Sans titre

Je ne sais même pas pourquoi je commence à écrire maintenant, un dimanche à 13h48, pendant que mon père me tanne pour que je me joigne à lui pour le déjeuner. Je sais juste que j'en ai besoin. En fait, c'est un peu comme un mécanisme de défense, c'est ma façon à moi de comprendre les choses. C'est tellement plus facile quand tout est écrit noir sur blanc, quand il n'y a pas d'ambiguïté. C'est difficile de l'expliquer, mais quand je ne comprend pas quelque chose, quand je me sens impuissante face à une situation, écrire me permet toujours d'avancer.

Cette fois ci c'est un peu différent, parce que j'essaye de comprendre pourquoi je ne suis pas comprise. Je suis capable de comprendre n'importe qui, comme si j'étais une psychologue née, pourtant rares sont les personnes qui arrivent à me comprendre réellement. Je crois que moi aussi j'ai du mal, en fait.  

Je comprend pas pourquoi il est comme ça avec moi, enfin si mais seulement à moitié. Et je trouve ça franchement injuste. J'agis souvent en pensant à ce que vont ressentir les personnes autour de moi. Je pense pouvoir supporter un grand nombre de choses, mais faire du mal aux autres n'en est pas une. C'est bizarre mais je me dis toujours que l'important c'est les autres, que moi je peux avoir mal, être déchirée, je me dis que je m'en remettrais. Mais je ne peux pas prendre le risque que les autres ne s'en remettent pas. Du coup j'essaie toujours de "ménager" ceux autour de moi, et c'est encore pire avec les personnes que j'aime. Et ça, il en profite, et moi j'arrive pas à prendre mes couilles pour faire quoi que ce soit pour changer la situation. Je le laisse en profiter, je me dis que si je réagis vraiment comme il le faudrait, ça lui ferait beaucoup trop de mal. Mais lui ne réfléchit pas au mal qu'il me fait.

Je me retrouve donc partagée entre cette envie de ne pas lui faire de mal, et le fait que je ne supporte vraiment plus la situation. La question qui se pose donc est de savoir si, pour une fois, je vais réussir à me préférer moi-même. Je veux trouver la force d'effacer de ma vie la seule chose qui peut me rendre malheureuse, cette emprise qu'il a sur moi et qui me bouffe à petit feu.