Strip-Tease

raphelle

L'effeuillage est l'art de faire croire à la proie qu'il est chasseur.


Se préparer. Se doucher. Choisir son costume du soir. Satisfaire les voyeurs sans les toucher, ce dont j'avoue avoir un peu de mal. La préparation d'une strip-teaseuse n'est pas des plus anodine. C'est comme un ballet sans fin. Toujours les mêmes gestes. Comme ces mesures qui me suivent depuis l'enfance. Un. Deux. Trois. Devant mon miroir, je regarde mes yeux. Si leurs couleurs miel, ambre font ma fierté... Je déteste cette forme bridé. Ils me rappellent sans cesse que je suis japonaise, malgré ma teinture de cheveux permanente rousse vif. Cheveux qui tombent sur mes épaules, descendant jusqu'au milieu de mon dos. Un maquillage léger, une touche le bush, du rouge à lèvre qui rappelle ma rousseur. Me voilà fin prête pour commencer à travailler. Ma tenue est celle de d'habitude. Mes ranger favorites aux pieds, un costume de militaire. Voilà ce que j'aime ! Oh je ne dénigre pas ces filles qui mettent des échasses aux pieds. Je les respectes même. C'est incroyable de savoir marcher avec plus de cinq centimètres de talon.


On viens me chercher dans ma « loge ». Un client veux me voir. Je regarde celle qui est venue avec étonnement. Pourtant... Je n'ai allumé ou touché personne cette semaine. C'est quoi ce client ? Suite à mon regard un peu perdu, elle exprime le fond de sa pensé. On m'a demandé, moi, pour un show privé. Mes sourcils se haussent alors qu'un sourire se forme sur mes lèvres maquillé. Je demande rapidement si c'est un de mes voyeurs attitré. La réponse est négative. Voilà ce qui est encore plus intéressant. Un client qui ne m'a jamais vue danser, me demande moi. Une rumeur ? Bouche à oreille ? Es-ce un de ces badaud qui me recommande parce que je ne sais pas me « tenir » lors d'un show ? J'espère pas. J'en ai un peu ras le bol de devoir rendre des comptes aux patrons. Ce n'est pas « rentable » qu'une danseuse/strip-teaseuse offre ses charmes gratuitement. Enfin... 


Je rentre dans la salle un peu rapidement. Fait des signes de têtes à mes collègues. Lance des œillades aux voyeurs présents dans la pièce. Je me dirige vers la salle privative de la pièce. Je passe une main pour ébouriffer un peu ces cheveux d'asiatiques - peine perdu – Avant d'actionner lentement le système d'ouverture. C'est un homme blond, confortablement assis qui m'attend sur le canapé. Lançant un sourire aguicheur, je monte sur la petite estrade qui maintient la barre de danse.

« Je suis Morgane Monsieur, vous m'avez demandé. »


Je commence alors des mouvements contre ma partenaire de danse et de concupiscence. Lent, sensuel. En ne quittant pas ses yeux. Sa manière de me regarder de haut en bas, me fait l'impression d'être une marchandise. Ce que je suis un peu, il faut l'avouer, ici. Tout en lui est rempli de suffisance et d'arrogance.


- Bonsoir Morgane, je suis Matt. C'est bien moi qui t'ai demandé, pour me rendre compte de tes talents. 


Il s'appelle donc Matt. J'ai envie de lui demander si c'est le pseudonyme de Matthieu, Matthias, Matthew... ou je ne sais quel prénom masculin commençant par la même syllabe. Mais ce n'est pas mon rôle en cet instant. Pour cette heure, je doit être l'illusion du fantasme de cet homme. Le Foehn du sud qui vous réchauffe sans pouvoir l'attraper. Un mirage des plaisirs charnels. Voilà ce pourquoi je suis dans cette salle avec lui. En espérant que j'arrive à ne resté que l'ectoplasme de son imagination. Surtout qu'il ne faudrait pas le décevoir, cet homme qui est là spécialement pour moi. Celui qui veux se « rendre compte de mes talents ». L'expression à peine connoté me met en garde. Oui. Oui Matt à entendu parlé de mon instabilité lors d'une danse. Et j'ai l'intime conviction, que si je ne le satisfait pas par mon effeuillage dansant, ce sera avec un autre type de danse qu'il voudra se satisfaire.

