Parenthèse (ouverte)
robeen
(Et merde, tu avais dit quoi ?)
J'avais dit un verre.
Non en réalité, j'avais rien dit du tout. Mais un c'est mieux que rien. Et puis est arrivé deux, avec qui, parait-il, tout est mieux. Alors j'ai bu par paire, histoire de me sentir moins seule (même si pour la petite histoire, je me suis surtout sentie con).
La bouteille entière et je suis bonne pour étendre mon estomac sur un fil à linge. Lessive Bordeaux 2012, avec assouplissant Haut Médoc (s'il vous plait), cycle court à 14°, essorage 1200 (j'aurais préféré éviter l'essorage mais je ne fabrique pas les machines à rincer l'ivresse Monsieur/Madame).
A priori, il n'a jamais été décrété que le label "Pathologie AOC" était offert avec le troisième verre. Je n'ai aucune faiblesse à confesser, si ce n'est mon incapacité à laisser deux sans trois.
(D'autres excuses ? Je suis preneuse)
Un manque évident de volonté tout au plus. Une envie d'évasion à titre ponctuel. Un atelier d'œnologie à honorer. Un héritage culturel à défendre. Un coup d'état second pour renverser la raison.
(Une réalité à mettre entre parenthèses ?)
Je l'avoue, j'oublierais volontiers Morphée dans les bras d'Éthanol si la tromperie rendait l'onirisme meilleur. Je laisserais l'ivresse rêver à des instants de bonheur où le temps se suspendrait, et où, du haut de mon ébriété, j'adresserais un parfait doigt d'honneur à mon quotidien et à ses co(n)llatéraux.
A ceux qui ne s'embrasent que d'artifices devant des feux de factice.
A ceux qui s'enorgueillissent devant un miroir leur répétant "Vous êtes le plus beau". Exception faite d'une blanche neige plus blanche qu'eux.
A ceux qui assurent à qui veut (ou non) l'entendre que chacun doit trouver sa place pour donner un sens à son existence.
(Ce n'est pas faute d'avoir cherché)
Dans un premier temps, je me suis rêvé chanteuse, jusqu'à ce que le Dictaphone familial constitue le premier cas de suicide électronique (recensé à ce jour).
J'ai voulu danser la musique et puis j'ai compris que d'autres la danseraient mieux que moi. Alors j'ai tiré ma révérence pour la prochaine valse.
J'ai tenté de dessiner des traits qui ne seront jamais miens.
J'ai erré en quête d'une place libre sans réservation.
J'en ai trouvé une inoccupée, sur un malentendu. Mais qui oserait m'en déloger ?
Certainement pas vous ! Oui vous (précédemment appelés "ceux" pour ne pas vous froisser).
Le genre à attendre l'obscurité dans une salle de cinéma pour assiéger en toute indiscrétion une autre place digne de votre postérieur, pour peu qu'elle soit libre.
Moi aussi j'ai le droit de visionner le film de ma vie en me goinfrant de popcorn comme si le monde était sourd (à défaut d'être muet).
Ah, ce monde. Parlons-en!
Parlons de sa première syllabe qui m'a laissé croire qu'il pouvait être mien. Imaginer une vie programmée sur guidage automatique, ponctuée de douceur et de tendresse.
(après réflexion je me serais contentée d'un GPS).
J'ai déchanté toute seule, comme une grande fille émancipée des refrains sans cœur ni tête.
Vois-tu (on se tutoie après toutes ces lignes hein), c'est ce genre d'expérience qui te rappelle que si deux droites sont parallèles, elles n'auront aucun point commun vers lequel converger (ce n'est pas faute d'avoir rencontré des cons, et concernant les verges, ça ne vous regarde pas).
Je n'étais pas échec en maths ; j'étais simplement la reine que l'on offre en sacrifice à des fous qui n'ont que faire de deux droites parallèles sans point commun.
Le monde ne connaît ni douceur ni tendresse. Le monde n'entrelace pas tes doigts au rythme d'une marche silencieuse vers un autel de volupté. Le monde prêtera toujours allégeance au subjectif. Derrière ses faux airs de société, il te proposera de jouer un derby entre la peste et le choléra (Désinhibition vs Déshumanisation)
Quitte à choisir, je troque volontiers une infime part de raison pour une infinie pensée sans artifices.
Je ne choisirai jamais le sarcasme par dépit.
Pardonne ma démarche approximative, mais je préfère tanguer plutôt que d'être bousculée. Certes, ma trajectoire parait incertaine mais pour autant elle reste mienne.
En fait, à bien y réfléchir, ne me pardonne pas car je ne m'en excuserai pas.
Et sur ces belles paroles, je m'en vais étendre le linge.