(Psycho) La Mémoire.

Hervé Lénervé

La mémoire est la faculté psychique de se rappeler que vous me devez les 50 € que je vous avais prêtés à un taux d’usurier.

§19

Non, j'déconne ! C'était beaucoup plus ! Ha, la mémoire ! Tout un programme. Du temps, où j'ai arrêté de m'intéresser aux sommes qu'on me devait, les scientifiques pensaient que les traces mnésiques avaient deux stockages particuliers, soit sous forme moléculaire, soit sous celle d'un influx nerveux, donc soit chimiquement, soit « biochimioélectriquementeur » ou même les deux, pour ne décourager personne. (Avec tout ça, si on ne se rappelle pas, ils ne peuvent rien faire pour nous, les Savants) Mais passons sous la forme du stockage pourvu qu'elle soit sincère et désintéressé, voyons davantage le processus de restitution.

On cherche dans sa tête, le nom du chanteur ou même de la chanteuse que l'on sait posséder, mais impossible de la faire remonter à la surface de la conscience. C'est embêtant, car c'était maintenant qu'on en avait besoin pour river le clou à ce prétentieux de Bertrand qui nous regarde avec sa moue de celui qui sait que l'on ne le retrouvera pas de sitôt, du moins dans le temps qui nous est impartis, comme on dit. L'information est bien stockée, cachée quelque part dans notre connaissance, mais sur l'instant nous n'arrivons pas à y accéder pour la restituer, une perturbation fait que plus nous nous débattrons, avec nous-mêmes dans notre foutoir du dépotoir des souvenirs, plus la chose s'enfouie, plus elle s'enfonce dans des profondeurs mentales qui lui semblent siennes tant elles nous sont rebelles.

Ne vous inquiétez pas le nom du chanteur, voir même de la crieuse, vous reviendra quand vous ne le recherchez plus… cool… mais trop tard, car Bernard aura déjà dit à tout votre entourage que vous étiez un gros mytho à faire valoir une culture que vous ne possédiez pas.

En fait le stress de la situation a perturbé le rappel, chose qui doit être fréquente chez les candidats endimanchés des jeux au buzzer. C'est également la raison pour laquelle, bien que doté d'une culture encyclopédique, vous ne me verrez jamais sur les plateaux télé à m'exhiber à faire l'idiot, transpirant et interdit devant cet idiot de buzzer, en arguant : « Attendez ! Attendez ! Je sais, je sais ! » Mais comme le jeu, tout comme la rubrique n'attend pas, on continue… et j'ai perdu.

Donc, nous en avons tous fait l'expérience, la mémoire est la faculté de stocker une information et de la ramener à la conscience au moment voulu, selon notre convenance, sinon la dite information ne sert strictement à rien et il était superfétatoire de se faire chier à la mémoriser. C'est dans ce double principe que la mémoire est utile. Grâce à elle on peut dérouler une chaîne parlée ou même écrite, si, si, mais pas l'impératrice ! Sans mémoire, nul langage possible et le poète reste muet, démuni devant toutes les sensations subtiles qu'il ressent en lui et qui bouleversent son âme sensible et retourne ses esprits TTC. Sa sensibilité poétique restera dans l'oubli des limbes de sa cervelle en carton bouillie, faute d'outils pour l'exprimer, le poète est, bon an, mal an, qu'un type comme nous, qui fait la queue, la file d'attente, veux-je dire, (quoique personnellement, je préfère faire la queue derrière la fille en attente) pour acheter sa malheureuse baguette trop cuite.

Les psychologues généralistes, pas ceux en tenue de camouflage, ça, ce sont les généraux, mais ceux en blouse blanche rapiécées aux coudes ont beaucoup travaillés sur la mémoire, on ne va pas les plaindre non plus, ils sont grassement payés pour ça. Leurs rats de laboratoire s'en souviennent encore.

Quand on met des rats dans un labyrinthe, sans motivation particulière, (id est : sans nourriture qui pue un max dans un coin du labyrinthe) le rat chemine ou trotte, il fait comme il veut, le rat. Enfin, il erre comme une âme en peine dans les couloirs, non spatio-temporels, mais labyrinthiques. Ensuite quand on compare ces rats errants à un autre groupe de rats qui n'ont jamais connu le labyrinthe dans leur chienne de vie de rat, sans avoir oublié de mettre, cette fois, la nourriture qui sent encore plus mauvais, bien sûr avec le temps cela ne s'est pas arrangé. On note que le premier groupe qui connait déjà le labyrinthe obtient toujours les meilleurs résultats. (C'est-à-dire qu'ils sont plus rapides pour trouver la viande et tout bouffer avant que les retardataires n'arrivent.) Je précise cela, pour ceux qui se seraient définitivement perdus, saint de corps et d'esprit sain, dans les dédales labyrinthiques. Donc le premier groupe de rats qui déambulaient en touristes avaient appris un peu les trajets sans en prendre de photos pourtant (excepté si c'était des rats asiatiques), ils avaient réalisé un apprentissage latent, sans le savoir, car des hommes dans la même situation (Si ! Si on réalise un labyrinthe plus grand) n'en aurait également eu aucune conscience et eux, ce ne sont pas des rats… quoi que…

Le cerveau des rats a conservé une trace mnésique des parcours possibles et il s'en sert pour retrouver la nourriture avant ses concurrents. Voilà le travail. Ensuite, pour approfondir davantage le sujet sur la mémoire, il faudrait poser la question à des neurobiologistes, mais moi, personnellement je ne leur parle pas, car, ils ont tendance à me toiser en me snobant. Aussi, j'arrêterai là mes élucubrations sur la Mémoire.

-         C'était sympa, n'est-il pas ?

-         J'sais pas, j'me rappelle plus. »

Salut les ami(b)(e)s.

  • Je n'ai pas de mémoire photographique alors que j'ai un appareil photo avec une grosse mémoire - 32go. Ma femme a une mémoire tampon et Dumbo l'éléphant de mon fils oublie tout.
    "On est mal... On est mal..."
    Merci.

    · Il y a presque 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

    • C’est vrai, tout fout le camp ! Tout va à vau-l’vin, on est mal barré.

      · Il y a presque 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

Signaler ce texte