Psycho) UN PEU DE LINGUISTIQUE, mais deux doigts seulement
Hervé Lénervé
§9 (Qui aurait dit, qu'on n'ait jamais été si loin ?)
La Linguistique se range dans le tiroir du bas des Sciences Humaines, entre les chaussettes et les sous-vêtements. Elle n'est pas expérimentale… la pauvre, éh, l'autre !!!
En linguistique, ils (les linguistes) appellent cela (le résumé) une inférence pragmatique. On dirige d'abord une personne sur une idée et on finit par une autre. Ou on suggère en définissant, la subjectivité du récepteur (à l'oral comme à l'écrit ou au rattrapage) fait le reste, genre : « le verre de cristal tomba à terre. » la probabilité qu'un verre si fragile se casse est assez forte pour que chacun en déduise qu'il s'est cassé en tombant, alors que l'énoncé ne le précise pas, il peut être tombé sur de la moquette vachement épaisse ou même sur un lit, si, si ! Si on était au pieu à boire du champagne avec une poupée plastique gonflable, mais plastiquement parfaite, par exemple. Dans la plus part des cas le récepteur affirmera mordicus que cela a été dit ou écrit et oui ! (Ça c'est déjà vu avec des témoins de bonne foi, dans des enquêtes policières, pas pour accuser des verres de cristal, mais pour faire inculpé un suspect idéal. Maintenant l'erreur est humaine et pourquoi l'erreur judiciaire ne le serait-elle pas ? Ce serait injuste.) Une dernière sur les inférences linguistiques, parce que, celle-là, je l'aime bien, celle dite « injonction paradoxale », style : « Soyez cool ! Bordel ! Et profitez de la vie, plutôt que de tenter de vous suicider sans cesse. Ou réussissez, une bonne fois pour toute, bordel de merde !»
*On parle souvent ici, de pensée conceptuelle et puisque on est venu se perdre en linguistique, je précise. Un concept est la somme d'infos que l'on possède sur l'objet (au sens le plus large) cité. Peu importe le niveau de connaissance de chacun, chacun communiquant avec le sien. Maintenant communément, nous avons tous un niveau moyen qui nous permet de nous comprendre, disons en général, mon adjudant.
Ex. le concept de « chaise » fait que, peu importe que la chaise soit bleu ou rouge, en bois ou en fer, quand dans une phrase chaise apparait, nous nous comprenons. Ajoutez lui des accoudoirs, et vous la sortez de la catégorie chaise pour la balancer dans celle des fauteuils. Balancer, fait penser à rocking chair et hop, un glissement associatif nous dirige sur un autre concept. C'est ainsi que les hommes pensent et parlent (ou l'inverse pour ma femme !) Dans la vie, mon fils, il faut choisir, ou tu penses aux filles, ou tu parles d'argent. Ces catégories nous permettent d'avoir un langage élaboré, subtil et imagé, car pour qu'un mot émerge dans un esprit, il faut que le cerveau de cet esprit puisse générer une image mentale. Par exemple votre stéréotype à vous de la chaise, du moment qu'il ne sort pas du concept : quatre pattes, une assise un dossier et hop ! On s'assoie dessus. Il faut qu'ensuite le cerveau soit capable de lui substituer un signe linguistique. (Hé oui, pour parler ! On ne parle pas en images mentales, que je sache !) Je vous fais grâce du signifiant, signifié, car je les confonds toujours, en gros l'un est le signe (lu ou dit) d'une langue, l'autre ce à quoi il renvoie, son concept, les deux sont si étroitement liés, qu'on ne peut plus les séparer, même avec un pied de biche, dès qu'une langue devient un automatisme intégré. La meilleure façon de toucher cela est d'apprendre un langage barbare, c'est-à-dire, autre que sa langue maternelle. En anglais on apprend que « cat » est « chat », mais tant que « cat » ne renvoie pas directement à son concept, on est obligé de le traduire par notre bon vieux « chat » français, brave bête, Miaou, Miaou. Le chat anglais miaule faux, Meow, Meow, ridicule l'autre, le chat, chat oui !
Personnellement, je n'aime pas cette rubrique, (de toute façon je n'aime pas la linguistique, je n'aime que ma femme.)
Salut les poteaux !
Ah, non ! J'oubliais un truc encore, qui intéressera tous les poètes inspirés, nombreux sur nos ondes informatiques. La poésie opère par associations d'idées, d'images, de concepts, c'est un glissement sémantique. Le poète affirme « La Lune est une Orange. » Or la lune est une planète satellitaire la plus part du temps, en poésie elle se sucre et nous admettons qu'elle puisse être une Orange pour le temps de la rêverie, après elle reprend sa place de caillou insignifiant, dès que l'on sort acheter notre pain quotidien, qu'il soit sanctifié… Alléluia !
Le poète se joue des concepts en se jouant d'eux pour notre seul plaisir, car les animaux ne poétisent pas, ils ont une langue agile mais pas articulée linguistiquement papotant. Le poète est un artisan qui travaille avec des outils non appropriés, comme un peintre qui brosserait ses croutes avec un marteau. Le poète doit tordre le cou à la langue pour exercer son dur métier.
Cette fois-ci, Bonne nuit, les filles !