(Psycho) L’INGENIOSITE DES EXPERIENCES- 2

Deuxième partie, en prévention qu'il y en ait d'autres. (Faut pas trop rêver, mais un peu quand même, c'est mieux, on va voir pourquoi.)

Des chercheurs se posaient la question (ils n'ont que cela à faire, aussi, puisque dégagés des tâches ménagères, faites par bobonne), est-ce que le rêve a une utilité quelconque au psychisme, autre que d'avoir crié le prénom de sa femme en pleine nuit, ce qui eut pour cause, de la réveiller de fort mauvaise humeur et pour conséquence, une procédure de divorce, car le prénom n'était pas le bon ?

Attendez une minute, merde ! Je souffle… elle était putainement longue cette putain de phrase.

Pour le savoir, il fallait priver de rêve un organisme vivant et rêvant. L'homme aurait pu faire l'affaire, mais c'était payant, alors ils prirent une souris qui était gratuite. Vous ne le saviez peut-être pas, mais la souris rêve, bien sûr, elle ne rêve pas de gagner le gros lot du loto, elle rêve en images, en odeurs, en sensations, disons les sensations propres à toutes souris, même pour celles qui seraient très sales.

Pour empêcher de rêver la souris élue, ils auraient pu lui brancher des électrodes dans le cerveau pour repérer les phases de rêve dans son sommeil, mais cela demandait du matos et du travail, alors comme le chercheur est radin par budget et fainéant par nature, ils trouvèrent une autre solution.

Ils construisèrent… ils construisurent… ils construisirent, plutôt, une piscine surmontée d'une étroite passerelle, si étroite que la souris ne pouvait s'y maintenir qu'au prix d'un effort musculaire mesuré et modeste aussi, ce n'est qu'une souris, quand même, ce n'est pas le Terminator. La piscine devait être à l'échelle de la taille d'une souris, évidemment. (Un chercheur en fabriqua une,  à l'échelle d'une piscine municipale, mais il fut renvoyé sur-le-champ pour faute grave avec obligation de participer aux frais de remplissage en eau. La Science n'a pas retenu son nom, donc je ne peux pas le dénoncer à la raillerie… désolé et dommage aussi.)

Comme tout le monde le sait, le sommeil est fait de plusieurs étapes, mais pas celles du tour de France, ça non !

Comme tout le monde le sait, celle qui nous intéresse, la phase du rêve, est appelée, sommeil paradoxal et non transcendantal qui n'a rien à voir avec l'histoire.

Comme tout le monde le sait, paradoxal, parce que pendant la phase du rêve, le cerveau connait une activité intense, alors que la tonicité musculaire diminue, d'où le paradoxe et non le paradigme qui est une maladie contagieuse, si, si, chez les intellos à grosses lunettes.

Maintenant si tout le monde sait tout cela, pourquoi je me décarcasse à le dire ? (Merci pour votre mansuétude de ne pas répondre à cette question naïve.)

Donc, on installe notre souris sur la passerelle quand elle a envie de dormir, comment sait-on quand la souris en a envie ? Les chercheurs le lui demandent, tout simplement, il ne faut pas tout compliquer par plaisir, non plus.

Quand la souris entre dans sa phase paradoxale, à peine commence-t-elle à rêver, qu'elle se casse la gueule dans l'eau, ce qui la réveille bien entendu. Elle remonte toute mouillée, bien entendu aussi, car elle a oublié de prendre sa serviette dans sa chambre d'hôtel, attendez, ce n'est qu'une souris, aussi, sur la passerelle, (c'est la souris qui remonte sur la passerelle, je précise pour ceux qui se seraient légèrement assoupis) pour continuer sa nuit (ça y est, il suffit de prononcer le mot nuit, pour que ceux qui étaient à peine réveillés se rendorment aussitôt. Ah ! La suggestion ! (Très bon sujet, la suggestion, on n'en reparlera peut-être, mais une autre fois.) et retombe et ainsi de suite jusqu'à l'aube… Putain ! On n'est pas couché… Non ! Allez, magnanime, je vous fais l'économie de toutes ces phases identiques de l'expérience*. Sympa, je suis, n'est-il pas.

Elle dort pas mal, la souris, mais ne rêve pas, elle attrape peut-être un rhum aussi, mais ça, on s'en fout. On n'expérimente pas un médoc, ici, ventre saint gris ! Elle s'est trompée de labo ou quoi, la souris !

Après quelques bonnes nuits, mais sans rêve, la souris  commence à être légèrement irritée, elle s'en prend à tous ceux qui passent à sa portée, mais comme, à sa portée, personne ne passe, alors, elle se replie sur elle-même comme une fleur qui se ferme pour la nuit, sauf qu'elle, c'est une souris et normalement les souris, cela ne se replient  pas, si, si, c'est marqué en rouge et en gras dans la notice : « NE REPLIEZ PAS LA SOURIS SUR ELLE-MEME. »

Bon, je vous fais grâce de toute la descente d'orga d'humeurs  de la bestiole, (décidemment je suis vachement conciliant ces temps-ci) pour arriver à ce que les psychologues appellent une névrose expérimentale.

Si vous n'avez pas de souris en névrose expérimentale dans votre famille, sachez qu'elle reste prostrée en boule sur elle-même, car personne ne veut qu'elle se « prostre » sur lui-seul. (Je mets les guillemets pour les cruciverbistes extrémistes et fanatiques) Elle perd ses poils, qu'elle étourdit, fait-elle et puis elle se laisse mourir. Car les bestioles ne se suicident pas. Non c'est l'apanage de l'homme seulement, il faut bien qu'on est quelques avantages dus à notre supériorité intellectuelle, non ? (Bon sujet de philo en perspective ? Non, car la philo on s'en fout, faut quand même pas tout mélanger ou on ne s'y retrouve plus après. Là, je ne parle que pour ceux qui arriveraient encore à s'y retrouver, maintenant.)

Bref, pour ceux qui auraient décroché, la souris est morte. Bon débarras ! Je ne l'aimais pas du tout celle-là, une vraie chiante  et frimeuse avec ça !

L'expérience a démontré que : le rêve est utile pour ne pas mourir et emmerdant pour ceux qui le voudrait. Maintenant on ne regardait, ici, que les inventions ingénieuses pour trouver un truc dont tout le monde se fout, du reste.  

* Pour ceux qui seraient intéressés, je peux leur transmettre par e-mail le compte rendu complet de l'expérience (685 pages, écrites en tout petit), sous réserve d'acquittement de la somme de cinquante-trois euros pour les timbres.

Salut les gars et les gazettes et à bientôt, j'espère pour d'autres aventures passionnantes, exotiques et érotiques, nique, nique.