Rien qu'un gris dans la nuit

sandrine-bronner-7

Mes yeux sont douloureux d'avoir trop rêvé
Épuisés d'être restés si longtemps fermés
Cédant au chant des sirènes je les ai ouverts
Mais mes bras tendus n'ont rencontré que la poussière
Lucide après avoir été aveuglée par les chimères
Je suis déstabilisée par la perte de mes repères
Autour de moi rien d'autre qu'un épais et cotonneux brouillard gris
Je suis ensevelie sous une chape d'oubli
La fourbe réalité n'a pas tenu ses promesses
Implacablement elle anéantit les pions de son cortège de détresse
Pauvre crédule destituée de mes illusions
Je regrette amèrement ce retour à la raison
Car je suis de nouveau parée de mon costume de solitude
Inexorablement je sens me ronger la décrépitude
Mes yeux sont douloureux de trop pleurer
Je ne veux plus voir ni rêver
Je veux juste oublier

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