Rompez !
aude-clairemer
Il m'envoie des bilans, des tendresses
pour se dire qu'on est toujours là,
perdus dans ce qu'on voudrait devenir.
on s'accorde des mots doux, des love par-ci par-là
pour reprendre son souffle une minute
avant que l'Absence revienne nous étouffer.
tu me manques
toi pas là, c'est aberrant, et voila que je réécrit notre histoire
il y a plus de trois ans j'écrivais qu'être là sans toi, c'était une aberration
j'étais seule dans ton appartement
tu venais de partir en cure,
tu ne m'aimais pas encore
c'était le printemps de nous.
je t'aime.
ça aurait pu être simple,
basique, tragiquement con.
il aurait pu y avoir
un ou une troisième dans notre tableau
il aurait pu y avoir de l'amour
en moins, qui s'effrite
il aurait pu y avoir des projets
qui ne s'entendent pas,
des destinations différentes.
il aurait pu y avoir une distance
trop grande, qui aurait éloigné
nos coeurs l'un de l'autre.
ça aurait pu être comme dans
tous les films, et beaucoup de vies:
simple, et douloureux.
sans choix à faire, une situation qui s'impose.
mais nous sommes nous,
toujours la femme de l'un,
toujours l'homme de l'autre
avec une distance pas assez grande,
pour le moment du moins.
elle fait pleurer, mais n'empêche pas d'espérer.
nous sommes toujours nous,
avec un black-out de nous dans le dos,
black-out de 6 mois,
en train de dénouer les noeuds.
nous sommes nous,
avec des noeuds qui font font font
que non. pas ok pour maintenant.
l'amour c'est beau, mais.
nous, des vents différents dans le dos
Je te tiens la main, je regarde la mer avec toi
Tu me caresses les cheveux, quand
Fatiguée j’en est assez de tout
Tu me dis que je suis un tout merveilleux
Je te dis la beauté des dessins
Ce que nous nous sommes fait de beau
Nous l’emportons
Dans nos vies éloignées,
Tu me fais toujours du bien
Je te rassure encore
Dans nos vies éloignées,
La confiance que tu as ancrée dans mon ventre
La confiance que j’ai enfoncée entre tes épaules
Ne se décrocheront pas de nous
Mon sentiment d’être belle porte ton nom
Je suis rassurée, je sais qu’on peut m’aimer
Ça porte aussi ton nom
tu aimes la campagne grâce à moi,
Le monde s’ouvre à toi, c’est moi qui pose mes mains
Sur tes joues, c’est mon nom imprimé
Sur l’homme que tu es devenu.
poivre
le nez qui pique,
je me rend compte qu'il y a de grandes différences,
il y a absence et Absence
il y a celle où l'on peut encore se débattre,
celle où l'on pourrait courir ou prendre un bus,
il y a celles des silences et des cris
où tu n'étais définitivement pas là.
et il y a celles des départs, des trains.
il y a celle où l'on pourrait tout aussi se débattre,
que ça ne changerait rien.
tu es à des lieues de moi
pour la première fois, tout résonne
tu es si loin, et il n'y a rien de métaphorique
là-dedans.
cette distance, je m'y frôle, je l'amadoue
car à chaque fois, mon nez pique.
l'eau devant laquelle tu te tiens
j'y suis aussi, depuis mon canapé.
je ne peux plus employer le futur,
j'espère, j'espère, c'est tout.
je me berce de nos projets, écrire cette distance,
écrire l'amour des départs et des séparation.
je me berce,
car je ne peux qu'espérer, O.
ton diminutif restera, c'est comme pour la bise,
tu sais qu'il ne faut pas compter sur moi.
je me berce, car là-bas, dans ces lieux
où nous marchions ensemble,
où suis-je?
et où es-tu encore chez moi?
je ne te perds pas.
absence
c'est un rien qui remplit l'espace,
l'absence.
un clin d'oeil, une brise sur la nuque,
une parole de chanson, juste une note,
un frôlement de tissu, le goût d'un fruit.
un rien, et alors qu'on fonctionnait,
qu'on était bien, là où on était,
l'absence envahit.
ma tête sait, je suis pleine de raisons
ma tête est sûre.
mais ma peau, mes pores,
ma langue et mon nez, mes sens, eux
se recroquevillent face à l'absence,
tremblent en pensant aux riens
qui déclenchent tout
en une seconde, tout est là
j'enfouis, j'enfouis
jusqu'à l'espoir de l'oubli
ça ravage, ça hurle en silence
un cri muet dans tout mon corps
qui dit l'absence.
le silence de l'autre
dans tout le quotidien
tic tic tic
il cherche fébrilement de quoi
être plus ou moins là
être plus ou moins avec moi
je suis nourrie de tics, et lui perd toujours des choses
au fond de poches trouées.
je suis pleine de tendresse pour elles, aussi.
il faut apprendre à se connaître, pourtant.
Il ne faut pas constamment s'étonner
de ce qu'on est.
Il trie sa vie, tandis que je relie la mienne d'ici.
silence
la peur, le danger d'être à 2
la haine si proche de ses yeux.
Et des miens?
J'ai empoigné son col, j'ai vu ses peurs à lui de moi
j'ai vu les miennes en négatif.
nos tensions à l'unisson.
La, la...
