Saison du voyage
Arnaud
Ça y est, on y est enfin, le printemps est bien des nôtres;
L'amour manquant j'décide d'en faire la saison du voyage;
J'commence alors à surfer sur le net tel un sauvage;
Swipe à droite pour les belles images en m'en foutant des autres.
Certaines des destinations stockées m'interpellent c'est vrai;
Etrang'ment il y a quand même toujours un tout p'tit défaut;
Trop près, trop loin, décalage horaire, trop froid ou trop chaud;
Peu importe, j'trouve pas c'déclic qui m'indique « aller, j'y vais ».
J'mettrai ma saison du voyage en place l'année prochaine;
Cette fois j'prévois mon envol dans un délire casanier;
Certain'ment l'même qui m'a fait vir'volter l'printemps dernier;
Entre éjac' en solo sur l'canap' et clopes à la chaîne.
Mon plus beau voyage était celui où entre ces longues conversations d'vant l'miroir;
Depuis mon balcon j'm'amusais à cracher sur ces BCBG du trottoir.
Mon plus beau voyage était celui où entre ces longues conversations d'vant l'miroir;
Depuis mon balcon j'm'amusais à cracher sur ces BCBG du trottoir.
Essoufflé et saoulé d'mes parties d'plaisir narcissiques;
J'descends m'aérer dans ces artères que j'connais par cœur;
Ton regard croise le mien à travers ces effluves toxiques;
Sans doute car ton odeur particulière apaise mes peurs.
Il nous faut trois s'condes pour capter qu'on part en tour du monde;
Ma saison du voyage débute, donc attends, j'capte les ondes;
Ensemble on f'ra rouler Coluche et flotter l'Titanic;
On r'trouvera même le vol Malaysian Airlines, pas d'panique.
Valises presque vides, on opte pour la fusée et décolle;
Arrivés dans notre espace on pose pied sur un atoll;
Un paradis sombre illuminé et rempli d'néant;
Sans hésiter, main dans la main, on rêve à pas d'géants.
Des aurores boréales de couleurs qui n'existent même pas;
Des séismes capables de réveiller tous les Dieux romains;
Des paysages à en oublier c'que veut dire « demain »;
De chauds états d'hypothermie qui font brûler l'climat.
Bref, un mélange qui m'envoie bien loin d'mes swipes sur la toile;
D'ailleurs pas très loin d'accueillir un nouveau voyageur;
Mais impossible, notre bolide possède un trop faible moteur;
Alors on le laisse ici rêver parmi les étoiles.
Mon plus beau voyage est celui où nos corps mêlés brûlent sous l'soleil en pleine nuit;
Foutre le bordel en envoyant des anges en enfer et des diables au paradis.
Mon plus beau voyage est celui où nos corps mêlés brûlent sous l'soleil en pleine nuit;
Foutre le bordel en envoyant des anges en enfer et des diables au paradis.
Le carburant dévasté et nos batt'ries déchargées;
On s'déteste pendant cette inévitable chute libre sur Terre;
Profitant même de deux ou trois nuages pour s'insulter;
Plus l'bitume s'approche plus j'ressens qu'on va prendre vraiment cher.
Un pied à terre, vois comme je t'aime telle une vague à la mer;
L'autre en l'air, vois comme j'te hais tel un moment que l'on perd;
Un simple sourire et à peine montés dans notre carrosse;
J'retombe lié à toi comme l'est au blanc un albinos.
Sur la route on voit ce type faire du stop, un d'tes vieux potes;
Tu lui ouvres la porte mais on n'a toujours pas l'moteur pour;
Bien qu'tes yeux m'disent qu'ils m'aiment, tu t'arrêtes et m'présentes la note;
Tu pars avec lui et m'dédie un dernier « mon amour ».
Depuis, les conversations sans toi ont moins d'répondant;
En revanche, mes discours, c'est beaucoup plus loin qu'ils m'emmènent;
Depuis la route sans toi manque un peu d'ce côté bandant;
En revanche, mes escapades sur l'canap' sont bien plus saines.
Mon plus beau voyage sera celui où seul les yeux posés sur mes bouts d'papier;
J'm'évertue à lâcher des vers pour panser nos erreurs sans jamais m'arrêter.
Mon plus beau voyage sera celui où seul les yeux posés sur mes bouts d'papier;
J'm'évertue à lâcher des vers pour panser nos erreurs sans jamais m'arrêter.
j'adore !
· Il y a plus de 4 ans ·diane_writes