(Psycho) le Bonze (suite)

Hervé Lénervé

Enfin, la solution à notre petit problème exotique


§28


En fait, c'est très simple, mais je crois vous avoir un peu embrouillé avec mon histoire aux accents pittoresques.

Je rappelle l'énoncé synthétiquement :

1)   Un bonze part, le matin, de la vallée pour arriver le soir aux cimes

2)   Il repart, le lendemain matin, du sommet pour arriver le soir à la vallée.

Aucune indication d'heures de départ ou d'arrivée.

Il n'existe qu'un seul chemin.

Nous nous compliquons la vie avec le décalage de 24 heures.

Donc, ramenons le problème sur une même journée, non plus avec un bonze, mais deux. L'un montant, l'autre descendant, sur le même chemin. Ils se croiseront obligatoirement dans la journée en un point du chemin. Donc dans le même lieu, dans le même temps. CQFD.

 

Cela peut paraître différent, mais en fait c'est exactement la même chose. Seul notre esprit ajoute des complications et se perd dans des projections, des détails, des « emberlificotements » des factures à payer, à n'en plus finir, qui perturbent plus qu'ils n'éclairent.

C'était simple, non ?

J'en profite d'avoir encore un peu de place pour vous saouler et pour lever, aussi, une confusion fréquente dans les commentaires de mes modestes petites rubriques de psycho. « Eh, l'autre ! N'en fait pas trop dans l'humilité non plus, ça sent la fausse modestie à plein nez, Cyrano ! » Bien vu ! Les Voix, vous avez raison, je reprends la main. « Je vais parler de philosophie, mais de loin.»

Pour ne s'intéresser qu'aux penseurs les plus proches de nous, car même si les grecs anciens avait un esprit aussi brillant que celui de nos brillants contemporains, ils ne s'étayaient que sur des bases faussées par l'absence de connaissances scientifiques ou purement falsifiées idéologiquement par les religions. Aussi bon cuisiniers, fussent-ils, ils ne pouvaient pas faire grand-chose avec des aliments avariés. Les philosophes modernes s'appuient sur les découvertes scientifiques de leurs temps pour faire de leur pensée une sorte de réflexion épistémologique. Le structuralisme pour Levi-Strauss, (pas les jeans, l'intellectuel) l'existentialisme pour Sartre, (pas le département, c'est avec un h, l'autre l'écrivain, assez peu connu, il est vrai.)  etc. En fait cela parait très compliqué et si cela l'est dans le détail, il est vrai, dans le fond c'est relativement simple.

Tous les philosophes aussi intelligents soient-ils et ils le sont assurément, en reviennent toujours à la base de la philosophie qui reste jusqu'à preuve du contraire, que pour les Idéalistes, la Pensée est née de l'Esprit (entendons par là, d'un déterminisme divin) alors que pour les Matérialistes, l'Esprit est issu de la vulgaire Matière. (Sans déterminisme du tout, divin, martien ou autre)  Ce sont deux entrées dans le sujet philosophique radicalement différentes qui orientent irrémédiablement toutes pensées dans un sens ou dans l'autre. Cette prise de décision, selon la sensibilité intellectuelle de chacun reste inconciliable. On ne peut pas être idéaliste par instant, puis matérialiste la seconde suivante. Eh, non ! Il faut choisir une bonne fois pour toute et comme je n'aime pas choisir, je n'aime pas la philo, bon, là, je déconne un peu, mais en gros, ce n'est pas faux, car je suis petit, mais pas gros. Ce qui reste sûr c'est que je ne suis pas assez subtil pour m'aventurer dans de telles controverses théoriques, j'en ressortirais aussi égratigné que de forcer le passage dans une haie de pyracanthas, sorte de piranhas végétaux. Donc je préfère rester dans mon domaine de compétence, la psychologie, le reste pour moi c'est de l'hébreu, du latin, pire des dialectes bochimans fait de « clics » et de claquements de langue contre le palais. A chacun ses limites. Voilà je suis sincèrement très fatigué de parler sérieusement, cela m'épuise, donc je reprends mes conneries habituelles, j'y suis plus à l'aise dans mon pyjama en peau de piranhas. «  T'as raison, machin, car tu nous épuises aussi ! » Bien vu ! Les Voix, heureusement que je vous ai, Vous, comme objecteurs de ma conscience.

Je sais, je suis en dessous de ma moyenne, today, mais au moins j'ai fait court. Je vais me recoucher dans les bras de Morphée. (Ne le dites pas à ma femme, elle est très jalouse.)

A plus la compamis(es)!

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