Il a l'air un peu troublé quand mes yeux fixent les siens. Mes lèvres s'ornent d'un sourire en remarquant cela. Son regard marchant, jugeant sûrement une note de physionomie, semble apprécier ce qu'il voit. Le rendant impatient. La voix qu'il prend alors est celui des jeunes aristocrates qui croient de le monde leur appartient. Une voix sec, ne souffrant d'aucune omission de ma part. Une attitude de prince. Une arrogance sans nom. Un ordre qui se transmet aussi par la lueur de ses yeux. 


- Bien, Morgane, montre moi donc ce que tu sais faire. 


Je penche ma tête sur le coté. Le regardant toujours dans les yeux. D'une main légère je fais un signe imperceptible, la lumière se baissa, et la musique retentit. Remplissant la pièce. Nous coupant complètement du monde extérieur. C'est cela aussi que recherche les hommes qui nous demandent une danse privé. Un moment où la musique n'a d'égale que la beauté de la danse, mélangé aux formes d'une femme. 


Le son du violoncelle commence. Léger, aiguë. En parfaite harmonie avec mon mouvement de hanche alors que je tourne autour de ma partenaire. Mon regard ne quitte jamais le sien. Un moment sensuel qui se poursuit par le commencement du show. Il veux que je lui montre mes talents ? Monsieur sera servit. Mes mains glissent, caressent sur mon corps, appel de Luxure. Pour finir sur la fermeture de ma veste. Comme la musique, je la descend lentement. Faire monter la température. Me faire désirer alors qu'aucune partie de mon corps n'est visible. Voilà le plus excitant. Ma veste tombe sur ses genoux. Me présentant à ses yeux vêtue d'un chemisier.. Il a l'air surpris que j'ai encore des couches de vêtements. Je lui souris avec amusement. S'il savait... Je n'est pas moins de trois couches de vêtements sur moi... Avant la lingerie qui soutient ma gorge. 


Le son deviens plus fort, je monte le long de ma barre. Glissant en rythme avec la plainte des cordes. Faisant un avec la barre. Une danse simple pour commencer. Je tourne complètement prise, emmener par le son des instruments. N'oubliant jamais de ne pas quitter ses yeux. C'est un élément important dans ce spectacle. Soudain, le rythme accélère dans un bruit presque métallique. Puis sauvage dans ma danse, j'arrache les boutons de mon chemisier pour faire apparaître un corset de couleur blanc. Presque irréel aux lumières de la salle. Mes cheveux éparpillés sur mon corps. Je le fixe avec une lueur d'envie. Passant ma langue sur mes lèvres comme une invitation aux plaisir de la chair. 


Être la seule personne qui capte le regard des hommes. Sentir ses yeux abasourdit se glisser sur son corps. Etre simplement le fantasme vivant de la gente masculine. Cela est un Art de le devenir, de le faire croire à ces mâles qui pensent avoir déjà tout vu. Devenir l'omniscience de leur esprit et de leur inconscience. La Musique fait perdre le sens des réalités. Elle rentre dans notre corps sans nous donner un seul répit. Elle nous possède. Elle me possède. J'ai beaucoup de mal à resté lucide pendant un show. C'est pour cela que je touche beaucoup les client et que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase...


Matt me regarde avec la bouche entrouverte. Je lui fait un petit sourire moqueur. Un petit sourire qui veux dire que je l'ai remarqué. Mais ma danse est toujours la même. Peut-être un peu plus provoquant pour une fois. Rentrer dans les "vrais" règles de Strip-tease. Alors que le blond qui m'observe ferme sa bouche avec un regard furieux. Intérieurement j'ai déjà explosé de rire. Cela me fait toujours plaisir de voir les clients, surtout les plus arrogants, perdre le contrôle de leurs émotions pendants quelques instant. Cela me réconforte dans l'idée que je fais bien mon travail. La musique est toujours la même. Les Violoncelles me font frissonner en même temps que ce regard perçant. Ces yeux qui vous disent un ordre muet. qui vous somme de vous approcher. D'être plus entreprenante. Je le regarde avec une envie on dissimulé. Mais... Mais c'est encore trop tôt. Le désir n'est pas encore celui qui me faut pour approcher les clients. Il doit attendre. Que cette danse soit à la limite du supportable. J'aime quand la danse deviens une torture. Car c'est exactement cela le but de notre métier de danseuse. Torturer les hommes en leurs montrant tout ce qu'ils rêves de toucher sans pouvoir le faire. Comme je le dit souvent, le Strip-tease c'est "Promettre Mont et Merveille sans rien Donner". 


