Rencontre ou impression?

al-mary-elene

Il y avait un gars. Là, assis dans le tram, entouré de tous ses potes. Et une fille aussi bien-sur. Un gars, une fille. Comme dans toutes les histoires de ce genre. Ce garçon semblait être sur des nuages, entouré de lumière. Du moins, c'est comme ça que la jeune fille le percevait. Ce garçon était réellement beau. Pas une réplique de ces canons du cinéma du type de Robert Pattinson ou Alex Pettyfer, pas de muscles surfait, ni de visage refait. Il était commun. Les cheveux blonds, pas trop courts, un peu frisés. Il avait une barbe, presque invisible à cause de sa blondeur. Et il riait avec ses amis. La fille, elle était seule. Mais cela ne semblait pas la déranger. Elle pensait. Son bonnet blanc recouvrait des cheveux châtains clairs, allant sur le blond et légèrement ondulés. Son regard vert-gris semblait ailleurs. A un des arrêts, la foule du tram se vida et il pu enfin l'observer plus facilement. Quelques coups d’oeil, chacun leur tour, c'est là que leur regard se croisèrent. Au début ils tiennent, mais elle finit par lâcher. Elle se sent lâche d'ailleurs. A regarder ses bottes et à l'ignorer alors qu'elle sent ses yeux sur elle.  
- Hey !
Elle venait de sortir lorsqu'il se décida à l'interpeller. La retenant par le bras sur le quai, elle se retourna pour lui faire face. 
- Oui ? 
Elle essayait de ne rien laisser transparaître de sa peur et de sa timidité. Toujours son masque d'assurance fausse. Mais elle était trop contente qu'il ai réagi. 
-Je... Je ne sais pas vraiment pourquoi je t'ai arrêté en fait, excuse moi. Enfin si, moi c'est Samuel, mais tout le monde m'appelle Sam. 
La jeune fille ne disait toujours rien, figé par la peur. 
- Et toi ? 
- Ah oui excuse moi, je m'appelle Sarah. Mais...
- Viens avec moi, dit-il, l’entraînant avec lui.  
Elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu'il l’entraîna dans la rue qu'elle allait prendre, puis dans le magasin où elle voulait aller. Il l'emmena jusqu'au fond et la lâcha enfin lui présentant une chaise. Elle s'assit et il lui fit face. 
- Tu connais cet endroit, demanda-t-il, j'y viens souvent avec mes amis. Je trouve que c'est un endroit original, j'adore les libraires, ils sont super sympa et puis un café dans une librairie c'est rare. 
- Plus si rare que ça, dit-elle, son sourire toujours collé aux lèvres.
- Et le café tu y as déjà goûté? Le Cappuccino est trop bon!
- Je n'aime pas le café.
Encore une remarque qui sembla le mettre en décomposition. Elle éclata finalement de rire. Ce rire plein et joyeux qui avait le don de rendre belle la journée de tous ceux qui l'entendait. Il répondit à son rire d'un sourire malgré tout gêné. 
- Mais j'adore le chocolat vienois qu'ils servent, j'ai l'impression que le chocolat est pur. Tu y as déjà goûté toi? 
Il ria à son tour, rassuré. 

Ils passèrent la fin de soirée à discuter de chocolat, de café (il tenta de lui en faire boire, mais ça n'a pas marché), de livres... Ils rirent tout deux lorsqu'elle lui dit qu'elle voulait justement venir ici ce soir. D'un air niais. De cet air niais que tous les gens seuls détestent.  Que vous avez déjà détesté j'en suis sûre, qu'eux aussi ont détesté. Mais ça c'était avant de se rencontrer.

Et puis le lendemain, Sarah se releva dans son lit le sourire aux lèvres. Ce même sourire qu'elle avait dans sa librairie hier soir. Elle se dit qu'elle avait bien fait de faire un détour par le tram pour acheter ce nouveau roman d'amour, qu'elle avait dévoré en une nuit. 

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