J’ai entendu votre conversation lorsque tu lui demandais si elle allait mieux.

Il soupira puis se passa une main dans ses cheveux.

-   Elle a été malade hier soir et ce matin…

-   Qu’est ce qu’elle a ?

-   …Mais elle va mieux.

Sa mère fronça les sourcils et il sut qu’il lui devait la vérité car sa mère était inquiète.

-   Que vas-tu faire ?

-   Que veux-tu que je fasse ? Je ne peux pas la forcer à aller voir un médecin.

-   Pourquoi pas ?

-   Elle va mieux. Tu l’as vu toi-même.

-   C’est vrai mais si cela recommence ?

-   Je l’emmènerais moi-même.

Elle soupira, lui sourit puis l’embrassa sur la joue et quitta la pièce. Son espoir était revenu mais elle attendrait un peu avant de poser la question à Stella. D’un autre côté, si c’était réellement ca, pourquoi n’avait-elle encore rien dit à Dylan ?

Elle secoua la tête car elle recommençait à se faire des films. Si Stella était réellement enceinte, elle le saurait bien assez tôt.

Dylan se passa les mains sur le visage et soupira. Il était content d’avoir enlevé l’inquiétude chez sa mère mais maintenant c’était lui qui était soucieux. Il ne savait pas quoi faire. Devait-il téléphoner à un médecin et décrire les symptômes de Stella ou l’emmener dès le lendemain en voir un ?

Un coup à la porte le sortit de sa rêverie puis Stella entra et referma derrière elle.

-   Pourquoi es-tu tout seul ?

-   Je bavardais avec ma mère à l’instant mais me voilà, j’arrive.

Il se leva mais elle lui barra le passage.

-   C’est grave ?

-   Non pas du tout.

Elle n’insista pas et se poussa pour le laisser passer puis quitta à son tour la pièce pour aller dans le cellier pendant que les autres étaient tous dans la véranda en train de lire, de jouer aux échecs ou aux jeux vidéo.

Elle voulait faire de la pâtisserie afin de se changer les idées et de réfléchir afin de comprendre ce qui se passait dans la tête de Dylan. Il lui cachait des choses et elle n’aimait pas ça mais elle faisait pareille depuis quelques jours.

Leur histoire allait droit dans le mur car ils n’étaient plus honnêtes l’un envers l’autre.

-   Tu fais la tête ?

Elle sursauta en entendant son frère lui parler. Elle se retourna en lui souriant mais elle vit qu’il n’était pas dupe.

-   Qu’est-ce qu’il y a ?

-   Je vais faire des cookies.

-   Stella. Je vois bien que quelque chose te turlupine alors dis-moi.

-   Il n’y a rien.

-   Si tu veux encore pleurer, je peux te consoler.

Il lui ouvrit les bras mais elle secoua la tête et refoula les larmes qui étaient apparues brusquement. Il fallait que cela cesse car c’était gênant de pleurer pour un oui ou un non.

-   Non, ca va mais merci quand même.

Elle se retourna, prit tout ce qu’elle avait besoin puis alla dans la cuisine et posa le tout sur le plan de travail. 

-   Personne ne doit avoir faim après le repas que tu nous as fait.

Elle ne lui répondit pas, se mit dans sa préparation mais Luc la força à lui faire face et lui prit les mains.

-   Maintenant tu vas m’écouter. Je vois très bien que tu es triste alors parle-moi.

-   Pourquoi ? A quoi cela va servir ?

Elle s’écarta de lui et se mit la main sur la bouche. Elle venait de lui crier dessus alors qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant. Qu’est ce qu’elle avait pour réagir comme ca ? Elle se mit les mains sur le visage et se mit à pleurer.

-   Excuse-moi Luc.

Il la prit dans ses bras et la berça doucement.

-   C’est moi qui m’excuse. Je n’aurais pas du te parler comme ca mais je n’aime pas te voir dans cet état.

Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans sa tête en ce moment ? Était-ce à cause de ses soupçons ? Ou de leur supercherie qu’elle ne supportait plus ? Elle n’en savait rien mais elle en avait marre d’être dans cet état.

Dylan entra dans la pièce, les vit dans les bras l’un de l’autre et ressentit une pointe de jalousie car il aurait aimé être à la place de Luc. Il ne savait pas s’il devait les déranger mais Stella était à lui donc il toussota et ils tournèrent la tête vers lui en même temps.

Elle pleurait. C’était tout ce qu’il voyait. Pourquoi ? Elle se dégagea des bras de son frère, lui sourit et vint l’embrasser puis elle quitta la pièce sans qu’il fasse quoi que se soit.

-   Elle veut faire des cookies et je lui ai dis que personne n’allait en manger.

Il sursauta en entendant Luc. Il secoua la tête puis haussa les épaules pour lui signaler que l’attitude des femmes le surprenait. Etait-ce vraiment la raison de ses pleurs ? Il ne put poser de question car sa mère arriva et demanda des explications alors Luc lui donna les même qu’à lui.

-   Ou est-elle ?

-   A l’étage.

-   Que fait-elle ?

-   Aucune idée.

-   Va voir alors. Si elle est encore malade.

-   J’y vais.

Dylan quitta la pièce, monta dans sa chambre ou il trouva Stella dans la salle de bain. Elle s’essuya le visage avec une serviette.

-   Dis-moi ce qui se passe ?

Elle sursauta en l’entendant et se retourna brusquement.

-   Parle-moi.

-   Que veux-tu savoir ?

-   Tes pleurs.

-   Ce n’est rien. Juste de la fatigue.

Elle reposa la serviette puis lui sourit et voulut l’embrasser mais il lui retint les poignets et lui reposa sa question. Cela l’énerva car il se comportait comme son frère.

-   Alors toi aussi tu vas t’y mettre ?

-   A quoi ?

Dylan ne comprit pas sa saute d’humeur et la regarda en fronçant les sourcils alors elle secoua les mains pour lui montrer leur position.

-   Si tu crois que je vais répondre à tes questions par la force, tu te trompes.

Il n’en revenait pas. C’était la première fois qu’elle lui criait dessus et il ne sut pas comment réagir alors il la relâcha et recula de quelque pas. 

-   Ton frère t’a brutalisé ?

-   Tu dis n’importe quoi.

-   Alors pourquoi pleurais-tu ?

-   Parce que je suis fatiguée. Satisfait ?

Non, il ne l’était pas mais il ne le montra pas et se rapprocha, la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement. Elle passa aussitôt ses bras autour de son cou et lui rendit. Elle se serra encore plus contre lui et commença à gémir quand elle sentit les mains passer sous son pull.

Il se recula, lui caressa la joue puis lui sourit.

-   Nous devrions retourner vers les autres.

Oui, non. Elle ne savait plus sauf qu’elle voulait continuer ce qu’ils faisaient à l’instant.

-   Nous pourrons nous rattraper ce soir.

Oh oui ! Elle était d’accord donc elle lui sourit puis l’embrassa brièvement.

-   Je te suis.

Elle pourrait le trainer au lit afin d’apaiser cette faim qu’ils retenaient en eux depuis plusieurs jours. Elle revint au présent quand elle vit qu’il n’avait toujours pas bouger et la regardait encore en fronçant les sourcils.

-   Quoi ?

-   Tu devrais te remaquiller un peu.

C’est ce qu’elle fit puis ils retournèrent dans le salon ou tout le monde était à présent réuni.

&

Un coup à la porte retentit puis Sabine entra et referma derrière elle.

-   Voici l’information.

-   Merci.

-   Vous êtes malade ?

-   Non pourquoi ?

-   Parce que je connais de réputation ce couple. Soit vous devez vous faire opérer ou alors vous pensez avoir recours à la chirurgie.

Il soupira puis se dit qu’il n’aurait jamais du demander à Sabine de faire ces recherches mais de s’en charger lui-même.

-   Ce sont les parents de Stella. Je dois leur parler.

-   De Stella ? Si elle n’est pas au courant, elle ne va pas du tout aimer.

-   Merci du conseil.

-   Ok, je vous laisse.

-   Je dois partir toute la journée.

-   Je sais, je vous appelle si c’est urgent et je partirais à dix sept heures.

-   Bien alors à demain.

-   Bien patron.

Sabine quitta la pièce et Dylan soupira. Il savait très bien que Stella n’allait pas aimer ce qu’il s’apprêtait à faire mais il voulait que sa famille soit réunie après toutes ces années.

Il voulait que Stella soit heureuse autant qu’il l’était avec sa propre famille. Il éteignit son ordinateur, prit sa veste puis quitta son bureau. Sabine n’était pas à son bureau mais dans la petite cuisine à boire son thé comme tous les matins.

Il prit donc la direction de sa visite de la journée en évitant de trop penser à Stella et à sa réaction.

Stella se posa sur le bord du lit, secoua la tête en regardant à nouveau le test puis la notice. Ses soupçons n’en étaient plus et elle ne savait pas quoi faire. Comment cela avait-il pu arriver ?

Ils avaient pourtant prit leurs précautions à chaque fois si elle se rappelait bien. Elle ne put réfléchir plus longtemps car une autre nausée arriva et elle courut vite au toilette.

Elle fut plus violente que la précédente et elle resta un petit peu de temps assise sur le sol en se tenant la tête entre ses mains. Si c’était tous les matins comme ça, Dylan s’en apercevrait rapidement et ce serait la catastrophe.

Elle essaya de se relever et vit qu’elle pouvait tenir sur ses jambes. Bien. Elle se lava le visage puis les dents et retourna s’asseoir sur le lit. Elle prit tout le contenu de la boite, le mit dans le sac et le ferma. Personne ne devait savoir ce qu’il y avait dedans.

Elle respira à fond, s’habilla puis descendit l’escalier et s’arrêta sur le pas de la porte de la cuisine. Ou était son frère ? Elle se retourna pour aller dans le salon même s’il n’y avait pas de bruit mais la porte d’entrée s’ouvrit à ce moment.

-   Salut.

-   Salut. Ca va ?

-   C’est plutôt à toi de le demander.

-   Je vais bien.

Luc ferma la porte d’entrée, passa devant sa sœur pour entrer dans la cuisine et posa son sac sur la table. Il vint ensuite l’embrasser sur le front et posa sa main sur son ventre. Elle sursauta et recula d’un pas.

-   Combien de mois ?

-   De quoi parles-tu ?

Ce n’était pas possible. Comment savait-il ?

-   Ecoute-moi. Nous sommes seuls donc je peux te le dire. Je sais que tu es enceinte et depuis plusieurs jours.

Mais comment avait-il fait alors qu’elle n’avait fait le test qu’à l’instant et cela ne se voyait pas encore ? Il lui prit la main, la força à s’asseoir sur une chaise de la cuisine et se posa en face d’elle.

-   Une amie est tombée enceinte il y a quelques temps et elle avait les mêmes symptômes que toi.

Il s’avança, lui caressa la joue puis lui prit les mains et les serra un peu.

-   Tu sais, elle avait des nausées, pleurait tout le temps et pour n’importe quoi et avait des sautes d’humeur.

Oui, elle avait tous ces symptômes mais ce n’était que des soupçons alors que maintenant, c’était bien réel et cela lui faisait un peu peur.

-   Elle va être une maman très jeune.

-   Elle n’a plus son bébé.

-   Elle s’est faite avorté ?

-   Non, elle a fait une fausse couche.

-   Oh mon Dieu !

-   C’est affreux surtout qu’elle voulait le garder.

Luc soupira puis reprit.

-   Ecoute, je serais discret mais je veux savoir.

Stella soupira puis sentit ses yeux s’embuer.

-   Je le suis.

-   Je suis content pour toi.

Il vint l’embrasser à nouveau sur le front en souriant mais celui-ci disparut en voyant sa mine.

-   Je n’ai eu la confirmation que ce matin.

-   Ah bon ?

-   Nous avons toujours fait attention.

Pas assez puisqu’elle allait mettre au monde l’enfant de Dylan dans quelques mois. Oh mon Dieu ! Elle se mit à pleurer et vint se blottir dans les bras de Luc et il la tint serrer contre lui jusqu’à ce qu’elle soit calmée.

-   Tout va bien se passer.

Elle était pessimiste car son couple n’en était pas un et elle ne voulait pas que Dylan reste avec elle juste pour le bébé. Devait-elle le quitter avant que sa grossesse ne se voit ou devait-elle rester et attendre qu’il l’aime comme elle l’aimait ?

-   Veux-tu que je sois là quand tu annonceras la nouvelle à Dylan ?

-   Il va mal le prendre.

-   Pourquoi ?

-   Mais parce que notre couple n’est que comédie. Imagine sa tête, il va croire que je l’ai fais exprès.

-   Un enfant se fait à deux donc il est aussi fautif que toi.

-   Je sais mais cela n’était pas prévu dans notre arrangement.