Je reconnais très vite un novice qui vient nous regarder. Un novice c'est une personne qui n'arrive pas à supporter l'attente. Et c'est exactement ce que fait le blond en se moment. Il ne supporte plus l'inaction. C'est vrai que cela change des Filles de Joies. Matt s'approche de la barre avec lenteur. Celle d'un fauve qui guette sa proie. Et il fait quelque chose que je n'avais encore jamais vue. Il se met à danser à côté de moi. Comme pour me provoquer. Même s'il est de toute évidence aussi novice en danse, il a le mérite de suivre la musique avec brio. Ses mouvements un peu maladroits ne manque pas de sensualité non plus. Je lui souris avec une petite pointe de surprise. J'ai envie de lui dire que cela ne se fait pas de piquer la partenaire d'une danseuse, mais en même temps... Une petite idée saugrenue me passe par la tête. Je ne le lâche pas du regard en fesant un grand écart sur la barre. Toujours dans cette position, j'enlève doucement les lacets de mon corsets. Faisant exprès d'aller le plus lentement possible. Quand il s'approche de moi, je m'arrête le regardant avec les yeux les plus candides que je puisse faire. Comme si j'avais un peu peur de sa réaction. Tout est manipulation et provocation. 


"Je ne suis pas à la hauteur de vos attentes Monsieur ?"


Ma voix prend l'accent du sud dont je suis originaire. Oui, je n'ai pas l'accent pointu japonais, mais le chaud de Marseille. Je le regarde comme une fille prise en faute. En même temps... Si un client viens danser avec vous... Cela veux bien dire que vous ne faite pas bien votre travail... non ?! 


Avoir un homme qui joue votre jeux est rare surtout dans cette maison. Je ne peux m'empêcher de penser que si c'était un autre client, je serais déjà par terre en train de subir la frustration de celui-ci. Surtout pour que « j'arrête de me moquer de lui ». Avec Matt cela n'est pas pareil. Et cela me donne vraiment envie de lui donner ce qu'il veux. Mais pas tout de suite. Pas encore. Il me regarde avec un sourire presque carnassier. Un mouvement de la bouche qui me fait comprendre qu'il n'est pas tomber dans le panneau, dans mon jeux de petite fille candide. En même temps, en sachant ce qu'il m'a demandé avant que je commence ma danse... Nous savons très bien tout les deux que ma réputation n'est plus à faire dans ses murs. Je reste la strip-teaseuse qui n'arrive pas à « tenir en place ». Malgré que nous sachions cela, il me parle avec une voix qui reste plate. Presque badine.


- C'est que j'en attendais un peu plus...


Je papillonne des cils sous l'invitation à peine dissimulé. Ma bouche s'entre-ouvre dans un mouvement que je ne contrôle pas. Surprise quand même de sa phrase. Simple et concrète.  Pas besoins de chichi. Pas besoins de dire plus. Une mise en bouche avant le plat principal. Qui promet d'être singulier. A la différence des autres, il joue le jeux. Je vois dans ses yeux qu'il ne souhaite pas me toucher le premier. Suivant une des seules règles de l'établissement « On ne touche pas les Strip-teaseuses ». Encore une fois, j'apprécie son manque de réaction. Mais quelque chose cloche. Cet homme, si sûr de lui, ne devrais pas se tenir autant en retrait... Sauf si... Je ne peux me retenir de me mordre la lèvre. Est-il si arrogant qu'il est déjà sûr – avec raison certes – que je vais céder ? Cela me donne envie de lui faire de qu'on peut appeler un gros FUCK. Mais malheureusement je sais parfaitement que cela ne vas pas exister. 


