Scories (Extrait de VIATIQUES)
ludion
Ah ! t'aimer...
Et ne plus vivre après,
Puisque c'est trop long,
Et trop difficile.
T'attendre, seul, pour te redire
Et chuchoter encore,
T'en souviens-tu,
Les tendres mots
Sur tes cheveux en traces d'amour
Ma bouche serrée sur ton oreille
A l'écoute si perverse.
Chut !
Laisse-moi finir.
Entends-tu ces voix bénir
Nos promesses
Nos tendresses
Et aussi nos abandons
Forgés hier dans les bras de nos unions ?
Chut !
Ecoute le lamento
De l'enfer
Ludique
Qui inspire
Le lent mouvement
De tes reins
Enfermés dans la raideur de l'acte brutal
Et final !
Où es-tu maintenant, toi qui m'as tout pris
Même les mots que j'avais inventés
Et que j'ai oubliés
Ces gestes que j'avais pour toi,
Et qui ressemblaient
Sais-tu, aux frôlements à peine sentis
Des papillons de la savane
Qui se posent sur l'ivoire de la corne
Et que seule une âme transie
Peut entendre...
Si subtile,
Si fragile
En murmures tendres.
Les éveils sont comme les retours répétés
Des flux sur les eaux endormies,
Ou comme le miroir du gris de l'acier
Qui sont mes passions enfouies.
Les oiseaux sonr là, posés sur les fils
Des poteaux qui n'indiquent plus ma route,
Et de nos ébats impétueux et en déroute
Et de tous ces souvenirs, mais que reste-t-il ?
Où es-tu ? Où es-tu ? Où es-tu ?
Je te cherche sans espoir puisque tu n'es plus
Ma raison de rêver est morte aussi
Et mes demains ne seront plus que mes hiers
Ma belle et silencieuse flamme rouge, si fière
Embrase mon coeur qui devient lave, et m'emporte aussi.
Je suis la scorie incandescente
Qui embrase mon corps et devient lave...