SURSIS

proete

Extrait de ''L'Eloge de l'Apocalypse''

Sursis



Bon ! ce jour se prélasse en ce ciel chaleureux.

Ce tisserand gaiement sur la palme discute.

Sur le faîte, festif, cursif, ce martin flûte.

Ce merle à huppe exulte, et l'air a l'air heureux.


Bien ! doux est ce baiser de la brise à mon front.

Ce papillon se pose, évitant que son aile

En frémissant dérange une langueur si belle,

Et ce gecko lézarde lentement ce tronc.


Vrai ! le tableau m'amollit de la plage qui dort,

Du sable qui s'étend, du lagon qui s'étale

Aux pieds du morne assis dans les cannes égales,

Haut gardien du gréement pacifique du port.


D'accord ! Calme est ma case en ce jardin serein.

A l'ombre de la mangue ma varangue est coite

Et reçoit du bassin cette onde qui miroite

Où, vaporeux, je plane, indolent mascarin.


Certes ! Cette heure sied à des rêves légers...


Mais la paix n'est qu'intruse en ce siècle morose

Quand le visage laid de l'homme se nécrose

Et que sourd le galop des quatre messagers.

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