Quand l'Europe rencontre l'Amerique latine

lilen

Mes derniers jours de 2009, je les passe dans la douceur des jardins de Buenos Aires. Assise dans le patio andalou, j'ecris ces quelques sensations pour ne pas oublier que les choses simples sont les plus belles. Choses simples et naturelles, presque impalpable comme l'est cette legere brise qui remue les feuillages des arbres, et comme le sont ces chants d'oiseaux qui paradent. Et comme le bruissement de l'eau de la fontaine, je m'ecoule tout doucement dans ce temps suspendu. Cet instant d'eternite qui me pousse a vivre et a flaner. Libre de voyager et de decouvrir pour connaitre le genre humain dans ses moindres facettes, couleurs et noirceurs. Je marche, j'observe, je constate avec etonnement et amertume des fois. Mais apres tout, n'est ce pas le lot de toutes les vies de constater, de s'emerveiller et d'etre degoute? Constater que la vie est courte, constater que chaque moment passe dans les rues portenas est semblable a un petit sac de diamants que je garde enfoui dans ma memoire. C'est comme si mes yeux ne pouvaient etre clos. Chaque image de la foule est une marque au fer rouge imprimee a jamais dans mon esprit. S'emerveiller de la culture argentine, de l'ete qui avance dans une desinvolte insouciance. S'emerveiller de rencontrer des gens tellement differents de par leur beaute d'esprit. Meme si ces rencontres sont breves, elles n'en sont pas moins intenses et inoppinees.

Tumi, le peruvien dans sa petite echoppe du Caminito, je ne l'oublierais pas. Nous nous sommes retrouves a parler du sort des Indiens d'Amerique, de voyages etc. Il a d'ailleurs souligne quelque chose de tres juste et pure. "Toutes le speaux sont belles, mais c'est comment les hommes les interpretent qui blesse." Musicien de formation, il a voyage avec sa musique. Madrid, NYC, Los ANgeles, Cuzco, Macchu Picchu pour ne citer qu'eux. Puis je me suis en allee en lui promettant de venir le voir jouer un de ces soirs. Ainsi va la vie... ainsi vont les hommes. Ils s'ignorent la plupart du temps, mais lorsqu'ils s'entremelent et se laissent aller a leur guise, il n'y a rien d'aussi beau. Les barrieres tombent en quelques sortes.

 Puis il s'est mis a pleuvoir... et franchement ca tombait plutot pas mal alors j'ai decide de prendre le taxi jusqu'a Plaza del Mayo. J'ai partage le trajet avec deux Irlandais avec qui on a bien rigole et partage nos impressions respectives sur Buenos Aires, nos envies et nos passions. Lorsque la porte du taxi s'est refermee, je savais que je ne les reverrais probablement jamais, mais je n'etais pas triste. C'est tres etrange de constater a quel point on peut se confier a des etrangers. On dit tout tellement facilement!

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