Que m'arrive t'il?

Berger Georges

Séduire est art, un art qui disparaît dès lors que la personne visée nous plait.

Je lutte face à elle, chaque instant est une épreuve, il faut que j'ai l'air détaché, retenu.

J'ai envie de lui crier à quel point elle m'attire, à quel point j'ai envie, besoin de la sentir, de la toucher. Dès que j'effleure son coup, caresse ses joues, embrasse son front, je sens un corps qui ne m'appartient plus. Mes forces disparaissent pour n'être plus concentré qu'en un seul point. Je vacille, ma tête tourne, mes yeux perçoivent les informations en différées comme si elle absorbait tout ce qui l'entoure.

Mais voilà, j'aime cette fille, pour le moins je la désire terriblement. Si je veux continuer à la séduire, je ne peux lui avouer cela maintenant. Je prends de la distance. Ca ne marche pas, enfin, dans le fond car dans la forme ça fonctionne. J'ai l'air détaché, j'ai l'air de m'intéresser à elle mais sans être trop insistant, j'essaye mais je lutte. Il lui suffirait d'un geste pour me faire vaciller mais ce geste ne vient pas.

Si elle ne joue pas avec moi, elle est extrêmement douée, elle sait à merveille distiller ses douceurs. En 3 rendez-vous je suis devenu accro à son sourire, sa voie, ses cheveux, …

Son pouvoir sur moi est terrifiant, jamais je n'ai connu cela, je suis malade, mon esprit est parasité, mes qualités diminués, mon aplomb merveilleux d'habitude s'effondre face à elle. Je suis malade et je ne veux pas, je ne peux même pas être soigné.

Si cette fille ne me plaisait pas je serais drôle, charmeur, enjôleur, séduisant, je serais moi mais la je ne suis qu'une ombre. Mais une ombre qui se bat pour rester dans la lumière, pour l'éblouir un peu. Quel drame terrible ! Il faut toujours que ce soit dans les moments importants que les hommes montrent leurs plus mauvais visages.

Signaler ce texte