Elle soupira encore une fois, se releva, prit un verre de jus d’orange avec un cookie puis se reposa et mangea en silence.

-   Tu vas continuer à travailler ?

-   Je n’ai pas réfléchi.

Elle lui fit un semblant de sourire puis reprit.

-   Je n’ai pas du tout réfléchi. Je viens juste de l’apprendre ne l’oublie pas.

-   Oui excuse-moi.

-   Avant tout autre chose, je vais aller voir mon gynécologue pour avoir la confirmation car un test n’est jamais fiable à cent pour cent.

-   Tu voudras que je vienne avec toi ?

-   Non, je veux rester discrète.

Luc se leva, débarrassa la table puis vida son sac.

-   C’est quoi ?

-   Notre déjeuner.

-   Je peux cuisiner.

-   Je sais mais je ne veux pas que tu te fatigues.

Il la regarda puis reprit.

-   Pour ce midi.

-   Merci beaucoup.

Luc était content de faire sourire sa sœur car ce qu’elle vivait avec Dylan ne lui convenait pas. Cela se voyait et se savoir enceinte venait de lui baisser encore plus le moral. Si Dylan se permettait d’accuser sa sœur de l’avoir piégé, il allait l’entendre.

-   Qu’avons-nous alors pour déjeuner ?

-   Des amuses gueules, du saumon sauce épinards avec son riz et des tartelettes au citron.

-   Ca donne faim.

-   J’espère bien.

Ils mangèrent en silence mais Luc voyait bien que sa sœur ne mangeait pas beaucoup comme ces derniers jours. Elle devait vraiment être malade.

-   T’as beaucoup de nausées ?

-   Depuis plusieurs jours oui.

Elle comprenait mieux sa fatigue ainsi que ses pleurs sans parler de son manque de nourriture et de ses sautes d’humeurs. Elle avait du être horrible mais elle s’excuserait auprès de Dylan.

-   Tu ne sais donc pas depuis combien de temps tu es enceinte.

C’était plus une constatation qu’une question.

-   Non pas du tout.

Stella repoussa son assiette puis but un verre d’eau et soupira.

-   Et si je suis une mauvaise mère, il sera malheureux.

-   Tu dis n’importe quoi. Tu seras une mère merveilleuse.

Il lui prit la main et la serra brièvement.

-   Tu crois ?

-   Oui. Regarde avec moi.

Elle eut un rire très bref puis reprit.

-   Je t’ai abandonné.

Luc secoua la tête puis se leva et commença à débarrasser.

-   Tu vas aller faire une sieste comme ça, je n’entendrais plus de bêtise.

-   Je suis perdue.

Il la regarda puis vint la prendre dans ses bras et la berça.

-   Je suis là et je vais t’aider à traverser cette étape jusqu’à que tu en parles avec Dylan.

-   Merci frérot.

-   Va faire ta sieste.

-   A tout à l’heure.

Elle l’embrassa sur la joue, quitta la pièce et monta dormir un peu. Cela allait lui faire du bien car ce qu’elle venait d’apprendre l’avait tellement bouleversée. Elle était très heureuse de donner la vie dans quelques mois mais aussi terrorisée car elle avait peur que Dylan reste avec elle que pour l’enfant.

Elle se coucha et essaya de faire le vide pour quelques heures.

Dylan soupira en se garant devant la demeure. Cette maison était vraiment magnifique et il réalisa que Stella était beaucoup plus riche que lui mais qu’elle était restée très simple.

C’était vraiment une femme pas comme les autres et elle lui appartenait. Pour combien de temps encore ? Il ne savait pas et ne préféra pas s’appesantir là-dessus. Il quitta son véhicule, le verrouilla puis monta les marches et sonna.

En ce mercredi, il savait que le couple était chez eux car il avait appelé l’hôpital avant de se rendre à leur domicile. La porte s’ouvrit et une femme apparut.

-   Bonjour monsieur.

-   Bonjour madame. Puis-je voir monsieur et madame Guyot ?

-   Veuillez entrer.

-   Merci.

La femme s’effaça pour permettre à Dylan d’entrer puis elle lui demanda de le suivre vers un salon.

-   Asseyez-vous. Je vais les prévenir de votre présence.

-   Merci.

Dylan préféra rester debout car il était un peu nerveux. Il ne savait pas du tout comment il allait être accueilli mais ne put s’inquiéter plus car la porte s’ouvrit à nouveau et un couple entra dans la pièce.

   Dylan vit tout de suite les ressemblances entre cette femme et Stella et Luc avec cet homme.

-   Monsieur.

-   Bonjour. Excusez-moi d’arriver à l’improviste mais il fallait absolument que je vous parle à tous les deux.

-   Vous êtes ?

-   Pardon. Dylan Darmon.

Il s’approcha et tendit la main au père de Stella qui la serra brièvement puis à sa mère qui fit de même. Cela s’annonçait mal s’ils étaient aussi taciturnes.

-   Quel est votre problème de santé ?

-   Je ne suis pas malade.

-   Alors pourquoi êtes-vous là ?

Et bien ! Cela promettait d’être dur si le père de Stella lui répondait aussi sèchement. Dylan se posa sur le canapé avant de se lancer.

-   Je suis ici pour vous parler de Stella.

Il vit leur réaction et en fut soulagé. Même s’ils ne disaient rien, ils étaient contents d’entendre parler de leur fille après toutes ces années. Madame Guyot se posa dans un canapé en face de lui et lui sourit.

-   Vous avez de ses nouvelles ?

-   Oui.

-   Comment va-t-elle ?

Elle était très émue et il était heureux. Au moins une personne montrait ses émotions très clairement.

-   Bien. Nous vivons ensemble.

-   Vous êtes mariés ?

-   Non. Cela vous gêne ?

-   Non pas du tout.

Son père s’assit au côté de sa femme et le fixa puis Dylan reprit.

-   Luc vit avec nous.

-   C’est vrai ?

-   Oui.

-   Je suis si contente.

-   Pourquoi n’a-t-il pas donné de nouvelles alors ?

Madame Guyot posa sa main sur celle de son mari et la serra brièvement.

-   Ce n’est pas grave, ils avaient besoin de se retrouver après toutes ces années.

-   Ce n’est pas une excuse. Un coup de fils ne coute rien. Il aurait pu le faire dès qu’il l’avait retrouvé.

Dylan ne sut pas quoi répondre. Il ne comprenait pas ce père qui ne faisait que des réflexions au lieu d’être heureux d’avoir ses nouvelles de ses enfants. Il devait quand même insisté.

-   Pouvez-vous venir chez nous déjeuner ou dîner ?

Il reçut un grand sourire de la part de la mère de Stella mais son père fit juste un signe de tête pour donner son approbation.

-   Quand vous voulez !

Il en fut content mais il voulait savoir autre chose.

-   Puis-je vous poser une question ?

-   Allez-y.

-   Je voudrais savoir pourquoi vous n’avez pas cherché à retenir Stella lorsqu’elle est partie ici ?

Sa mère eut les yeux vite embués tandis que son père se leva et s’approcha de la fenêtre puis donna l’explication que Dylan voulait savoir.

-   Je lui avais défendu d’avoir un travail minable mais elle s’est rebellée et est partie sans un regard en arrière. Sa décision m’a déçu.

-   Henri.

-   Quoi ?

Il se retourna et tapa sur le dossier du canapé.

-   Elle ne pouvait pas partir comme ça pour devenir une danseuse. Elle nous a humilié, sa propre famille.

-   C’est du passé.

Elle se moucha puis respira à fond et regarda Dylan.

-   Elle me manque. Qu’est-elle devenue pendant toutes ces années ?

-   Elle est danseuse dans une boite de nuit…

-   Ah ! Tu vois. Une moins que rien.

Henri tapa à nouveau sur le canapé puis alla se verser un verre de whisky qu’il avala en une seule gorgée.

-   Ce n’est pas en te soulant que tout redeviendra comme avant.

-   Je suis au courant.

-   Continuez Dylan.

Le devait-il vraiment ? Il ne savait plus. Devait-il leur révéler le rêve de Stella ? Sa mère voulait vraiment connaitre ce qu’avait fait sa fille pendant toute cette absence mais quant à son père, c’était différent. Il préféra ne rien leur cacher mais n’en eut pas le temps car son père reprit.

-   Et vous trouvez cela bien ? Ma femme ne ferait jamais une chose pareille. Je ne le permettrais pas.

-   Henri.

-   Arrête avec ton Henri. Stella s’est rabaissée en faisant ce métier et je ne veux plus entendre un mot de plus.

Il quitta la pièce en claquant la porte et la mère de Stella s’excusa.

-   Ce n’est pas grave.

-   Appelez-moi Christiane.

-   Bien.

-   Je veux tout savoir. Continuez.

-   En fait, Stella veut ouvrir son propre restaurant et être danseuse lui permet de bien gagner sa vie et donc d’économiser. Lorsqu’elle danse devant tout ce monde, elle est masquée et porte une perruque. Je n’aime pas la voir mais ne peut pas la forcer à arrêter.

-   Je comprends. Elle est têtue. Vous vivez depuis longtemps ensemble ?

-   Non.

-   Sait-elle que vous êtes là ?

-   Non.

-   Pourquoi ?

Que pouvait-il dire sans la vexer ? Il voulait vraiment réunir cette famille mais c’était très mal parti avec le père.

-   Soyez franc avec moi, s’il vous plait ?

-   Stella vous en veut car vous n’avez jamais voulu écouter ses choix. Vous étiez plus préoccupés par votre carrière que par vos enfants.

Christiane se mit à pleurer en entendant cela et Dylan ne savait pas quoi faire pour la calmer. Il ne pouvait pas la prendre dans ses bras car ils ne se connaissaient pas.

-   Elle nous en veut car nous ne sommes pas venus avec Luc la rechercher.

Dylan acquiesça de la tête. Il avait bien vu cette peine sur son visage quand son frère lui avait dit que leurs parents étaient au courant. Christiane se moucha puis soupira.

-   Je n’aurais jamais du écouter mon mari mais prendre soin de mes enfants. Une mère est d’être auprès d’eux pendant toute la période de leur vie à la maison.

-   Tout n’est pas perdu. Vous pouvez venir à la maison et vous réconciliés avec Stella.

-   Je suis d’accord.

-   Ce week-end. Samedi soir ?

-   Oui ce serait bien.

Dylan sortit une carte de sa poche et lui tendit. Son adresse personnelle était inscrite au dos de sa carte professionnelle. Il avait préparé ce carton juste avant de venir. Il avait bien fait.

-   Vous avez des préférences pour le repas ?

-   Non.

-   Bien. Je vais vous laisser alors.

Dylan se leva en souriant puis Christiane le raccompagna à la porte d’entrée.

-   Merci beaucoup de m’avoir reçu.

-   C’est à moi de vous remerciée, je suis si contente d’avoir eu des nouvelles de ma fille.

-   Au revoir et à samedi.

-   Avec plaisir.

Dylan déverrouilla sa voiture, monta et quitta la demeure familiale. Cela n’avait pas été aussi dur mais avec Stella, cela serait différent et elle risquait de mal de prendre.

Il voulait tellement les réunir après toutes ces années qu’il assumait totalement les conséquences.

Christiane regarda la voiture s’éloigner puis referma la porte d’entrée et alla dans le salon ou son mari s’y trouvait déjà assis dans le canapé. Elle se posa à ses côtés.

-   T’es content de toi ? Tu étais obligé de te comporter de cette façon ?

-   Je  n’ai rien fait de mal pourtant.

-   Dylan doit penser que tu n’aimes pas ta fille.

Il secoua la tête. Il l’aimait mais son métier n’en était pas un et il n’aimait pas qu’elle doive se mettre quasiment nue pour gagner sa vie. Si elle était en manque d’argent, elle pouvait très bien leur en demander, non ?

-   Elle m’a beaucoup manqué.

-   Moi aussi.

-   Cet homme me plait bien.

-   Notre fille est heureuse en couple, tu sais et elle veut ouvrir un restaurant grâce à ses économies qu’elle a mit avec son travail actuel.

Il l’avait mal jugé et le regrettait. Est-ce qu’il pourrait se racheter à moins que cela soit trop tard ?

-   Nous nous sommes conduits comme des imbéciles.

-   Je sais.

Christiane savait très bien qu’ils s’étaient mal comportés envers leurs enfants mais ils avaient pensé à leur futur et maintenant, elle réalisait qu’elle avait gâché pas mal d’années pour rien.

Elle regrettait son comportement et espérait que samedi, elle pourrait embrasser Stella et se réconciliée avec elle. Elle était triste que Luc ne se soit pas manifesté mais savait qu’il l’aurait fait un jour ou l’autre.

-   Tu crois qu’elle nous pardonnera ?

-   Je n’en sais rien du tout. Je l’espère de tout mon cœur.

-   Moi aussi.

