Sans Fin (6)

lasc

Avec quelques haïku. A partir de "je regarde de loin", il s'agit d'anciens tercets écrits à mon travail et avant cet improbable machin qu'est Sans Fin.




Profondeur évasée,

Elimée,

Balisée




Avoir oublié

C'est bête

D'écrire sur les saisons




Jour de fête

Même les étoiles

Ne veulent plus s'entendre




Tous trois défraîchis

A l'entrée du grand domaine

Des lombrics s'empoignent




Sourd à les entendre

La manie des alentours

Le goût en bouche




Deux-trois bulles d'air

Le temps s'écoule sur une chaise

Bruit des flaques




Fausses images fausses valeurs

Sous le ciel

Dans la chambre close




Place du marché

Grain de sable dans

Le désert de Polanyi




Les entrepreneurs

Vous aussi vous êtes

Des quantités négligeables




Je n'ai plus cette vie

Ni les souvenirs qui vont avec

Chicheté




Déjà certains vivent

Dans la distance refont

Le monde silence




De là où tu viens

Océan gelé

Dans la clarté du soleil




Ne crois pas au vide

Comme tu croirais en Dieu

Tout est là




Dis adieu à n'importe qui

Laisse-toi le temps

De disparaître




Il fallait changer

Ont-ils oublié

Que tu les as vus pleurer




Mon caractère

Je suis gentil me dit-on

Je suis gentil c'est vrai…




Les stoïciens

Qu'ont-ils pensé

Du développement personnel ?




Avant la fin

Ne fais jamais ce que

Tu ne pourrais faire après




Je regarde de loin

L'agonie du ciel

Un addendum au miracle




J'alimente le bruit

Je prends des notes

En silence




Un bureau mal rangé

Une feuille se perd

Et trouve son chemin




Compter ses amis

Avec posée éteinte

Une calculette




Matin brumeux

A parler pour parler

Je parlerais du temps




La raison est vaincue

La marche des saisons fut

Sans incidence




J'avance quand même

Je me forme à des choses

Et je me conforme




J'ai trouvé le sens

Tout ici a une fonction

En fonction de




Croire en des choses

L'imaginaire ne sauvera

Que les impatients




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