Quand je vois mon passé.

chachalou

Je me souviens avec nostalgie.

 

Je me souviens comme j'étais motivée et prête à tout défis. Je me rappelle avoir gravit sommets et montagnes en souriant tout le temps. Je me souviens avoir couru après les courses elles-mêmes. Je me rappelle avoir dénicher les plus beaux amis, les meilleurs moments et les plus tendres années de sport partagé. Je me rappelle des bières en soirées après des heures passées à grimper. Je me souviens des rires que je prenais jusqu'à en pleurer, matin et soirs. Je me rappelle de tout cela et le tout me laisse un goût amer dans la gueule, lorsque je comprends qu'aujourd'hui, ces moments sont rares et ne riment plus à rien. Je vois et revois en boucle tout ce que j'ai eu la chance de faire, les joies que j'ai ressenties et exprimées, la gentillesse de mes amies, le bonheur de m'en être enfin sortie. Et puis maintenant, c'est le visage de mon frère que je perçois. Brun, yeux vert, sa tronche sérieuse du mec qui ne rigole pas. Je me dis que j'étais heureuse, avant lui. Que j'étais motivée, avant de le rencontrer. Que j'avais tout pour aller bien et faire ma vie. Je me dis et me souviens simplement, qu'avant, je n'avais pas besoin de lui. Et qu'aujourd'hui, si je parvenais à reconstruire ma vie, je n'aurais toujours pas besoin de lui. Je n'ai pas besoin d'un homme jamais présent. Je n'ai pas besoin d'un homme pas marrant. Je n'ai pas besoin d'un homme déprimant. Je n'ai besoin que d'amour, d'eau fraîche, de montagne et de sport. Je n'ai besoin que de profiter de ma jeunesse, encore et encore. Je fais donc ce terrible constat : Mon frère est une erreur dans ma vie. Une erreur que je paye cher à chaque journée, en me disant qu'avec lui, je n'ai rien partagé. Mais en sachant aussi, que le peu qu'on aurait pût partager n'aurait jamais été égal à la joie ressentie auprès de mes amies, en Savoie, à grimper, rire, réviser et boire les apéros dans les appartements l'été approchant. Je regrette ma vie d'avant. Je regrette ma jeunesse, tout simplement. Et oui, je n'ai que vingt-deux ans. 

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