Sentiments numériques...la suite
joanandmom
J'ai signé pour mon nouvel appart' il y a une semaine, merci maman, merci papa, pour les 3 mois de double loyer…
Ma vie aujourd'hui c'est : Réveil /Boulot/ Pause déj /peinture/ Re-boulot/ Ma grand-mère/Course-cuisine /Dîner avec elle/Re-peinture jusqu'à 23h00…
Plus de vie sociale. Mes copines me manquent.
Le cercle me manque:
Il s'est un peu cassé la gueule, suite à un week-end dans le sud de la France ou mes 2 amies se sont décommandées dont une la veille. Je l'avais un peu en travers, c'est vrai, mais bon …Je passe… Ce qui m'a gonflé c'est qu'elles se sentaient tellement mal à l'aise qu'elles n'ont pas donné de nouvelles pendant un mois !!! Et après, un pauvre texto… Le cercle s'est disloqué, Delphine, reste là. Sa présence me réconforte, on boxe ensemble désormais… J'aime tellement cette nana que je suis incapable de lui mettre des coups, même pas fort (c'est compliqué quand on boxe). Elle me motive, et me lance :
« - Allez vas-y, lâche-toi bon sang Emma… Allez! Mets moi ma race, putain!
- Mais j'peux pas ! Je veux pas te faire mal…
- Je suis déguisée en bonhomme Michelin, alors TAPE! Je sens rien ! »
Elle me met des coups. M'attaque. Et moi j'encaisse. J'ai du mal à réagir, putain pourquoi? Pourquoi j'en suis incapable? J'ai envie de chialer, pas parce que j'ai mal mais parce que je suis incapable de frapper, parce que j'estime avoir fait suffisamment de mal autour de moi pour le reste de ma vie. J'ai envie de chialer parce que je viens de prendre conscience de ça…
Mais je ne veux plus m'attarder. Sécher les larmes pour ne pas sombrer, et avancer...
Métro : je m'effondre sur un siège, usée. Il y a un gars qui parle tout seul en arpentant le wagon, l'air un peu agacé. Je capte au vol quelqu'un de ces mots « société de consommation de merde », « se révolter, revenir au naturel », il quitte son blouson, moi, j'ai plutôt froid…Un autre aller-retour dans la rame, et il enlève son pull qu'il laisse choir au sol… Il enchaîne avec son pantalon…Son tee-shirt…Je m'enfonce dans mon siège. Donc résumons, 23H30, rame de métro tranquille, un mec en caleçon et chaussettes, pile en face de moi…Et juste à côté, 3 gars bien sapés qui ne prêtent absolument aucune attention à ce qui se passe, comme si c'était d'une totale normalité…
« - Et alors Lucas, toujours in love de Victoire ? C'est une affaire qui roule non ?
- …
- Arrête ! T'es amoureux !!!
- Vous êtes vraiment des gamins… Mais c'est vrai que…Je l'aime bien! »
J'aurais été étonné qu'il soit célibataire celui-là…
Le métro s'arrête, le chippendale se dirige vers la sortie, je me surprends à pencher la tête pour le voir s‘éloigner de dos… Musclé, jolie de dos quoi !
Dans tout ce no-life way, il y a quand même quelque chose de beau ( en plus de mon futur appart' décoré avec goût ouh ouh) : Kenan...
Nous avons visité cette magnifique demeure en banlieue, c'était plutôt un petit château…J'avais mis une jolie robe pour être raccord avec lui, avec des talons, évidemment… S'était marrant de jouer le jeu, marrant et flippant, en manque de répétition, notre duo a eu du mal à être coordonné sur le nombre d'enfant que nous avons eu ensemble ou nos goûts en matière de déco… J'étais étonné de la manière dont il s'est amusé de tout cela. Quand l'agent immobilier nous a laissé seuls un instant pour prendre un appel, il m'a pris la main. Il m'a embrassé. C'était inattendu, surprenant, cool, chaud, réconfortant, rassurant. C'est fou mais certains hommes savent être rassurants juste en vous prenant dans leurs bras, alors qu'avec d'autres ça ne marche pas.
Essayez et vous me direz…
Je vais positiver, un nouvel appart', des bras rassurants… Pour ma grand -mère, je comprends peu à peu que remonter la pente va être dur, que tout ceci va prendre du temps.
Mais je suis prête pour l'accompagner, chaque jour, marche après marche.
Ma vie de looseuse pro, je l'assume. Aujourd'hui, je n'ai plus peur. J'ai décidé de prendre les choses telles qu'elles viennent sans trop me poser de questions (sans faire n'importe quoi non plus !). Envie de me mettre au vert quelques jours, de respirer, de retrouver mon sud natal, de m'accorder un peu de temps...
Finalement pas mal de raisons de me réjouir.
Un peu de lumière, un peu de soleil
Dans le cœur...
Réjouissons-nous...