Christiane se leva et alla vers le téléphone.

-   Que fais-tu ?

-   Je vais prendre mon week-end afin de ne pas être déranger un seul instant.

-   Tu as raison. Je vais faire pareil.

Elle téléphona donc à leur réceptionniste pour la prévenir qu’ils ne seraient pas joignables ce week-end, par conséquent, elle devait décommander tous les rendez-vous et les reporter pour les semaines suivantes.

Elle eut un petit hoquet de surprise et c’était tout à fait normal car depuis qu’ils avaient ouverts leur clinique privée, c’était la première fois qu’ils prenaient des congés aussi longs.

Christiane la remercia puis raccrocha et se reposa dans le canapé.

-   Tu te rends compte que nous n’allons pas travailler pendant quarante huit heures.

-   Oui.

-   Je m’en aperçois que maintenant mais quand Stella et Luc étaient enfants, nous n’étions jamais avec eux plus d’une journée et la plupart du temps, ce n’était que quelques heures par jour.

-   Je sais.

-   Nous avons surement ruiné toutes nos chances avec eux.

-   Oui mais il faut quand même essayer de réparer toutes nos bêtises.

-   Je suis d’accord.

Henri se mit à rire et sa femme le regarda en fronçant les sourcils. Il se calma assez rapidement.

-   Tout le personnel doit être au courant et se demander pourquoi nous allons être aux abonnés absents pendant deux jours.

-   J’ai pensé à la même chose mais pour nos enfants, nous devons faire des efforts.

-   Nous allons les aider dans la réalisation de leur rêve.

-   Tout à fait d’accord. Il faut bien que cet argent serve à quelque chose.

Si au moins elle était sure que sa fille accepterait ce don mais la connaissant, elle allait refuser et peut-être même de leur parler. Quant à Luc, il risquerait bien de refuser l’argent comme sa sœur.

Stella regarda encore une fois la pendule et soupira. Cette soirée n’allait jamais se terminer.

-   Ca va ?

Elle sursauta puis sourit à Gérard. 

-   Bien sur.

-   Tu devrais prendre des cours car tu mens très mal.

Elle soupira à nouveau puis but un verre d’eau et se passa la main sur le visage.

-   Je suis simplement fatiguée.

-   Depuis combien de temps ?

Elle secoua la tête puis but à nouveau et croqua dans son gâteau.

-   Tu ne va pas t’y mettre toi aussi.

-   Je vais bientôt être père pour la seconde fois.

Elle le savait très bien car elle avait gardé leur fils quand Eva et lui avait été voir le gynécologue.

-   Alors ?

-   Je ne sais pas du tout. je viens juste de l’apprendre.

Si tout le monde le devinait alors Dylan aussi et il lui en voudrait car elle lui avait caché.

-   Comment as-tu deviné ?

-   Depuis que tu grignotes mais c’est surtout à ton souffle. Il est plus haletant qu’auparavant.

-   Quelqu’un d’autre que toi le sais ?

-   Non et je suis sur que personne ne s’en ai rendu compte.

-   Tant mieux car Dylan ne le sait toujours pas.

Gérard fronça les sourcils et Stella lui précisa qu’elle ne l’avait apprit que le matin même par conséquent Dylan étant au travail n’était pas encore au courant.

-   Ne tarde pas trop sinon il risque de mal le prendre.

-   Je sais.

Elle termina son verre puis jeta son emballage à la poubelle.

-   Comment va Eva ?

-   Bien. Elle commence à sentir le bébé bouger.

-   Vous savez ce que c’est ?

-   Nous voulons avoir la surprise.

Clarisse et Chloé entrèrent dans la pièce pour se changer donc Gérard quitta la pièce en refermant derrière lui.

-   Plus que quelques danses et nous serons enfin chez nous.

Oui et elle avait hâte d’y être car elle tombait littéralement de fatigue. Elle respira à fond puis quitta la pièce avec ses deux collègues pour la dernière partie du show.

Dylan se retourna dans le lit et soupira. Il venait de se réveiller, avait regardé l’heure et sursauté car Stella n’était toujours pas rentrée. Avait-elle prit du retard à la boite de nuit ? A moins qu’elle n’est eu un accident.

Nom de Dieu ! Il devait l’appeler donc il repoussa les couvertures mais n’eut pas le temps de se lever car la porte s’ouvrit et elle pénétra dans la pièce. Elle alla directement dans la salle de bain ou il entendit l’eau couler puis elle revint dans la pièce et vint s’asseoir au bord du lit en soupirant.

Elle se déshabilla puis se coucha sans venir se blottir contre lui comme elle le faisait d’habitude. Son cœur se serra et il se demanda ce qu’il se passait. En avait-elle assez de jouer cette comédie et voulait arrêter sauf qu’elle ne savait pas comment s’y prendre ?

Il sentit son cœur se serrer un peu plus. Il voulait savoir donc il se rapprocha, posa son bras autour de la taille de Stella et mit son nez dans sa chevelure pour respirer son parfum.

Ce qu’il était bien comme ca !

-   As-tu une idée en tête ?

Il sursauta en l’entendant parler puis sourit même si elle ne le voyait pas.

-   Peut-être à moins que tu ne veuilles pas ?

Comment savait-elle qu’il était réveillé ? Peu importe. Elle se retourna et vint l’embrasser comme si sa vie en dépendait puis passa ses bras autour de son cou et le chevaucha tout en continuant de l’embrasser. Quand enfin elle s’écarta, ils étaient à bout de souffle tous les deux.

Il ne s’était pas attendu à une telle réaction.

-   Waouh !

-   Je suis d’accord avec toi.

Il était soulagé car avec cette preuve, il était sur qu’elle ne voualit pas arrêté leur comédie. Il était heureux et n’avait plus froid du tout. Elle commença à masser son torse et sa réaction fut immédiate.

C’était toujours comme ça. Elle le touchait à peine et il s’embrasait aussitôt. Elle continua en descendant sa main mais il l’intercepta avant qu’elle atteigne sa virilité.

-   A mon tour.

Il la renversa puis leur danse érotique débuta et plus personne ne se préoccupa du réveil ou de la fatigue après huit heures de travail.

&

Stella se retourna dans le lit et enfouit la tête plus profondément sous les couvertures. Elle était fatiguée mais plus elle dormait et plus elle l’était.

-   Toujours au lit ?

-   Mmm.

Elle ne voulait pas se lever mais serait bien obligée à un moment ou à un autre de sortie de là car ce soir, Dylan recevait un couple à dîner. Elle ne savait rien sur eux mais espérait qu’ils ne s’éterniseraient pas trop longtemps car elle voulait se coucher tôt.

Dylan se posa à ses côtés puis baissa la couette afin de voir son visage.

-   Ca ne va pas ?

-   Si pourquoi ?

-   D’habitude, tu es déjà levée à cette heure.

Oui, elle savait bien mais ses habitudes étaient toutes chamboulées et heureusement pour elle, il ne s’était toujours aperçu de rien. Elle n’avait toujours pas trouvé comment lui annoncer cette nouvelle mais c’était surtout parce qu’elle avait peur de sa réaction. Elle était lâche.

Elle lui sourit, repoussa les couvertures et il se leva puis elle fila sous la douche car elle ne voulait pas que Dylan lui pose des questions. Elle avait un petit être qui grandissait en elle et elle était heureuse.

Elle n’avait plus peur d’être une mauvaise mère, c’était déjà un bon début. Elle allait aussi devoir suivre d’assez prêt son alimentation et faire attention au travail car le surmenage n’était pas bon. Elle posa sa main sur son ventre encore plat et sourit.

-   Je t’aime déjà.

Jamais elle ne l’abandonnerait comme l’avait fait ses propres parents avec Luc et elle. S’il fallait qu’elle quitte son travail actuel pour le rendre heureux, elle le ferait. Ce n’était pas un problème car elle voulait passer le plus de temps possible avec son bébé.

Même si ses parents n’avaient été très présents, ils avaient toujours embauché du personnel très gentil et grâce à Nicoletta, elle savait très bien cuisiner. Elle avait aussi rencontré Dylan en s’enfuyant et maintenant, ils allaient devenir parents.

Cela ne lui enlevait pas toute cette peine accumulée pendant toutes ces années mais cela l’atténuait un peu. Pouvait-elle leur pardonner ? Elle ne le savait pas encore. Peut-être un jour.

-   Ca va là-dedans ?

Elle sursauta en entendant la voix de Dylan de l’autre côté de la porte. Elle revint donc à la réalité et soupira. Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas vu le temps passé.

-   J’arrive.

Elle éteignit le jet, quitta la cabine de douche et s’enveloppa dans un drap de bain puis essuya la glace et grimaça. Etre restée trop longtemps sous la douche lui avait fait rosir le cou et le reste devait être pareil.

La porte s’ouvrit puis Dylan apparut et fronça des sourcils.

-   Que s’est-il passé ?

Elle lui sourit puis s’essuya les cheveux.

-   Je suis restée dans mes pensées plus longtemps que nécessaire.

Il se rapprocha, la retourna et lui sourit.

-   Ne t’inquiète pas pour ce soir. Je suis sur que nos invités seront enchantés par ton repas.

Elle l’espérait car elle ne savait rien d’eux et Dylan n’avait rien voulu lui dire sauf qu’ils seront cinq en tout.

-   Ils ne t’ont rien dit comme préférences culinaires ?

-   Non et tu as carte blanche comme à chaque fois.

-   D’accord.

Elle ne posa plus de question et préféra l’embrasser. Il lui répondit avec la même fougue qu’elle, puis, ils se retrouvèrent sous la couette et n’en sortirent que bien plus tard.

Stella se trouvait dans le cellier en pestant contre cette soirée qu’elle ne voulait pas préparer. C’était la première fois que cela lui arrivait et elle se sermonna très vite car ce dîner était important pour Dylan donc elle ferait un repas parfait.

-   Tu as besoin d’aide ?

Elle se retourna et sourit à son frère.

-   Tu peux prendre ça et y poser sur la table ?

-   Bien sur.

Il prit tout ce qu’elle avait posé sur le congélateur puis quitta la pièce et revint prendre les bouteilles posées à côté.

-   Merci frérot.

-   De rien.

Elle revint dans la cuisine avec ce qu’elle avait besoin pour le déjeuner, rangea les ingrédients pour le repas du soir dans le réfrigérateur puis se mit dans la préparation de celui du midi.

Chaque chose en son temps !

-   Nous voici arriver.

-   C’est joli.

-   Je trouve aussi.

Henri et Christiane sortirent de leur voiture puis il la verrouilla et ils montèrent les marches. Elle était nerveuse et elle savait que son mari l’était aussi car il n’arrêtait pas de tirer sur la veste de son costume comme s’il pouvait la rallonger.

Elle appuya sur la sonnette puis entendit des pas et la porte s’ouvrit sur son fils qui resta bouche bée devant eux.

-   Bonsoir Luc.

Il ne réagit pas donc sa mère vint l’embrasser sur la joue puis lui sourit. Son père lui tapa sur l’épaule en lui souriant.

-   Tu ne nous invites pas à entrer ?

Toujours aucune réponse donc sa mère s’avança pour entrer mais Luc eut un sursaut et bloqua le passage.

-   Qu’est-ce que vous faites là ? Comment avez-vous fait pour savoir ou j’étais ?

Ses parents se regardèrent en fronçant les sourcils puis Christiane lui expliqua qu’ils étaient invités pour dîner.

-   C’est impossible.

-   Non Luc. C’est moi qui les ai invités.

Luc se retourna et vit Dylan qui souriait.

-   Toi ? Ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? Tu n’as pu faire une chose pareille.

-   Si pourquoi ?

Luc secoua la tête puis regarda derrière Dylan mais ne vit toujours pas sa sœur.

-   Stella est en train de se préparer.

-   Elle ne va pas du tout aimer.

Christiane et Henri regardèrent l’un et l’autre puis elle prit la parole.

-   Stella n’est pas au courant de cette soirée ?

-   Non, je voulais lui faire la surprise.

Luc secoua encore une fois sa tête puis poussa Dylan et partit dans le salon ou il se posa dans le canapé. Ses parents et Dylan entrèrent à leur tour puis il reprit quand tout le monde se fut assis.

-   Cela sera l’inverse que ce que tu as prévu, tu sais ça.

-   Pourquoi ?

-   Tu aurais du demander à ma sœur avant de prévoir cette soirée, c’est tout.

Un bruit leur provint puis Stella entra dans le salon avec le sourire mais il se figea sur ses lèvres quand elle vit le couple. Elle blêmit d’un coup en les fixant à tour de rôle puis regarda Dylan qui souriait et fit demi-tour.

-   Je te l’avais dis, elle n’a pas aimé.

-   Excusez-moi.

Dylan quitta à son tour le salon et partit dans la chambre ou se trouvait Stella.

