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Qu'en as-tu fais ?
Pierre Gravagna
en forme de testament
Qu'en as-tu fait ? J'ai tout gaspillé prenant tant de plaisir à me laisser piller. Mais je te rassure je n'ai rien bradé : aux vents j'ai offert mes deux mains ouvertes comme les ailes d'un gros pigeons voyageurs qui s'égare sur le chemin du retour, et qui s'égare encore, au soleil j'ai abandonné le lait de ma peau pour le suivre pareil à l'aveugle qui aperçoit encore, mais à peine, les ombres en mouvement, au ciel j'ai caché mais plus horribles souvenirs espérant toujours que mon âme lui soit indifférente. Enveloppé dans l'eau froide des océans, j'ai transpiré le sel et l'espoir, mais il a pourtant fallu que la flamme prenne soin de ma chair, légère alors le vent l'a dispersée aux mains de mes enfants.