Quand la réalité ratrappe les cirques!
Hugo Tatarensefs
Je suis assis dans le métro qui arrive en gare, De l’autre coté de la vitre, un type court devant une des portes d’entrées, non pas n’importe laquelle, mais « sa » porte d’entrée. Il aurait pu rester sur place, afin d’entrer par un accès plus proche de lui, surtout pas, « Plutôt crever » vous aurait il craché au visage. Vous ne pouvez imaginer le plaisir qui m’envahit lorsque la porte resta bloquée, je cru un instant que mon « clown » du matin allait se diriger vers un autre accès, que je fus naïf d’y croire. Son acharnement n’avait d’égal que sa violence, toute la haine qu’il hébergeait (suite à un déjeuner décevant ou une masturbation matinale trop flasque) éclata contre cette pauvre porte, une porte qui à coup sûr, cru prendre un jour de congé ce matin. Mon rigolo entra enfin dans le wagon par un autre accès, mais il aurait préféré attendre le métro suivant. Il était tâché de honte, non pas par rapport à nous, les passagers, mais par rapport à cette foutue porte qui venait de lui ruiner toute espérance d’un jour meilleur.
Certains inconnus vous donnent l’impression d’exister uniquement pour votre divertissement, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai baptisé cet inconnu : mon clown. Je ne parle pas des animateurs télés, ou encore des personnes qui sont payés pour vous faire rire, mais des Mr. et M. « tout le monde » qui ne sont pas conscient de leurs talents comiques.
Cette histoire me fait penser à un autre humoriste involontaire qui jeta sa boulette de papier dans une poubelle public. Il rata malheureusement sa cible et fît mine de s’en contrefiche. Après quelques pas, le clown pris conscience de sa bourde et se tourna, afin de ramasser son détritus. Il marcha vers le déchet lorsqu’un coup de vent poussa la boulette quelques mètres plus loin. Prenant conscience que la pollution n’était plus à la mode, notre hurluberlu se mit à trottiner pour rattraper sa bêtise et décida de tout mettre en œuvre afin de réparer son infâme attaque à la planète. J’apercevais en lui un sentiment de culpabilité causé par des images de bébés oursons mort noyés sous une eau glaciale, victime de la superstar du jour : « réchauffement planétaire ». Il finit, transpirant et boueux, par déposer son bout de papier dans la poubelle. Il n’en prit pas tout à fait conscience, mais ce jeune homme venait de sauver la planète et ma joie de vivre: «Heureusement qu’il existe encore des mecs bien, qui se fixent une idée et ne la relâchent sous aucun prétexte, même si vous les pointez du doigt et rigolez ».
Je dis : MERCI les clowns.