Comment avait-il pu lui faire une chose pareille ? Il n’avait pas le droit. Tu crois ? Lui souffla une petite voix. Evidemment puisqu’il ne formait pas un vrai couple.

Elle secoua la tête en comprenant qu’elle se parlait toute seule. Elle sortit sa valise, commença à ranger quelques vêtements dedans quand Dylan entra et referma derrière lui.

-   Que fais-tu ?

Comme si cela ne se voyait pas. Elle ne lui répondit pas car ses yeux étaient remplis de larmes et il ne fallait pas qu’elle pleure devant lui, ni qu’il voit qu’elle souffrait.

-   Pourquoi pars-tu ?

Comme s’il ne le savait pas ? Lui caché l’identité du couple était très mesquin de sa part. Elle fila dans la salle de bain prendre tous ses produits mais il la suivit.

-   C’était une surprise, tu comprends ?

Comprendre quoi. Il n’y avait rien à comprendre sauf qu’il avait agi derrière son dos. Elle avait été stupide de croire qu’il l’aimait autant qu’elle l’aimait et qu’il lui demanderait son avis avant de faire une chose pareille.

Elle n’aimait pas les surprises mais celle-là, elle la détestait.

-   Stella. Dis quelque chose.

Elle fondit en larme, se retourna et cela lui fit comme un coup de poing en plein cœur.

-   Quoi ? Que tu as bien fais ? Tu vas être déçu car je ne vais pas te le dire.

Regrettait-il au moins son geste ? Rien n’était moins sur car il ne le montra pas. En fait, il s’en moquait royalement.

-   Ils sont fiers de toi, tu sais.

Mais bien sur. Elle eut un rire bref puis se replongea dans son départ.

-   Que je sois danseuse !

-   Non, je leur ai parlé de ton rêve et …

Elle se retourna, le fusilla du regard et il vit que ce n’était pas une chose à dire en ce moment. Elle était en colère, très en colère mais quoi de plus normal. Il avait agi dans son dos.

-   De mon rêve mais comment as-tu pu faire ça ? Jamais je me suis mêlée de tes affaires alors pourquoi toi, l’as-tu fais ?

-   Je voulais, je veux que tu sois enfin heureuse dans ta famille comme je le suis dans la mienne.

-   Heureuse, moi ?

Sa colère tomba d’un coup. Elle s’essuya les yeux, renifla puis reprit.

-   Jamais je ne le saurais. J’y ai cru en vivant avec toi mais je me suis encore trompée. Je ne suis pas faite pour être heureuse. Je te laisse dire à ta famille ce que nous avons fait et présente-leur mes excuses pour les avoir trompé.

-   Tu t’en vas vraiment ?

-   Nous n’avons plus rien à faire ensemble. Si nous avions été un vrai couple, nous aurions parlé ensemble avant d’organiser cette soirée.

Il essaya de la retenir mais elle se déroba, le poussa hors de la salle de bain puis s’enferma dedans à clef.

Il arpenta la chambre de long en large en se passant la main dans les cheveux. Nom de Dieu ! Qu’avait-il fait ? Elle allait le quitter pour de bon et il ne le voulait pas. Son cœur se serra mais il ne pouvait plus rien faire car elle l’avait rejeté.

Il l’entendit pleurer mais ne pouvait pas entrer car c’était verrouillé. Nom de Dieu ! Il tenait trop à elle. Il l’aimait. Il stoppa net à cette révélation. C’était vrai mais elle n’allait pas le croire une seule seconde.

Elle allait penser que c’était une ruse afin qu’elle reste auprès de lui. Que pouvait-il faire pour réparer cette bévue ? Rien pour l’instant. Il avait vraiment tout gâché. Il était un imbécile. Il quitta la chambre puis retourna dans le salon.

-   Comment va-t-elle ?

-   Elle s’en va.

-   Je te l’avais dis.

Dylan s’effondra dans un fauteuil puis se passa la main sur le visage. Il ne voulait que son bonheur et tout ce qu’il avait récolté, c’était des pleurs, de la colère et son départ définitif.

Un bruit leur provint puis Stella apparut sur le seuil du salon.

-   Le dîner est prêt et il est dans le four. Bon appétit.

Elle partit sans un regard pour Dylan et ses parents mais sourit à Luc. Celui-ci se leva d’un bond puis la rattrapa sur le seuil de la porte d’entrée.

-   Je n’ai pas le droit à un petit bisou.

-   Si bien sur.

Elle l’embrassa sur la joue puis le prit dans ses bras.

-   Je t’aime et je te tiens au courant très vite.

-   C’est moi qui t’appellerai et te donnerai rendez-vous hors de cette maison.

-   D’accord. Prends soin de toi.

-   C’est plutôt à toi de dire ça.

Il lui posa la main sur son ventre et elle se remit à pleurer. L’espace d’un instant, elle avait oublié son bébé. Leur enfant. Il n’allait jamais connaitre son père. Que c’était malheureux !

Elle monta dans le taxi qu’elle avait commandé car elle ne voulait plus rien de Dylan sauf son bébé et ses souvenirs. C’était déjà très bien mais son cœur se brisait quand même en mille morceaux.

C’était de sa faute aussi car elle était tombée amoureuse mais lui, il venait de la trahir. Dans un vrai couple, on se concertait avant de prendre une décision importante ou non mais lui, il avait préféré lui faire une surprise.

Elle fit un dernier signe à son frère puis donna l’adresse de la boite de nuit au chauffeur et se remit à pleurer. Sa vie venait de plonger dans l’enfer mais elle devait penser à son enfant car il ne lui restait plus que ça de Dylan.

Dylan invita Luc et ses parents à passer à table mais il n’avait absolument pas faim. Il revoyait sans cesse le visage de Stella et son cœur se serra encore un peu plus. Il n’aurait pas du lui faire la surprise.

Il savait pourtant qu’elle n’aimait pas ça. Maintenant il comprenait son erreur mais c’était trop tard. Il ne la verrait plus jamais. Non, c’était impossible. Il ne survivrait pas si elle n’était pas à ses côtés.

Elle était sa moitié, son âme sœur. Il allait la retrouver et trouver un moyen pour se faire pardonner.

-   Dylan ?

Il sursauta quand Christiane lui parla donc il revint sur terre et écouta.

-   Oui ?

-   C’est Stella qui a tout fait ça ?

-   Oui.

-   C’est délicieux.

Il le savait. Tout ce qu’elle entreprenait était bon et même avec lui, elle avait réussi à le changer, à le rendre meilleur.

Luc soupira, mangea du bout des lèvres car il s’inquiétait pour sa sœur. Elle était seule et anéantie tout ça parce que Dylan lui avait fait cette stupide surprise. Pourquoi avait-il fait une chose pareille alors qu’il savait qu’elle les détestait ?

Dans quelques mois voir quelques semaines, elle ne pourra plus travailler car sa grossesse lui empêchera de danser  alors comment fera-t-elle ? Il allait devoir réfléchir pour l’aider le mieux possible.

Il revint au présent et vit que ses parents aimaient vraiment le dîner.

-   A la maison aussi, c’était Stella qui faisait tous les repas même quand vous receviez.

Son père le regarda en fronçant les sourcils et Luc soupira.

-   Depuis son adolescence et surtout grâce à Nicoletta, Stella adore cuisiner mais vous n’avez jamais voulu voir et écouter nos choix. Voilà pourquoi elle n’a pas cherché à vous expliquer son projet quand vous avez découvert qu’elle dansait.

-   Celui d’ouvrir son restaurant.

Luc sursauta en entendant cela. Ses parents étaient au courant donc Dylan leur avait annoncé. Voilà pourquoi ils étaient présents ce soir. Cela ne l’étonnait pas. Etre restauratrice était plus valorisant pour eux qu’une simple danseuse.

-   Je vais vous laisser tous les trois.

-   Ou vas-tu ?

-   Ailleurs qu’ici.

-   Pourquoi ?

Dylan ne savait pas ce qui s’était passé mais il allait le savoir. Il devait le savoir car cela allait peut-être l’aider à comprendre le comportement de Stella.

-   Explique-toi. S’il te plait.

C’est ce qu’il fit car il aimait bien Dylan. Il regarda ses parents et secoua la tête.

-   Vous êtes ici parce que vous êtes au courant pour son restaurant.

-   C’est complètement stupide.

-   Je ne crois pas. Lorsque je vous ai annoncé mon envie de rechercher Stella, vous n’êtes même pas venu avec moi alors que maintenant, vous êtes venu. Pourquoi ? Parce que vous savez qu’elle ne va pas rester danseuse toute sa vie.

-   Ta sœur nous a manqué pendant toutes ces années.

-   N’importe quoi.

-   Ne parle pas comme ça à ta mère.

Luc se leva puis les regarda en secouant à nouveau la tête.

-   Vous n’avez jamais aimé que vos enfants fassent un travail dégradant. Ce n’est pas bon pour votre image car tout ce qui compte pour vous, c’est le succès, l’argent. Vos métiers respectifs me font horreur et j’ai subi vos absences sans broncher pendant toutes ces années mais maintenant que je suis majeur, je vais pouvoir quitter la maison et vivre ma vie comme l’a fait Stella.

Il quitta la cuisine pour aller dans sa chambre. Dylan était gêné et ne savait pas comment enlever cette tension. Tout ceci était de sa faute. Il aurait du écouter Sabine quand elle lui avait dit que Stella n’allait pas aimer. Son frère avait réagi exactement pareil.

-   Pense-t-il réellement ce qu’il a dit ?

-   J’en ai peur ma chérie.

Cela le sortit de ses songes d’entendre parler le couple.

-   Est-ce que c’est vrai ?

Il voulait savoir et même si cela ne leur faisait pas plaisir, il ne regrettait pas sa question.

-   Bien sur que non.

-   Pourtant tout ce qu’à dit Luc est vrai.

-   Oui mais nous serions quand même venus même si notre fille aurait fait toute sa vie ce métier de danseuse.

Pouvait-il les croire ? Il n’en savait plus rien. Tous ses repères étaient partis en fumée depuis que Stella l’avait quitté.

-   Stella doit avoir la même opinion que Luc.

-   Je suis du même avis.

Dylan aussi le pensait mais il ne dit rien. Il ne voulait pas envenimer encore plus les choses.

-   Qu’est-ce qui vous a décidé alors ?

-   Vous. Votre démarche. Nous avons vu quels parents nous étions et cela nous a choqué.

-   Il ne reste plus qu’à le dire à vos enfants.

-   Je suis tout à fait d’accord mais nous écouteront-ils ?

C’était toute la question et malheureusement Dylan n’avait pas de réponse. Il les croyait sincère mais est-ce que Stella allait les croire ? Il n’en savait rien et ce n’était pas ce qui le préoccupait le plus en ce moment. Ou pouvait-elle être ? Dans un hôtel ? Chez une amie ?

Pourquoi n’avait-il pas posé de questions sur ses relations de travail et amis ? Tout simplement parce qu’il ne voulait pas s’impliquer. Qu’est-ce que cela lui avait apporté ? Rien sauf d’être à nouveau seul mais là, son cœur était parti avec elle.

Il allait se rendre à son travail et demander à lui parler sinon ce serait auprès de ses collègues, le vigile ou son patron. Il allait la retrouver et lui présenterait ses excuses à genoux s’il le fallait.

-   Nous allons partir et merci pour cette soirée.

-   J’aurais préféré qu’elle se passe autrement.

-   Ce n’est pas votre faute.

-   Si justement.

Il se leva puis les raccompagna à leur voiture et leur souhaita un bon retour. Christiane lui serra brièvement la main puis l’embrassa sur la joue et lui sourit.

-   Ma fille peut être têtue mais battez-vous si vous l’aimez vraiment.

-   C’est le cas.

-   Tant mieux. Il lui faut quelqu’un pour prendre soin d’elle et la chérir.

-   Merci.

Dylan regarda la voiture s’éloigner puis rentra et se mit dans le rangement de la cuisine.

-   De l’aide ?

Il n’était pas surprit de revoir Luc mais préférait être seul.

-   Non. Merci.

Il avait besoin de réfléchir afin de retrouver la femme qu’il aimait.

-   Pourquoi n’as-tu pas dit à mes parents que votre couple n’était que pure comédie ?

Dylan sursauta et le regarda.

-   Stella m’en a parlé.

-   Depuis que tu es ici, tu es au courant ?

-   A peu de chose près, oui. Cela te gêne ?

Oui. Non. Il ne savait plus et s’en moquait car la comédie s’était modifié pour lui et il voulait que le mot "toujours" soit inscrit dans cette comédie qu’il avait mit en place avec Stella.

Lui, qui clamait haut et fort qu’il voulait rester célibataire mettait une croix rouge sur ce mot et le remplaçait par le terme couple avec le mariage et les enfants. Une petite fille comme Stella.

