Si j'avais su, je ne serais pas venue.

Je ne connaissais pas Paris personnellement. Je la connaissais à travers les émissions qu’on nous diffusait à la télé. Pour moi Paris c’était quoi ? Un lieu où l’on chante, danse, écrit et créé. Le week-end j’adorais boire mon thé du matin en regardant les invités de Catherine Ceylac parler de leur vie. En milieu de semaine je me ressourçais intellectuellement grâce à la Grande Librairie. Enfin le soir avant de m’endormir, je m’extasiais sur les élégantes ou improbables tenues de la fashion week sur You Tube.

J’aimais une ville dont je ne savais rien. Ma vie était emprunte de sa patte car je puisais mon équilibre en elle. Mes centres d’intérêt tournaient autour d’elle. Au fond de moi je rêvais surement d’être la petite parisienne parfaite.

En me décrivant j’ai l’impression de décrire une étrangère, une provinciale naïve et risible. Mais j’étais heureuse. Je vivais dans l’insouciance d’une vie bien réglée, dans mon petit paradis avec mon mari. Si à cette époque on m’avait dit où j’en serais maintenant, j’aurais pleuré, j’aurais annulé cette invitation à dîner et peut-être qu’aujourd’hui j’aurais deux beaux enfants, mon mari près de moi et cette vie douce et parfaite dont on rêve quand on a huit ans et qu’on joue avec Barbie et ses copines dans sa maison Barbie.

Au lieu de ça, la vie m’avait prévu un autre destin et croyait le ou pas, l’enfer a aussi ses bons côtés.