Rougeâtre.

assilem

Inspiration du chant VI. L'enfer.

 Mes yeux sont rouges, je me délecte sous la sombreur du ciel tel un chien aboyant et vorace, qui se calme quand il a sa pâtée sous la dent, car je m'acharne et m'évertue à dévorer. Je griffe les esprits, les écorches et  les dépèces.

Je vis parmis les spectres, jouissant parmis vos morts, assoiffé d'entre les ombres, dominant fou. Je marche et admire ces restes étalés. Un rictus en commissure des lèvres, je jubile. Septième ciel d'entre les maux, bourreau dépravé ou bien cruel, je m'avance et m'égare. Je vois partout une vaste campagne pleine de pleurs et de tourments cruels.

 "Qui êtes-vous?"; Ce son sortit soudainement de l'une des tombes, sans doute. Un homme s'abandonna sans savoir à la sieste; il s'étala au loup fou, lui follement affamé.  

Qui suis-je? Ami du diable, incube désireux, prince des ténèbres. "Personne, une ombre, un mauvais rêve, un vent frais glaçant les os." 

Je vois autour de moi, partout où je me tourne, où que j'aille et où que je regarde, nouveaux tourments et nouveaux tourmentés. La terre d'ici a une odeur infecte. Bêtes étranges et bien cruelles que sont les Hommes. Les malheureux profanes.

Le quidam s'avança si peu, que je dû marcher pour qu'il cède à ma faim. La peur, si délicieuse soit-elle, n'est plaisir que d'un instant. La nuit se tue, les hurlements éclatèrent. Je rentrais les lèvres rouges, pleines de sauce d'homme, tandis que la famille pleurait la perte.

Les pendus valsent encore au vent, tandis que le feu brûle les morts. Les flots sanglants luisent sous la lune rouge, et j'admire mon pays. C'est d'une absolue perfection, et comme divine, de pouvoir jouir de vos larmes et de vos cris. Je suis âme sinistre, coupable; je ne suis pas seul d'entre les enfers. 

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