Il en rêvait et son cœur s’emballa mais avant de faire de tels projets, il fallait prouver à Stella qu’il l’aimait de tout son cœur.

-   Tu l’aimes mais tu le découvres trop tard.

-   C’est ça.

-   Vous auriez pu être heureux mais vous avez caché vos émotions et maintenant, vous êtes chacun de votre côté et malheureux par-dessus le marché.

Dylan sursauta en entendant cette phrase et regarda Luc. Est-ce qu’il venait de dire que Stella l’aimait mais qu’elle l’avait gardé pour elle ? Cela voudrait dire que sa sœur avait vu juste.

-   Ne me regarde pas comme ça.

-   Désolé.

-  Stella t’aime dès le début de cette farce et c’est pour ça que ta surprise l’a anéantie.

-  Maintenant que je suis au courant, je ne risque pas de réitérer.

Il avait compris la leçon durement mais il allait se battre pour la reconquérir. Coute que coute.

-  Luc, tu dois m’aider.

-  Pourquoi ?

-  Parce que je l’aime et que si tu ne m’aides pas, je trouverais quelqu’un d’autre.

Il voyait bien que Dylan était sérieux et il était heureux car sa sœur avait enfin trouvé l’homme de sa vie. Pourvu qu’elle ne lui en veuille pas !

-   Ok mais si elle ne me parle plus, ce sera de ta faute.

-  C’est déjà de ma faute.

-  Que dois-je faire ?

&

Dylan se réveilla en maudissant son réveil et faillit le lancer à travers la pièce. Il se demandait encore pourquoi il le mettait en route car il était toujours réveillé quand il sonnait.

Il n’avait réussi qu’à dormir deux heures cette nuit et s’il continuait de cette façon, il allait finir par s’endormir au volant et son entreprise serait perdue ainsi que tous ces emplois. Non, il ne pouvait pas faire endurer ça à son personnel.

Sa vie était foutue car la femme qu’il aimait l’avait quitté et il ne savait pas ou elle se trouvait mais surtout comment la reconquérir. Il n’arrêtait pas de penser à samedi soir et s’il aurait pu revenir en arrière, il aurait changé la donne mais le mal était fait.

Il se leva péniblement, fila sous la douche, se prépara et descendit à la cuisine. Luc s’y trouvait déjà.

-  Salut.

-  A toi aussi.

-  Tu as de ces cernes. Tu fais de la concurrence aux gothiques.

-  Merci beaucoup pour la comparaison.

-  De rien.

Luc se mit à rire puis redevint sérieux et se posa en face de Dylan.

-  J’ai peut-être un moyen de retrouver Stella.

-  Ah bon ? Comment ?

-  Je vais téléphoner à un copain et je tiens au courant.

-  Tu as eu de ses nouvelles depuis son départ ?

-  Oui.

-  Elle va bien ?

Luc but un peu de son café afin de se donner du temps pour répondre à sa question. D’une certaine façon, sa sœur allait bien, elle avait été contente de lui annoncer qu’il allait être tonton dans sept mois et que Dylan avait manqué cette bonne nouvelle.

Sa voix avait vite changé dès qu’elle avait prononcé son prénom et il savait pourquoi. Elle était malheureuse car Dylan l’avait trahie. Il préféra donner une bonne version des faits.

-  Elle va bien.

-  Tant mieux.

Dylan se leva et mit sa tasse de café dans l’évier.

-  Je file. A plus tard.

Luc le regarda partir et se demanda encore combien de temps il allait tenir le coup. Est-ce que sa sœur était dans le même état ? Pourvu que non car son bébé n’avait pas besoin de stress.

Il se leva à son tour, débarrassa la table puis monta dans sa chambre et composa le numéro de son ami d’enfance. S’il y avait une personne qui pouvait retrouver sa sœur grâce au téléphone portable, c’était bien lui.

Dylan s’enferma dans son bureau, consulta ses dossiers en cours mais fut interrompu par Sabine qui entra sans attendre qu’il lui autorise.

-  Bonjour patron.

-  Bonjour.

Pourquoi n’avait-il pas fermée à clef cette foutue porte mais surtout prit une secrétaire plus discrète et qui comprenne sans l’avoir dit qu’il veut être tranquille ?

-  Café ?

-  Non merci.

Pourquoi lever la tête pour répondre ? Cela ne servait à rien et malheureusement cela ne la découragea pas le moins du monde.

-  Vous devriez mettre une crème pour cacher ces horreurs.

-  Merci. Je le ferais ce soir.

Elle vint s’asseoir en face de lui mais comme il ne la regardait toujours pas, elle se pencha au-dessus du bureau et lui enleva le dossier qu’il avait sous le nez. Cela lui fit lever les yeux. Des yeux en colère.

-  Sabine, rendez-moi cela tout de suite.

-  Non pas encore. Vous êtes complètement abattu et je n’aime pas cela.

-  Ecoutez, ce ne sont pas vos histoires donc restez en dehors de ça, compris ?

-  Sinon je suis virée ?

-   Vous dites n’importe quoi.

Dylan se passa la main sur le visage puis soupira. Il ne savait plus comment dialoguer avec son entourage s’en énerver. Que c’était déstabilisant !

-  Si vous m’en parliez ?

-  Je ne crois pas mais merci quand même.

Des bruits de voix leur parvinrent et Dylan sut tout de suite qui c’était et de quoi allait parler la conversation. Vivement ce soir pour qu’il soit tranquille ! Il s’enfermerait chez lui, débrancherait le téléphone et essaierait de dormir un peu.

-  Salut.

-  Bonjour.

-  Salut.

Dorothée entra, puis se posa dans un fauteuil et le regarda sans lui sourire. Elle se prenait à nouveau pour sa mère. Il préféra attaquer tout de suite.

-  Tu viens me faire la morale concernant Stella.

-  Oui mais je vais attendre le reste de la famille.

-  Ce n’est pas possible mais qu’est-ce que j’ai fais pour mérité ca ?

-  Tu as fais souffrir Stella.

Elle se releva puis vint lui taper le bras.

-  Tu n’avais pas le droit.

-  Dorothée arrête tout de suite.

Sa mère venait d’entrer avec son père et les jumeaux. Dylan secoua la tête en voyant tout ce monde dans son bureau. Sabine souriait devant ce spectacle mais elle préféra les laisser en famille donc elle quitta la pièce et retourna travailler en fermant derrière elle.

-  Comment avez-vous su ?

Justin regarda la porte qui était bien fermée puis prit la parole.

-  Stella ne travaille plus au Caraïbes alors nous avons appelé chez toi et Luc nous a apprit qu’elle t’avait quitté.

Quoi ? Dylan n’en revenait pas. Stella avait arrêté sa passion. Pourquoi ?

-  Comment ça ? Elle ne danse plus ?

-  Non et elle ne travaille pas au bar.

-  Comment savez-vous tout ça ? Luc ne m’a rien dit du tout.

-  Nous avons demandé au vigile.

-  Et il vous a donné l’information comme ça ?

-  Non espèce d’idiot. Nous lui avons montré une photo ou nous sommes tous ensemble avec Stella. Il nous a prit à part et nous a dit qu’elle avait quitté son job.

-  Mais pour aller ou ?

-  Aucune idée. Personne là-bas n’est au courant.

Dylan n’en revenait toujours pas. Pourquoi avait-elle arrêté quelque chose qu’elle aimait ? Comment allait-elle faire pour ouvrir son restaurant si elle n’avait plus de rentrée d’argent ?

Elsa vit très bien que son fils était chamboulé donc elle passa de l’autre côté du bureau et mit une main sur l’épaule pour le réconforter.

-  Ne t’inquiète pas.

Il bondit aussitôt comme si la main de sa mère l’avait brulé et commença à faire les cent pas devant cinq visages stupéfaits.

-  Vous ne comprenez pas. Stella a surement du quitter la ville à l’heure qu’il est.

-  Mais pourquoi ?

Parce qu’il l’avait fait souffrir. Il était un abruti fini.

-  Elle l’a déjà fait. Elle a refait sa vie ailleurs que dans la même ville que ses parents.

Nom de Dieu ! Il ne la retrouverait jamais si elle quittait cette ville. Il maugréa sans plus se préoccuper de sa famille qui le regardait comme s’il avait perdu la tête. Elsa regarda son fils puis fit signe à son mari qui comprit aussitôt ce qu’il devait faire. Il prit son fils par le bras et le serra afin de le faire revenir dans le monde réel.

-  Quoi ?

-  Calme-toi et explique-nous.

Oui. Non. Pouvait-il sans avoir de reproches ? De toute façon, il n’en était plus à une près. Il leur raconta tout. Leur rencontre dans le parc puis leurs retrouvailles au Caraïbes et le marché qu’il lui avait proposé pour finir avec sa surprise qui avait tourné court.

Cela faisait du bien de tout avouer car il n’en pouvait plus de tout garder pour lui seul.

-  Oh Dylan.

-  Quoi ? J’en avais marre d’entendre toujours parler de mariage et d’enfants. Tu ne voulais pas comprendre.

Elsa comprit qu’elle n’aurait jamais du insister autant mais elle faisait de même avec sa fille et les jumeaux et eux ne le prenait pas mal du tout.

-  Je suis désolée.

-  Cela ne change rien. Stella m’a quitté et je ne sais pas ou elle se trouve.

Il recommença à faire les cent pas en marmonnant puis tapa sur son bureau et soupira.

-  Il faut que tu calmes.

-  C’est vrai, tu m’as fais peur.

-  Part en vacances et vit ta vie sans Stella puisque vous n’avez jamais été un couple.

C’était la phrase à ne pas dire car Dylan vit rouge. Il ouvrit sa porte et les pria de partir.

-  Mais nous venons d’arriver.

-  Je m’en moque.

Tous partirent sans broncher et il claqua la porte comme si cela allait le soulager. Il s’effondra dans son fauteuil et ferma les yeux. Pour la première fois de sa vie, il venait de mettre sa famille à la porte de son bureau.

Comment allaient-ils réagir à son attitude ?

Ils réagissaient bien car ils en riaient dans le petit bistrot qui se trouvait non loin de l’entreprise de Dylan.

-  Même si cela avait été au départ une comédie, il l’aime.

-  Et c’est réciproque, j’en suis sure.

-  Je vais appeler Stella pour lui demander ou elle est et peut-être me le dira-elle.

-  Fait-le tout de suite Doty.

Elle ne releva pas à propos du diminutif et composa le numéro. Stella répondit presque aussitôt.

-  Allo ?

-  Stella, c’est Dorothée.

-  Salut.

-  Ca va ?

Elle entendit un soupir à l’autre bout du fil puis elle reprit.

-  Luc t’a prévenu.

-  Oui et nous savons tout.

-  Tout ?

-  Oui.

Dorothée mit le haut parleur afin que tout le monde puisse communiquer.

-  Je suis désolée.

-  Pourquoi ?

-  D’avoir menti depuis le début. Vous ne méritiez pas ça.

Elsa se pencha un peu et la rassura.

-  Ce n’est pas grave.

En entendant Elsa lui parler, Stella fondit en larmes et s’excusa car elle devait raccrocher.

-  Attend Stella. Est-ce qu’on peut se voir ?

-  Une autre fois.

Un bip se fit entendre et Dorothée raccrocha à son tour.

-  Nous allons devoir faire quelque chose afin de les réunir.

-  Je suis d’accord avec toi sœurette.

-  Comment ?

C’était une bonne question mais personne ne savait donc ils se mirent à chercher.

Stella posa son portable et se recoucha. Elle ne faisait que ça de ses journées et pouvait même se satisfaire de cette situation jusqu’à son accouchement car elle avait des économies.

Elle n’avait plus besoin de se préparer pour aller travailler car elle avait démissionné mais ne le regrettait pas car son bébé passait avant tout le reste. Cela lui fit penser à Dylan et son cœur se serra et se remit à pleurer.

Il allait pouvoir reprendre sa vie de célibataire sans que sa mère ne s’en mêle car elle avait du comprendre qu’elle avait été un peu loin cette fois-ci. Mon Dieu ! Il allait aussi rencontrer d’autres femmes.

Ses pleurs redoublèrent puis elle sursauta quand un coup à la porte retentit et elle se demanda qui cela pouvait être. Elle n’attendait personne puisque personne ne savait ou elle était. Elle ne répondit pas et attendit l’oreille aux aguets un bruit mais rien ne lui provint du couloir.

Une personne s’était trompée de porte. Cela arrivait souvent dans les hôtels. Un autre coup retentit plus fort et elle sursauta à nouveau.

-  Ouvre-moi. Je sais que tu es là.

Comment son frère avait-il fait pour la retrouver ?

-  Stella. Ouvre. S’il te plait sœurette.

Elle se leva péniblement, ouvrit à son frère qui entra et referma aussitôt derrière lui puis il la prit dans ses bras et la tint serrer contre lui un moment.

