Retour en plein coeur
[Nero] Black Word
Les murs du couloir était d'un blanc usé où étaient accrochés une multitude de dessins, photos et peintures diverses et variés. Quant au sol, il ne s'agissait que d'une longue suite de carrelage mal entretenu dont l'installation n'allait jamais au-delà de la moindre porte.
L'estomac de Jackob réclamait quelque chose, n'importe quoi de comestible, mais ce dernier ne pressa pas le pas pour autant, préférant attendre l'amie de son amie, la jolie Petrouchka, avec qui il s'entendait bien.
Leurs discussions pendant cette marche étaient à la fois simples et joyeux mais la belle brune décida d'y couper cours en s'arrêtant et en plongeant son regard dans celui du jeune homme sans dire un mot, ce dernier l'observa sans comprendre.
Accompagné d'un sourire presque effacé, elle fit un pas, ce qui réduisit l'espace les séparant à un mètre à peine, et lui dit :
" Pourquoi tu es comme ça avec moi ?
- Euh... comment ?
- Quand tu parles avec les autres tu es tout souriant mais avec moi tu sembles plus triste et... amoureux."
Un enchaînement de palpitations emballées implosa dans la poitrine de Jackob à ces mots, lui coupant toutes paroles. Il ne pensait pas que ce qu'il ressentait serait aussi flagrant sur les traits de son visage.
Elle sembla avoir remarqué son désarroi et enrichit ces propos.
" On ne se connait que depuis ce matin, tu ne peux pas être déjà amoureux. A moins que ce ne soit un coup de foudre ?"
A cette idée, elle laissa apparaître un petit sourire amusé sur le coin de ces lèvres.
Jackob ce remis de sa surprise, esquissant lui aussi un petit sourire en coin. Mais, étranglé pas la gêne et l'hésitation, il garda le silence en avalant difficilement sa salive.
" C'est plus compliqué que ça."
Dans un petit sourire gorgé de tendresse, Petrouchka lui dit un "Raconte moi." qui se heurta à un "Ça ne t'intéressera pas." qui sonna creux.
" Si je te le demande c'est que je veux savoir, ça m'intéresse."
Lui savait bien qu'il était inutile de cherché une échappatoire à la curiosité d'une jeune fille comme elle, il se résigna en l'invitant à marcher avant d'en dire plus.
Une once de mélancolie se mélangea à sa gêne quand il commença à parler.
"En fait, en parlant d'amour tu n'avais pas tort. Il n'y a pas si longtemps j'étais amoureux d'une fille, amoureux comme un fou, mais malgré les "Je t'aime !" sa c'est mal fini et le truc tu vois c'est que tu lui ressembles beaucoup.
Mais je ne suis pas triste ne t'inquiète pas, j'ai tourné la page."
Petrouchka parut surprise et désolée avant que la dernière phrase de Jackob ne la rassure un peut, cela sembla même piqué plus encore sa curiosité.
"Je lui ressemble comment ? Qu'est-ce qui te fait penser à elle chez moi ?"
Tous deux s'arrêtèrent dans un escalier, le jeune homme se tourna vers son interlocutrice et pris un instant de réflexion avant de répondre.
"La première chose que j'ai aimé chez elle, comme tous les hommes et mêmes quelques femmes, c'était le bonheur qui émanait de sa façon de vivre. Elle aimait rire et elle le faisait partager à tous celle et ceux qui l'entouraient même si ça la rendait naïve aux yeux du monde, pourtant c'était loin d'être le cas. Elle était plutôt gentille, tendre, drôle et attachante, comme toi en vérité.
Son corps était aussi beau que l'était sa personnalité. Des yeux brillant pétillant de joie qui demandaient d'être aimé, un sourire éclatant et drôle bordé de lèvres si douces, le tout sur un visage plutôt fin avec une tignasse de cheveux dont le côté bordélique paraissait naturel. Un peu comme toi sauf qu'elle avec les cheveux roux et les yeux marrons alors que les tiens sont noirs et bleus.
Quand je repense à ces lèvres, au plaisir que j'avais à les embrassés, à les frottés contre les miennes, sans parlé de ces moments où je glissais ma langue dans sa bouche pour jouer avec la sienne et boire à son eau, ça me manque.
Il y avait ces bras fin comme les tiens entre les quels j'aimais être enlacé, un coup doux et parfumé, des hanches un peu rondes mais tendres avec un duo de cuisses assorties, des seins pas très gros mais magnifique avec des tétons au goût enivrant, ..."
Ces mots ce perdirent en divagation pendant que les yeux de Jackob se baladaient sur le corps de Pétrouchka, cette dernière s'en apperçu et en fut gêné mais flatté. Ils s'échangèrent un sourire amusé, tel deux enfants.
Maladroitement mais surement, elle descendit les trois marches qui les séparaient et pausa sa main sur son épaule.
" T'inquiète pas, un jour tu trouveras une fille qui t'aimeras comme tu le mérite."
Le sourire de Jackob manqua de disparaître en entendant ces mots, il préféra détourner le regard après avoir gentiment enlevé la main de Petrouchka de son épaule.
"Je sais que ce n'est pas méchant mais je déteste cette phrase. Elle signifie toujours que je n'aurais jamais mes chances avec la fille qui me la sort et c'est dépriment quand elles sont nombreuses à me la dire.
Au-delà de ça, cette phrase n'est jamais vrai."
Il prit une inspiration et, en regardant furtivement cette jolie brune dont le sourire c'était effacé lui aussi, descendit les dernières marches de l'escalier avant de l'éloigner.