Prisonnière

Et me revoilà. Assise seule dans le noir à pleurer. Une nouvelle fois, je suis prisonnière de mes propres pensées. Je n'arrive plus à être heureuse. Je ne me souviens pas de ce que ça fait d'être heureux. J'aimerais tellement être bien. J'aimerais m'aimer. M'accepter. Pouvoir sortir sans me sentir mal à l'aise. Pouvoir manger sans regretter, culpabiliser. Pouvoir passer une journée sans me rappeler à quel point je suis pathétique.
C'est tellement dur. De n'avoir personne à qui parler. De ne jamais envoyer de messages à qui que ce soit, de peur de les embêter. En fait, j'me vois comme un fardeau pour tout le monde qui m'entoure. Je gêne. Je suis un obstacle que tout le monde essaye d'éviter, alors je m'évite moi-même. J'reste toute seule, j'parle a personne, j'évite d'aller dans les endroits publiques.
J'aimerais tellement que quelqu'un viennent me parler, et qu'ils s'intéressent a moi. Qu'ils me demandent comment j'ai eu cette cicatrice sur la jambe gauche et sur le poignet, qu'ils me demandent pourquoi je n'aime pas qu'on me regarde manger, qu'ils m'observent pendant que je fais des choses banales, qu'ils s'intéressent à chaque petit détail, qu'ils apprennent à me connaître, mon côté souriante et  conne, et mon côté triste et pathétique.
Sauf que j'fais plus confiance a personne. Les gens m'ont tellement écœuré que je ne sais même pas si j'ai envie qu'on s'intéresse à moi. J'ai trop cru, trop attendu, j'me suis trop accrochée a des personnes qui étaient indifférentes a mon existence.
Donc, une nouvelle fois, que les précédentes soient vraies ou fausses, j'me retrouve envahie par mes pensées qui ne cessent de me rabaisser et d'm'enfoncer de plus en plus. J'voudrais qu'ça s'arrête. Parce que c'est tellement épuisant de ce battre contre soi-même.

(C'est un texte qui date d'il y'a quelques mois, que j'ai corrigé. Merci pour tous vos commentaires sur mon texte précédent! Ça m'a vraiment rendue heureuse. -Faune)