Cela faisait longtemps que le silence ne nous avait pas bercé en pleine lumière. Je n'ai pas cédé au bruit, ce soir. Même si tu es fâché contre moi, je ne sais pas,
cela a comme un goût d'éternité.
hôtel du Nord
Chercher sans retrouver
La première la dernière
Que tout soit la ou pas
Que le décor soit planté
N’a pas d’importance
Sommes-nous là, droits
Et dans les yeux de l’un et de l’autre
Ou pas
Sommes-nous nous
Ou pas
Me reconnaitrais-je ou vais-je
Devoir réapprendre à marcher
A séduire et toucher
Quand nue devant lui
Il avancera ses mains
Vers ce que ces derniers mois
Ont fait de moi ?
griffer
Cela vaut le coup, parfois.
Je griffe, je gratte, je creuse,
j'embête, j'énerve,
je m'en fiche et je continue.
je n'encaisse plus, je pleure de bon coeur,
mais je griffe, j'ai déposé les autres armes.
il ne reste que mes ongles
et mes certitudes.
je ne sais pas ce qui recouvre
la boue, le sale, le pourri
je ne connais pas
mais ok, je vais aller me tacher.
écailler mon vernis neuf
ok.
en dessous, je sais qui
je sais quoi, comment
j'ai les réponses.
en-dessous, il y a les autre cygnes
ils ont d'autre vies à vivre
à merder aussi peut-être,
mais une vie de merde vaut mieux que rien.
alors griffe avec moi, griffe, gratte,
énerve et embête.
ça vaut le coup.
un récif
courir, m'élancer, me jeter contre le récif de ton torse
de toutes mes forces
une toile
que la vie colore
j'ai des impressions de nous
des nouvelles notes de blues
je me multiplie encore
des notes, appropriées,
qui n'étaient pas miennes
et qui le deviennent
je m'extrait d'un monde
pour en créer un autre
où je choisis quoi et où
tu, nous, resteront
les places se réduisent,
se raccourcissent
pour laisser le reste envahir
m'envahir
du tout nouveau partout
des besoins de mouchoirs
qu'on arrache et qu'on jette
même pas mouillés
juste pour la beauté du geste
être triste c'est beau aussi
ça donne de grandes choses
on n'est pas
un billet gorgé de mots, qui viennent par touffe
de grandes idées, pas bien rangées,
des souvenirs.
des "il y a trois ans tout juste"
des souvenirs de regards, de phrases emblématiques,
d'une course en taxi et de premiers souffles que j'ai oublié, c'est mon lot à chaque fois.
sous les lumières de la boite de nuit, j'écoute les rythmes, je goûte la bière à 5 euros, je touche le zinc, je regarde la jeunesse dorée parisienne, je constate ce qui est loin loin loin.
Je constate que trop de gens, par conventions se croient les gardiens de mon humeur, on n'a pas le droit, non Madame, d'avoir envie de solitude à 4h du matin dans une boîte de nuit parisenne. Il faut s'amuser. je dis que je suis grande, merci bien, je viendrai quand ça me chantera.
Et c'est pareil, danser seule, c'est mal. tant pis, je fais du mal parfois.
Personne ne sera le gardien de mon humeur. Répondre à la question "ça va?" par non, c'est comme planter un sabre aiguisé dans le petit coeur fragile de la correction.
pour citer une expression de Nick Hornby, on n'est pas.... tant que...
On n'est pas une fille qui survit à la peur quotidienne de la perte de l'être aimé tant qu'on n'a pas à survivre à la peur quotidienne de la perte de l'être aimé.
Il n'est en aucun cas question de courage, il s'agit juste de continuer à fonctionner.
On n'est pas une fille qui pleure quand on lui marche sur le pied tant qu'on ne se met pas, un beau jour à pleurer parce qu'on lui a marcher sur le pied.
Et de même, on n'est pas une fille qui poste ce genre de choses gênantes sur un blog public tant qu'on n'a pas à le faire pour se dire que cette journée n'est pas perdue.
et pour en remettre une couche, la vidéo que l'être aimé parmi d'autres êtres aimés m'a envoyé, ailleurs, parce que au milieu des tempêtes qu'on traverse l'un avec l'autre, même si c'est l'un contre l'autre, on sait. On sait ce qui parlera et frappera fort.
remember me, try your best. maybe we can
on a cessé de faire envie,
en apparence seulement
dans ma vie jamais cela ne prendra fin
toujours toujours nous me ferons envie
nous me faisons envie dans tous les meubles,
dans tous les mots, dans nos parfums
côte à côte,
deux univers mélangés, un homme
une femme
deux modes, deux voix, deux formes
ronde contre ses angles
quiet face à ses tempêtes, parfois.
"faisons envie jusqu'au dégoût"
nos deux mondes mouvant,
se colorant l'un l'autre,
tu t'es imprimé sur moi comme une peau
j'ai des tatouages de toi au coeur du ventre,
des cuisses et les paumes
j'ai du cuir, du bashung, de l'encre
et des salives clouées sur tous mes doigts
j'ai du toi partout
Ben là, si tu veux, l'écriture n'étant pas dans un style dynamique ou bien particulier, c'est long à lire, et on se dis " ouai une relation amoureuse, c'que c'est chiant, on va même pas rompre on va s'éviter tout ces trucs où on s'ennuie à crever et où on meurt " rire. Je crois que ta lassitude était trop grande pour donner du punch à tes mots. C'est très blasant et ça fatigue comme des relations qui durent trop
· Il y a environ 11 ans ·jone-kenzo