On ignore trop cet auteur de langue allemande...
Je voudrais vous parler, ici, de Chamisso.
Celui-là, de Kaspar, fut un peu comme un frère,
Lui qui, pareil à l'autre, était surnuméraire:
Victime de l'histoire et de ses soubresauts.
Comme s'en va grossir, en modeste ruisseau,
Le flot des émigrés dans leur itinéraire,
Il devint, lui, Français, Allemand, pauvre hère,
Perdu, comme à Turin, adolescent, Rousseau.
Et s'il avait été catholique en Champagne
Pour être réformé, plus tard, en Allemagne,
Peu me chaut de savoir comment il priait Dieu.
Ce dont je fais grand cas, ce pourquoi je l'admire,
C'est qu'en cette autre langue, écrivain pointilleux,
Il composa Schlemihl, dont j'aime tant frémir.