Sans Fin (18)
lasc
Comment ne pas fuir
Un monde qui tourne autour
De chacun de nous
Car c'est au printemps
Que repoussent les fleurs grises
Que les gens piétinent
Je compte en marchant
Tout ce qui m'est reproché
Premières gelées
Regret des bas-fonds
Où le dernier mot se prive
De conversation
Sol froid plafond froid
Les étoiles sont parties
Enfin seul ! Et triste
C'est pendant trente ans
Que je me suis réformé
Laissez-moi tranquille
J'aurais voulu être
Un nouveau Saigyō, enfin
En restant chez moi
Mêlée de mensonges
J'écoute attentivement
Sa courte histoire
J'ai cité Cioran
Personne n'en fut surpris
Toute la journée
Il y eut beaucoup
De points de non-retour
Peut-être les mêmes
Sa biographie
Flotte dans de l'eau croupie
Souillée par l'histoire
Je donnerais tout
Maintenant, pour réentendre
Ces cris de colère
Et à sa question
Pourquoi suis-je comme ça
Tant d'explications
Je les aime car
Ils ont chuté, sans savoir
Tout droit dans le vide
Prononçant ces mots
Comme s'ils étaient partis
« On se voit bientôt ! »
Ils changeraient tous
Pour continuer à croire
En leur bonne étoile
Bientôt, les insectes,
Nous allons les remplacer
Par des nanotrucs
Même le soleil
Ne cache plus son ombre
Lumière arrachée
Coeur épanoui
Parviendrait presque à souffler
Il en faudrait peu