Sans transitions
scribleruss
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Lorsque l'on tient un carnet de route, l'on y jette en vrac, tout ce qui vous passe par la tête, sans transitions, l'on note l'impromptu, le propos entendu, la chose que l'on voit, la sensation que l'on éprouve, l'humeur que l'on a, sans transition, comme ça, tel le paysan qui jette sa semence d'une ample main droit devant lui, vers la lumière pour qu'elle en vive un peu avant de choir en terre.
Il ne s'agit ni d'une rédaction, ni d'une narration, ni d'une dissertation, ni d'un compte-rendu, ni d'une note de synthèse, ni d'un rapport, pas d'intro, pas de thèse et d'antithèse,
..... pas de transitions ....
Assis sur une borne, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, sur la banquette en moleskine d'un bistrot, on gribouille, on griffonne, plus ou moins à l'aise, dans un confort très aléatoire, parfois debout, parfois couché, les doigts peut-être poisseux, avec la bille baveuse du stylo ...
Et n'en déplaise à M. Trois H psycho-praticien ( L'on m'a dit que ses textes qui vont et viennent, sous ses différents alias, lèvent une paupière, ferment l'autre, ont capté l'attention de chercheurs du Cnrs ), le routard fait bien ce qui lui plaît tels les moines de l'abbaye de Thélème...
Mais il fait si beau que je lâche la pointe Bic, et aussi la bride à mes mots que je n'élève pas en batteries et qui s'en vont paisser les herbes nouvelles en les souhaitant sans glyphosate ou autre herbicides ...
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