-  Je suis content de te voir.

-  Moi aussi.

Il se recula un peu puis passa sa main sur sa joue et essuya une larme solitaire.

-  Je suis là maintenant et je vais t’aider.

-  Merci mais…

-  Ah non, il n’y a pas de mais. Tu es ma sœur et je suis inquiet pour toi.

Elle se dégagea puis se posa au bord du lit et soupira.

-  Je vais quitter la ville.

-  Quoi ? Et ton travail ? Ton rêve ?

Elle n’en voulait plus. Elle ne voulait plus rien sauf son bébé et bien sur Dylan mais ce dernier lui était maintenant inaccessible.

-  J’ai démissionné et mon restaurant peut-être ouvert n’importe où.

Elle se remit à pleurer et son frère vint la prendre dans ses bras et la berça comme quand ils étaient enfants mais c’était elle qui se comportait de cette façon à cette époque.

-  Je ne peux plus vivre ici et tomber sur Dylan avec sa nouvelle conquête. C’est au-dessus de mes forces.

-  Il est malheureux et il t’aime.

-  Non, ce n’est que du désir. Dans très peu de temps, je ne serais plus qu’une inconnue pour lui.

Luc en doutait beaucoup mais dit rien et continua de la bercer puis elle bailla et s’endormit dans ses bras. Il la coucha puis la recouvrit avec la couette et lui caressa la joue.

-  Tu seras heureuse avec l’homme que tu aimes mais ne m’en veut pas car je dois le faire.

Stella le méritait car elle avait assez souffert comme ça. Il mit un mot sur la table de chevet puis quitta la chambre après l’avoir embrasser sur le front. Il allait devoir se dépêcher car si elle se réveillait avant qu’il ne soit revenu, elle pourrait mettre son projet à exécution.

Non cela n’allait pas arriver. Il s’en faisait la promesse.

Il fut content d’être arrivé car il était essoufflé. Il respira plusieurs fois puis regarda la secrétaire et vit  qu’elle lui souriait.

-  Bonjour Luc.

-  Bonjour Sabine. Dylan est là ?

-  Oui mais il est d’une humeur massacrante.

-  Je dois le voir tout de suite. C’est urgent.

Sabine se leva puis frappa un coup et entra.

-  Quoi ?

-  Luc est ici et veut vous voir.

Dylan bondit hors de son fauteuil et Sabine eut juste le temps de se pousser sinon il lui aurait rentré dedans en quittant son bureau.

-  Luc. Qu’est-ce qui se passe ?

-  Il faut vite retourner à l’hôtel avant qu’elle n’en parte.

-  A l’hôtel ? Qui va partir ?

Luc se demanda si Dylan avait son cerveau en fonctionnement. Il grommela puis lui tapa dans l’épaule.

-  Qui t’a quitté espère d’idiot ?

Dylan ouvrit grands les yeux puis alla récupérer son portefeuille et ses clés de voiture puis fila vers l’escalier.

-  Allons-y. Sabine, je vous laisse tout gérer.

-  Sans problème.

-  Merci.

Les deux hommes quittèrent la pièce et elle les entendit dévaler les marches comme s’il y avait le feu dans l’immeuble ce qui la fit sourire puis elle se mit à chantonner.

La journée allait bien se finir pour son patron s’il plaidait bien sa cause auprès de Stella. Elle avait comprit à demi-mot qu’il avait fait une bévue envers elle ce qui lui avait fait repenser que Dylan avait prit rendez-vous avec les parents de la jeune femme.

C’était surement le cœur du problème. Elle lui avait pourtant dit que Stella n’allait pas aimer mais il ne l’avait pas écouté. Comme tout les hommes. Le téléphone se mit à sonner et elle décrocha.

-  Allo ?

-  Bonjour Sabine. Puis-je parler à Dylan ?

-  Désolé madame Darmon mais il est parti.

-  Parti ? En pleine journée mais ou ça ?

-  Retrouver Stella.

-  C’est vrai ?

-  Luc est venu le chercher à l’instant.

-  Merci.

Elsa raccrocha et Sabine en fit autant en se mettant à rire. Toute la famille allait être au courant.

Dylan suivait les instructions de Luc en se demandant si c’était encore loin. L’attente était trop longue à son goût.

-  C’est là.

Il réussit à trouver une place, se gara puis ils descendirent et Dylan verrouilla sa voiture puis se dirigèrent vers l’entrée.

-  J’espère qu’elle dort encore.

Lui aussi car vivre sans elle était hors de question. Heureusement que dans cet hôtel l’ascenseur n’existait pas. Au moins, si elle partait, ils se croiseraient forcement sauf si elle était déjà partie.

-  Nous voici arriver.

Luc se mit à chuchoter puis frappa une fois contre la porte et entra.

-  Stella, c’est moi.

Il la trouva en train de manger des gâteaux. Elle lui sourit puis lui tendit le paquet.

-  Tu en veux ?

-  Non merci. Comment vas-tu ?

-  Ca va. J’ai un peu dormi.

La porte s’ouvrit à nouveau et Dylan entra. Stella pâlit brusquement mais elle ne put parler car il vint aussitôt la prendre dans ses bras.

-  Je te retrouve enfin. Comme je suis content !

Il se recula puis l’embrassa sur les lèvres et lui caressa la joue.

-  Ne me refais plus jamais ça.

Stella cligna des yeux et se demanda si elle ne rêvait pas en fin de compte car le Dylan qui était devant elle la regardait comme un homme amoureux.

-  Refaire quoi ?

-  Me quitter.

Une colère apparut subitement et elle le repoussa de toutes ces forces. C’était lui qui l’avait trahie et non l’inverse.

-  Je ne suis pas une chose que tu peux disposer comme bon te semble. Notre comédie est terminée donc fais ta vie et laisse-moi.

La colère s’empara de Dylan à son tour et Luc préféra s’esquiver. Les querelles d’amoureux, il n’aimait pas ça donc il quitta la pièce en fermant doucement la porte derrière lui.

-  Te laisser ? C’est hors de question. Notre histoire n’est pas fictive et ne le sera jamais. Tu vas devoir me supporter encore pendant longtemps.

C’était sur, elle rêvait car jamais Dylan ne lui sortirait des choses pareilles. Elle secoua la tête et Dylan interpréta mal son comportement et sentit son cœur se briser encore un peu plus.

Il tomba à ses genoux puis lui prit la main.

-  Stella. Je me suis conduis comme un imbécile et je te demande pardon mais ne me rejette pas. Je t’aime. Tu comprends ? C’est la vérité, je t’aime plus que tout, plus que ma propre vie.

Il attendit sa réponse mais l’attente était trop longue et cela continuait, son cœur allait finir par sortir de sa poitrine.

Elle sut qu’elle ne rêvait pas quand une nausée arriva et elle courut au toilette. Celle-ci était plus violente que les autres et cela lui coupa les jambes donc elle tomba sur le carrelage de la petite salle de bain attenante à sa chambre.

-  Stella ? Ca va ?

-  Oui.

-  C’est encore de ma faute. Je n’aurais pas du te le dire de cette façon. Je ne suis vraiment pas doué pour faire des déclarations.

Il se rapprocha, prit un gant qu’il passa sous l’eau froide puis lui tendit.

-  Merci.

Elle se le passa sur le visage puis le mit sur le bord du lavabo. Elle essaya de se relever mais Dylan vint la prendre dans ses bras et la recoucha puis la couvrit avec la couette.

-  Je te laisse. Au revoir Stella.

Il l’embrassa brièvement puis voulut s’écarter mais Stella lui prit la main et lui sourit. Il arqua les sourcils et elle se remit à pleurer.

-  Tu m’aimes ? Moi ?

Dylan entrevit la lumière au bout du tunnel. Etait-ce de l’espoir ? 

-  Oh oui comme un fou mais peu importe.

-  Oh non. C’est toi maintenant qui va m’écouter.

Elle se releva, se mit en position assise puis tapota à ses côtés et Dylan lui obéit. Elle se blottit dans ses bras et soupira.

-  Je suis si contente t’entendre ces mots là et je t’aime aussi. Pour moi, cela a été un coup de foudre. Mon sauveur dans son beau costume. Je te l’ai caché car je ne voulais pas que tu prennes tes jambes à ton cou.

-  C’est ce que j’aurais fais.

-  Je sais alors j’ai tout gardé pour moi. Je savais que je ne devais pas me faire de film car un jour ou l’autre, tu allais me dire que tout était fini. Mon cœur refusait d’y croire mais quand j’ai vu mes parents, j’ai su que notre couple n’en était pas un.

-  Un vrai couple se parle avant de prendre des décisions importantes ou non.

-  Oui. Je me suis sentie trahie alors je suis partie.

-  J’ai vécu un véritable cauchemar pendant ces quelques jours.

-  Moi aussi.

Il l’écarta, l’embrassa tendrement puis lui sourit.

-  Tu reviens à la maison afin que nous continuions ce que nous avons commencé.

-  Je suis d’accord.

Il se mit à rire, lui caressa la joue puis se releva et lui tendit sa main. Toute la lourdeur qu’il avait sur son cœur depuis qu’il avait perdu Stella venait de disparaitre pour de bon.

-  Alors en route.

Elle hésita car avant tout autre chose, elle lui devait encore une confession.

-  Qu’y a-t-il ?

-  Je dois te dire autre chose.

Dylan pâlit et sentit son cœur se serrer. Il attaqua avant qu’elle n’ouvre à nouveau la bouche.

-  Nous allons nous marier le plus vite possible.

-  Quoi ?

Il se mit à genoux et lui prit les deux mains.

-  Je ne veux pas que tu me quittes, je t’aime trop.

-  Nous ne sommes pas obligé de passer par le mariage.

-  Oh si car je veux que tout le monde sache que je suis heureux avec la femme de ma vie.

-  Dylan écoute-moi. Tu risques de retirer ta proposition quand que tu seras au courant.

-  Vas-y, je t’écoute.

-  Je suis enceinte de deux mois.

-  Enceinte. Tu vas avoir un bébé.

-  Oui. Je l’ai appris juste avant de te quitter.

Dylan se releva en secouant la tête. Comment cela était-il arrivé ? Ils avaient prit leurs précautions. Pas assez en tout cas. Nom de Dieu ! Père. Il allait devenir père alors qu’il n’y connaissait rien du tout. Allait-il être bon envers cet enfant ?

Et s’il échouait ? Cela lui donna des sueurs froides.

-  Mon enfant.

-  Quoi ?

C’était plus une constatation qu’une question mais Stella le prit mal. Oh mon Dieu ! Il la croyait infidèle alors qu’elle l’aimait, qu’elle l’aime depuis qu’elle l’a rencontré. Il se retourna en souriant.

-  Je vais être père.

Il se répéta cette phrase mais il n’eut aucune peur, ni aucun frisson comme auparavant. Il était heureux de cette nouvelle. Tout simplement.

-  Oui mais…

-  Chut !

Il lui mit un doigt sur la bouche et se mit à rire.

-  Je ne doute pas un instant de cette paternité. Je me parlais à moi-même quand j’ai dis s’il était de moi. Je suis si content.

Il la prit dans ses bras puis se détacha et ferma la porte à clef. Il revint vers elle, la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement. Elle fondit aussitôt et commença à gémir quand elle sentit ses mains se promener sur son corps.

-  Est-ce qu’on peut aller plus loin ?

-  Je suis en parfaite santé et nous l’avons déjà fait dans mon état.

Il poussa un grognement puis lui enleva ses vêtements, les siens et promena ses lèvres sur son ventre.

-  Mon petit bout de chou. Papa va prendre soin de toi et de ta maman.

Il remonta vers la poitrine et vit pour la première fois qu’elle avait changée.

-  J’ai pris aussi des hanches.

Dylan la regarda et la vit en pleurs.

-  Je t’ai fais mal ?

-  Non. Je suis très émotive en ce moment, c’est tout.

-  Voilà la véritable cause de tes pleurs.

Il comprit enfin ses comportements étranges et cela le soulagea. Il réalisa aussi que Luc connaissait son état.

-  Ton frère est au courant.

-  Il l’a deviné tout seul.

Elle lui raconta l’histoire de la jeune fille et comme pour conjurer le sort, elle posa sa main sur son ventre encore plat.

-  Cela ne t’arrivera pas.

-  Je sais très bien mais j’ai quand même un peu peur.

-  Je suis là et tu seras tellement chouchoutée que tu en auras marre de moi.

-  Ca m’étonnerait beaucoup mais je ne veux plus parler.

Elle l’embrassa tout en passant sa main sur son corps et il soupira d’aise. Il avait retrouvé la femme de sa vie. Sa mère allait être contente car elle allait l’avoir en fin de compte son mariage.

Rien ne pouvait arriver de mieux en cette fin de journée du mois de Juin.

