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"Réparer les vivants"
Marion Freppel
2 semaines après les "attentats de Paris"
Quand j'ai ouvert mon blog, je m'étais imposée de faire au moins 2 posts par semaine… Mais depuis 2 semaines, depuis les “attentats de Paris”, je n'ai pas pu tenir cette exigence.
D'abord parce que comme la plupart des parisiens, j'ai été bouleversée, effondrée. Il m'a fallu ces 2 semaines pour me remettre du choc, de cette torpeur qui me clouait au canapé. Ce chagrin et ces larmes que j'ai encore du mal à contrôler quand je pense aux victimes et encore plus à leurs familles…
Ensuite parce que je n'ai pas compris ce qui venait de se passer. Je n'ai rien compris de cette violence… Tout ça n'avait aucun sens… C'est cette incapacité à comprendre, cette impuissance qui m'a laissée sans voix et sans la moindre force pour formaliser une pensée…
Et pourtant… N'est ce pas ce sentiment que tous les civils de pays en guerre ressentent en ce moment ? De notre petit confort de pays développé, qui a fait des plaisirs et de la liberté sa marque de fabrique, nous avons pris en pleine gueule la dure et très concrète réalité du monde, faite de violences gratuites, d' injustices irréparables, de larmes de sangs, de veuves et d'orphelins, …
Est-il juste que nous ayons pu ignorer cette réalité aussi longtemps ? Est-il normal que pendant que certains souffrent d'autres s'en fichent ?
Ce monstre est notre monstre. Nous l'avons nourri de notre aveuglement, de notre choix d'ignorer pour sauver notre confort. Mais ce monstre est aujourd'hui devenu tellement énorme, qu'il est hors de contrôle et que les solutions maintenant nous dépassent. Mais qu'en est il des petits monstres qui sont en bas de chez nous ?
Quand notre président disait que nous allions devoir “Réparer les vivants” il ne parlait pas uniquement des victimes et de leurs familles. Il parlait de chacun de nous. Réparer les êtres vivants que nous sommes devenus, ces être égoïstes, cyniques qui préfèrent se cacher derrière leur petit doigt plutôt que de faire un pas vers l'autre. Le vrai problème c'est ce que nous sommes devenus.
Et si nous commencions tout simplement par faire attention à ce qui se passe autour de nous ? Ne plus se taire quand on entend des énormités, ne plus ignorer quelqu'un qui est dans le besoin, prendre le temps d'écouter, … Et si c'était aussi simple que ça ?