Seconde approche
chouchanna
Quand je disais que c'était difficile d'être une femme sur les internets, j'avais plus ou moins le sentiment de trahir la cause féminine. Vous savez, toutes ces femmes qui lèvent le poing pour hurler leur rage quand une injustice en relation avec le "sexe faible" (ha ha ha ha, je sais qu'il y en a qui détestent cette expression) et qui cherchent la petite bête pour justifier une crise de nerf, souvent bien justifiée d'ailleurs. Non, détrompez-vous, je ne fais aucunement allusion aux féministes dans leur globalité, loin de moi cette idée. La cause féministe est pour moi l'une des meilleures chose qui soit arrivée au cours de ce siècle. M'enfin, plus je vois de manifestations "féminines" après des paroles prononcés par l'un de ces "enfoirés de mec macho phallocrate" (des guillemets mais aucune citation), plus je me dis que certaines féministes devraient mettre le ola dans leur détection d'injustice. Je dis pas que nous sommes toutes des rombières mal baisées en manque d'indépendance constamment influencées par nos dérèglement hormonaux, mais il faut avouer que quand un homme a la malchance ou l'idiotie de faire une blague sexiste, comme on peut faire des blagues racistes, le voilà qui finit lapidé en place publique, torturé, griffé, molesté, émasculé et j'en passe.
J'y pense, cette expression, "mal baisée", est quand même d'une connerie sans nom. Très souvent prononcée par un individu frustré de n'avoir put pécho sa promise, beaucoup ont tendance à oublier que dans cette phrase, le verbe "baisée" est sous la forme passive, et donc que la femme SE FAIT baiser (imaginez la forme de l'étoile de mer, plate et immobile, sexy n'est-ce pas??). Or, qui baise la femme dans l'imaginaire collectif? L'homme bien entendu (ou la femme)! Et que donc, logiquement, si la demoiselle est bel et bien mal baisée, c'est que les précédents mâles (pour garder l'image type hétéro, mais ça marche tout aussi bien sur le plan homo) n'ont pas vraiment réussit à remplir leur boulot, et que concrètement, bah, à part ne pas avoir eu de chance, et bien la femme en question n'a tout simplement pas à s'inquiéter de ses performances au lit. A croire que la personne qui ose sortir cette insulte se sent suffisament puissante et performante pour s'imaginer satisfaire qui il veut, quand il veut et comme il veut, mais surtout lui en définitive. Car cette expression, à part signifier que la femme est censée se mettre en position d'étoile de mer, attendre que le filou fasse son œuvre et SURTOUT qu'elle se doit IMPÉRATIVEMENT d'aimer ce qu'elle subit, n'est, au final, pas très flatteuse pour la gent masculine, bien qu'elle cache en réalité un problème de narcissime aiguë.
Et à ce sujet, je plains les autres hommes, les moins cons, ceux qui sont respectueux envers nous, pauvres femmes fragiles et sans défenses (ha ha ha ha), ces execptions qui font que des millions de gens partagent leur vie avec une personne qui ne les déçoit que très rarement (bah oui, faut rester réaliste, un jour ou l'autre, tout le monde nous déçoit, mais n'imaginez pas la déception qui ruine votre vie sur cent générations non plus, faut pas exagérer). On aura beau dire que tout les mecs sont des connards (et eux auront beau dire que les femmes c'est toutes des salopes), à partir du moment où on dit ça, on tue presque l'une de ces exceptions, réduisant peu à peu la population de personnes qui en valent le coup (pour tirer un coup? Rhoooooooooooooo, nooooooooooooooooon, j'ai pas osé quand même!!!!). Ça c'est pour le schéma fataliste, pour le schéma optimiste, disons qu'à chaque fois que cette belle phrase est prononcées, nous nous rapprochons de plus en plus de l'exception qui confirmera cette règle que nous nous imposons pour relativiser dans nos relations foireuses avec les autres. M'enfin bon, ce qui me fait d'avantage croire en la version fataliste, c'est que plus je prononce cette phrase, et plus j'ai le sentiment que le jour où je pourrais m'envoyer en l'air avec le batteur du groupe MUSE (pourquoi pas le chanteur et le bassiste dans la foulée, soyons folle) s'éloigne de plus en plus. Bon d'accord, faudrait aussi éviter de confondre rêves et possiblités...
Enfin bref. Pour en revenir au sujet (qui est... euuh... alors si moi-même je suis perdue, je me demande où vous en êtes, vous), à partir du moment où un mâle à le malheur de s'exprimer maladroitement sur la condition féminine, de manière sérieuse ou humouristique, il s'en prend plein la gueule. Car de toute façon, lorsque c'est de manière humouristique, on trouvera toujours un fond de vérité caché qui fait que la sensation que les paroles soient prises au pied de la lettre par l'humoriste lui-même sera palpable. Évidemment, certains utiliseront cette méthode pour faire passer un message qu'ils pensent réellement, mais que les autres soient obligée de se justifier est quand même une sacrée aberration. Et ceci marche aussi du côté des filles. Car une femme trainant dans la boue le sexe opposé, même pour rigoler, finira elle-aussi par se retrouverla tête la première dans la porcherie si elle ne se justifie pas rapidement (bon, un bain de boue, en général, ça fait du bien non?). Au fond, la sempiternelle question "pouvons-nous rire de tout" pointe le bout de son nez dans ce cas présent, et ne trouvera sans doute jamais de réponse définitive, et pas uniquement dans ce même cas.
Du coup, cette bataille pour l'égalité des sexes pourrait continuer encore longtemps, car la mauvaise foi ( et souvent l'intolérance, bien moins que la connerie d'ailleurs) salit considérablement cette entreprise pas si utopique qu'elle n'en a l'air. De nos jours, on en demande beaucoup trop aux hommes, beaucoup trop d'un coup à vrai dire. Certes, tout ces siècles où la femme devait rester assignée à résidence (comprenez la cuisine) sont bien lointains, mais beaucoup de monde encore pensent de cette manière désuette. On oublie trop souvent que, homme ou femme, ce sont des êtres humains, quelle que soit la couleur de peau d'ailleurs, et la liberté reste un droit fondamental. D'ailleurs, si je voulais voir un changement qui serait pour moi un tournant décisif dans cette guerre intrépide, ça serait de changer l'expression "Les Droits de L'Homme" en "Les Droit de l'Humain". Oui je sais, le mot "Homme" représente l'humanité dans sa globalité, mais, franchement, pourquoi avoir choisit "Homme" à la place d"'Humain" si c'était pour parler de la population humaine? Ok, y a les enfants (qui sont des humains, rassurez-moi?!), mais la seule chose me venant en tête en lisant cette dite expression, c'est l'image de vieux sexagénaires assis autour d'une immense table, discutant de tolérance, d'amour et de vin à dix mille balles...
C'est le risque de se lancer aveuglément dans un texte sans sujet très précis (moi et l'improvisation, tu me connais, on fait pas bon ménage)
· Il y a plus de 11 ans ·chouchanna
l'avocat du diable, qui se fait l'avocat du diable adverse tournicoti tournico... j'sais pas comment t'enroule ton fil conducteur, mais j'crois que j'laurais suivis encore 20 pages sans faire gaffe rire
· Il y a plus de 11 ans ·jone-kenzo