(Psycho) LA CONSCIENCE D’EXISTENCE

Hervé Lénervé

Rien que cela, pas moins.

§13

Avant de s'enfoncer à donf dans le sujet, je voudrais signaler :

Qu'un, j'ai découvert comment changer de fichier pour coller de belles images de couverture comme vous, enfin comme vous le faites, veux-je dire. Je dois quand même progresser pour le cadrage.

Que deux, la peinture de la guêpe est une huile de 60 x 50 cm, peinte par myself. Maintenant, elle date un peu et je picolais moins en ce temps-là. Ma qualité technique a quelque peu souffert depuis… vous verrez prochainement.

Allez, c'est pas tout, tout ça ! Mais il faut y aller à présent ou on va rater notre train.

 

« Je pense, donc je suis ! » Ok ! On serait donc, nous, Homme, Un, dissocié de notre environnement, Moi, Pierre, Paul, Jacques et les autres (et le MONDE, bien sûr, mais c'était tant évident que les apôtres l'oublièrent). Seule la pensée grâce à un langage articulé serait capable de produire sur un individu cette distanciation ? Pas aussi sûre, n'en déplaise à Shakespeare.

Si on laisse tomber la stupide amibe, tout juste bonne à gesticuler dans son coin sans conscience de ses gesticulations ridicules et qu'on regarde de plus près les animaux dotés d'un système nerveux central, (oui ! Je sais, comme le chauffage), on peut s'interroger.

Que voit dans le miroir notre chien-chat adoré ?  Un congénère revêche à attaquer ? Une autre bestiole sans odeur ? Un calendrier animalier des PTT ? Un alter égo, non, car cela se saurait, le chat-chien n'a pas d'égo constitué, tout juste une ébauche de besoins élémentaires. Ok ! Admettons, mais pour un temps seulement.

Des chercheurs se posaient également la question. Eh ! Si on se la pose, nous, simple quidam de la rue, pourquoi ne se la poseraient-ils pas, eux, les Savants ? Maintenant, comme ils sont chercheurs, ils ont vocation de chercher. Ils marquèrent au feutre rouge la joue d'une jeune guenon pour la maquiller un peu et lui donner meilleure mine. Puis ils présentèrent un miroir à la coquette, pour voir si le résultat lui plaisait. La femelle ne leur dit pas directement son avis sur le fardage, par contre elle frotta de la main sa joue et non la tâche qu'elle voyait sur la glace. La guenon savait donc que le reflet devant ses yeux n'était pas une autre à qui crêper le chignon, mais bien l'image de son propre être. Pauvre petite guenon insignifiante et maintenant maculée, promise à la raillerie de ses congénères. La guenon s'est dissociée en tant qu'individu de son entourage, de son environnement, elle possède une identité propre malgré sa tâche et même si elle n'a pas encore obtenu ses papiers administratifs. Elle peut se dire, sans le dire vraiment, « je suis moi et il y a le reste ». Pas mal, non, pour une petite guenon grimaçante ! Je sens que je commence à en tomber amoureux, dire que je ne connais même pas son numéro de téléphone.

Quand le nouveau-né apparait et bien après aussi, il ne va avoir qu'une vision syncrétique du Monde, puisqu'au début, il se croit tout, les rideaux de sa chambre le portique au-dessus de sa tête, sont lui, tout ce qu'il voit, il croit l'être. Il voit des mains voler devant ses yeux, et apprend par la pratique à les faire voler à sa guise. Par sa maîtrise, il va les associer à sa personne non encore constituée en tant qu'individu. Il n'a pas autant de succès avec les objets qui ne lui appartiennent pas. Le biberon, les parents ne sont pas aussi manipulables, ils ne semblent apparaître qu'à leur seule convenance, aussi quand il les veut, « il les pleure ! » Normal, ce n'est qu'un bébé aussi, il n'a que cette méthode pour manifester ses envies élémentaires reptiliennes.  Les cris du bébé préviennent les parents et font pester les voisins qui voudraient bien dormir un peu tranquille. Ce n'est qu'en grandissant que le nourrisson va apprendre à se dissocier en tant qu'être singulier et abandonner ses rêves de grandeur à se croire l'Unique, le Grand Tout, le Grand Manitou de l'Univers. Les voisins ne seront pas tranquilles pour autant, car il aura découvert qu'on pouvait jouer à la pétanque dans le couloir de l'appart. Il va donc, se constituer psychologiquement en tant d'individu particulier, le Moi, dirait le psychanalyste, auquel on n'a rien demandé, ici, mais qui ramène toujours sa science. L'individuel dissocié du collectif. Voilà, votre gamin a grandi et il vous demande déjà du fric pour aller s'acheter des jeux vidéo, bientôt un vélo, puis une auto… je vous le dis, en vérité, ne faites pas de gosse. « Personnellement, pour le mérite que j'en ai aujourd'hui, j'ai bien fait de ne pas m'occuper du mien, quand il était petit. » (Pierre Palmade) le salaud, j'aurai bien aimé la trouver celle-là.

 

C'est fini ! Et oui… Déjà !

Merci à ceux qui auraient déjà été jusqu'à ce Déjà.

La devise du jour : « C'est assez engageant, sans être trop contraignant. » Bisous.

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