&

Stella s’étira doucement car son dos lui faisait horriblement mal depuis ce matin. Pourtant elle ne forçait pas puisqu’elle était presque à terme. Elle se massa les reins puis reporta son attention sur sa viande qui cuisait doucement mais du renoncer car les douleurs revenaient un peu plus forte qu’auparavant.

Elle coupa le feu sous la casserole, se posa sur une chaise et recommença à se masser les reins. Que se passait-il ? Est-ce que c’était le bébé qui souffrait ? Elle respira doucement afin que cela passe mais ce ne fut pas le cas.

Stella entendit la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer et la voix de Dylan retentit.

-  C’est moi.

Il entra dans la cuisine en souriant avec un bouquet de fleurs mais celui-ci disparut aussitôt qu’il vit Stella blanche comme un linge.

-  Qu’est-ce que tu as ?

-  Je ne sais pas mais j’ai mal.

-  Ou ca ?

-  C’est mon dos.

-  Je t’emmène à l’hôpital.

-  Non. Ca va passer.

-  Cela fait longtemps que tu soufres ?

-  Depuis ce matin.

-  Je t’emmène.

Le bouquet atterrit sur la table puis il vint la porter et l’emmena vers la voiture. Il la déposa sur la banquette puis l’aida à la coucher.

-  Merci pour les fleurs.

-  Tu en auras d’autre. Reste dans cette position.

-  Bien chef.

Ce trait d’humour la fit grimacer et Dylan se dépêcha de passer derrière le volant et prit la direction de l’hôpital. 

Le trajet parut durer des heures à Dylan alors qu’il était presque arriver. Il avait une boule à l’estomac et celle-ci se resserrait de plus en plus.

-  Ca va ?

-  Oui.

-  T’es sure ?

Stella voulut lui répondre mais c’est un couinement qui en sortit à la place. Dylan fut soulager car il était enfin à destination.

-  Ne bouge pas, je reviens.

Il n’attendit pas de réponse et quitta précipitamment le véhicule puis fonça à l’intérieur du bâtiment ou il dut répéter deux fois son problème car sa gorge était nouée. Il devait se reprendre car Stella avait besoin de lui.

-  Ou est votre femme ?

-  Dans la voiture.

Un médecin et deux infirmières dont l’une poussait un fauteuil roulant le suivirent et il en fut un peu soulagé. Les professionnels savaient toujours quoi faire face à un problème dans leur travail.

Dylan ouvrit la porte arrière puis laissa sa place au médecin. Celui-ci s’avança puis regarda Dylan en fronçant les sourcils.

-  Votre femme est enceinte.

-  Je sais.

-  Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ?

Pourquoi ? Tout simplement parce que sur le moment, il n’avait pensé qu’à Stella. Est-ce que cela le faisait passer pour un mauvais père ? Il eut à nouveau des doutes sur sa future paternité et s’en voulait d’avoir à infliger cet état à son enfant.

Il méritait mieux qu’un père qui l’oubliait pour ne se concentrer que sur sa mère.

-  Il ne faut pas lui en vouloir. Il est stressé.

Le médecin reporta son attention sur elle et lui demanda des informations sur sa grossesse en même temps qu’il l’aidait à quitter la voiture puis l’infirmière apporta le fauteuil et Stella se posa dedans.

Ils rentrèrent tous dans l’hôpital puis le médecin conduisit Stella dans une chambre et l’aida à se recoucher.

-  Comment allez-vous ?

-  Les douleurs sont parties.

-   Cela fait-il longtemps que vous êtes dans cet état ?

-  Depuis ce matin.

Le médecin quitta la pièce puis Dylan vint s’asseoir et lui prit la main.

-  Ca va ?

-  Oui.

-  Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ?

-  Les douleurs ne duraient jamais longtemps.

-  Sauf celle-ci.

-  Oui. 

Dylan se passa la main sur le visage puis posa la question qui le taraudait depuis qu’il avait apprit qu’il allait être père.

-  Tu as peur que je sois mauvais envers de notre enfant ?

-  Quoi ?

-  Oui. C’est pour ça que tu ne m’as pas appelé.

-  Arrête tout de suite. Tu vas être un père merveilleux. 

Elle ne put aller plus loin car la douleur revint mais elle était encore plus forte que les autres et elle sentit quelque chose de chaud couler le long de ses jambes.

-  Oh mon Dieu !

-  Qu’est-ce qu’il y a ?

-  Il faut prévenir le médecin.

-  Je reviens.

Il l’embrassa sur le front, quitta la pièce et alla directement voir l’infirmière derrière son bureau car il ne savait pas ou trouver le médecin. Elle le contacta et presque aussitôt il arriva avec un infirmier. Dylan lui expliqua pour la nouvelle crise.

-  Préparer tout de suite la salle.

-  Bien monsieur.

-  Qu’est-ce qui se passe ?

-  Votre enfant veut être parmi vous.

-  Ce n’est pas possible. C’est trop tôt.

Dylan eut très peur tout à coup. Son enfant ne pouvait pas arriver tout de suite sauf s’il y avait un problème. Mais un problème pour qui ? Stella ? Le bébé ? Ou les deux ?

Il ne pouvait pas les perdre, pas après tout ce qu’ils avaient vécus. Il respira un grand coup pour ne pas flancher puis entra dans la chambre pour écouter le médecin.

-  C’est trop tôt docteur. Notre bébé ne devait arriver que le mois prochain.

-  Je sais mais cela arrive quelque fois d’avoir des prématurés.

-  Il y a un problème, c’est ca ?

Le médecin posa sa main sur celle de Stella et lui serra brièvement en lui souriant.

-  Votre enfant est juste très pressé d’être parmi vous.

-  Vous êtes sur ?

Le médecin lui sourit à nouveau et Stella soupira puis elle sentit autre chose entre ses jambes et se demanda ce qu’elle devait faire car personne n’avait remarqué ce petit problème puisque le médecin reprenait déjà.

-  Tout à fait. Nous allons vous transférer dans une pièce de travail.

-  Ce n’est pas possible.

-  Pourquoi ?

-  Parce que je le sens. Là tout de suite.

Le médecin regarda sous le drap et sourit.

-  Vous avez raison.

Evidement qu’elle avait raison. Stella fit à nouveau une grimace car les contractions reprenaient de plus belle et Dylan vint lui prendre la main.

-  Serre autant que tu veux ma chérie.

Il l’aida à respirer normalement, lui essuya le visage car elle était en sueurs et pendant ce temps, le médecin lui releva les jambes, remonta le drap et enfila des gants en latex.

-  Docteur. Il descend.

-  Je suis là et je le vois. Continuez comme ça.

-  Mais je ne fais rien du tout.

Il lui sourit encore une fois puis mit sa main sous sa tête pendant qu’avec l’autre, il enleva le cordon qui était autour du cou et attendit très peu de temps avant d’avoir complètement le nourrisson dans ses mains.

-  Vous avez un merveilleux fils.

Celui-ci se mit à pousser un cri qui émut ses parents jusqu’à avoir des frissons dans tout le corps puis le médecin le mit dans une serviette et le posa sur la poitrine de la maman.

Ensuite, il appuya sur le ventre afin que le placenta sorte à son tour ce qui ne tarda pas non plus. Il l’examina afin de voir s’il y avait des anomalies, ce qui ne fut pas le cas puis il nettoya l’emplacement et Stella put allonger ses jambes. Le médecin quitta la pièce en laissant la petite famille se familiariser entre eux.

-  Bonjour mon grand.

Dylan ne savait pas quoi faire tant qu’il était ému. Il frôla le front de son fils puis l’embrassa au même endroit puis il fit de même avec Stella. Elle le regarda derrière un voile de larmes.

-  Il est beau.

-  Evidemment puisqu’il est notre fils.

-  Je t’aime Dylan.

-  Moi aussi je t’aime Stella.

Il l’embrassa à nouveau mais cette fois-ci se fut sur la bouche.

-  Je vous l’emprunte un petit moment.

-  Pourquoi ?

-  Il doit être tout beau.

-  Oh !

-  Ne vous en faites pas, je reviens vite avec ce petit bout.

Stella soupira quand elle perdit de vue son fils. Elle était mère et cela la rendait tellement heureuse. Elle n’avait plus aucune peur car Dylan était auprès d’elle. Elle lui jeta un regard et vit qu’il fixait la porte. Elle sourit car elle ne s’était pas trompée à son sujet. Il allait être un père merveilleux.

-  Ca va ?

Dylan la regarda en fronçant les sourcils.

-  C’est toi qui a tout fait le travail et tu me demandes comment je vais ? C’est le monde à l’envers.

Elle se mit à rire puis lui prit la main et la serra.

-  Je n’ai rien fais de plus.

-  Tu as souffert.

S’il lui ressortait que c’était de sa faute, elle le frappait avec le premier objet qui lui venait sous la main.

-  J’ai voulu cet enfant autant que toi alors arrête de culpabiliser.

-  Je sais mais je n’ai pas aimé te voir comme ça.

Stella ne put répondre car l’infirmière revenait avec l’enfant.

-  Nous revoici.

Elle posa directement le nourrisson dans les bras de Dylan et lui montra comment bien le soutenir.

-  Vous pouvez vous asseoir si vous préférez.

C’est ce qu’il fit pendant que l’infirmière leur expliquait que leur fils se portait très bien même s’il avait un mois d’avance et par conséquent, il n’aurait pas besoin d’aller en couveuse comme les autres prématurés.

-  Merci.

-  Nous viendrons vous chercher dans un petit moment pour vous emmener dans votre chambre afin que vous puissiez vous reposer.

-  D’accord.

L’infirmière quitta la pièce puis Stella caressa la tête de son fils. Leur fils.

-  Il faut lui choisir un prénom.

Dylan sourit puis la regarda.

-  C’est vrai. T’as une idée ?

Elle fit non de la tête.

-  Moi non plus.

En fait, elle avait une petite idée mais ne savait pas si Dylan serait content. Il dut le voir sur son visage car il se mit à rire. Quand il se calma, il se pencha et l’embrassa sur le front avec leur fils entre deux.

-  Je t’écoute.

-  Nous pourrions lui donner les prénoms de leurs grands-pères.

Dylan n’en revenait pas. Stella avait donc pardonné à ses parents.

-  Même si j’ai beaucoup souffert, c’est du passé. Je dois faire table rase pour notre enfant.

-  Je suis content de l’apprendre.

-  Alors c’est décidé.

-  Lequel en premier ?

Elle éclata de rire car elle n’en savait rien du tout et s’en moquait complètement. Les deux serait parfait pour le petit bout de chou. Dylan avait le même raisonnement. Cela promettait d’être long avant que le petit est son prénom.

&

Stella quitta la cuisine puis se dirigea vers les voix qui lui provenaient de la terrasse. Elle se posa sur une chaise et mit ses pieds sur un pouf afin de soulager ses jambes.

Le spectacle devant ses yeux était très attendrissant et elle en sourit. Père et fils roulaient dans la neige ou se lançaient des boules de neige. Ils étaient le couple le plus heureux qui soit depuis que Max était venu au monde puis suivit d’Henri un an après.

À la maternité, au moment de choisir le prénom, ils n’avaient toujours pas réussi à se décider donc les garçons avaient les prénoms de leurs deux grands-pères mais inverser.

Toute la famille avait ri devant ce choix mais les deux grands-pères avaient été très fiers. Elle revint à la réalité quand elle sentit un coup et se massa le ventre. Le bébé bougeait de plus en plus et elle se demandait s’il n’allait pas arriver comme ses frères c'est-à-dire, un mois en avance.

Cette troisième grossesse ne se passait pas comme les deux autres donc elle espérait un peu que se soit une fille. Ils avaient décidé de garder la surprise comme avec les deux garçons.

Ils avaient mit longtemps pour se décider car ils avaient eu peur de vexer un des grands-pères mais cela n’avait pas été le cas et même si Henri n’apparaissaient qu’en deuxième position, le père de Dylan avait été content que son premier petit fils porte son prénom.

Elle sourit en continuant de se masser le ventre. Ce qu’elle avait hâte de le ou la tenir dans ses bras.

Dylan se releva, frotta son pantalon et ses cheveux puis se tourna vers le salon de jardin et vit sa femme. Il lui fit signe mais elle ne lui répondit pas car ses mains se baladaient sur son ventre.

Souffrait-elle ?

-  Je reviens les garçons.

Malgré ses quatre ans, Max comprenait beaucoup de choses et il fronça les sourcils après avoir suivit le regard de son père.

-  Maman est malade ?

Dylan lui donna une pichenette sur le nez et lui sourit.

-  Non, elle se repose.

Il refit la même chose à Henri puis parti rejoindre Stella en espérant que cela soit vrai. Cela ne pouvait pas être des contractions car il était encore trop tôt.

-  Ca va ?

-  Oui et toi ?

