Prières à quatre déesses.
tlsd
Au crépuscule autant qu’à l’aurore, je rêve
Toujours et chaque jour en vous adressant mes
Prières, déesses reines, et vous tends mes glaives.
Junon, souveraine bleue de l’union blanche,
Mariée aux milles exploits, jalouse, dure mée.
Vénus, si charmante beauté aux rondes hanches
Sublimes, reine de fatales et folles amours.
Cérès, mère en larmes durant les saisons froides,
Glorieux seins laiteux, bras vêtus de tendres atours.
Artémis, déité aux voiles d’argent, pure
Vierge chasseresse aux vœux d’amazone roide ;
La coryphée de félins terribles aux yeux durs.
Honorais-je vos mains qu’encor je désirais
Le chapitre de mes rêveries : vistemboir
Baroque où coule mon incertitude faix.
Cette Question dans mon esprit le tourmente.
Il erre, flou, l’objet de mes soupirs d’espoir !
Malignes et férines déesses, osais-je maintes
Dons de mes autres plaisirs, dressais-je menhirs,
Les antes des temples, vous graciâtes ma peine –
Je guette ce navire avec mon irréelle lyre.
Son arrivée sera un jour de grande fête :
Ces sirènes sacrées feront danser leurs pennes.
L’otocoris en moi soufflera l’alouette.
Pour la patience, que, jusqu’à ce glorieux jour,
Ma soumission soit à mon cou pour toujours.
Cruel symbole de souhaits et d’espérances
Sa chaîne aigue stoppe devant mon cœur mes transes
Si ce rêve-ci les déesses n’exauçaient
Leur culte sans retour une paix m’exhausserait.
Prières à quatre déesses.