Regarde devant et pas en arrière.

Eh toi. J'peux savoir c'que tu fais avec ce cutter entre les mains? T'allais recommencer n'est-ce pas ? Aller, avoue-le. De toute façon tes gestes te trahisse, et tes yeux aussi. T'as l'regard d'une coupable. J'te trouve tellement minable si tu savais. Ne hausse pas les épaules comme ça, ne fais pas comme si tu t'en fichais. C'est pas vrai et toi et moi le sait parfaitement. A quoi tu joues ? Qu'est ce que tu espères gagner en te déchirant la peau de cette manière ? Du bien ? Mais pourquoi tu mens comme ça ? Tu n'éprouves aucune satisfaction, c'est faux, tu cherches juste à faire sortir cette douleur qui t'habite de n'importe quelles façons.

Mais c'est pas comme ça qu'ça marche ma p'tite. Qu'est-ce-que tu crois, que tu vas te réveiller un d'ces quatre matins d'automne et que tous tes p'tits soucis là, ils auront disparus ? Mais non. Non. C'est pas comme ça la vie. Si tu veux t'en sortir, faut te bouger un peu l'cul ma p'tite. N'attends pas que les gens viennent s'apitoyer sur ton sort, et ne t'attends pas non plus à ce que quelqu'un vienne prendre tes problèmes sur ses épaules, ils ont assez des leurs. Ils s'en foute eux de toi, ils s'en tape une fesse par terre que tu sois mal ou qu'tu sois bien, reste pas planté là. Bouge j'te dis.

Qui j'suis et pourquoi j'fais ça ? On s'en fiche, c'est pas ça le problème, et c'est pas dans mon identité que tu vas trouver la solution, alors tu vas déjà commencer par te mettre debout et poser un pied devant l'autre, debout j'ai dit. Lève la tête. Encore. Encore j'ai dit. Voilà. Maintenant tu avances. Non avance, je t'ai pas demander de reculer, ça fonctionne pas comme ça. Comme ça, voilà. L'objectif c'est de ne pas s'arrêter, si tu vois un obstacle, tu lèves le pied et tu l'écrases bien comme il faut, tu baisses pas la tête, tu r'gardes bien devant toi, et tu perds pas ton objectif de vue. Voilà, tu vois que quand on veut, on peut. Non, cette phrase c'est pas de la connerie, non. Avance, aller. 

Maintenant, tu vas m'jeter cette lame que tiens dans les mains, et les autres aussi que tu gardes précieusement dans ta poche, oui j'suis au courant, j'suis pas né de la dernière pluie, pour qui tu me prends. Jette-moi tout ça, et vite. Tu te sens pas plus légère tout d'un coup ? Tu vois que c'est mieux sans ces trucs. Tu les vois eux là-bas ? Oui c'est gens là, qui s'marre en groupe et qui t'foute la pression, bah tu sais quoi ? Tu lève ton bras, oui celui là, et maintenant tu déplies ton majeur et tu le leur montre bien haut. Parce que tu sais quoi ? On a pas besoin d'eux, le mouton avance en troupeau tandis que le lion marche seul. 

Bouche toi les oreilles et fait pas attention au reste du monde qui t'entoure. C'est quoi ton rêve ? Ah oui ? C'est vrai que c'est plutôt pas mal, alors tu vois, j'vais prendre ton rêve, et je vais le placer tout là-bas, je le met dans un coffre fort, que personne peut atteindre sauf toi ok ? J'le dépose au bout du chemin, et toi tu vas continuer à marcher, les yeux fixés sur ton rêve, et tu gardes bien en tête tout c'que je t'ai dit depuis le début. 

Voilà, maintenant c'est à toi de vivre. La balle est dans ton camps.