Il l’embrassa puis se posa à ses côtés.

-  Bien mais t’es sure ?

-  Tu as peur de m’aider comme la dernière fois ?

Dylan se mit à rire en repensant à cette scène mais il avait eu très peur. Henri avait décidé de naitre avant son arrivée à l’hôpital et c’est lui qui avait du aider Stella à le mettre au monde sur la banquette arrière de la voiture.

Les secours étaient ensuite arrivé, avaient fait les examens nécessaires sur la maman et bébé mais ils étaient en parfaite santé donc Henri n’avait pas eu besoin de couveuse même avec son mois d’avance.

Stella avait juste fait un saut à l’hôpital pour se reposer avec son enfant.

-  Je suis prêt maintenant si ce bébé fait comme son frère.

Dylan se pencha, mit sa bouche contre le ventre et ses mains en porte voix.

-  Petit monstre, c’est ton papa qui te parle. Je te demande d’arriver à terme et d’attendre d’être à l’hôpital avant de venir nous rejoindre.

Il se releva en riant et vit Stella en pleure. Il sentit son cœur se serrer et lui prit la main.

-  Qu’est-ce que tu as ? Tu as mal ?

Elle fit non de la tête puis respira à fond et lui sourit.

-  Tu es complètement fou mais je t’aime quand même.

-  Je t’aime aussi.

Il l’embrassa tendrement puis lui essuya les yeux.

-  Je serais toujours là pour toi Myosotis.

-  Moi aussi Dylan.

-  Pourquoi t’as appelé maman par un autre prénom ?

Ils sursautèrent tous les deux en entendant Max à leur coté. Henri était avec lui et suçait son pouce tranquillement. Que devait-elle leur dire ?

-  C’était mon surnom quand j’ai rencontré votre papa.

-  D’accord.

Cela leur suffit amplement car ils repartirent jouer sans poser plus de question. Stella sentit un autre coup donc elle prit la main de Dylan pour qu’il sente à son tour.

-  T’a mal ?

-  Un peu.

-  Est-ce que je dois prévenir mes parents ?

-  Non.

C’était juste des petits coups de pieds ou de mains car le bébé se tournait. Il n’y avait rien d’alarmant pour l’instant.

-  Coucou. Il y a quelqu’un ?

-  Sur la terrasse.

Des bruits de pas retentirent puis Dorothée apparut.

-  Salut tout le monde.

-  Salut sœurette. Ou est le reste ?

-  Ils arrivent.

Stella regarda sa belle-sœur mais celle-ci détourna les yeux et quand elle regarda son mari, celui-ci rougit. Que se passait-il à la fin ? Elle secoua la tête car elle commençait à s’imaginer au pire.

-  Tu sais que t’es mignon comme ca ?

-  Comme quoi ?

-  Tu rougis.

-  Moi ?

-  Oui toi.

Elle lui prit la main, lui sourit et ses joues rosirent encore un peu plus. Elle éclata de rire puis écarquilla les yeux quand elle vit apparaitre des gros ballons sur la terrasse. Oh non ! Pas de surprise. Elle ne les aimait toujours pas.

-  Joyeux anniversaire.

Les ballons s’écartèrent et Luc apparut à son tour.

-  T’as cru qu’on avait oublié ?

Son anniversaire. Nom de Dieu ! Elle l’avait complètement oublié même si c’était un jour facile à retenir. Le 14 Février. La fête des amoureux.

-  C’est moi qui l’ai oublié.

Son frère se mit à rire et secoua la tête. Des bruits de voix leur parvinrent avec des bruits de casserole puis le reste de la famille se manifesta sur la terrasse.

-  Bon anniversaire ma chérie.

-  Merci maman.

-  Tous tes cadeaux sont dans le salon.

-  D’accord papa. Merci.

Ses parents avaient beaucoup changé depuis l’époque ou ils ne se parlaient plus. Ils prenaient enfin des vacances, leurs congés annuels et venaient souvent les voir pour passer une journée ou un week-end ensemble.

Ils avaient recrutés du personnel et leur clinique tournait très bien sans qu’ils soient constamment là-bas. Ils venaient aussi pour prendre avec eux leurs petits-fils quand ce n’était pas son frère ou la famille de Dylan afin qu’ils puissent profiter pleinement d’un petit tête-à-tête.

Au début, ils avaient trouvé cela étrange que la maison soit aussi silencieuse puis avaient pris gout à ce petit repos bien mérité. Elle revint au présent quand Elsa s’approcha d’elle et lui posa un petit paquet dans les mains. Ses yeux s’embuèrent aussitôt mais elle refoula très vite ses larmes. Ce n’était pas le moment de pleurer sinon elle ne verrait rien.

-  C’est quoi maman ?

Max s’approcha, se mit sur la pointe des pieds pour voir à l’intérieur mais Stella sortit le présent devant tout le monde. C’était un bracelet en or avec toutes leurs initiales accrochés après. Il était magnifique.

Elle releva la tête, sourit à travers les larmes qu’elle ne retenait plus du tout.

-  Il y a de la place pour un cinquième prénom et plus si vous voulez.

-  Merci beaucoup. Je l’adore.

Elle se releva puis vint serrer ses beaux-parents dans ses bras.

-  Je vous aime.

-  Nous aussi Stella.

Elsa lui mit puis l’embrassa et essuya ses joues. Christiane tapa dans ses mains pour prévenir que le déjeuner était servi. Stella la remercia car sa mère avait compris que si les pleurs ne s’arrêtaient pas tout de suite, cela allait durer encore longtemps.

Ils mangèrent tous dans la salle à manger au milieu de rires. Elle comprenait maintenant pourquoi Dylan avait voulu qu’elle se repose pendant qu’il cuisinait. Il savait très bien que le repas allait arriver déjà tout prêt.

Elle ne lui en voulait pas du tout car tout était délicieux. Des pavés de crabe puis des patates douces avec du civet de sanglier et sa sauce et pour finir, une forêt noire. Son bracelet cliqueta et elle sourit. Ils avaient vu grands car il y avait de la place pour mettre douze initiales au total sauf elle ne voulait pas autant d’enfants.

Quand le repas fut terminé, Christiane et Elsa envoyèrent le reste de la famille au salon pour le café et les petits gâteaux. Stella se posa dans le canapé puis se massa le ventre. Les coups étaient de plus en plus violents et elle se demanda si cette grossesse n’allait pas être comme les deux autres finalement.

Ils emmenaient tous les cadeaux à ses pieds sans lui prêter attention puis Dylan se mit à ses côtés, lui prit la main et embrassa sa paume.

-  Prête ?

Il y en avait pour un bon moment mais aurait-elle le temps de tous les ouvrir ?  Pas sur mais elle donna quand même son accord. Il prit un paquet, le mit sur ses genoux mais elle ne déchira rien car une contraction arriva ce qui lui coupa le souffle.

-  Je ne suis plus prête.

Il écarquilla les yeux puis regarda son ventre.

-  Tout de suite ?

-  J’en ai peur.

Une autre contraction suivit et elle gémit. Il posa le cadeau sur la table basse, se leva d’un bond, la prit dans ses bras et l’emmena vers la voiture ou son père venait d’ouvrir la portière arrière.

-  Merci papa. Vous vous occupez de Max et d’Henri.

-  Ne t’inquiète pas pour eux, ils sont en sécurité avec nous.

-  Je sais.

-  File avant de reproduire l’ancien accouchement.

-  J’y vais.

Dylan passa derrière le volant, démarra puis fila vers l’hôpital. Ils en étaient au milieu du chemin quand il entendit Stella gémir.

-  Ca va chérie ?

-  Conduit un peu plus vite s’il te plait.

-  Pourquoi nos enfants sont si pressés ?

Cela fit rire Stella car elle pensait la même chose.

-  Je ne sais pas du tout mais fais vite.

Ils arrivèrent enfin devant le bâtiment dans un crissement de pneu.

-  Je reviens.

Il sauta du véhicule puis fonça vers la réception ou il demanda un médecin car sa femme était en train d’accoucher dans la voiture. Ils arrivèrent avec une infirmière qui poussait un fauteuil roulant.

Dylan ouvrit la portière arrière puis laissa la place au médecin qui aida Stella à sortir du véhicule et l’installa dans le fauteuil.

-  Merci.

Dylan partit garer sa voiture sur une place de parking juste à côté puis la verrouilla et partit retrouver sa femme. Il était heureux d’être père pour la troisième fois mais il aurait bien aimé que cette fois se passe normalement.

L’infirmière l’attendait puis le conduisit auprès de Stella qui était déjà en salle de travail.

-  La sage-femme va arriver d’un instant à l’autre.

-  Merci.

Ils se retrouvèrent en tête à tête et Dylan lui prit la main.

-  Ca va ?

-  Oui mais les contractions sont beaucoup plus fortes que les autres fois.

-  Depuis quand es-tu dans cet état ?

-  C’est très récent. Cela m’a prit sitôt le déjeuner terminer.

Il l’embrassa sur le front puis la sage-femme arriva et tout s’enchaina à une vitesse folle sauf qu’il n’y eut pas d’accouchement car les contractions étaient des fausses alertes.

Dylan et Stella n’en revenaient pas car elle souffrait beaucoup. Y avait-il un problème avec le bébé ? Elle posa sa main sur son ventre et sentit ses mouvements. Cela la rassura un peu mais elle voulait des réponses.

-  Prenez ceci.

-  Qu’est-ce que c’est ?

-  Un anti douleur. Nous allons vous transférer dans une chambre afin que vous vous reposiez.

Se reposer mais elle voulait connaitre la cause de ses douleurs.

-  Il y a un problème ?

-  Non. Absolument pas.

La sage femme quitta la pièce en souriant puis une infirmière entra avec un appareil.

-  C’est pour l’échographie.

-  Je reviens.

-  D’accord.

Dylan partit téléphoner à la maison afin d’avertir la famille pendant que Stella faisait cet examen. Ce fut sa mère qui décrocha.

-  Qu’est-ce que cela veut dire ?

-  Je ne sais pas encore.

Il entendit des voix derrière sa mère et sut que c’était les parents de Stella car il entendait des termes inconnu pour lui.

-  Dylan ?

-  Je suis toujours là.

-  Stella va surement revenir à la maison si elle a des fausses alertes.

-  T’es sure ?

-  Oui.

-  Ce n’est pas dangereux ?

-  Non.

-  Bien. Je te laisse.

-  D’accord. A plus tard.

Dylan raccrocha et retourna auprès de Stella. Il était mort de peur à l’idée qu’il arrive quoi que soit à sa femme ou à son enfant. Si ses beaux-parents affirmaient que cela n’était pas dangereux, il devait leur faire confiance car ils étaient dans la médecine mais cela était dur.

Il entra dans la chambre et la vit endormie donc il se rapprocha doucement et l’embrassa sur le front.

-  Te revoici.

-  Je te croyais endormie.

-  Non.

Elle ouvrit les yeux puis lui sourit et se caressa le ventre.

-  L’échographie est tout à fait normale. Pas de problème. Je vais pouvoir rentrer à la maison dès que le médecin reviendra avec mon bon de sorti.

-  Et le bébé ? Il va bien ?

-  Oui très bien. Mademoiselle n’est pas pressée de venir connaitre ses frères.

-  Une demoiselle ?

Il se posa sur une chaise et sourit.

-  L’infirmière me l’a dit et s’est excusée quand elle vu qu’elle avait vendu la mèche.

-  Ce sera donc une jeune fille.

Il se mit à se frotter le menton puis reprit.

-  Il va falloir que j’achète un fusil.

Stella se mit à rire puis se mit assise et but un verre d’eau.

-  Tu n’es pas inquiet ?

-  Je ne le suis plus car tes parents ont dit la même chose qu’ici.

La porte s’ouvrit puis le médecin entra avec une feuille.

-  Voici votre bon.

-  Merci.

-  Veillez à vous reposer encore plus souvent qu’auparavant afin de mener cette grossesse à terme.

-  D’accord.

-  Nous nous reverrons dans un mois alors.

-  Bien sur.

Une infirmière l’aida à quitter le lit puis l’hôpital en fauteuil roulant puis ils la remercièrent et rentrèrent à la maison ou tout le monde attendait. Il l’aida à s’asseoir sur le canapé et lui donna son premier cadeau et la fête d’anniversaire continua comme s’il n’y avait pas eu d’interruption.

Le mois suivant, Stella donna naissance à une petite Christiania Elsa qui arriva à terme et à l’hôpital avec des professionnels autour d’elle comme lui avait demandé son père un mois auparavant sur la terrasse.

Les deux grands frères étaient très contents d’avoir un bébé à la maison et toute la famille se relayait afin que les parents se reposent un peu et profite de leur tête à tête. Ce que firent volontiers Dylan et Stella même si cela ne durait jamais assez longtemps au goût des grands-parents.

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