Plusieurs choses me le confirme. En premier, la distance inexistante entre lui et moi. Nos respirations pourrait presque s'entremêler. Puis sa chaleur corporelle qui s'enfuit. Pour revenir. Un jeu de corps qui me frôle de plus en plus, en harmonie avec les coups d'archets sur le violoncelle. Qui aurait pensé que cette musique se retournerai contre moi ? Que je me retrouve dans le rôle des hommes qui me regardent les autres soirs. Ces impressions de frôlement me rendent un peu plus hors de contrôle. Puis un mouvement de ses mains attire mon attention. Une de ses mains blanche et fine commence à jouer avec un de ses boutons de chemises. J'hausse un sourcil. Intriguée par la suite.


- Tu ne seras pas la seule à te découvrir ce soir.


Son souffle sur mon oreille me fait frémir. Je peux presque sentir ses lèvres sur ma peau comme le fantôme d'une caresse avortée. Mes yeux d'ocre dans l'océan qui caractérise les siens. J'entends plus que je ne voie sa mains sur sa chemise. Nous sommes tellement près que j'arrive percevoir le bruissement du tissus sous la main de l'homme. Malgré la musique qui plonge la pièce dans un cocon sonore. Le froissement de la chemise hypnotise mon ouïe. De sorte que je l'entende presque mieux que le violoncelle. Je détache mes yeux de ses billes bleu, me concentrant sur ses mouvements. Ma tête suit mes yeux. Et je le touche. 


Presque par inadvertance. Presque sans le vouloir. Mais le « mal » est fait. Ma tête est maintenant contre la peau nue de son cou. Je respire en fermant les yeux, l'odeur de sa peau. Le caressant de ce fait avec mon nez, en douceur. Un effleurement qui m'électrise. Comme une bombe qui n'attendait qu'une seule chose : Exploser. Je suis inexorablement attiré par lui. Mon corps se colle à la barre. Maintenant c'est nos épaules, nos jambes qui se touches. Autour de cette partenaire de danse qui agit comme une ceinture de chasteté. Un objet qui n'a plus vraiment sa place ici. A cet instant. 


C'est un élément perturbateur qui reste un obstacle, presque une « protection ». Doucement je me déplace. Contourne avec expérience ma partenaire de danse. Pourtant mes mouvements vers lui ne sont pratiquement pas perçu. Des jeux d'ombres et de lumière. L'hypersensibilité de nos sens nous entraînent dans leurs chutes. La barre est maintenant derrière moi. Il me regarde surprit. Comme s'il n'avait pas remarqué que j'étais si près de lui. Ma main traîtresse, se joue de ma volonté. Comme un « Horlat » personnel, elle caresse la chemise entre-ouverte de l'Allemand. Mes doigts ne peuvent s'empêcher de vouloir sentir sous leurs peau, la nudité quasi inexistante de mon invité.  Pour buter sur la chemise encore fermé de celui-ci. Es-ce moi ou lui qui déboutonne ses derniers éléments ? Je ne sais plus. Mon esprit est ailleurs à cet instant. La seule chose qui compte sont ses yeux bleu qui deviennent peu à peu noir sous l'envie. Sa respiration archaïque. La peau de nos bras qui se frôlent avant de se toucher complètement. 


Es-ce ses mains ou les miennes qui font tomber le dernier vêtement qui voilait encore ma poitrine ? Comment être amnésique de certaines actions ? Avant même de bouger, j'arrive à imaginer. Ma bouche qui s'ouvre pour laisser passer ma langue sur mes lèvres. Mes yeux qui deviennent aussi noir que les siens. Ma respiration qui se bloque sous l'appel de la chair qui remplit se lieu. Cette salle devenue l'entre de la Luxure et des plaisir charnels. Ma bouche qui s'approche de la sienne. Nos lèvres qui semblent se touche avec une parfaite illusion. Faire durer le moment avant l'acte. Cet instant si précieux qui fait croire que le retour en arrière est possible. Si on aurait envie. Ce qui n'est pas le cas à cet instant. C'est avec évidence que nos bouche se rejoignent. Que mes bras se positionnent autour de son cou. Mes mains jouent avec ses mèches blondes. Provoquant un frisson d'envie. Une chaleur dans mon corps. Un tremblement d'anticipation...


A SUIVRE


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