Rouge incarnée
cyna
Mon amour on ne voit que toi
Langoureuse, voluptueuse
Offerte
Belle à crever de désir.
Je voudrais sentir le satin
Et le rugueux de tes recoins
Glisser contre, entre, avec
Ta pulpe
Tes rondeurs exhibées
Tes membres ouvertement dissimulés.
Et ce pied
Oui ce pied
Proéminant
Qui me nargue
Et m'obsède
Obscène.
Te salir de plaisir.
Comme tu es généreuse ! Quelle tentation !
Ton envie bouillonnante
Quelle invitation…
Mon être dans un élan rouge te transpercer
Fondre sur toi dans la plus violente des langueurs.
Emmêlés dans tes soyeux drapés
Mon amour perdons-nous
Retrouvons-nous
Consumons-nous jusqu'au cœur.
Je veux que tu ressortes exsangue
Détruite
Béate
Béante
Marquée au fer
Au velours rouge.
Que plus rien n'en reste !
Que le trognon du péché
Traine par terre
Témoin triomphant de nos folies
Et nous pas rassasiés
Nous qui en voulons encore.
Nous sommes le diable
Nous sommes la luxure
Et toi au milieu
L'ange pâle et ingénu
Sacrifié sur l'autel du désir
Avili sous l'œil entendu
Du spectateur complice.
Gardons-en le secret ma douce
Fermons le verrou sur cette scène d'initié
Seule l'imagination saura voir
Ce que la peinture aura suggéré.